A CHACUN SON SEPTEMBRE NOIR!
Burundi Information (le 03 septembre 2009). A chacun son septembre noir ! Un certain 3 septembre, un certain Pierre Buyoya prit le pouvoir, par coup d’Etat militaire. Pour le commun des mortels la chose paraissait des plus normales, le changement des régimes pourris se faisait de cette manière ; car quel que soit l’avis des uns et des autres, le régime Bagaza était mauvais. Nous avons alors inauguré le pire en même temps que la théorie du moindre mal. Les curés mis au parfum, dans le secret, ou plus vraisemblablement auteurs de ce putsch, applaudirent, firent campagne pour le nouvel homme ; l’armée en mal avec Bagaza mêmement ; le parti UPRONA menacé de dissolution par Bagaza crut qu’il allait survivre ; les citoyens crurent que l’homme qui disait supprimer les taxes allait s’occuper enfin de leurs intérêts…
Mais, comme on dit, il y a ce qu’on raconte et il y a la vérité. Vingt-deux ans plus tard, l’identité du buyoyisme apparaît nue au grand jour ; avec cette date le Burundi a vu brisés tous les interdits, et comme toute société sans interdits le Burundi se meurt dans l’institutionnalisation du mensonge, des assassinats au sommet et par le plus haut, du règne de l’absence des lois, du racisme ethnique et du terrorisme génocidaire par la destruction systématique des obstacles contre le génocide, de la division ainsi que la dictature érigées en mode de gouvernance...
Buyoya déclara d’entrée de jeu que Bagaza c’était son seul et unique ennemi, le pire; et tout le monde reprit la chanson anti Bagaza sans même savoir pourquoi, au risque des manipulations qui choqueraient aujourd’hui si la honte et le déshonneur n’était pas la bible du buyoyisme. Souvenez-vous du Ministre de l’Intérieur d’alors, le soldat Bayaganakandi faisant une incursion sur les ondes de la presse gouvernementale radio-télévisée, jurant sur l’honneur du gouvernement buyoyiste, que les mines anti chars qui décimaient les innocents sur la voie publique étaient posées par Bagaza et son parti le PARENA. Il s’agissait de l’autre Pierre, Nkurunziza, et sa milice sous protection buyoyiste, le CNDD FDD. Il n’y eut jamais d’excuses ; Bagaza et son parti ne portèrent pas plainte lorsque la vérité éclata au grand jour...
C’est que la théorie du moindre mal est ce qu’il y a de plus faux, le pire est toujours là. Bagaza voulait la mort de l’UPRONA, Buyoya se montra le plus bagaziste dans l’affaire, de même, lorsqu’il s’agit de la destruction de l’armée et de l’institutionnalisation du racisme ethnique, car la politique de « deux peuples une nation » est parfaitement synonyme du « face à face ethnique » buyoyiste, cela s’appelle unité nationale et partage du pouvoir pour les deux.
Le mensonge buyoyiste a été érigé en religion ; son auteur fit écrire un livre, le « Mein kampf » burundais par David Gakunzi, le frère de l’autre chantre du buyoyisme décadent. Ce livre est la défense et l’illustration du mensonge buyoyiste, tel que son fondateur l’entend et le pratique en toute insolence.
Outre les mensonges sur les terroristes poseurs des mines antichars, Buyoya mentit au sujet de l’unité nationale et de la démocratie, fit avaler au Peuple burundais le contraire de ce qu’il croyait vomir. Buyoya interdit l’adoption des sanctions contre les traitres de la Charte nationale, car le vrai traître c’était d’abord et avant tout lui-même. Buyoya fut le pire ennemi des obstacles contre le génocide que sont toujours l’UPRONA (obstacle politique), la magistrature (obstacle juridique) et l’armée (obstacle militaire). Mais tout au long de ces 22 années Buyoya jura qu’il était là pour sauver l’armée, la justice et l’UPRONA ; la vérité est maintenant connue il en fut le pire ennemi. Il fit condamner l’armée, laquelle se défonçait pour un homme qui passait son temps à bousiller les efforts de cette même armée pour le maintenir au pouvoir. Les plus dignes des officiers devinrent les agents des terroristes génocidaires qu’ils croyaient et disaient combattre. Buyoya jura que les accords de Lusaka ne concernaient pas son gouvernement, car disait-il il n’y avait, selon lui, aucun soldat au Kongo ; même les milices CNDD FDD ne le concernaient pas, ou plutôt il était là pour les soustraire à la rigueur du droit international, mais ceci n’a jamais été dit. L’actuel Ministre de l’"absence de défense", tout comme ses prédécesseurs, pourrait-il « KWIRIGATA KU ZURU » en signe de bonne foi de leur ancien patron ?
