autopsie d'une conference negationniste (2eme partie)
Burundi Information (le 21 juin 2014). Voici le deuxième numéro de la série destinée à disséquer la conférence dite internationale tenue par les négationnistes à Montréal le 03 mai. Dans notre dernière livraison, nous sommes focalisés sur les organisateurs. Aujourd’hui, nous analysons les actes posés en prélude à la conférence proprement dite. Nous allons en voir les préliminaires, c’est-à-dire, la période qui va de la marche qui a eu lieu dans les rues de Montreal jusqu’à l’installation des participants dans la salle de conférence.
Commençons donc par le début et arrêtons-nous sur les images de la marche. On aura constaté qu’elle était débordante de falsifications des symboles de la nation burundaise. Le drapeau était mis à l’envers. Faut-il parler d’une aigreur aiguë à la Samandari qui, répondant à la question de savoir pourquoi il portait son fagot à l’envers, répliqua que c’est parce qu’il allait à une destination indésirable « Ni kubera ndiko nja iyo ntashaka? » Ce n’est peut-être pas complètement faux, mais ce qui est sûr par contre, c’est que cet acte est hautement antipatriotique et digne des seuls Inyankaburundi! Car tel est le nom de quiconque travestit sciemment les symboles de la Nation.
Il y a en outre le symbolisme de la croix. C’est vrai que la plupart des Burundais du Canada, dont ceux qui ont pris part à cette marche négationniste, proclament être des Chrétiens, à commencer par les principaux organisateurs de cet événement, ont un passé de prêtres défroqués. Mais vu la nature de la cérémonie, cette version antique de la chaise électrique [1] n’avait pas du tout de place dans une conférence commémorative, fut-elle négationniste. Même s’il devait s’agir d’une levée de deuil, car ni au Canada où se déroulait la cérémonie, ni au Burundi, pays d’origine de la plupart des participants, la levée de deuil ne se fait avec une procession de croix.
Il y a enfin la couleur rouge sang des écriteaux qui étaient sur ces croix. Couplés avec les ratés déjà énumérés, ceci ne fait que confirmer notre hypothèse de départ, celle d’Iyizobwagura imisega uyibona ikizezuye… Cela explique pourquoi ces négationnistes en action brilleront par davantage de maladresses teintées ici et là par des violations de la loi. Voilà pourquoi …
Une fois sur les lieux de la conférence…
Les organisateurs de la conférence ont ciblé les Tutsi qui s’étaient sont rendus à la conférence et leur ont exigé de payer 80 dollars. Or, pour le reste des participants, ce montant n’était pas exigé, et il ne correspondait nullement aux frais d’inscription. De l’aveu même des organisateurs de la conférence, le montant de 80 dollars était plutôt une contribution suggérée aux membres et sympathisants du Collectif. L’exigence à certains Tutsi ciblés, de payer ce montant, était carrément une violation des règles de procédures internes à l’organisation. Cela s’appelle un traitement discriminatoire et inéquitable, et c’est reprehensible par loi. Les organisateurs l’ont doublé d’une maladresse, ajoutant le mal au mal. Pour les locuteurs de la langue de Shakespeare « they added insult to injury; » Samandari, lui, dirait simplement « bongereje ikibi mu kindi nk’uwus***a mu ruzi rwuzuye!
Jamais deux sans trois,
Et comme pour compléter la liste des dégats, durant les premières minutes, certains organisateurs de la conférence négationniste ont intimé l’ordre à un des participants de ne pas prendre de notes. Il y avait parmi eux une femme qui était particulièrement zélée dans cet acte ignoble. Le motif de tout cela? Comme on peut le deviner si facilement, le pauvre qui prenait ses notes avait le faciès d’un tutsi. Ce n’est qu’après un bref conciliabule entre les organisateurs, que le fameux Collectif laissa tranquille cet ami du savoir. Ils venaient d’apprendre qu’il s’agissait d’un jeune chercheur venu exclusivement pour des raisons professionnelles.
