"RETORSE, SCELERATE, ARROGANTE": BILAN DE L'OCCUPATION SUD-AFRICAINE AU BURUNDI (SUITE ET FIN)
Après les deux articles sur l’occupation militaire du Burundi par les sud-africains, nous allons revenir une dernière fois sur les exactions de ces troupes. Dans la deuxième partie, on avait montre qu’une fois sur place, le contingent sud-africain avait dépassé de loin les normes lui reconnues par le texte régissant son déploiement notamment en fournissant armes et munitions aux génocidaires du PALIPEHUTU. Dans cette troisième et dernière partie, nous verrons comment la vie quotidienne de la population burundaise a été bouleversée par la présence des troupes d’occupation.
Au moment de leur débarquement à Bujumbura en novembre 2001, très peu de media ont mentionné les méfaits liés à la présence dans notre pays de milliers de militaires aux mœurs différentes des nôtres. Une de ces rares exceptions fut notre confrère Net Press. Il signala quelque peu humoristiquement que les principales bénéficiaires de cette armada seraient les prostituées car la demande de leurs services dépassa brusquement l’offre, au point que des “renforts” arrivèrent du Rwanda par cars entiers.
En cette heure des bilans, nombreuses sont les familles burundaises qui se plaignent que la présence militaire sud-africaine a entraînée la montée en flèche de la sexualité précoce chez leurs filles. Avec la paupérisation engendrée par le système arushien, le développement du plus vieux métier de la planète était prévisible. Ce qui est inquiétant, c’est que les nouveaux « clients » que sont les militaires sud-africains viennent d’un pays ayant l’un des taux de séroprévalence les plus élevés du monde. Au delà donc de la dépravation des mœurs des filles burundaises, la présence massive des militaires sud africains aurait eu une incidence très négative sur la santé de notre population et les conséquences pourraient s'étendre sur des décennies.
L’occupation militaire du Burundi par les sud-africains nous a ramené à l’époque coloniale où tout conflit entre le colon et l’autochtone se réglait toujours en défaveur du dernier. Prenons par exemple ce cabaretier du centre ville de Bujumbura qui, un jour a été agressé avec son personnel par des militaires sud-africains qui étaient venus s’abreuver chez-lui. Un groupe de 5 militaires sud-africains qui etaient venus s’abreuver en bière burundaise, après avoir ingurgitée on ne sait combien de bouteilles de rufuku chacun, commença à gronder et à insulter un petit serveur employé au bar. Dépassé par l’arrogance des envahisseurs, le cabaretier, d’habitude réservé, vint à la rescousse de son employé et demanda aux militaires en questions de respecter son personnel. Mais un de ces militaires qui était déjà trop intoxiqué à l’alcool donna un soufflet au cabaretier sans autre forme de procès. L’agressé retourna la mise à l’agresseur et les 4 autres militaires, renfloués sans doute par les multiples autres bavures que leur contingent avait déjà causé en toute impunité, se ruèrent à leur tour sur le burundais. Mais le cabaretier, corpulent et grand sportif, supporta pendant très longtemps les coups des envahisseurs tout en continuant à “corriger” l’agresseur sous sa prise.
Dans la jungle qu’est devenue le Burundi post-Arusha, il n’y eut ni plainte ni procès. En effet, alors que le cabaretier se préparait à aller porter plainte contre ses agresseurs, un de ses amis l’en dissuada. Pourquoi? L’ami connaissait quelqu’un qui connaissait quelqu’un qui connaissait quelqu’un d’autre qui connaissait quelqu’un dont le père était un proche du putschiste pro génocidaire qui avait négocié et obtenu le déploiement des sud-africains au Burundi. Usant donc de ses connections auprès des tueurs autorisés et de leurs protecteurs et complices, l’ami en question arrangea une rencontre entre le cabaretier et un officier sud-africain à la base militaire sud-africaine où après quelques cannettes de bière Castle, l’affaire fut réglée à l’amiable.
L’arrogance des militaires sud-africaines ne se s’est pas limitée aux seules populations sans défense. Les forces d’occupation ont également nui aux intérêts de certains politiciens qui avaient appuyé leur déploiement illégitime dans notre pas. Le cas le plus connu est celui de l’ambassadeur Térence Nsanze. C’est lui qui, un jour, menaça d’intenter un procès contre la force d’occupation sud-africaine à cause des destructions qu’elle avait occasionnées à l’une de ses maisons qu’elle louait.
