CLIN D'OEIL A L'OPPOSITION (II): NE CHOISISSEZ NI INANGA NI INAGURA.
Burundi Information (le 23 janvier 2016). Il y a une énigme que tout connaisseur de la langue de Ntahokaja doit connaître, celle qui consiste à demander à quelqu'un de choisir entre deux maux représentés par les deux mots, inanga et inagura (1). On vous tend un piège qui consiste à vous amener à dire en une phrase complète lequel de ces maux/mots vous retiendriez et lequel lequel vous rejetteriez. Quel que soit l’élément choisi, le pauvre qui, ne maitrisant pas encore la substilité de la langue rundi, se met à verbaliser ses préférences, se retrouve en train de proférer des obscénités à cause de l’homonymie qui en résulte. L’astucieux, lui, doit rejetter les deux. C’est une situation similaire qui se présente aujourd’hui au citoyen ordinaire burundais (que nous appellerons “beta” et non lambda).
Dans le contexte politique actuel, la première option qui s’offre au citoyen beta consisterait à continuer à s’accommoder des terroristes génocidaires du CNDD-FDD au pouvoir tout en étant en parfaite connaissance des maux indicibles qu’ils imposent encore au Burundi. La deuxième est celle de rejeter les tenants actuels du pouvoir en se jetant dans les bras des sauveteurs du CNARED mais qui sont pour la plupart des isomères des terroristes génocidaires toujours en poste à Bujumbura. On ne le dira jamais assez, en effet, ce cont les tenors du CNARED, les divers Léonard Nyangoma, Hussein Radjabu, Godefroid Niyombare, Onésime Nduwimana, Gervais Rufyikiri, Pie Ntavyohanyuma, etc., qui ont fait de Pierre Nkuru ce qu’il est: un terroriste génocidaire impénitent qui ne croit à acune loi si ce n’est qu’à celle de la force et du meurtre. Cela est connu de tout le monde, pour autant qu’on ne soit pas amnésique.
D'abord pourquoi, ensuite pour qui
Notre clin d’œil d'aujourd’hui s’adresse à ces jeunes qui n’ont jamais occupé une quelconque parcelle de pouvoir mais qui se trouvent aujourd’hui aux premières lignes dans la défense d’un système qui les a rendus orphelins et pour lequel ils sont prêts à verser la totalité du sang qui circule dans leur corps. D'autre part, notre jeunesse est embarquée dans une opposition pro-Arusha sans qu’elle ne se soit nécessairement donné la peine de décortiquer les vices de cet accord pour lesquels ils donnent leur vie. Combien de nos jeunes, même parmi ceux qui appellent depuis peu l’ONU à envoyer des Casques Bleus pour endiguer le génocide contre les tutsi du Burundi qui est en cours, se souviennent que l’Accord d’Arusha a donné un répit inespéré aux génocidaires ? Difficile de donner des chiffres précis, mais chose sûre, ils sont très peu nombreux.
C'est vrai que même en dehors du cercle des jeunes, très peu de Burundais osent dire ce qui est, à savoir, que c’est en application de l’Accord d'Arusha que l’on a consacré au Burundi l’impunité des crimes inamnistiables et imprescriptibles, en tête desquels le génocide. L'une des raisons est qu’il y en a qui chantent tel un refrain mal appris, que l’Accord d’ Arusha a des dispositions qui protègent les minorités ethniques. Mais, sérieusement, peut-on qualifier de « texte qui protège les minorités ethniques victimes de génocides répétitifs » un accord qui ne bannit ni les organisations lancées sur base de cette idéologie odieuse, ni les dirigeants qui ont planifié ce génocide ni les commandants de ces miliciens ? Quiconque n’est pas à mesure de se poser cette question, ne mérite pas d’être considéré comme un dirigeant potentiel du Burundi.
