LE GOUVERNEMENT DE NKURUNZIZA FAIT PLUS DE BRUIT QUE LE TAMBOUR BURUNDAIS (***)
Un Hutu résidant aux USA dont je n’ai pas pu connaître le nom, vient d’emboîter le pas à la Ministre Hutu de la Culture de Nkurunziza au Burundi, pour exercer son harcèlement sur les jeunes artistes burundais qui ont émerveillé, une fois de plus, les spectateurs et les Nations au cours des festivités de l’ « EAST AFRICAN’S GOT TALENT » [Vidéo disponible sur la toile. NDLR]. Encore de la haine, entretenue et relayée ! Elle explose chaque fois qu’un réfugié s’exprime. S’il est Tutsi, la « circonstance » est aggravante. Sinon franchement ce tollé de protestations n’a absolument aucun sens. Quel mal en effet y a-t-il à exprimer un art que l’on connaît, que l’on maîtrise avec dextérité, peu importe où on l’a appris et de qui ? Il n’y a rien de plus culturel que la langue, que la cuisine, que l’habillement, etc... Avez-vous un jour entendu l’Angleterre se plaindre qu’un pygmée de l’Ituri ou de Bundiburyo parle l’Anglais ? La cuisine française est classée, comme le tambour burundais, patrimoine de l’UNESCO. Mais si un Hutu de Bujumbura sait la préparer à la satisfaction des clients de son restaurant, à Bujumbura-même ou à Paris, personne ne viendra lui demander des comptes quant à ce ! A Bujumbura ou à Gitega on danse le reggae, le Jazz, le Pop...tous les jours. La Ministre Pélate Niyonkuru n’a pas une seule fois pris les micros pour dénoncer ce « vol qualifié » de jazz, de port de costume avec cravate... Elle ne sait même pas que l’UNESCO n’est pas un lieu de marques déposées et de monopole des valeurs. L’UNESCO est un cadre de partage et non d’expression des égoïsmes. Faire enregistrer ses originalités culturelles à l’UNESCO, c’est mettre à la disposition du monde son apport, en demandant seulement une reconnaissance par la société universelle de sa contribution pour l’humanité. Les brevets d’invention et de commerce se donnent ailleurs !
A travers cette sortie ratée du gouvernement en place au Burundi et ses répercussions irréfléchies de militants conditionnés, il faut lire seulement l’expression d’une haine incompressible érigée en système de vie nationale, et de l’intolérance qu’un rescapé de son génocide puisse encore valoir quelque chose. Ce que la Ministre hutu et ses porte-voix d’Amérique et d’ailleurs ne supportent pas, c’est que les jeunes réfugiés - à majorité Tutsi - auraient performé le tambour « style Burundi » sans l’aval et les insignes du gouvernement de ce dernier pays. Comme s’ils ne savaient pas qu’en les pourchassant, en massacrant à la machette et à la kalachnikov ces enfants du pays, le pouvoir de Gitega a perdu tout contrôle sur ceux qui ont pu partir. Vous ne pouvez pas contrôler celui que vous ne protégez pas. Soit vous voulez le tuer, soit il vous échappe et trouve ailleurs sa sécurité ! Les réfugiés burundais sont partis, comme les autres avant eux, avec leur art et leur science. Comme ils ne sont plus acceptés dans leur pays, ils ont momentanément « délocalisé » ce savoir et savoir-faire. Ils sont partis avec, ils reviendront avec. A cette loi de la nature, le régime Nkurunziza n’y peut rien, heureusement !
Quant à l’étendard à mettre sur nos tambours, c’est, me semble-t-il, celui qui loge dignement les artistes qui va loger également leur culture. Les jeunes prodiges burundais venus du Rwanda pour la grande messe chorégraphique de Nairobi ont à cette occasion choisi l’effigie de l’Union Africaine, même si cette dernière n’a pas fait tout ce qu’on pouvait légitimement attendre d’elle pour aider les Burundais à rentrer dans leurs droits citoyens. Ces enfants abandonnés par leur mère-patrie auraient pu choisir tout aussi bien celle de l’ONU – qui n’a pas fait mieux – ou encore du Rwanda qui les a pris en charge et qui essaie, autant qu’il peut, d’améliorer chaque jour leurs conditions d’existence. Référence faite à la dernière mesure, après bien d’autres, d’intégrer les réfugiés se trouvant sur son sol, dans le système rwandais des soins de santé pour tous. Nous lui en sommes tous gré !