On ne saurait terminer cette liste non exhaustive des malheurs occasionnés par la force sud-africaine venue protéger les génocidaires du Burundi, sans mentionner l’incident qu’ils provoquèrent au Palais des Congrès de Kigobe le jour de l’investiture du génocidaire Pierre Nkurunziza à la Présidence de la République du Burundi. Alors qu’ils filtraient le flot des invités, les militaires de la SANDF tentèrent de désarmer les membres de la garde rapprochée du Président Kagame. Conscients qu’ils étaient sur un terrain dangereux car grouillant de génocidaires impunis, impénitents et appuyés par une force onusienne, les inkotanyi refusèrent d’obtempérer, ce qui provoqua des échauffourées à l’entrée du Palais des Congrès de Kigobe.
Quelles leçons tirer de l’occupation sud-africaine?
Admettons d’abord tout de suite qu’il est plus facile d’accuser les envahisseurs (à juste titre) que d’évaluer notre la responsabilité des burundais dans ce recul vers colonialisme. Il est judicieux en effet de se demander comment notre pays d’habitude si fièr et si jaloux de son indépendance, s’est retrouvé sous la botte sud-africaine. A ce sujet, un mushingantahe bien respecté observa que si les sud-africains ont débarqué au Burundi avec des chiens policiers, c’est que la classe politique s’était rabaissée au niveau de cet animal si méprisé dans notre culture. Il aurait put ajouter que uwigize igikutso bamuyoza amase…
La deuxième leçon est que Bareke baze ni kwo kuneshwa! Tout le monde se souvient des multiples réserves dont on avait affublé l’accord impie d’Arusha qui a pavé la voie à la force d’occupation sud-africaine. Avant la signature de ce texte, les soi-disant négociateurs politiques se rendant à Arusha s’étaient souvent entendu leurs compatriotes restés au pays les prévenir qu’en laissant de côté la question de l’impunité du génocide, ils construisaient sur du sable mouvant. Apres leurs signatures, ces sophistes de la fin du 20e siècle répondaient gaillardement à quiconque voulant les entendre que l’accord ne serait appliqué avant que les réserves émises ne soient considérées. La suite est connue ; après le premier bataillon venu protéger les leaders génocidaires comme convenu à Arusha, un deuxième bataillon a suivi, puis un troisième, un cinquième… jusqu’à la construction d’une véritable base militaire aux effectifs dépassant le régiment.
La troisième leçon qu’on peut tirer est qu’une mission dite de maintient de la paix peut en cacher bien de sous-missions. Comme disaient nos ancêtres, Umuswa urya umuhini usotera isuka [quand la termite s’attaque à la manche de la houe l’objectif ultime est la partie métallique…]. Les sud-africains sont venus au Burundi prétendument pour sauvegarder la paix en sécurisant les terroristes génocidaires. Mais si la sécurité pour les terroristes burundais signifie qu’ils doivent contrôler toutes les institutions, surtout les plus prisées comme la présidence de la république et les forcées armées, il y a au moins 6 ans que les sud-africains auraient dû plier bagage. Depuis avril 2003, soit après la nième transition au profit du putschiste pro génocidaire revenu au pouvoir pour leur préparer le terrain, les individus qui se relaient à la tête de la nation burundaise ont joué chacun un rôle de taille dans le génocide des tutsi. Trouvera-t-on plus sécurisant pour le reste des génocidaires ?
Le pourquoi de la présence militaire sud-africaine au delà de la réalisation de l’objectif déclaré est à chercher dans le sous-sol burundais. Pensez au nickel de Rutovu dont l’extraction par les sud-africains n’aurait pas été faite pour le seul prélèvement des échantillons d’analyse.
En attendant que l’inégalable OLUCOME étende ses inspections au domaine des minerais, nous nous contenterons de l’explication officielle du maintien de la paix -- tout en n’écartant pas complètement la possibilité qu’une mission dite de paix puisse baliser le chemin à une autre, non-militaire celle-là.
En définitive, même si toute invasion étrangère est porteuse de plusieurs maux, celle du Burundi par les sud-africains a battu le record. On pourrait dire que Akabi n’akabibi kavuye i Pretoria gaciye i Arusha [Le mal burundais est venu de Pretoria en transitant par Arusha]. En plus de la perte de la souveraineté nationale et de son appui à l’immoralité arushienne pro-génocidaire, la présence militaire sud-africaine a accélérée l’ébranlement des valeurs morales burundaises. Elle a surpassé la colonisation belge et allemande. Cette dernière a dû recourir à la Bible, au fusil et à la chicotte ; là où la sud-africaine a réussi en ne brandissant que le seul fusil. Les sud-africains ne sont pas venus en « civilisateurs», mais une analyse des surnoms, des chansons diffusées par les radios locales ou interprétées par les orchestres et chanteurs locaux depuis leur déploiement de la SANDF, montre que s’il avait fait deux décennies dans notre pays, les traces de nos derniers colonisateurs pourraient égaler celles des belges et des allemands. Nous y reviendrons dans un autre dossier qui sera consacré au (néo)colonialisme.