On ne peut pas condamner la jeunesse burundaise actuelle, elle qui n’a pas entendu les miliciens précurseurs des Imbonerakure leur promettre, menacer plutôt, de les envoyer chez eux en Ethiopie ou en Egypte. Cela, c’est pour les tutsi. A la jeunesse hutu qui a grandi en écoutant des discours des parents, cousins ou simplement voisins hutus parvenus à leurs postes de responsabilité avec pour tout mérite, ou tout parcours « politique », le fait d’avoir tué des bébés, des mamans enceintes, des vieillards, bref, des êtres sans défense, dont le seul tort était d’être nés tutsi. Nul doute que beaucoup de jeunes hutus sont dérangés d’être représentés par des génocidaires et d’autres criminels contre l’humanité. Mais peut-on en vouloir à ces jeunes hutus qui ne lèvent pas le doigt pour dénoncer cette ethnocratie si, à côté des ethnocrates hutus, il se trouve des "ventriotes" arrivistes tutsi prétextant représenter leurs congèneres dans les institutions, qui sont toujours prêts à se frapper d’un gros poing sur leur cœur pour demander pardon pour des péchés prétendument commis par leurs parents contre les gens de l’autre ethnie, comme si un criminel, ou un mauvais dirigeant qui cesse de faire ce qu’il faut faire pour faire ce qu’il ne faut pas faire, agirait sur mandat des membres de son groupe social? Bien sûr que non. Mais comme il y en a encore dans notre jeunesse qui ne voient pas (ou qui ne veulent pas voir) cet état de choses, c’est justement pour prévenir (ou guérir selon le cas,) cette myopie politique, que nous faisons ce clin d’oeil.
Ne pas égaler mais surpasser les aînés
Notre clin d’œil aujourd’hui s’adresse à la jeunesse en outre parce que les récents développements au Burundi ont révélé qu’il y'en a de nos jeunes qui sont doués et qui, petit-à-petit, montrent leurs talents, qui comme mobilisateurs qui comme analystes, etc. Cependant, ce serait un mensonge que d’affirmer qu’il ne s’en trouve pas aussi qui, par opportunisme, tentent de se glisser dans ce cercle de leaders émergeants, alors qu’ils n’ont pour tout « talent » que le fait d’être l’ami de tel, le cousin de tel, ou le fils de tel ou tel autre dirigeant actuel ou du passé (peu important que ce passé soit proche ou lointain). Sans vouloir nier le droit de tout un chacun de s’identifier à son parent , de reconnaitre voire de chanter ses liens d’amitié ou de parenté avec une éminente personnalité, nous avons l’obligation de faire un clin d’oeil à cette catégorie de compatriotes: s’il est vrai que le fils d’un lion est un lion, il n’est pas du tout vrai que le fils d’un diplomate est nécessairement un diplomate, ou que le fils d’un officier doit être un (bon) officier – vous pouvez allonger la liste comme bon vous semble, à condition d’observer l’homologie. Ceci dit, nous saluons en passant leur engagement dans les efforts en cours visant à débarrasser le Burundi de Pierre Nkurunziza et, ne l’oublions jamais, du monstre CNDD-FDD ; étant entendu que ce terroriste génocidaire n’aurait pu s’installer et se maintenir au pouvoir sans l’aval de la clique qui l’a mis en orbite (occasion de rappeler cette vérité immuable : Pierre Nkurunziza prolonge un régime maléfique qu’il a bâti pendant dix ans avec d’autres génocidaires, mais certains d’entre eux lui ont tourné le dos récemment pour diverses raisons, parmi lesquelles le fait qu’ils se sont trouvés éloignés du mangeoire).
S'il faut changer le système en place, ce qui n’est plus à démontrer étant donné que le Burundi en a marre d’être dirigé par des terroristes génocidaires, nous avons un devoir à accomplir tous, les jeunes comme les vieux (ou les moins jeunes, pour ne pas froisser certains esprits). Nous devons oser nous regarder dans le mirroir de l’honnêteté et nous décrire tel que nous sommes. Quelque évident que puisse paraitre cet exercice, il pourrait s’avérer très difficile pour la vieille classe politique burundaise. En effet, il est plus qu’improbable que les Aruchiens et la plupart de ceux qui leur ont succédé, reconnaissent qu’ils viennent de passer des années à appliquer une recette qu’ils savaient mauvaise mais qu’ils ont acceptée comme tel qui pour faire plaisir au donateur et garder son fauteuil pendant quelques temps encore, qui pour mieux se positionner en vue d’évincer son vis-à-vis.
Nous entendons souvent dire que l’actuelle Constitution du Burundi s’est inspirée de l’allemande, de la belge, de la française, et dans une certraine mesure, l’étatusinnienne. Mais Burundi information vous lance un défi. Parcourez les constitutions de ces pays et trouvez-nous la moindre alinéa où il est prévu que les organisations criminelles doivent occuper tel ou tel autre pourcentage dans tel ou tel autre corps de métier des USA. Nul part! Cherchez chez les Francais, chez les Belges ou chez Allemands des traces d’un telle disposition. Aucune! Les négociateurs d’Arusha savaient très bien qu’aucun des pays qui finançaient les négociations ne pouvait permettre pareille chose dans son texte fondamental, mais ils ont permis qu'un tel contresens soit introduit dans la Constitution du Burundi. Ce n’est pas tout.
