BILAN DE L'OCCUPATION DU BURUNDI PAR L'ARMEE SUD-AFRICAINE (i)
Le Burundi va bientôt recouvrer ne serait-ce que symboliquement, sa souveraineté
hypothéquée par l’ancien régime du putschiste pro-génocidaire Buyoya. L’occupation
militaire du Burundi par les forces sud-africaines va bientôt se terminer. Après 8 ans de
présence militaire étrangère illégitime, la troisième dans toute l’histoire multiséculaire du
Burundi (après les allemands et les belges), c’est le moment de dresser le bilan. Dans
cette première partie, nous nous penchons sur les préliminaires de l’arrivée au Burundi de
cette force.
Le moins que l’on puisse affirmer, c’est l’installation de cette base militaire
étrangère avait été irrégulièrement décidée. Elle fut signée par le Ministre de la Défense
et non par le Président de la République. Là comme ailleurs, le putschiste pro-génocidaire
Buyoya, fidèle à sa tactique de ne jamais prendre le devant, avait pris soin de confier la
mission à son ministre, question de montrer au reste du commandement de l’armée et
surtout à la troupe, que même le Ministre de la Défense ne s’opposait pas à l’invasion du
Burundi par une force étrangère venue protéger les génocidaires.
Si quelqu’un a besoin d’un exemple des ravages résultant du lavage de cerveaux
des militaires, il peut citer sans risque de se tromper le cas du général Ndayirukiye
recevant l’ordre de signer le document autorisant le déploiement au Burundi de l’armée
sud-africaine. Certes en sa qualité de commandant en chef des armées Buyoya, semblait
avoir un ascendant sur Ndayirukiye, mais les raisons de s’opposer à ses ordres ne
manquaient pas pour tout individu maître de ses capacités physiques et mentales. Tout
d’abord, son cachet de putschiste ôtait automatiquement à Buyoya toutes les prérogatives
d’un président. Bien plus, même en application de ce fameux respect de la hiérarchie
militaire, Cyrille Ndayirukiye restait supérieur à Pierre Buyoya. Le premier était général
et le second, major. A moins donc qu’il ne soit lié à ce major putschiste par un équivalent
du Fahneid ou serment de fidélité que les militaires allemands devaient prononcer à
l’adresse de l’autre génocidaire Adolf Hitler. Ne dit-on pas en effet que l’armée
burundaise est bâtie sur la maxime « Ton chef est ton cerveau? ».
Est-ce donc par conviction ou par ce respect aveugle que les militaires doivent à
leur supérieur, que ce ministre avait apposé sa signature sur ce protocole d’entente entre
son pays et la RSA? On ne le saura jamais pour sûr. Ce que l’on sait par contre, c’est
qu’en apposant sa signature sur le texte portant déploiement du contingent sud-africain
avec pour mission la protection des leaders génocidaires, ce général burundais jusqu’alors
considéré par les hommes en uniforme comme « monsieur sans faute », contredisait son
propre discours.
Moins d’une année avant cette signature de la honte, le général Ndayirukiye
déclarait que les politiciens burundais avaient échoué dans la recherche du remède au
génocide qu’il avait identifié à raison comme la racine du problème burundais. C’était le
12 juin 2000 à Gitega. Ce jour-là, en présence du putschiste pro génocidaire Buyoya et de
Mandela en visite, Ndayirukiye avait déclaré que l’armée burundaise ne se battait que
pour endiguer le génocide. Ce fut une déculottée pour le putschiste pro génocidaire
contredit de façon inattendue par son ministre des armées. Buyoya avait alors improvisé
un discours aussi bref qu’incohérent. Il essaya tant bien que mal à assurer Mandela que le
Président du Burundi et son Ministre de la Défense avaient une vision commune sur le
projet de démantèlement de l’armée par la fusion avec les milices génocidaires. Quelle mission pénible! Même pour un orateur, il aurait été difficile de détruire le
discours de Ndayirukiye qui était si bien articulé, quoique fleuve (débité en kirundi, il
avait duré plus de 45 minutes à cause des interruptions de l’interprète chargé de rendre la
version anglaise des échanges à Mandela et à sa suite anglophone). L’intervention de
Buyoya eut un effet très limité. Tout au plus, il servit à dévoiler combien le putschiste pro
génocidaire est mauvais communicateur. Bien sûr que cette « découverte », c’était surtout
pour ces visiteurs étrangers. Les burundais, eux, étaient déjà au courant du handicap de
leur président de fait. Après plus de 11 ans passés à écouter ses interventions insipides
dont le ton en kirundi est plus proche de celui du catéchumène que du discours de
l’homme d’État que Buyoya pense être.