C’est sous ce genre de Buyoyisme que le parti UPRONA fut déclaré Tutsi et les hutu membres de l’UPRONA IMPEREKEZA : à la suite de quel Congrès ? Nul ne répond ; les buyoyistes ne posent même pas la question…
Buyoya jura sur son honneur qu’il y a des circonstances où même lorsque l’on est à genoux on ne peut pas négocier, notamment avec les génocidaires, pour finalement découvrir qu’il ne faisait que le contraire de ce qu’il disait pour endormir les naïfs. Tout au long des négociations, Buyoya s’indigna que des mauvaises langues puissent dire qu’il négociait avec les génocidaires, puis avoua, mais jura une fois de plus sur ce qui est devenu son « honneur » que jamais l’armée, l’invasion du Burundi par les troupes étrangères et l’impunité du génocide ne pouvaient faire objet de négociations, avant que tout le monde n’apprenne qu’il ne s’agissait que de cela. Combien de personnes ont eu la sagesse de lire le « Mein Kampf » burundais pour se mettre à l’abri de cet opium du peuple qu’est Buyoya ?
La liste des mensonges buyoyistes est des plus longues, à l’échelle mondiale, car on n’a pas l’impression que jamais chef d’Etat n’aura autant abusé de ses administrés payant les impôts pour entretenir leur bourreau. Buyoya proclama toujours que c’était la communauté internationale qui lui tenait le couteau à la gorge pour institutionnaliser l’immoralité génocidaire pourtant tous les jours condamnée par la même communauté. Aldo Ajello, représentant spécial de l’Union Européenne, fit écrire un livre pour rappeler que le semblant d’embargo et de pressions c’était pour aider Buyoya à se débarrasser des Tutsi, de l’armée et de l’UPRONA…Car, c’est l’autre identité buyoyiste, Buyoya n’est jamais responsable, ce sont les caporaux qui font les coups d’Etat et l’appellent au secours ; ce sont des imbéciles qui assassinent Ndadaye et l’appellent les représenter dans le partage du pouvoir arushien entrce ces assassins et les génocidaires ; ce sont les Bashingantahe qui l’investissent après un putsch qu’il ignorerait alors que ces Bashingantahe ne se sont jamais réunis nulle part ; c’est Mandela qui demande la destruction de l’armée ainsi que le mépris du droit et de la morale. Mais c’est Buyoya qui a fait dire par son ministre des affaires étrangères : nous avons définitivement renoncé à la victoire politique, militaire et juridique contre le génocide et les génocidaires pour favoriser les négociations avec les génocidaires ; ou encore plus directement par lui-même: je ne suis pas de ceux à qui on demande de combattre les organisations génocidaires comme le Frodebu ; ailleurs encore : le génocide c’est la démocratie qui s’est défendue, je ne me reproche de rien, et cela ne m’empêche pas de dormir ! Tel fut l’invité d’honneur du frère de l’autre Niyoyankana dans un congrès se faisant passer pour celui de l’UPRONA. Nul n’y prêta attention…
Buyoya inaugura en ce 3 septembre le règne des assassinats les plus fous, une pratique courante, certes, depuis l’impunité coloniale, mais tout de même ! Nous aimerions connaître les vrais coupables des assassinats du 21 octobre 1993. Si la réponse à la question du commissaire Maigret, « A QUI PROFITE LE CRIME ? », était pertinente, alors suivez mon regard. Mais qui a fait ou laissé assassiner Monseigneur Ruhuna et divers prélats comme Mgr Burire, Monseigneur De Courtney Nonce Apostolique, les officiers comme Ndakazi, Ntako, Kagajo, divers représentants d’organismes des Nations Unies comme l’Unicef (Zuniga) ou l’Oms (Kassy Malan) ? Nous ne connaissons aucune enquête ayant abouti à l’identification des auteurs et de coupables des crimes commis sous le règne buyoyiste qui continue sous les couleurs d’un de ses plus dignes héritiers, l’autre Pierre…
Ce 3 septembre inaugura le règne de l’absence du droit. Toutes les questions qui devaient être tranchées par le droit furent noyées derrière la nébuleuse des commissions. Buyoya se réfugie systématiquement derrière celles-ci pour ne pas appeler les choses par leur nom, afin de ne pas dire le droit. Et lorsque les commissions font bien leur travail comme la Commission Chargée d’Etudier la Question de l’Unité Nationale, Buyoya et les buyoyistes contournent l’esprit et la lettre des recommandations. Buyoya inaugura la justice sélective et représentative, celle qui condamne les petits pour sauver les grands, comprenez, lui-même. Rappelez-vous que le dossier des auteurs et coupables du génocide a été définitivement clos avec l’exécution du bourreau de Kibimba, une crapule certes, mais qui ne remplace pas les cerveaux Ndadaye, Ntibantunganya et les autres. Un membre du gang Sans échecs représenta les assassins de Ndadaye, un Mutwa périt au nom des crimes monnayés, de minables caporaux pourrissent en prison et d’autres y ont péri pour sauver le plus grand putschiste de tous les temps...
