AFFAIRE DE L'INJUSTICE CONTRE CLEMENT NKURUNZIZA (5eme partie): LE SILENCE NE PROFITE JAMAIS A L'OPPRIME
Burundi Information (le 9 juillet 2019). En date du 25 avril 2018, nous lancions notre série sur l’incarcération plusieurs fois irrégulière de Monsieur Clément Nkurunziza,ancien Président de l’ASSER. Notre coup de gueule tenait d’un constat triste: on remarquait que beaucoup d’acteurs nationaux et internationaux observaient un silence inexplicable face à l’injustice commise contre cet ancien leader estudiantin. À l’époque, l’objectif indirect de notre action était d’amorcer un dialogue sur ce cas atypique. La situation n’a pas tellement changé depuis. On constate le même silence entretenu selon le cas par la même confusion parmi les (anciennes) victimes du régime et qui sont toujours caractérisées par la même couardise et les mêmes calculs observés dès les premiers mois de cette incarcération irrégulière. L’exception, si l’on peut l’appeler ainsi, consiste en une grogne dans les coulisses ponctuée de quelques gesticulations timides dont l’effet reste à découvrir.
Pourquoi tant de silence devant tant d'injustice?
Il y a d’abord cette présence dans les cercles même du pouvoir, des « co-accusés » de Clément Nkurunziza. Bien entendu, on ne peut parler de co-accusés sans qu’il y ait matière à inculper les gens. Ainsi, il est nécessaire de souligner ici que si nous parlons d’accusation ou de coaccusation, ce n’est pas du tout que nous souscrivons à la « logique » du régime en place. Ce dernier a trouvé en effet dans l’incarcération injuste de l’ancien Président de l’ASSER, un facteur unificateur dans son entreprise panhutiste qui consiste à rallier e maximum de Hutu dans la persécution des Tutsi en commençant par les symboles de l’ancien régime, attaques dont le pouvoir CNDD-FDD a désespérément besoin pour cacher son échec dans la gestion de la crise qui dure depuis plusieurs années et qui s’est aggravée en 2015.
Il y a ensuite ce fait que ce sont les détenteurs actuels du pouvoir qui devraient répondre à plus d’un titre des massacres qu’ils cherchent à coller à Clément Nkurunziza. La sécurité du campus universitaire n’a jamais été du ressort du Président de l’Association des Étudiants de l’Université (ASSER). En juin 1995, elle incombait en premier lieu à celui qui occupait le poste de Président de la République, Sylvestre Ntibantunganya et inter alia, au Ministre en charge de la Sécurité Publique, sans oublier celui de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. S’il faut donc que quelqu’un réponde de ce qui s’est passé, il faudrait commencer par les gendarmes qui étaient en poste au Campus Mutanga le jour du drame et remonter ensuite jusqu’à ces gros poissons. Hélas, comme la gestion du pays revient actuellement à des criminels déjà identifiés, certains ayant commis d’autres atrocités sur d’autres campus de l’Université du Burundi, l’interpellation de ces trois autorités n’est pas pour demain. Ajoutez-y les relations de descendance entre le FRODEBU de Sylvestre Ntibantunganya et le CNDD/FDD de Pierre Nkurunziza et vous comprendrez pourquoi l’interpellation du premier n’aura jamais lieu tant que le second ou ses semblables seront aux affaires. Pierre Nkurunziza ne saurait remettre en cause ceux qui l’ont fait roi indûment. Nul n’ignore en effet que Sylvestre Ntibantunganya est l’un des conseillers les plus écoutés parmi les « sages » que le régime consulte quand il est question de rallier les militants de l’UBU contre les Tutsi. Et que l’intéressé ne rate aucune occasion pour disculper son camp politico-ethnique tout en pointant son doigt accusateur vers les ennemis désignés.
Il faut informer enfin ceux qui ne le savent pas, mais également, rappeler à ceux qui seraient sur le point d’oublier (ou qui font semblant), que les violences dans les campus universitaires au cours de ces années noires du début de la « rébellion » des génocidaires du CNDD/FDD avaient déjà fait l’objet d’un procès qui a d’ailleurs abouti à de lourdes condamnations.
Que faut-il faire?
Le pourquoi de l’injustice qui se commet en mode continue contre Clément Nkurunziza est maintenant connu. Les raisons qui font que la pseudo enquête destinée à faire justice aux victimes des massacres de l’Université du Burundi de juin 1995 soit orientée délibérément dans la mauvaise direction et contre de faux suspects, sont claires. Burundi Information estime que quelque révoltantes qu’elles puissent être, elles auraient dû être prévisibles pour tout le monde : dans un pays dirigé par des terroristes génocidaires qui ont revendiqué des meurtres de milliers d’innocents sans jamais en répondre,[1] quand la justice est entre les mains de tels criminels avérés déjà identifiés par moult rapports onusiens, l’injuste détention de Clément Nkurunziza devient un fait divers.