Les politiciens burundais qui ont passé trois longues années à Arusha à faire semblant de palabrer pour un avenir meilleur pour leur pays, étaient encadrés, pour ne pas dire chaperonnés par une armée de facilitateurs et autres spécialistes originaires des démocraties libérales. Si nous pouvons fermer les yeux sur le fait qu’ils ont prolongé la durée de ces pseudo négociations pour engranger le maximum des perdiems (qui, parfois, équivalaient au salaire annuel cumulé pour un “négociateur” qui y passait deux semaines), nous ne pourrons jamais leur pardonner de s’être convenus avec des médiateurs mandatés et payés par l’ONU, que pour restaurer la paix et la démocratie au Burundi, il faut pardonner et amnistier, après l’avoir déclaré “combat politique”, le crime de génocide que la même ONU avait pourtant jugé inamnistiable et imprescritible le 9 décembre 1948!
Voila pourquoi nous regardons du côté de la jeunesse au lieu de miser sur ces vieux profiteurs qui ont amnistié des génocidaires en prétendant instaurer une démocratie représentative.
Il ne faut pas se limiter à Arusha
Dans le contexte actuel, tout le monde jure par Arusha, y compris ceux-qui ne savent presque rien de son contenu. On dirait qu’il y en a même qui ne sauraient survivre sans avoir le nom Arusha dans les textes de loi du Burundi. Même après la dernière rencontre d'Entebbe, il était question que les gens se retrouvent à Arusha (encore!). Malgré cet engouement injustifié pour cette ville, nous pensons que le lieu importe peu. N’eut-été le criminel en poste à Bujumbura qui a pris du poil excessivement au point de faire assassiner même ses supporteurs d’hier, les gens pourraient se retrouver à Bujumbura ou en Antarctique; l’important c’est ce qu’ils décideraient. On a besoin surtout de personnes qui soient prêtes à se pencher sur les questions fondamentales, en commençant par la distinction de la lutte politique d’une part et la dissémination et la pratique de l’idéologie génocidaire, d’autre part. Car les deux sont confondus dans le texte signé par les Burundais sous l'égide de l'ONU le 28 aout 2000 (et quelques jours après, car tout le monde ne l’a pas signé tout de suite). Et si les participants à cette rencontre qui fait couler beaucoup d'encre, de salive et malheureusement, de sang aussi, étaient des gens honnêtes et aux mains propres, ils devraient revoir presque complètement ce texte, étant donné que même ceux qui l’ont signé avaient émis là-dessus d’innombrables réserves que personne n’a plus mentionné depuis, à commencer par leurs auteurs!!
En guise de conclusion
Au vu de cette donne pour le moins atypique, à défaut de faire une recommandation, nous faisons des suggestions à la jeunesse car c’est elle qui,comme nous l’avons montré plus haut, est susceptible de faire mieux que ses aînés dans la représentation du Burundais moyen, celui-là qui ne tire aucun intérêt particulier du sale jeu de violences et de manoeuvres politiques ayant caractérisé le Burundi contemporrain; qui regarde impuissant quand ses enfants, ses frères, ses soeurs, ses collègues , etc. se font tuer quitidiennement un à un par les milices du pouvoir qui portent aujourd’hui la tenue policière et militaire sans en avoir l’autorisation.
Pour ne pas tomber dans les mêmes erreurs que ses aînés hier, la jeunesse doit se souvenir d’abord que pour prendre forme, s’installer et se renforcer, le régime du criminel contre l'humanité Pierre Nkurunziza a tiré sa légitimité de l'Accord signé à Arusha le 28 aout 2000; et que le Burundais, lassé par les destructions, les pillages, les viols et les meurtres sélectifs des milices CNDD-FDD, s’est vu imposer ce texte avec tous ses vices dont nous n’avons effleuré ici qu’une infime partie.
Enfin, la jeunesse doit donc comprendre qu’il n’est plus question de se faire représenter par des ethnocrates aux mains souillées de sang. Elle doit dire sans ambage que, autant il faut chasser les terroristes génocidaires qui s’accrochent toujours au pouvoir, autant il faut interdire tout mandat public à ceux de leurs promotteurs et acolytes d’hier qui, aujourd’hui, veulent faire peau neuve en participant activement dans la lutte contre le système honi qu’ils ont pourtant mis en place. Cela revient à préciser que les personnes ayant incité au génocide, les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, n’ont pas de place dans les institutions de l’avenir. Faute de quoi on serait resté dans le cercle vicieux de l’INANGA et l’INAGURA.