Voilà l’homme de ce fameux 3 septembre. Prenez un peu de votre temps et complétez par vous mêmes ces chapitres sans oublier d’autres que nous n’avons même pas effleurés mais qui fondent de la même manière le Buyoyisme. Buyoya se fait appeler l’homme qui a introduit la démocratie au Burundi, mais où est cette démocratie ? Ce n’est pas lui qui a introduit le vote pluraliste ni le pluralisme idéologique. Mais c’est lui qui a introduit le pluralisme des idées racistes et qui tuent. Buyoya se dit homme du dialogue et de la concertation, mais plus dictateur que lui tu meurs, chez lui dialogue signifie adhérer manu militari à son racisme génocidaire…
Bref, cet homme est un malade de la pire des espèces, celle décrite dans l’excellent livre écrit par Pierre Accoce et le Dr Pierre Rentchnick , Ces nouveaux malades qui nous gouvernent, notamment sous le portrait classique brossé par les professeurs d’histoire à l’intention des écoliers, celui de Lucius Domitius Ahenobarbus, le futur empereur Néron: « Le pouvoir attire immanquablement aussi des dominants dangereux, dont la personnalité, déjà pathologiquement structurée avant qu’ils n’accèdent à la puissance, puise dans ce riche terreau les éléments qui accentuent leurs tendances déviatrices. Ceux-là, se présentant toujours en réformateurs ambitieux aux peuples qu’ils berneront, s’engagent ensuite dans un despotisme croissant.
Ils cultivent en commun des prédispositions que les psychiatres et les psychologues ont depuis longtemps identifiées. En général, ils connaissent une enfance sans tendresse, parfois sans parents. Puis ils subissent l’influence d’éducateurs peu scrupuleux. En apprenant le mensonge afin de cacher leurs vrais sentiments, ils deviennent sournois. Intériorisant les interdits, ils laissent parler leurs caprices. Ne regardant jamais les hommes ni les situations en face, ils agissent sur l’impulsion du moment. Fréquemment portés à la lascivité, à la dissipation, ils masquent par la recherche du plaisir leurs angoisses profondes. Egocentriques forcenés, ils dissimulent souvent aussi sous une écorce frêle de héros apparent une vraie poltronnerie, quand ce n’est pas de la couardise. Une règle chez eux : pour régner, supprimer."
Ce portrait est aussi celui de l’autre Pierre, Peter si vous préférez. Les mêmes auteurs précisent que " s’interroger de la sorte à propos d’un chef d’Etat, dont le comportement peut troubler, se demander même parfois s’il garde la capacité de gouverner, n’est pas offensant. En démocratie, se poser des questions de ce genre est parfaitement légitime. On en trouve ls confirmation dans un jugement que rendit la première chambre civile de Paris, présidée par Mme Simone Rozès, le 12 mars 1980, motivé par une critique présumée malveillante d’un homme politique français." (page 47)
Si vous n’êtes pas un amateur des livres, instruisez-vous par la série TV Smallville et réservez toute l’attention nécessaire aux personnages Luthors, père et fils, les monstres rois du mensonge, de la manipulation et des crimes les plus crapuleux; dites-vous qu’à côté de Buyoya Pierre les Luthors sont de véritables saints, comme quoi, là plus qu’ailleurs, la réalité dépasse la fiction pour reprendre un slogan publicitaire…
Et quand vous aurez découvert tout cela par vous-mêmes, demandez-vous ensuite quelle est votre contribution dans le retour à l’Etat de droit au Burundi. Si vous n’avez pas compris, alors les, idées fausses vont encore finir dans le sang, toujours celui des autres, comme dirait un auteur célèbre !