Le Collectif tente vainement de dissimuler la discrimination faite aux tutsi
Certains des tutsi à qu’on faisait sortir alors qu’ils avaient rempli la condition leur imposée par discrimination, ont haussé la ton. Se sentant lésés, ils ont refusé de quitter la salle. C’est ainsi que les organisateurs de la conférence négationniste de Montreal ont induit en erreur les agents de l’ordre qui étaient sur les lieux. Ils ont sollicité des policiers pour qu’ils fassent sortir ceux des Tutsi qu’on avait ciblés bien avant: « les organisateurs de l’événement disent que la conference porte sur l’histoire de votre pays d’origine, ils me disent de vous faire sortir car vous n’avez pas la même ethnie qu’eux », aurait dit un des policiers à l’une des victimes de cette ségrégation. Le Burundais en question fit alors observer au policier que c’était un acte discriminatoire que de faire sortir quelqu’un à cause seulement de son appartenance ethnique. Alertés par cette Remarque, ceux des négationnistes qui étaient chargés du protocole proposèrent un remboursement à la victime. Bien sûr que ce geste n’était pas dû à un quelconque sursaut d’équité, l’objectif des organisateurs était plutôt de récupérer les reçus de paiement qui les incrimineraient si jamais la victime portait plainte. De la sorte, ils voulaient faire disparaître toute trace de leurs agissements discriminatoires. Hélas pour eux, « Nta wunyegeza umwotsi inzu yahiye » …
Voilà qui explique pourquoi les organisateurs de la Conférence négationniste de Montréal déclinèrent quelques jours après, une invitation de la BBC qui leur offrait toute une heure pour parler de leur fameuse rencontre. Pourquoi ont-ils refusé ce plateau sur un des principaux médias du monde? La réponse est évidente. D’abord, les représentants du Collectif des Survivants et des Rescapés de 1972 savaient bien qu’ils auraient à affronter des membres de la plus expérimentée et la plus crédible des organisations qui sont actives dans la lutte contre le genocide et le négationnisme au Burundi, AC Genocide Canada [2]. Ensuite, ils avaient peur d’avoir à répondre à d’éventuelles questions relatives à la discrimination et à la maladresse que leur organisation venait d’afficher.
Conclusion
Refuser à quelqu’un l’accès à une conférence publique pour des raisons d’appartenance ethnique? Cela est inimaginable nulle part au monde, surtout pas dans un pays comme le Canada où le multiculturalisme est encouragé. C’est une raisons parmi tant d’autres qui prouvent que la Conférence négationniste organisée par le Collectif des Survivants et des Rescapés de 1972 n’avait d’internationale. C’est cela qu’on décortiquera dans notre prochain numéro de la série “autopsie d’une conférence négationniste.” Affaire à suivre donc…
[1] Avant d’être adopté comme symbole de la chrétienté, la croix était l’instrument d’exécution des condamnés à mort. En effet, le crucifiement est une des anciennes méthodes d’exécution consistant à placer le supplicié sur une croix, http://fr.wikipedia.org/wiki/Crucifiement
[2] http://acgenocide.blogspot.ca/2014/05/commemoration-du-genocide-de-1972.html
Commençons donc par le début et arrêtons-nous sur les images de la marche. On aura constaté qu’elle était débordante de falsifications des symboles de la nation burundaise. Le drapeau était mis à l’envers. Faut-il parler d’une aigreur aiguë à la Samandari qui, répondant à la question de savoir pourquoi il portait son fagot à l’envers, répliqua que c’est parce qu’il allait à une destination indésirable « Ni kubera ndiko nja iyo ntashaka? » Ce n’est peut-être pas complètement faux, mais ce qui est sûr par contre, c’est que cet acte est hautement antipatriotique et digne des seuls Inyankaburundi! Car tel est le nom de quiconque travestit sciemment les symboles de la Nation.
Il y a en outre le symbolisme de la croix. C’est vrai que la plupart des Burundais du Canada, dont ceux qui ont pris part à cette marche négationniste, proclament être des Chrétiens, à commencer par les principaux organisateurs de cet événement, ont un passé de prêtres défroqués. Mais vu la nature de la cérémonie, cette version antique de la chaise électrique [1] n’avait pas du tout de place dans une conférence commémorative, fut-elle négationniste. Même s’il devait s’agir d’une levée de deuil, car ni au Canada où se déroulait la cérémonie, ni au Burundi, pays d’origine de la plupart des participants, la levée de deuil ne se fait avec une procession de croix.