Encouragés par ce viva voce entre les deux militaires, les forces positives crurent
un moment, que le régime putschiste et pro génocidaire reverrait sa politique de fusion de
l’armée avec les génocidaires, politique qui n’était possible seulement sous la supervision
d’une force étrangère. Mais c’était compter sans les engagements que le régime avait pris
avec les génocidaires. Nous y reviendrons dans la deuxième partie.
hypothéquée par l’ancien régime du putschiste pro-génocidaire Buyoya. L’occupation
militaire du Burundi par les forces sud-africaines va bientôt se terminer. Après 8 ans de
présence militaire étrangère illégitime, la troisième dans toute l’histoire multiséculaire du
Burundi (après les allemands et les belges), c’est le moment de dresser le bilan. Dans
cette première partie, nous nous penchons sur les préliminaires de l’arrivée au Burundi de
cette force.
Le moins que l’on puisse affirmer, c’est l’installation de cette base militaire
étrangère avait été irrégulièrement décidée. Elle fut signée par le Ministre de la Défense
et non par le Président de la République. Là comme ailleurs, le putschiste pro-génocidaire
Buyoya, fidèle à sa tactique de ne jamais prendre le devant, avait pris soin de confier la
mission à son ministre, question de montrer au reste du commandement de l’armée et
surtout à la troupe, que même le Ministre de la Défense ne s’opposait pas à l’invasion du
Burundi par une force étrangère venue protéger les génocidaires.
Si quelqu’un a besoin d’un exemple des ravages résultant du lavage de cerveaux
des militaires, il peut citer sans risque de se tromper le cas du général Ndayirukiye
recevant l’ordre de signer le document autorisant le déploiement au Burundi de l’armée
sud-africaine. Certes en sa qualité de commandant en chef des armées Buyoya, semblait
avoir un ascendant sur Ndayirukiye, mais les raisons de s’opposer à ses ordres ne
manquaient pas pour tout individu maître de ses capacités physiques et mentales. Tout
d’abord, son cachet de putschiste ôtait automatiquement à Buyoya toutes les prérogatives
d’un président. Bien plus, même en application de ce fameux respect de la hiérarchie
militaire, Cyrille Ndayirukiye restait supérieur à Pierre Buyoya. Le premier était général
et le second, major. A moins donc qu’il ne soit lié à ce major putschiste par un équivalent
du Fahneid ou serment de fidélité que les militaires allemands devaient prononcer à
l’adresse de l’autre génocidaire Adolf Hitler. Ne dit-on pas en effet que l’armée
burundaise est bâtie sur la maxime « Ton chef est ton cerveau? ».
Est-ce donc par conviction ou par ce respect aveugle que les militaires doivent à
leur supérieur, que ce ministre avait apposé sa signature sur ce protocole d’entente entre
son pays et la RSA? On ne le saura jamais pour sûr. Ce que l’on sait par contre, c’est
qu’en apposant sa signature sur le texte portant déploiement du contingent sud-africain
avec pour mission la protection des leaders génocidaires, ce général burundais jusqu’alors
considéré par les hommes en uniforme comme « monsieur sans faute », contredisait son
propre discours.
Moins d’une année avant cette signature de la honte, le général Ndayirukiye
déclarait que les politiciens burundais avaient échoué dans la recherche du remède au
génocide qu’il avait identifié à raison comme la racine du problème burundais. C’était le
12 juin 2000 à Gitega. Ce jour-là, en présence du putschiste pro génocidaire Buyoya et de
Mandela en visite, Ndayirukiye avait déclaré que l’armée burundaise ne se battait que
pour endiguer le génocide. Ce fut une déculottée pour le putschiste pro génocidaire
contredit de façon inattendue par son ministre des armées. Buyoya avait alors improvisé
un discours aussi bref qu’incohérent. Il essaya tant bien que mal à assurer Mandela que le
Président du Burundi et son Ministre de la Défense avaient une vision commune sur le
projet de démantèlement de l’armée par la fusion avec les milices génocidaires. Quelle mission pénible! Même pour un orateur, il aurait été difficile de détruire le
discours de Ndayirukiye qui était si bien articulé, quoique fleuve (débité en kirundi, il
avait duré plus de 45 minutes à cause des interruptions de l’interprète chargé de rendre la
version anglaise des échanges à Mandela et à sa suite anglophone). L’intervention de
Buyoya eut un effet très limité. Tout au plus, il servit à dévoiler combien le putschiste pro
génocidaire est mauvais communicateur. Bien sûr que cette « découverte », c’était surtout
pour ces visiteurs étrangers. Les burundais, eux, étaient déjà au courant du handicap de
leur président de fait. Après plus de 11 ans passés à écouter ses interventions insipides
dont le ton en kirundi est plus proche de celui du catéchumène que du discours de
l’homme d’État que Buyoya pense être.
Encouragés par ce viva voce entre les deux militaires, les forces positives crurent
un moment, que le régime putschiste et pro génocidaire reverrait sa politique de fusion de
l’armée avec les génocidaires, politique qui n’était possible seulement sous la supervision
d’une force étrangère. Mais c’était compter sans les engagements que le régime avait pris
avec les génocidaires. Nous y reviendrons dans la deuxième partie.