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(1) Dr Pierre Rentchnick , Ces nouveaux malades qui nous gouvernent, Stock, pages 187 et 188
Mais, comme on dit, il y a ce qu’on raconte et il y a la vérité. Vingt-deux ans plus tard, l’identité du buyoyisme apparaît nue au grand jour ; avec cette date le Burundi a vu brisés tous les interdits, et comme toute société sans interdits le Burundi se meurt dans l’institutionnalisation du mensonge, des assassinats au sommet et par le plus haut, du règne de l’absence des lois, du racisme ethnique et du terrorisme génocidaire par la destruction systématique des obstacles contre le génocide, de la division ainsi que la dictature érigées en mode de gouvernance...
Buyoya déclara d’entrée de jeu que Bagaza c’était son seul et unique ennemi, le pire; et tout le monde reprit la chanson anti Bagaza sans même savoir pourquoi, au risque des manipulations qui choqueraient aujourd’hui si la honte et le déshonneur n’était pas la bible du buyoyisme. Souvenez-vous du Ministre de l’Intérieur d’alors, le soldat Bayaganakandi faisant une incursion sur les ondes de la presse gouvernementale radio-télévisée, jurant sur l’honneur du gouvernement buyoyiste, que les mines anti chars qui décimaient les innocents sur la voie publique étaient posées par Bagaza et son parti le PARENA. Il s’agissait de l’autre Pierre, Nkurunziza, et sa milice sous protection buyoyiste, le CNDD FDD. Il n’y eut jamais d’excuses ; Bagaza et son parti ne portèrent pas plainte lorsque la vérité éclata au grand jour...
C’est que la théorie du moindre mal est ce qu’il y a de plus faux, le pire est toujours là. Bagaza voulait la mort de l’UPRONA, Buyoya se montra le plus bagaziste dans l’affaire, de même, lorsqu’il s’agit de la destruction de l’armée et de l’institutionnalisation du racisme ethnique, car la politique de « deux peuples une nation » est parfaitement synonyme du « face à face ethnique » buyoyiste, cela s’appelle unité nationale et partage du pouvoir pour les deux.
Le mensonge buyoyiste a été érigé en religion ; son auteur fit écrire un livre, le « Mein kampf » burundais par David Gakunzi, le frère de l’autre chantre du buyoyisme décadent. Ce livre est la défense et l’illustration du mensonge buyoyiste, tel que son fondateur l’entend et le pratique en toute insolence.
Outre les mensonges sur les terroristes poseurs des mines antichars, Buyoya mentit au sujet de l’unité nationale et de la démocratie, fit avaler au Peuple burundais le contraire de ce qu’il croyait vomir. Buyoya interdit l’adoption des sanctions contre les traitres de la Charte nationale, car le vrai traître c’était d’abord et avant tout lui-même. Buyoya fut le pire ennemi des obstacles contre le génocide que sont toujours l’UPRONA (obstacle politique), la magistrature (obstacle juridique) et l’armée (obstacle militaire). Mais tout au long de ces 22 années Buyoya jura qu’il était là pour sauver l’armée, la justice et l’UPRONA ; la vérité est maintenant connue il en fut le pire ennemi. Il fit condamner l’armée, laquelle se défonçait pour un homme qui passait son temps à bousiller les efforts de cette même armée pour le maintenir au pouvoir. Les plus dignes des officiers devinrent les agents des terroristes génocidaires qu’ils croyaient et disaient combattre. Buyoya jura que les accords de Lusaka ne concernaient pas son gouvernement, car disait-il il n’y avait, selon lui, aucun soldat au Kongo ; même les milices CNDD FDD ne le concernaient pas, ou plutôt il était là pour les soustraire à la rigueur du droit international, mais ceci n’a jamais été dit. L’actuel Ministre de l’"absence de défense", tout comme ses prédécesseurs, pourrait-il « KWIRIGATA KU ZURU » en signe de bonne foi de leur ancien patron ?