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(1) Icoguha inanga n’inagura wota iki ugatora iki? [bonne chance dans votre recherche d’un traducteur à même de rendre fidelèment le contenu]
Dans le contexte politique actuel, la première option qui s’offre au citoyen beta consisterait à continuer à s’accommoder des terroristes génocidaires du CNDD-FDD au pouvoir tout en étant en parfaite connaissance des maux indicibles qu’ils imposent encore au Burundi. La deuxième est celle de rejeter les tenants actuels du pouvoir en se jetant dans les bras des sauveteurs du CNARED mais qui sont pour la plupart des isomères des terroristes génocidaires toujours en poste à Bujumbura. On ne le dira jamais assez, en effet, ce cont les tenors du CNARED, les divers Léonard Nyangoma, Hussein Radjabu, Godefroid Niyombare, Onésime Nduwimana, Gervais Rufyikiri, Pie Ntavyohanyuma, etc., qui ont fait de Pierre Nkuru ce qu’il est: un terroriste génocidaire impénitent qui ne croit à acune loi si ce n’est qu’à celle de la force et du meurtre. Cela est connu de tout le monde, pour autant qu’on ne soit pas amnésique.
D'abord pourquoi, ensuite pour qui
Notre clin d’œil d'aujourd’hui s’adresse à ces jeunes qui n’ont jamais occupé une quelconque parcelle de pouvoir mais qui se trouvent aujourd’hui aux premières lignes dans la défense d’un système qui les a rendus orphelins et pour lequel ils sont prêts à verser la totalité du sang qui circule dans leur corps. D'autre part, notre jeunesse est embarquée dans une opposition pro-Arusha sans qu’elle ne se soit nécessairement donné la peine de décortiquer les vices de cet accord pour lesquels ils donnent leur vie. Combien de nos jeunes, même parmi ceux qui appellent depuis peu l’ONU à envoyer des Casques Bleus pour endiguer le génocide contre les tutsi du Burundi qui est en cours, se souviennent que l’Accord d’Arusha a donné un répit inespéré aux génocidaires ? Difficile de donner des chiffres précis, mais chose sûre, ils sont très peu nombreux.
C'est vrai que même en dehors du cercle des jeunes, très peu de Burundais osent dire ce qui est, à savoir, que c’est en application de l’Accord d'Arusha que l’on a consacré au Burundi l’impunité des crimes inamnistiables et imprescriptibles, en tête desquels le génocide. L'une des raisons est qu’il y en a qui chantent tel un refrain mal appris, que l’Accord d’ Arusha a des dispositions qui protègent les minorités ethniques. Mais, sérieusement, peut-on qualifier de « texte qui protège les minorités ethniques victimes de génocides répétitifs » un accord qui ne bannit ni les organisations lancées sur base de cette idéologie odieuse, ni les dirigeants qui ont planifié ce génocide ni les commandants de ces miliciens ? Quiconque n’est pas à mesure de se poser cette question, ne mérite pas d’être considéré comme un dirigeant potentiel du Burundi.
On ne peut pas condamner la jeunesse burundaise actuelle, elle qui n’a pas entendu les miliciens précurseurs des Imbonerakure leur promettre, menacer plutôt, de les envoyer chez eux en Ethiopie ou en Egypte. Cela, c’est pour les tutsi. A la jeunesse hutu qui a grandi en écoutant des discours des parents, cousins ou simplement voisins hutus parvenus à leurs postes de responsabilité avec pour tout mérite, ou tout parcours « politique », le fait d’avoir tué des bébés, des mamans enceintes, des vieillards, bref, des êtres sans défense, dont le seul tort était d’être nés tutsi. Nul doute que beaucoup de jeunes hutus sont dérangés d’être représentés par des génocidaires et d’autres criminels contre l’humanité. Mais peut-on en vouloir à ces jeunes hutus qui ne lèvent pas le doigt pour dénoncer cette ethnocratie si, à côté des ethnocrates hutus, il se trouve des "ventriotes" arrivistes tutsi prétextant représenter leurs congèneres dans les institutions, qui sont toujours prêts à se frapper d’un gros poing sur leur cœur pour demander pardon pour des péchés prétendument commis par leurs parents contre les gens de l’autre ethnie, comme si un criminel, ou un mauvais dirigeant qui cesse de faire ce qu’il faut faire pour faire ce qu’il ne faut pas faire, agirait sur mandat des membres de son groupe social? Bien sûr que non. Mais comme il y en a encore dans notre jeunesse qui ne voient pas (ou qui ne veulent pas voir) cet état de choses, c’est justement pour prévenir (ou guérir selon le cas,) cette myopie politique, que nous faisons ce clin d’oeil.
