REACTION à L'ARTICLE "MANIFESTATION DES BURUNDAIS A OTTAWA: UN PECHEUR EN EAUX TROUBLES DEMASQUE"
Burundi Information (le 02 juin 2015). Après la publication de l'article sur le discours controversé prononcé à Ottawa à la fin des Manifestations du 23 mai 2015, nous avons reçu un message de MonsieurJacques Bahimanga dont voici la teneur: "Please publish my response to defamatory article on web newspaper [Suivi d'un texte en français que nous vous livrons en annexe]." Il lui a ete répondu que "Nous accusons réception de votre réaction à notre dernier article. Nous la publierons en priorite à l'occasion de notre prochaine livraison." Sans attendre la publication du numéro promis, Monsieur Jacques Bahimanga qui, apparemment, perdait patience, nous a envoyé un autre message intitulé "Droit de réponse" et dans lequel il "demande formellement la publication de ma réponse à l'article du 29 mai 2015 me traitant de fourbe" ajoutant que "Ma réponse est attachée et je demande le respect l'integralité et de la forme de cette réponse. Aujourd'hui, nous avons le plaisir de vous livrer son droit de réponse que vous pouvez lire un des originaux ci-dessous ou en vous rendant à notre rubrique DIASPORA.
La Rédaction
[Burundi Information] New message from Jacques Bahimanga
From:Facebook <notification+kr4ye2gynkyn@facebookmail.com>
To:contact@burundi-information.net
Date: 05-30-2015 08:05 AM
Les définitions des mots suivants vont être utiles pour mieux comprendre ma réponse à cet article gravement endommageant.
- Fourberie: Caractère du fourbe;
- Fourbe: comme adjectif le mot signifie: qui trompe ou agit mal en se cachant, en feignant l'honnêteté; comme nom, le mot signifie: faux, hypocrite, perfide, sournois.
- Génocide:
1. Dans le langage courant: Un génocide est l'extermination physique, intentionnelle, systématique et programmée d'un groupe ou d'une partie d'un groupe en raison de ses origines ethniques, religieuses ou sociales.
2. Selon l'article 2 de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide (Convention des Nations-Unis adoptée unanimement en 1948), le génocide est défini comme suit:
« Dans la présente Convention, le génocide s'entend de l'un quelconque des actes ci-après, commis dans l'intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel :
a) Meurtre de membres du groupe;
b) Atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe;
c) Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle;
d) Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe;
e) Transfert forcé d'enfants du groupe à un autre groupe. »
Cette définition a encore été plus précisée et améliorée dans les décisions des deux tribunaux Ad Hoc sur l'ex-Yougoslavie (TPIY) et sur le Rwanda (TPIR).
Ce que l'auteur de l'article veut insinuer est que, dans mon discours clôturant la manifestation des Burundais d'Ottawa le 23 mai 2015 contre le 3è mandat du Président Nkurunziza, j'ai indiqué que je reconnaissais que les tueries contre les Hutus en 1972 constituées un génocide.
L'auteur de l'article semble vouloir insinuer qu'il existerait une procédure particulière pour la reconnaissance des génocides. L'Organisation des Nations Unies ne tient jamais de séances particulières pour qualifier de génocides les massacres à grandes échelles contre les groupes cités dans la définition de Génocide. Cette qualification viendra des organismes de l'ONU qui produisent des rapports dans ce sens. Pour le cas du Burundi, nous nous rappellerons qu'une commission d'enquête des Nations Unis a pu qualifié de génocide les deux événements, ceux de 1972 et de 1993. La Commission d'enquête des Nations-Unis a produit un rapport final en 1996 numéro S/1996/682. Au paragraphe 85 de ce rapport nous lisons ce qui suit:
85. En avril 1972, des Hutus formés à l'étranger ont perpétré un massacre de plusieurs milliers de Tutsis, hommes, femmes et enfants, dans la région bordant le lac Tanganyika, dans le sud du pays, tandis que d'autres groupes armés tentaient d'attaquer Bujumbura, Gitega et Cankuso. Le régime de Micombero a répondu par une répression génocidaire qui aurait fait plus de 100 000 victimes et contraint à l'exil plusieurs centaines de milliers de Hutus. Les Hutus ayant le moindre niveau d'instruction qui n'avaient pas réussi à s'enfuir à l'étranger ont été systématiquement tués partout dans le pays, y compris des lycéens. Cette répression, qui s'est poursuivie pendant des mois, a été dénoncée devant les Nations Unies par le Gouvernement rwandais. Au Rwanda, la persécution des Tutsis s'est accentuée et, l'année suivante, un coup d'État a débouché sur la dictature militaire de Juvénal Habyarimana, qui devait diriger le pays jusqu'à sa mort en 1994. Son régime a poursuivi les pogroms antitutsis, et les Tutsis ont continué de fuir le pays par milliers.
