MUJERI MORD OU UN MUJERI MEURT (II): ET SI L'ASSASSINAT DE DARIUS IKURAKURE ETAIT TELEGUIDE D'EN HAUT...
Burundi Information (le 22 avril 2016). A la lumière de l'assassinat de Darius Ikurakura, une parenthèse s'impose pour déconstruire les déclarations ethnisantes, les officieuses comme les officielles, qui ont suivi l'annonce du meurtre de ce pseudo-colonel.
Premièrement, il y a cet élément sonore diffusé sur Whatsapp juste après le meurtre, et qui est parvenu à notre rédaction en quelques minutes seulement. En effet, il a toutes les allures d'un message envoyé par un militaire hutu qui accuse tous les tutsi (sans distinction aucune), d'être à la base de ce meurtre. Y sont particulièrement pointés les tutsi de l'État-major qu'il accuse d'être les auteurs de l'assassinat et d'avoir facilité la fuite en toute impunité du meurtrier de Darius Ikurakure.
Nous tenons du passé la triste expérience que de ces accusations sans fondements finissent bien souvent par le meurtre ou la torture de personnes membre du cible social traditionnellement visé, les tutsi. Ce n'est pas l'ancien Vice-président Alphonse-Marie Kadege, ni Willy Namitwe, qui nous contredira. Le premier a été arrêté injustement et torturé, en août 2006 pour être précis, après que le criminel menteur Pierre Nkurunziza eut passé des mois à affirmer que les services de renseignements avaient des informations irréfutables attestant qu'il y avait un coup d'Etat en préparation. Quand au second, il a immortalisé cet "'événement historique" pour les terroristes génocidaires au pouvoir en filmant ces séances macabres -- complétant ainsi l'humiliation comme pour répondre pour répondre à l'appel lointain d'un des pères du racisme qui endeuille toujours le Burundi, le colon anthropologue allemand Hans Meyer qui, déjà en 1916, recommandait la réduction des "ces arrogants watussi"(1).
mais aussi et surtout en tenant a signifier au supplicié qu'il répondait des crimes qu'il aurait commis prétendument en 1972, alors que tout au long de cette année tragique, Alphonse-Marie Kadege était en Belgique. Voilà la premiere raison pourquoi chez Burundi Information, nous prenons très au serieux ce genre de messages.
Deuxièmement, quelques instants après l'annonce de l'assassinat de Darius Ikurakure, Prime Niyongabo, le général générique génocidaire (3G) qui occupe indument le poste de Chef d'Etat-Major de l'armée, a fait une déclaration dans laquelle il insinue au moyen d'une digression subtile mais hautement tactique, que le colonel générique génocidaire en question a été abattu par quelqu'un qui n'est pas de la même ethnie que lui.
Que des précisions avant même que les enquêtes ne débutent! En faisant dialoguer les deux sources (l'élément sonore du mobilisateur anonyme hutisant diffusé sur whatsapp, et la déclaration de Prime Niyongabo) l'on comprend sans effort qu'il est question de jeter le tort sur les tutsi, des militaires de préférence, en commençant par ceux qui étaient de garde à l'Etat-major. Mais en poussant plus loin, nous constatons que le commandement n'est pas que tutsi, bien au contraire.
Comme d'habitude, il est question de faire des tutsi des boucs émissaires. Cette hypothèse est d'autant plus plausible que même selon les dires du 3G Prime Niyongabo, les militaires qui étaient en faction à l'EMG et qui ont poursuivi le meurtrier, ont pu voir sans ambiguité la tenue qu'il portait -- mais sans tirer sur lui! Un détail de taille pour les non suivistes. Ce n'est pas tout, dès l'annonce de l'élimination de ce colonel générique génocidaire Darius Ikurakure, la première réaction de la police dominée par les miliciens génocidaires FDD (Intagoheka) et FDLR (Interahamwe), a été d'investir au plus vite les quartiers où vivent beaucoup de tutsi. Comme s'ils n'attendaient que ce signal. Et après, on osera douter que cet assassinat ne bénéficie qu'aux génocidaires au pouvoir qui se servaient d'Ikurakure et qu'il servait avec zèle. (BINFO)
Notes
(1) Hans Meyer (1984). Les Barundi. Une étude ethnologique en Afrique orientale. Traduit de l'allemand par Françoise Willmann. Édition critique présentée et annotée par Jean-Pierre Chrétien
Premièrement, il y a cet élément sonore diffusé sur Whatsapp juste après le meurtre, et qui est parvenu à notre rédaction en quelques minutes seulement. En effet, il a toutes les allures d'un message envoyé par un militaire hutu qui accuse tous les tutsi (sans distinction aucune), d'être à la base de ce meurtre. Y sont particulièrement pointés les tutsi de l'État-major qu'il accuse d'être les auteurs de l'assassinat et d'avoir facilité la fuite en toute impunité du meurtrier de Darius Ikurakure.