Il y a enfin la couleur rouge sang des écriteaux qui étaient sur ces croix. Couplés avec les ratés déjà énumérés, ceci ne fait que confirmer notre hypothèse de départ, celle d’Iyizobwagura imisega uyibona ikizezuye… Cela explique pourquoi ces négationnistes en action brilleront par davantage de maladresses teintées ici et là par des violations de la loi. Voilà pourquoi …
Une fois sur les lieux de la conférence…
Les organisateurs de la conférence ont ciblé les Tutsi qui s’étaient sont rendus à la conférence et leur ont exigé de payer 80 dollars. Or, pour le reste des participants, ce montant n’était pas exigé, et il ne correspondait nullement aux frais d’inscription. De l’aveu même des organisateurs de la conférence, le montant de 80 dollars était plutôt une contribution suggérée aux membres et sympathisants du Collectif. L’exigence à certains Tutsi ciblés, de payer ce montant, était carrément une violation des règles de procédures internes à l’organisation. Cela s’appelle un traitement discriminatoire et inéquitable, et c’est reprehensible par loi. Les organisateurs l’ont doublé d’une maladresse, ajoutant le mal au mal. Pour les locuteurs de la langue de Shakespeare « they added insult to injury; » Samandari, lui, dirait simplement « bongereje ikibi mu kindi nk’uwus***a mu ruzi rwuzuye!
Jamais deux sans trois,
Et comme pour compléter la liste des dégats, durant les premières minutes, certains organisateurs de la conférence négationniste ont intimé l’ordre à un des participants de ne pas prendre de notes. Il y avait parmi eux une femme qui était particulièrement zélée dans cet acte ignoble. Le motif de tout cela? Comme on peut le deviner si facilement, le pauvre qui prenait ses notes avait le faciès d’un tutsi. Ce n’est qu’après un bref conciliabule entre les organisateurs, que le fameux Collectif laissa tranquille cet ami du savoir. Ils venaient d’apprendre qu’il s’agissait d’un jeune chercheur venu exclusivement pour des raisons professionnelles.
Le Collectif tente vainement de dissimuler la discrimination faite aux tutsi
Certains des tutsi à qu’on faisait sortir alors qu’ils avaient rempli la condition leur imposée par discrimination, ont haussé la ton. Se sentant lésés, ils ont refusé de quitter la salle. C’est ainsi que les organisateurs de la conférence négationniste de Montreal ont induit en erreur les agents de l’ordre qui étaient sur les lieux. Ils ont sollicité des policiers pour qu’ils fassent sortir ceux des Tutsi qu’on avait ciblés bien avant: « les organisateurs de l’événement disent que la conference porte sur l’histoire de votre pays d’origine, ils me disent de vous faire sortir car vous n’avez pas la même ethnie qu’eux », aurait dit un des policiers à l’une des victimes de cette ségrégation. Le Burundais en question fit alors observer au policier que c’était un acte discriminatoire que de faire sortir quelqu’un à cause seulement de son appartenance ethnique. Alertés par cette Remarque, ceux des négationnistes qui étaient chargés du protocole proposèrent un remboursement à la victime. Bien sûr que ce geste n’était pas dû à un quelconque sursaut d’équité, l’objectif des organisateurs était plutôt de récupérer les reçus de paiement qui les incrimineraient si jamais la victime portait plainte. De la sorte, ils voulaient faire disparaître toute trace de leurs agissements discriminatoires. Hélas pour eux, « Nta wunyegeza umwotsi inzu yahiye » …
Voilà qui explique pourquoi les organisateurs de la Conférence négationniste de Montréal déclinèrent quelques jours après, une invitation de la BBC qui leur offrait toute une heure pour parler de leur fameuse rencontre. Pourquoi ont-ils refusé ce plateau sur un des principaux médias du monde? La réponse est évidente. D’abord, les représentants du Collectif des Survivants et des Rescapés de 1972 savaient bien qu’ils auraient à affronter des membres de la plus expérimentée et la plus crédible des organisations qui sont actives dans la lutte contre le genocide et le négationnisme au Burundi, AC Genocide Canada [2]. Ensuite, ils avaient peur d’avoir à répondre à d’éventuelles questions relatives à la discrimination et à la maladresse que leur organisation venait d’afficher.
Conclusion
Refuser à quelqu’un l’accès à une conférence publique pour des raisons d’appartenance ethnique? Cela est inimaginable nulle part au monde, surtout pas dans un pays comme le Canada où le multiculturalisme est encouragé. C’est une raisons parmi tant d’autres qui prouvent que la Conférence négationniste organisée par le Collectif des Survivants et des Rescapés de 1972 n’avait d’internationale. C’est cela qu’on décortiquera dans notre prochain numéro de la série “autopsie d’une conférence négationniste.” Affaire à suivre donc…
[1] Avant d’être adopté comme symbole de la chrétienté, la croix était l’instrument d’exécution des condamnés à mort. En effet, le crucifiement est une des anciennes méthodes d’exécution consistant à placer le supplicié sur une croix, http://fr.wikipedia.org/wiki/Crucifiement
[2] http://acgenocide.blogspot.ca/2014/05/commemoration-du-genocide-de-1972.html