C’est sous ce genre de Buyoyisme que le parti UPRONA fut déclaré Tutsi et les hutu membres de l’UPRONA IMPEREKEZA : à la suite de quel Congrès ? Nul ne répond ; les buyoyistes ne posent même pas la question…
Buyoya jura sur son honneur qu’il y a des circonstances où même lorsque l’on est à genoux on ne peut pas négocier, notamment avec les génocidaires, pour finalement découvrir qu’il ne faisait que le contraire de ce qu’il disait pour endormir les naïfs. Tout au long des négociations, Buyoya s’indigna que des mauvaises langues puissent dire qu’il négociait avec les génocidaires, puis avoua, mais jura une fois de plus sur ce qui est devenu son « honneur » que jamais l’armée, l’invasion du Burundi par les troupes étrangères et l’impunité du génocide ne pouvaient faire objet de négociations, avant que tout le monde n’apprenne qu’il ne s’agissait que de cela. Combien de personnes ont eu la sagesse de lire le « Mein Kampf » burundais pour se mettre à l’abri de cet opium du peuple qu’est Buyoya ?
La liste des mensonges buyoyistes est des plus longues, à l’échelle mondiale, car on n’a pas l’impression que jamais chef d’Etat n’aura autant abusé de ses administrés payant les impôts pour entretenir leur bourreau. Buyoya proclama toujours que c’était la communauté internationale qui lui tenait le couteau à la gorge pour institutionnaliser l’immoralité génocidaire pourtant tous les jours condamnée par la même communauté. Aldo Ajello, représentant spécial de l’Union Européenne, fit écrire un livre pour rappeler que le semblant d’embargo et de pressions c’était pour aider Buyoya à se débarrasser des Tutsi, de l’armée et de l’UPRONA…Car, c’est l’autre identité buyoyiste, Buyoya n’est jamais responsable, ce sont les caporaux qui font les coups d’Etat et l’appellent au secours ; ce sont des imbéciles qui assassinent Ndadaye et l’appellent les représenter dans le partage du pouvoir arushien entrce ces assassins et les génocidaires ; ce sont les Bashingantahe qui l’investissent après un putsch qu’il ignorerait alors que ces Bashingantahe ne se sont jamais réunis nulle part ; c’est Mandela qui demande la destruction de l’armée ainsi que le mépris du droit et de la morale. Mais c’est Buyoya qui a fait dire par son ministre des affaires étrangères : nous avons définitivement renoncé à la victoire politique, militaire et juridique contre le génocide et les génocidaires pour favoriser les négociations avec les génocidaires ; ou encore plus directement par lui-même: je ne suis pas de ceux à qui on demande de combattre les organisations génocidaires comme le Frodebu ; ailleurs encore : le génocide c’est la démocratie qui s’est défendue, je ne me reproche de rien, et cela ne m’empêche pas de dormir ! Tel fut l’invité d’honneur du frère de l’autre Niyoyankana dans un congrès se faisant passer pour celui de l’UPRONA. Nul n’y prêta attention…
Buyoya inaugura en ce 3 septembre le règne des assassinats les plus fous, une pratique courante, certes, depuis l’impunité coloniale, mais tout de même ! Nous aimerions connaître les vrais coupables des assassinats du 21 octobre 1993. Si la réponse à la question du commissaire Maigret, « A QUI PROFITE LE CRIME ? », était pertinente, alors suivez mon regard. Mais qui a fait ou laissé assassiner Monseigneur Ruhuna et divers prélats comme Mgr Burire, Monseigneur De Courtney Nonce Apostolique, les officiers comme Ndakazi, Ntako, Kagajo, divers représentants d’organismes des Nations Unies comme l’Unicef (Zuniga) ou l’Oms (Kassy Malan) ? Nous ne connaissons aucune enquête ayant abouti à l’identification des auteurs et de coupables des crimes commis sous le règne buyoyiste qui continue sous les couleurs d’un de ses plus dignes héritiers, l’autre Pierre…
Ce 3 septembre inaugura le règne de l’absence du droit. Toutes les questions qui devaient être tranchées par le droit furent noyées derrière la nébuleuse des commissions. Buyoya se réfugie systématiquement derrière celles-ci pour ne pas appeler les choses par leur nom, afin de ne pas dire le droit. Et lorsque les commissions font bien leur travail comme la Commission Chargée d’Etudier la Question de l’Unité Nationale, Buyoya et les buyoyistes contournent l’esprit et la lettre des recommandations. Buyoya inaugura la justice sélective et représentative, celle qui condamne les petits pour sauver les grands, comprenez, lui-même. Rappelez-vous que le dossier des auteurs et coupables du génocide a été définitivement clos avec l’exécution du bourreau de Kibimba, une crapule certes, mais qui ne remplace pas les cerveaux Ndadaye, Ntibantunganya et les autres. Un membre du gang Sans échecs représenta les assassins de Ndadaye, un Mutwa périt au nom des crimes monnayés, de minables caporaux pourrissent en prison et d’autres y ont péri pour sauver le plus grand putschiste de tous les temps...