Nous tenons du passé la triste expérience que de ces accusations sans fondements finissent bien souvent par le meurtre ou la torture de personnes membre du cible social traditionnellement visé, les tutsi. Ce n'est pas l'ancien Vice-président Alphonse-Marie Kadege, ni Willy Namitwe, qui nous contredira. Le premier a été arrêté injustement et torturé, en août 2006 pour être précis, après que le criminel menteur Pierre Nkurunziza eut passé des mois à affirmer que les services de renseignements avaient des informations irréfutables attestant qu'il y avait un coup d'Etat en préparation. Quand au second, il a immortalisé cet "'événement historique" pour les terroristes génocidaires au pouvoir en filmant ces séances macabres -- complétant ainsi l'humiliation comme pour répondre pour répondre à l'appel lointain d'un des pères du racisme qui endeuille toujours le Burundi, le colon anthropologue allemand Hans Meyer qui, déjà en 1916, recommandait la réduction des "ces arrogants watussi"(1).
mais aussi et surtout en tenant a signifier au supplicié qu'il répondait des crimes qu'il aurait commis prétendument en 1972, alors que tout au long de cette année tragique, Alphonse-Marie Kadege était en Belgique. Voilà la premiere raison pourquoi chez Burundi Information, nous prenons très au serieux ce genre de messages.
Deuxièmement, quelques instants après l'annonce de l'assassinat de Darius Ikurakure, Prime Niyongabo, le général générique génocidaire (3G) qui occupe indument le poste de Chef d'Etat-Major de l'armée, a fait une déclaration dans laquelle il insinue au moyen d'une digression subtile mais hautement tactique, que le colonel générique génocidaire en question a été abattu par quelqu'un qui n'est pas de la même ethnie que lui.
Que des précisions avant même que les enquêtes ne débutent! En faisant dialoguer les deux sources (l'élément sonore du mobilisateur anonyme hutisant diffusé sur whatsapp, et la déclaration de Prime Niyongabo) l'on comprend sans effort qu'il est question de jeter le tort sur les tutsi, des militaires de préférence, en commençant par ceux qui étaient de garde à l'Etat-major. Mais en poussant plus loin, nous constatons que le commandement n'est pas que tutsi, bien au contraire.
Comme d'habitude, il est question de faire des tutsi des boucs émissaires. Cette hypothèse est d'autant plus plausible que même selon les dires du 3G Prime Niyongabo, les militaires qui étaient en faction à l'EMG et qui ont poursuivi le meurtrier, ont pu voir sans ambiguité la tenue qu'il portait -- mais sans tirer sur lui! Un détail de taille pour les non suivistes. Ce n'est pas tout, dès l'annonce de l'élimination de ce colonel générique génocidaire Darius Ikurakure, la première réaction de la police dominée par les miliciens génocidaires FDD (Intagoheka) et FDLR (Interahamwe), a été d'investir au plus vite les quartiers où vivent beaucoup de tutsi. Comme s'ils n'attendaient que ce signal. Et après, on osera douter que cet assassinat ne bénéficie qu'aux génocidaires au pouvoir qui se servaient d'Ikurakure et qu'il servait avec zèle. (BINFO)
Notes
(1) Hans Meyer (1984). Les Barundi. Une étude ethnologique en Afrique orientale. Traduit de l'allemand par Françoise Willmann. Édition critique présentée et annotée par Jean-Pierre Chrétien