Ne pas égaler mais surpasser les aînés
Notre clin d’œil aujourd’hui s’adresse à la jeunesse en outre parce que les récents développements au Burundi ont révélé qu’il y'en a de nos jeunes qui sont doués et qui, petit-à-petit, montrent leurs talents, qui comme mobilisateurs qui comme analystes, etc. Cependant, ce serait un mensonge que d’affirmer qu’il ne s’en trouve pas aussi qui, par opportunisme, tentent de se glisser dans ce cercle de leaders émergeants, alors qu’ils n’ont pour tout « talent » que le fait d’être l’ami de tel, le cousin de tel, ou le fils de tel ou tel autre dirigeant actuel ou du passé (peu important que ce passé soit proche ou lointain). Sans vouloir nier le droit de tout un chacun de s’identifier à son parent , de reconnaitre voire de chanter ses liens d’amitié ou de parenté avec une éminente personnalité, nous avons l’obligation de faire un clin d’oeil à cette catégorie de compatriotes: s’il est vrai que le fils d’un lion est un lion, il n’est pas du tout vrai que le fils d’un diplomate est nécessairement un diplomate, ou que le fils d’un officier doit être un (bon) officier – vous pouvez allonger la liste comme bon vous semble, à condition d’observer l’homologie. Ceci dit, nous saluons en passant leur engagement dans les efforts en cours visant à débarrasser le Burundi de Pierre Nkurunziza et, ne l’oublions jamais, du monstre CNDD-FDD ; étant entendu que ce terroriste génocidaire n’aurait pu s’installer et se maintenir au pouvoir sans l’aval de la clique qui l’a mis en orbite (occasion de rappeler cette vérité immuable : Pierre Nkurunziza prolonge un régime maléfique qu’il a bâti pendant dix ans avec d’autres génocidaires, mais certains d’entre eux lui ont tourné le dos récemment pour diverses raisons, parmi lesquelles le fait qu’ils se sont trouvés éloignés du mangeoire).
S'il faut changer le système en place, ce qui n’est plus à démontrer étant donné que le Burundi en a marre d’être dirigé par des terroristes génocidaires, nous avons un devoir à accomplir tous, les jeunes comme les vieux (ou les moins jeunes, pour ne pas froisser certains esprits). Nous devons oser nous regarder dans le mirroir de l’honnêteté et nous décrire tel que nous sommes. Quelque évident que puisse paraitre cet exercice, il pourrait s’avérer très difficile pour la vieille classe politique burundaise. En effet, il est plus qu’improbable que les Aruchiens et la plupart de ceux qui leur ont succédé, reconnaissent qu’ils viennent de passer des années à appliquer une recette qu’ils savaient mauvaise mais qu’ils ont acceptée comme tel qui pour faire plaisir au donateur et garder son fauteuil pendant quelques temps encore, qui pour mieux se positionner en vue d’évincer son vis-à-vis.
Nous entendons souvent dire que l’actuelle Constitution du Burundi s’est inspirée de l’allemande, de la belge, de la française, et dans une certraine mesure, l’étatusinnienne. Mais Burundi information vous lance un défi. Parcourez les constitutions de ces pays et trouvez-nous la moindre alinéa où il est prévu que les organisations criminelles doivent occuper tel ou tel autre pourcentage dans tel ou tel autre corps de métier des USA. Nul part! Cherchez chez les Francais, chez les Belges ou chez Allemands des traces d’un telle disposition. Aucune! Les négociateurs d’Arusha savaient très bien qu’aucun des pays qui finançaient les négociations ne pouvait permettre pareille chose dans son texte fondamental, mais ils ont permis qu'un tel contresens soit introduit dans la Constitution du Burundi. Ce n’est pas tout.