Au moment de leur débarquement à Bujumbura en novembre 2001, très peu de media ont mentionné les méfaits liés à la présence dans notre pays de milliers de militaires aux mœurs différentes des nôtres. Une de ces rares exceptions fut notre confrère Net Press. Il signala quelque peu humoristiquement que les principales bénéficiaires de cette armada seraient les prostituées car la demande de leurs services dépassa brusquement l’offre, au point que des “renforts” arrivèrent du Rwanda par cars entiers.
En cette heure des bilans, nombreuses sont les familles burundaises qui se plaignent que la présence militaire sud-africaine a entraînée la montée en flèche de la sexualité précoce chez leurs filles. Avec la paupérisation engendrée par le système arushien, le développement du plus vieux métier de la planète était prévisible. Ce qui est inquiétant, c’est que les nouveaux « clients » que sont les militaires sud-africains viennent d’un pays ayant l’un des taux de séroprévalence les plus élevés du monde. Au delà donc de la dépravation des mœurs des filles burundaises, la présence massive des militaires sud africains aurait eu une incidence très négative sur la santé de notre population et les conséquences pourraient s'étendre sur des décennies.
L’occupation militaire du Burundi par les sud-africains nous a ramené à l’époque coloniale où tout conflit entre le colon et l’autochtone se réglait toujours en défaveur du dernier. Prenons par exemple ce cabaretier du centre ville de Bujumbura qui, un jour a été agressé avec son personnel par des militaires sud-africains qui étaient venus s’abreuver chez-lui. Un groupe de 5 militaires sud-africains qui etaient venus s’abreuver en bière burundaise, après avoir ingurgitée on ne sait combien de bouteilles de rufuku chacun, commença à gronder et à insulter un petit serveur employé au bar. Dépassé par l’arrogance des envahisseurs, le cabaretier, d’habitude réservé, vint à la rescousse de son employé et demanda aux militaires en questions de respecter son personnel. Mais un de ces militaires qui était déjà trop intoxiqué à l’alcool donna un soufflet au cabaretier sans autre forme de procès. L’agressé retourna la mise à l’agresseur et les 4 autres militaires, renfloués sans doute par les multiples autres bavures que leur contingent avait déjà causé en toute impunité, se ruèrent à leur tour sur le burundais. Mais le cabaretier, corpulent et grand sportif, supporta pendant très longtemps les coups des envahisseurs tout en continuant à “corriger” l’agresseur sous sa prise.
Dans la jungle qu’est devenue le Burundi post-Arusha, il n’y eut ni plainte ni procès. En effet, alors que le cabaretier se préparait à aller porter plainte contre ses agresseurs, un de ses amis l’en dissuada. Pourquoi? L’ami connaissait quelqu’un qui connaissait quelqu’un qui connaissait quelqu’un d’autre qui connaissait quelqu’un dont le père était un proche du putschiste pro génocidaire qui avait négocié et obtenu le déploiement des sud-africains au Burundi. Usant donc de ses connections auprès des tueurs autorisés et de leurs protecteurs et complices, l’ami en question arrangea une rencontre entre le cabaretier et un officier sud-africain à la base militaire sud-africaine où après quelques cannettes de bière Castle, l’affaire fut réglée à l’amiable.
L’arrogance des militaires sud-africaines ne se s’est pas limitée aux seules populations sans défense. Les forces d’occupation ont également nui aux intérêts de certains politiciens qui avaient appuyé leur déploiement illégitime dans notre pas. Le cas le plus connu est celui de l’ambassadeur Térence Nsanze. C’est lui qui, un jour, menaça d’intenter un procès contre la force d’occupation sud-africaine à cause des destructions qu’elle avait occasionnées à l’une de ses maisons qu’elle louait.
On ne saurait terminer cette liste non exhaustive des malheurs occasionnés par la force sud-africaine venue protéger les génocidaires du Burundi, sans mentionner l’incident qu’ils provoquèrent au Palais des Congrès de Kigobe le jour de l’investiture du génocidaire Pierre Nkurunziza à la Présidence de la République du Burundi. Alors qu’ils filtraient le flot des invités, les militaires de la SANDF tentèrent de désarmer les membres de la garde rapprochée du Président Kagame. Conscients qu’ils étaient sur un terrain dangereux car grouillant de génocidaires impunis, impénitents et appuyés par une force onusienne, les inkotanyi refusèrent d’obtempérer, ce qui provoqua des échauffourées à l’entrée du Palais des Congrès de Kigobe.