Au paragraphe 496 de ce même rapport, nous lisons ce qui suit:
496. Ayant conclu que des actes de génocide ont été perpétrés contre la minorité tutsie au Burundi en octobre 1993, la Commission est d'avis qu'une compétence internationale doit s'exercer à l'égard de ces actes.
Dans mon discours à la colline parlementaire l'après midi du 23 mai 2015, j'ai souligné que je suis parmi ceux qui reconnaissent qu'en 1972, un génocide a été commis contre les Hutus et qu'en 1993, un génocide a été commis contre les Tutsis. Que l'Accord d'Arusha d'août de 2000 est venu clôturé ce chapitre des tueries massives. Que nous ne devrions pas accepter que le Président Pierre Nkurunziza met à la poubelle cet accord obtenu après avoir versé tant de sang. Je ne vois pas comment cela constitue une fourberie? L'auteur de l'article du 29 mai 2015, va-t-il insulter la Commission d'enquête des Nations-Unies de s'être lancer dans la fourberie en produisant le rapport qualifiant les deux événements de génocides?
Je tiens avertir l'auteur de cet article, mais aussi le site qui l'a publié que les propos de l'article nuisent à ma réputation, m'exposent à la haine, au mépris ou au ridicule, ou l'article est destiné à m'outrager. Il vaudrait mieux qu'il consulte le Code Criminel du Canada, articles 298 et 299.
En tant qu'un des organisateurs assidus des manifestations d'Ottawa depuis le 26 mai 2015, je connaissais l'agenda de ce jour et j'avais été prévu pour prononcer le mot de clôture de la manifestation. Ce que je disais, je le personnalisais et mes propos n'engagent que moi et non le groupe. Non seulement je disais la vérité, mais aussi ce que je disais a une référence onusienne. Je me demande alors qui pourrait être qualifié de fourbe ici?
Les manifestants référés par l'auteur de cet article diffamatoire n'ont pas eu cette impression d'être abasourdis, plutôt, j'ai eu des réactions positives des personnes qui me félicitaient d'avoir lancé un message unitaire qui souligne l'importance de l'Accord d'Arusha en passant par un rappel du sang que nous avons versé pour l'obtenir.
Je suis moi-même victime du génocide d'octobre 1993 et je sais ce que mes propos signifiaient pour mes compatriotes qui en ont été victimes en 1972. Ne cherchez pas à narguer les gens en ces moments sombres justement où nous risquons pire encore que les deux génocides de toutes les ethnies confondues.
JACQUES J. BAHIMANGA
Barrister • Solicitor • Public Notary
Avocat •Notaire
_______________
275 Slater street, Suite 900
Ottawa (Ontario),K1P 5H9
T.613-739-7734
F.613-233-0519
C.613-410-6978
email:jacques.bahimanga@gmail.com
La Rédaction
[Burundi Information] New message from Jacques Bahimanga
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Date: 05-30-2015 08:05 AM
Les définitions des mots suivants vont être utiles pour mieux comprendre ma réponse à cet article gravement endommageant.
- Fourberie: Caractère du fourbe;
- Fourbe: comme adjectif le mot signifie: qui trompe ou agit mal en se cachant, en feignant l'honnêteté; comme nom, le mot signifie: faux, hypocrite, perfide, sournois.
- Génocide:
1. Dans le langage courant: Un génocide est l'extermination physique, intentionnelle, systématique et programmée d'un groupe ou d'une partie d'un groupe en raison de ses origines ethniques, religieuses ou sociales.
2. Selon l'article 2 de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide (Convention des Nations-Unis adoptée unanimement en 1948), le génocide est défini comme suit:
« Dans la présente Convention, le génocide s'entend de l'un quelconque des actes ci-après, commis dans l'intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel :
a) Meurtre de membres du groupe;
b) Atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe;
c) Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle;
d) Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe;
e) Transfert forcé d'enfants du groupe à un autre groupe. »
Cette définition a encore été plus précisée et améliorée dans les décisions des deux tribunaux Ad Hoc sur l'ex-Yougoslavie (TPIY) et sur le Rwanda (TPIR).
Ce que l'auteur de l'article veut insinuer est que, dans mon discours clôturant la manifestation des Burundais d'Ottawa le 23 mai 2015 contre le 3è mandat du Président Nkurunziza, j'ai indiqué que je reconnaissais que les tueries contre les Hutus en 1972 constituées un génocide.