Face au silence qui en résulte, d’aucuns sont tentés par le désespoir. D’autres, surtout les moins tenaces jouent aux précautionneux, suggérant malignement qu’il est futile de se battre contre tout un régime. Pour les plus lucides des plus coriaces, cependant, ceux-là pour qui les échecs fortifient les forts, l’absence d’actions de la part des acteurs qui étaient pressentis comme étant aux avant-gardes de ce genre de lutte, de même que les quelques réactions inappropriées observées ici et là, renforcent la détermination à ne jamais céder.
-------
[1] À commencer par Pierre Nkurunziza lui-même qui, en octobre 2007, avoua publiquement qu’il avait personnellement dirigé un raid qui fit plusieurs victimes innocentes à Rukina dans la Province de Bujumbura Rural
Pourquoi tant de silence devant tant d'injustice?
Il y a d’abord cette présence dans les cercles même du pouvoir, des « co-accusés » de Clément Nkurunziza. Bien entendu, on ne peut parler de co-accusés sans qu’il y ait matière à inculper les gens. Ainsi, il est nécessaire de souligner ici que si nous parlons d’accusation ou de coaccusation, ce n’est pas du tout que nous souscrivons à la « logique » du régime en place. Ce dernier a trouvé en effet dans l’incarcération injuste de l’ancien Président de l’ASSER, un facteur unificateur dans son entreprise panhutiste qui consiste à rallier e maximum de Hutu dans la persécution des Tutsi en commençant par les symboles de l’ancien régime, attaques dont le pouvoir CNDD-FDD a désespérément besoin pour cacher son échec dans la gestion de la crise qui dure depuis plusieurs années et qui s’est aggravée en 2015.
Il y a ensuite ce fait que ce sont les détenteurs actuels du pouvoir qui devraient répondre à plus d’un titre des massacres qu’ils cherchent à coller à Clément Nkurunziza. La sécurité du campus universitaire n’a jamais été du ressort du Président de l’Association des Étudiants de l’Université (ASSER). En juin 1995, elle incombait en premier lieu à celui qui occupait le poste de Président de la République, Sylvestre Ntibantunganya et inter alia, au Ministre en charge de la Sécurité Publique, sans oublier celui de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. S’il faut donc que quelqu’un réponde de ce qui s’est passé, il faudrait commencer par les gendarmes qui étaient en poste au Campus Mutanga le jour du drame et remonter ensuite jusqu’à ces gros poissons. Hélas, comme la gestion du pays revient actuellement à des criminels déjà identifiés, certains ayant commis d’autres atrocités sur d’autres campus de l’Université du Burundi, l’interpellation de ces trois autorités n’est pas pour demain. Ajoutez-y les relations de descendance entre le FRODEBU de Sylvestre Ntibantunganya et le CNDD/FDD de Pierre Nkurunziza et vous comprendrez pourquoi l’interpellation du premier n’aura jamais lieu tant que le second ou ses semblables seront aux affaires. Pierre Nkurunziza ne saurait remettre en cause ceux qui l’ont fait roi indûment. Nul n’ignore en effet que Sylvestre Ntibantunganya est l’un des conseillers les plus écoutés parmi les « sages » que le régime consulte quand il est question de rallier les militants de l’UBU contre les Tutsi. Et que l’intéressé ne rate aucune occasion pour disculper son camp politico-ethnique tout en pointant son doigt accusateur vers les ennemis désignés.
Il faut informer enfin ceux qui ne le savent pas, mais également, rappeler à ceux qui seraient sur le point d’oublier (ou qui font semblant), que les violences dans les campus universitaires au cours de ces années noires du début de la « rébellion » des génocidaires du CNDD/FDD avaient déjà fait l’objet d’un procès qui a d’ailleurs abouti à de lourdes condamnations.
Que faut-il faire?
Le pourquoi de l’injustice qui se commet en mode continue contre Clément Nkurunziza est maintenant connu. Les raisons qui font que la pseudo enquête destinée à faire justice aux victimes des massacres de l’Université du Burundi de juin 1995 soit orientée délibérément dans la mauvaise direction et contre de faux suspects, sont claires. Burundi Information estime que quelque révoltantes qu’elles puissent être, elles auraient dû être prévisibles pour tout le monde : dans un pays dirigé par des terroristes génocidaires qui ont revendiqué des meurtres de milliers d’innocents sans jamais en répondre,[1] quand la justice est entre les mains de tels criminels avérés déjà identifiés par moult rapports onusiens, l’injuste détention de Clément Nkurunziza devient un fait divers.
Face au silence qui en résulte, d’aucuns sont tentés par le désespoir. D’autres, surtout les moins tenaces jouent aux précautionneux, suggérant malignement qu’il est futile de se battre contre tout un régime. Pour les plus lucides des plus coriaces, cependant, ceux-là pour qui les échecs fortifient les forts, l’absence d’actions de la part des acteurs qui étaient pressentis comme étant aux avant-gardes de ce genre de lutte, de même que les quelques réactions inappropriées observées ici et là, renforcent la détermination à ne jamais céder.
-------
[1] À commencer par Pierre Nkurunziza lui-même qui, en octobre 2007, avoua publiquement qu’il avait personnellement dirigé un raid qui fit plusieurs victimes innocentes à Rukina dans la Province de Bujumbura Rural