Les politiciens burundais qui ont passé trois longues années à Arusha à faire semblant de palabrer pour un avenir meilleur pour leur pays, étaient encadrés, pour ne pas dire chaperonnés par une armée de facilitateurs et autres spécialistes originaires des démocraties libérales. Si nous pouvons fermer les yeux sur le fait qu’ils ont prolongé la durée de ces pseudo négociations pour engranger le maximum des perdiems (qui, parfois, équivalaient au salaire annuel cumulé pour un “négociateur” qui y passait deux semaines), nous ne pourrons jamais leur pardonner de s’être convenus avec des médiateurs mandatés et payés par l’ONU, que pour restaurer la paix et la démocratie au Burundi, il faut pardonner et amnistier, après l’avoir déclaré “combat politique”, le crime de génocide que la même ONU avait pourtant jugé inamnistiable et imprescritible le 9 décembre 1948!
Voila pourquoi nous regardons du côté de la jeunesse au lieu de miser sur ces vieux profiteurs qui ont amnistié des génocidaires en prétendant instaurer une démocratie représentative.
Il ne faut pas se limiter à Arusha
Dans le contexte actuel, tout le monde jure par Arusha, y compris ceux-qui ne savent presque rien de son contenu. On dirait qu’il y en a même qui ne sauraient survivre sans avoir le nom Arusha dans les textes de loi du Burundi. Même après la dernière rencontre d'Entebbe, il était question que les gens se retrouvent à Arusha (encore!). Malgré cet engouement injustifié pour cette ville, nous pensons que le lieu importe peu. N’eut-été le criminel en poste à Bujumbura qui a pris du poil excessivement au point de faire assassiner même ses supporteurs d’hier, les gens pourraient se retrouver à Bujumbura ou en Antarctique; l’important c’est ce qu’ils décideraient. On a besoin surtout de personnes qui soient prêtes à se pencher sur les questions fondamentales, en commençant par la distinction de la lutte politique d’une part et la dissémination et la pratique de l’idéologie génocidaire, d’autre part. Car les deux sont confondus dans le texte signé par les Burundais sous l'égide de l'ONU le 28 aout 2000 (et quelques jours après, car tout le monde ne l’a pas signé tout de suite). Et si les participants à cette rencontre qui fait couler beaucoup d'encre, de salive et malheureusement, de sang aussi, étaient des gens honnêtes et aux mains propres, ils devraient revoir presque complètement ce texte, étant donné que même ceux qui l’ont signé avaient émis là-dessus d’innombrables réserves que personne n’a plus mentionné depuis, à commencer par leurs auteurs!!
En guise de conclusion
Au vu de cette donne pour le moins atypique, à défaut de faire une recommandation, nous faisons des suggestions à la jeunesse car c’est elle qui,comme nous l’avons montré plus haut, est susceptible de faire mieux que ses aînés dans la représentation du Burundais moyen, celui-là qui ne tire aucun intérêt particulier du sale jeu de violences et de manoeuvres politiques ayant caractérisé le Burundi contemporrain; qui regarde impuissant quand ses enfants, ses frères, ses soeurs, ses collègues , etc. se font tuer quitidiennement un à un par les milices du pouvoir qui portent aujourd’hui la tenue policière et militaire sans en avoir l’autorisation.
Pour ne pas tomber dans les mêmes erreurs que ses aînés hier, la jeunesse doit se souvenir d’abord que pour prendre forme, s’installer et se renforcer, le régime du criminel contre l'humanité Pierre Nkurunziza a tiré sa légitimité de l'Accord signé à Arusha le 28 aout 2000; et que le Burundais, lassé par les destructions, les pillages, les viols et les meurtres sélectifs des milices CNDD-FDD, s’est vu imposer ce texte avec tous ses vices dont nous n’avons effleuré ici qu’une infime partie.
Enfin, la jeunesse doit donc comprendre qu’il n’est plus question de se faire représenter par des ethnocrates aux mains souillées de sang. Elle doit dire sans ambage que, autant il faut chasser les terroristes génocidaires qui s’accrochent toujours au pouvoir, autant il faut interdire tout mandat public à ceux de leurs promotteurs et acolytes d’hier qui, aujourd’hui, veulent faire peau neuve en participant activement dans la lutte contre le système honi qu’ils ont pourtant mis en place. Cela revient à préciser que les personnes ayant incité au génocide, les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, n’ont pas de place dans les institutions de l’avenir. Faute de quoi on serait resté dans le cercle vicieux de l’INANGA et l’INAGURA.
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(1) Icoguha inanga n’inagura wota iki ugatora iki? [bonne chance dans votre recherche d’un traducteur à même de rendre fidelèment le contenu]