L'auteur de l'article semble vouloir insinuer qu'il existerait une procédure particulière pour la reconnaissance des génocides. L'Organisation des Nations Unies ne tient jamais de séances particulières pour qualifier de génocides les massacres à grandes échelles contre les groupes cités dans la définition de Génocide. Cette qualification viendra des organismes de l'ONU qui produisent des rapports dans ce sens. Pour le cas du Burundi, nous nous rappellerons qu'une commission d'enquête des Nations Unis a pu qualifié de génocide les deux événements, ceux de 1972 et de 1993. La Commission d'enquête des Nations-Unis a produit un rapport final en 1996 numéro S/1996/682. Au paragraphe 85 de ce rapport nous lisons ce qui suit:
85. En avril 1972, des Hutus formés à l'étranger ont perpétré un massacre de plusieurs milliers de Tutsis, hommes, femmes et enfants, dans la région bordant le lac Tanganyika, dans le sud du pays, tandis que d'autres groupes armés tentaient d'attaquer Bujumbura, Gitega et Cankuso. Le régime de Micombero a répondu par une répression génocidaire qui aurait fait plus de 100 000 victimes et contraint à l'exil plusieurs centaines de milliers de Hutus. Les Hutus ayant le moindre niveau d'instruction qui n'avaient pas réussi à s'enfuir à l'étranger ont été systématiquement tués partout dans le pays, y compris des lycéens. Cette répression, qui s'est poursuivie pendant des mois, a été dénoncée devant les Nations Unies par le Gouvernement rwandais. Au Rwanda, la persécution des Tutsis s'est accentuée et, l'année suivante, un coup d'État a débouché sur la dictature militaire de Juvénal Habyarimana, qui devait diriger le pays jusqu'à sa mort en 1994. Son régime a poursuivi les pogroms antitutsis, et les Tutsis ont continué de fuir le pays par milliers.
Au paragraphe 496 de ce même rapport, nous lisons ce qui suit:
496. Ayant conclu que des actes de génocide ont été perpétrés contre la minorité tutsie au Burundi en octobre 1993, la Commission est d'avis qu'une compétence internationale doit s'exercer à l'égard de ces actes.
Dans mon discours à la colline parlementaire l'après midi du 23 mai 2015, j'ai souligné que je suis parmi ceux qui reconnaissent qu'en 1972, un génocide a été commis contre les Hutus et qu'en 1993, un génocide a été commis contre les Tutsis. Que l'Accord d'Arusha d'août de 2000 est venu clôturé ce chapitre des tueries massives. Que nous ne devrions pas accepter que le Président Pierre Nkurunziza met à la poubelle cet accord obtenu après avoir versé tant de sang. Je ne vois pas comment cela constitue une fourberie? L'auteur de l'article du 29 mai 2015, va-t-il insulter la Commission d'enquête des Nations-Unies de s'être lancer dans la fourberie en produisant le rapport qualifiant les deux événements de génocides?
Je tiens avertir l'auteur de cet article, mais aussi le site qui l'a publié que les propos de l'article nuisent à ma réputation, m'exposent à la haine, au mépris ou au ridicule, ou l'article est destiné à m'outrager. Il vaudrait mieux qu'il consulte le Code Criminel du Canada, articles 298 et 299.
En tant qu'un des organisateurs assidus des manifestations d'Ottawa depuis le 26 mai 2015, je connaissais l'agenda de ce jour et j'avais été prévu pour prononcer le mot de clôture de la manifestation. Ce que je disais, je le personnalisais et mes propos n'engagent que moi et non le groupe. Non seulement je disais la vérité, mais aussi ce que je disais a une référence onusienne. Je me demande alors qui pourrait être qualifié de fourbe ici?
Les manifestants référés par l'auteur de cet article diffamatoire n'ont pas eu cette impression d'être abasourdis, plutôt, j'ai eu des réactions positives des personnes qui me félicitaient d'avoir lancé un message unitaire qui souligne l'importance de l'Accord d'Arusha en passant par un rappel du sang que nous avons versé pour l'obtenir.
Je suis moi-même victime du génocide d'octobre 1993 et je sais ce que mes propos signifiaient pour mes compatriotes qui en ont été victimes en 1972. Ne cherchez pas à narguer les gens en ces moments sombres justement où nous risquons pire encore que les deux génocides de toutes les ethnies confondues.
JACQUES J. BAHIMANGA
Barrister • Solicitor • Public Notary
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_______________
275 Slater street, Suite 900
Ottawa (Ontario),K1P 5H9
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