Voilà l’homme de ce fameux 3 septembre. Prenez un peu de votre temps et complétez par vous mêmes ces chapitres sans oublier d’autres que nous n’avons même pas effleurés mais qui fondent de la même manière le Buyoyisme. Buyoya se fait appeler l’homme qui a introduit la démocratie au Burundi, mais où est cette démocratie ? Ce n’est pas lui qui a introduit le vote pluraliste ni le pluralisme idéologique. Mais c’est lui qui a introduit le pluralisme des idées racistes et qui tuent. Buyoya se dit homme du dialogue et de la concertation, mais plus dictateur que lui tu meurs, chez lui dialogue signifie adhérer manu militari à son racisme génocidaire…
Bref, cet homme est un malade de la pire des espèces, celle décrite dans l’excellent livre écrit par Pierre Accoce et le Dr Pierre Rentchnick , Ces nouveaux malades qui nous gouvernent, notamment sous le portrait classique brossé par les professeurs d’histoire à l’intention des écoliers, celui de Lucius Domitius Ahenobarbus, le futur empereur Néron: « Le pouvoir attire immanquablement aussi des dominants dangereux, dont la personnalité, déjà pathologiquement structurée avant qu’ils n’accèdent à la puissance, puise dans ce riche terreau les éléments qui accentuent leurs tendances déviatrices. Ceux-là, se présentant toujours en réformateurs ambitieux aux peuples qu’ils berneront, s’engagent ensuite dans un despotisme croissant.
Ils cultivent en commun des prédispositions que les psychiatres et les psychologues ont depuis longtemps identifiées. En général, ils connaissent une enfance sans tendresse, parfois sans parents. Puis ils subissent l’influence d’éducateurs peu scrupuleux. En apprenant le mensonge afin de cacher leurs vrais sentiments, ils deviennent sournois. Intériorisant les interdits, ils laissent parler leurs caprices. Ne regardant jamais les hommes ni les situations en face, ils agissent sur l’impulsion du moment. Fréquemment portés à la lascivité, à la dissipation, ils masquent par la recherche du plaisir leurs angoisses profondes. Egocentriques forcenés, ils dissimulent souvent aussi sous une écorce frêle de héros apparent une vraie poltronnerie, quand ce n’est pas de la couardise. Une règle chez eux : pour régner, supprimer."
Ce portrait est aussi celui de l’autre Pierre, Peter si vous préférez. Les mêmes auteurs précisent que " s’interroger de la sorte à propos d’un chef d’Etat, dont le comportement peut troubler, se demander même parfois s’il garde la capacité de gouverner, n’est pas offensant. En démocratie, se poser des questions de ce genre est parfaitement légitime. On en trouve ls confirmation dans un jugement que rendit la première chambre civile de Paris, présidée par Mme Simone Rozès, le 12 mars 1980, motivé par une critique présumée malveillante d’un homme politique français." (page 47)
Si vous n’êtes pas un amateur des livres, instruisez-vous par la série TV Smallville et réservez toute l’attention nécessaire aux personnages Luthors, père et fils, les monstres rois du mensonge, de la manipulation et des crimes les plus crapuleux; dites-vous qu’à côté de Buyoya Pierre les Luthors sont de véritables saints, comme quoi, là plus qu’ailleurs, la réalité dépasse la fiction pour reprendre un slogan publicitaire…
Et quand vous aurez découvert tout cela par vous-mêmes, demandez-vous ensuite quelle est votre contribution dans le retour à l’Etat de droit au Burundi. Si vous n’avez pas compris, alors les, idées fausses vont encore finir dans le sang, toujours celui des autres, comme dirait un auteur célèbre !
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(1) Dr Pierre Rentchnick , Ces nouveaux malades qui nous gouvernent, Stock, pages 187 et 188