Il s’agissait ici d’une mise au point. Le gouvernement en place au Burundi n’a aucune leçon ni de morale ni de droit à donner à personne, encore moins à ceux qu’il a chassés du pays par la violence en piétinant toutes les lois nationales et internationales et tous les droits humains. Nous félicitons les jeunes burundais partout où ils sont, au pays et en exil, pour les prouesses qu’ils ne cessent de réaliser dans tous les domaines, depuis l’art et la science jusqu’à la technologie et la solidarité des rescapés. Nous les exhortons à maintenir – et à dépasser toutes les fois que cela sera possible – le niveau d’effort et de travail, et à ne pas prêter la moindre attention à ceux qui cherchent à les décourager et à les distraire !
------------------------
(***) Une analyse signée David NDAGANO. 22.08.2019.
NDLR. Dans sa déclaration, la Ministre a tenu à reprendre la désormais traditionnelle rhétorique de déni de la nationalité burundaise à ses victimes et à toute personne qui s'oppose à son régime génocidaire.
A travers cette sortie ratée du gouvernement en place au Burundi et ses répercussions irréfléchies de militants conditionnés, il faut lire seulement l’expression d’une haine incompressible érigée en système de vie nationale, et de l’intolérance qu’un rescapé de son génocide puisse encore valoir quelque chose. Ce que la Ministre hutu et ses porte-voix d’Amérique et d’ailleurs ne supportent pas, c’est que les jeunes réfugiés - à majorité Tutsi - auraient performé le tambour « style Burundi » sans l’aval et les insignes du gouvernement de ce dernier pays. Comme s’ils ne savaient pas qu’en les pourchassant, en massacrant à la machette et à la kalachnikov ces enfants du pays, le pouvoir de Gitega a perdu tout contrôle sur ceux qui ont pu partir. Vous ne pouvez pas contrôler celui que vous ne protégez pas. Soit vous voulez le tuer, soit il vous échappe et trouve ailleurs sa sécurité ! Les réfugiés burundais sont partis, comme les autres avant eux, avec leur art et leur science. Comme ils ne sont plus acceptés dans leur pays, ils ont momentanément « délocalisé » ce savoir et savoir-faire. Ils sont partis avec, ils reviendront avec. A cette loi de la nature, le régime Nkurunziza n’y peut rien, heureusement !
Quant à l’étendard à mettre sur nos tambours, c’est, me semble-t-il, celui qui loge dignement les artistes qui va loger également leur culture. Les jeunes prodiges burundais venus du Rwanda pour la grande messe chorégraphique de Nairobi ont à cette occasion choisi l’effigie de l’Union Africaine, même si cette dernière n’a pas fait tout ce qu’on pouvait légitimement attendre d’elle pour aider les Burundais à rentrer dans leurs droits citoyens. Ces enfants abandonnés par leur mère-patrie auraient pu choisir tout aussi bien celle de l’ONU – qui n’a pas fait mieux – ou encore du Rwanda qui les a pris en charge et qui essaie, autant qu’il peut, d’améliorer chaque jour leurs conditions d’existence. Référence faite à la dernière mesure, après bien d’autres, d’intégrer les réfugiés se trouvant sur son sol, dans le système rwandais des soins de santé pour tous. Nous lui en sommes tous gré !
Il s’agissait ici d’une mise au point. Le gouvernement en place au Burundi n’a aucune leçon ni de morale ni de droit à donner à personne, encore moins à ceux qu’il a chassés du pays par la violence en piétinant toutes les lois nationales et internationales et tous les droits humains. Nous félicitons les jeunes burundais partout où ils sont, au pays et en exil, pour les prouesses qu’ils ne cessent de réaliser dans tous les domaines, depuis l’art et la science jusqu’à la technologie et la solidarité des rescapés. Nous les exhortons à maintenir – et à dépasser toutes les fois que cela sera possible – le niveau d’effort et de travail, et à ne pas prêter la moindre attention à ceux qui cherchent à les décourager et à les distraire !
------------------------
(***) Une analyse signée David NDAGANO. 22.08.2019.
NDLR. Dans sa déclaration, la Ministre a tenu à reprendre la désormais traditionnelle rhétorique de déni de la nationalité burundaise à ses victimes et à toute personne qui s'oppose à son régime génocidaire.