Quelles leçons tirer de l’occupation sud-africaine?
Admettons d’abord tout de suite qu’il est plus facile d’accuser les envahisseurs (à juste titre) que d’évaluer notre la responsabilité des burundais dans ce recul vers colonialisme. Il est judicieux en effet de se demander comment notre pays d’habitude si fièr et si jaloux de son indépendance, s’est retrouvé sous la botte sud-africaine. A ce sujet, un mushingantahe bien respecté observa que si les sud-africains ont débarqué au Burundi avec des chiens policiers, c’est que la classe politique s’était rabaissée au niveau de cet animal si méprisé dans notre culture. Il aurait put ajouter que uwigize igikutso bamuyoza amase…
La deuxième leçon est que Bareke baze ni kwo kuneshwa! Tout le monde se souvient des multiples réserves dont on avait affublé l’accord impie d’Arusha qui a pavé la voie à la force d’occupation sud-africaine. Avant la signature de ce texte, les soi-disant négociateurs politiques se rendant à Arusha s’étaient souvent entendu leurs compatriotes restés au pays les prévenir qu’en laissant de côté la question de l’impunité du génocide, ils construisaient sur du sable mouvant. Apres leurs signatures, ces sophistes de la fin du 20e siècle répondaient gaillardement à quiconque voulant les entendre que l’accord ne serait appliqué avant que les réserves émises ne soient considérées. La suite est connue ; après le premier bataillon venu protéger les leaders génocidaires comme convenu à Arusha, un deuxième bataillon a suivi, puis un troisième, un cinquième… jusqu’à la construction d’une véritable base militaire aux effectifs dépassant le régiment.
La troisième leçon qu’on peut tirer est qu’une mission dite de maintient de la paix peut en cacher bien de sous-missions. Comme disaient nos ancêtres, Umuswa urya umuhini usotera isuka [quand la termite s’attaque à la manche de la houe l’objectif ultime est la partie métallique…]. Les sud-africains sont venus au Burundi prétendument pour sauvegarder la paix en sécurisant les terroristes génocidaires. Mais si la sécurité pour les terroristes burundais signifie qu’ils doivent contrôler toutes les institutions, surtout les plus prisées comme la présidence de la république et les forcées armées, il y a au moins 6 ans que les sud-africains auraient dû plier bagage. Depuis avril 2003, soit après la nième transition au profit du putschiste pro génocidaire revenu au pouvoir pour leur préparer le terrain, les individus qui se relaient à la tête de la nation burundaise ont joué chacun un rôle de taille dans le génocide des tutsi. Trouvera-t-on plus sécurisant pour le reste des génocidaires ?
Le pourquoi de la présence militaire sud-africaine au delà de la réalisation de l’objectif déclaré est à chercher dans le sous-sol burundais. Pensez au nickel de Rutovu dont l’extraction par les sud-africains n’aurait pas été faite pour le seul prélèvement des échantillons d’analyse.
En attendant que l’inégalable OLUCOME étende ses inspections au domaine des minerais, nous nous contenterons de l’explication officielle du maintien de la paix -- tout en n’écartant pas complètement la possibilité qu’une mission dite de paix puisse baliser le chemin à une autre, non-militaire celle-là.
En définitive, même si toute invasion étrangère est porteuse de plusieurs maux, celle du Burundi par les sud-africains a battu le record. On pourrait dire que Akabi n’akabibi kavuye i Pretoria gaciye i Arusha [Le mal burundais est venu de Pretoria en transitant par Arusha]. En plus de la perte de la souveraineté nationale et de son appui à l’immoralité arushienne pro-génocidaire, la présence militaire sud-africaine a accélérée l’ébranlement des valeurs morales burundaises. Elle a surpassé la colonisation belge et allemande. Cette dernière a dû recourir à la Bible, au fusil et à la chicotte ; là où la sud-africaine a réussi en ne brandissant que le seul fusil. Les sud-africains ne sont pas venus en « civilisateurs», mais une analyse des surnoms, des chansons diffusées par les radios locales ou interprétées par les orchestres et chanteurs locaux depuis leur déploiement de la SANDF, montre que s’il avait fait deux décennies dans notre pays, les traces de nos derniers colonisateurs pourraient égaler celles des belges et des allemands. Nous y reviendrons dans un autre dossier qui sera consacré au (néo)colonialisme.