CLIN D'OEIL A L'OPPOSITION BURUNDAISE (i): SINDI UMUJA OU SINKIRI UMUJA?
Burundi Information (le 13 décembre 2015). Sindumuja. Un terme qui entre progressivement dans le lexique politique burundais. Lancé par un prélat bien connu pour divers rôles qu’il a joués dans la vie politique nationale, dont certains étaient controversés, cette formule s’énonce comme un seul bloc alors qu’elle comporte en réalité deux mots. Sindi (je ne suis pas) umuja (un esclave). Je ne suis pas un esclave. Un bon slogan, ou plutôt un cri de ralliement pour l’opposition politique burundaise. Une opposition qui, aujourd’hui, semble apparemment plus unie que jamais dans ses efforts visant à mettre fin au pouvoir sanguinaire de Pierre Nkurunziza et qui s’est constituée conjoncturellement à cette fin en un collectif dénommé CNARED.
Pour la plupart de ceux qui se trouvent au CNARED, cependant, l’esclavage de Nkurunziza, ou plutôt la soumission à son régime, dure depuis dix ans et a revêtu par moment des allures d'un véritable acolytat. Pour d’autres, notamment ceux qui ont évolué au sein de l’organisation terroriste et génocidaire CNDD-FDD, cette situation date d’il y a près de 15 ans, car c’est en 2001 que cette formation terroriste et génocidaire s’est choisie le sanguinaire Pierre Nkurunziza comme chef suprême.
Ainsi, si les mots ont encore un sens, cette opposition qui a accompagné pendant plus de dix ans un régime terroriste et génocidaire, devrait s’appeler Sinkiri umuja (je ne suis plus un esclave) et non Sindi Umuja. Cette précision vaut surtout pour les biherengende, traduisez, ces bonzes du CNDD-FDD et de sa mouvance qui, jusqu’au milieu de l’année 2015, étaient les pilliers du régime, qui en tant que Président du Parlement, qui en tant que Vice-président de la République, etc, mais qui font mine de s’attaquer au système aujourd’hui.
Voilà pour la grammaire. Parlons maintenant de ce qu’il faut faire pour chasser le régime sanguinaire du CNDD-FDD qui a trop duré. A moins de chercher à démontrer une évidence, on a pas besoin de rappeler pourquoi Pierre Nkurunziza doit être écarté du pouvoir. Ce qui n’empêche pas qu’on se rappelle mutuellement que s’il est vrai que sa présence au pouvoir pose problème, il n’est pas moins vrai que le problême en question est l’aboutissement d’une situation que Pierre Nkurunziza a empirée certes mais sans l’avoir causée individuellement.
Ainsi, tout en ne niant pas la responsabilité personnelle du génocidaire qui dirige illégalement et illégitimement le Burundi depuis 10 ans, le minimum d'honnêteté recommande de reconnaitre qu’il n'est qu'un conducteur (parmi tant d’autres) du courant maléfique DD. Voilà pourquoi ceux qui ne raisonnent qu’en terme de « Non au troisième mandat » auraient tort. Voilà aussi pourquoi il ne faut pas se limiter à chercher à contraindre Pierre Nkurunziza à démissionner. Qu’on exige d’abord et avant tout qu’il n’y ait pas d’amnistie pour les crimes inamnistiables comme cela s’est passé au cours de ces dernières années. Logiquement, un tel agenda ne peut pas être confié aux innombrables complices d’hier de Pierre Nkurunziza qui se retrouvent aujourd’hui au CNARED. Pourquoi?
En février 2008, ils étaient tous là, adultes et vaccinés, quand le terroriste génocidaire Pierre Nkurunziza a déclaré pour la première fois sa guéguerre contre Arusha, un accord qui l’avait pourtant porté au pouvoir en lui garantissant immunité et impunité contre les poursuites pour le génocide qu’il a commis avec ses “compagnons” Niyombare Godefroid, Hussein Radjabu, Manassé Nzobonimpa, Léonard Nyangoma, Jean-Bosco Ndayikengurukiye, pour ne citer que les plus connus. C’est en effet au cours d’une visite officielle au Gabon, que Pierre Nkuru déclara que l'Accord d'Arusha comporte des dispositions qui ne lui permettent pas de bien mettre à exécution ses promesses électorales. On notera en passant le fait apparemment anodin mais combien significatif, que c’est de chez feu Omar Bongo Ondimba, l’homme qui passait pour certains comme l’Empereur officieux des bantous d'Afrique centrale, que Pierre Nkuru a lancé sa guerre contre Arusha…
Et alors, que (ne) faut-il (pas) faire?
Comme nous le disions dans nos livraisons antérieures, il ne faut pas chasser Nkurunziza pour faire du Nkurunziza sans Nkurunziza (1). Nous en sommes convaincus, cela mènerait à un bordel semblable à celui que nous connaissons actuellement. Qu’on ne cherche pas par exemple, à remplacer Pierre Nkurunziza par un général générique et génocidaire, fut-il Godefroid Niyombare qui, comme on le sait, a failli acquérir un titre de héros national de la même façon dont il avait acquis ses gallons de général; c’est à-dire, frauduleusement: seulement (a) pour avoir eu « l’audace » d’adresser à Pierre Nkuru un rapport rédigé pour lui par des Administrateurs de la Sureté jouissant de la compétence intellectuelle requise qu’il n’a pas, lui; et (b) pour s’être assuré les services d’un véritable général, le brillantissime Cyrille Ndayirukiye, dans une tentative de renversement de Pierre Nkuru dont les véritables commanditaires restent toujours à identifier...
Il faut viser surtout le démantelement des fondements idéologiques du régime génocidaire CNDD-FDD, notamment cette manie de passer l’éponge sur les crimes passés et ceux qui se commettent sous nos yeux, l'amnistie des crimes autrement inamnistiables, tel que le génocide. Ce qu’il faut donc éradiquer, c'est cette culture des non-valeurs démocratiques sur laquelle s'est bâti le régime CNDD-FDD avec l'appui (direct ou indirect selon le cas) de ceux-là même qui aujourd’hui, du CNARED dominé par des terroristes génocidaires avérés qui essaient de se faire une peau neuve de démocrate. Sans cela, on n'aurait aucune raison moralement valable de chasser Pierre Nkurunziza.
En définitive, sindumuja, est en train de pénétrer dans la politique burundaise. Elle a toutes les chances d'y rester, mais sous quelle forme? Comme substantif ou comme adjectif? Nous ne saurons le dire pour le moment, nous laisserons le temps s’en occuper comme c’est le cas pour les autres faits de langue. Ce que nous savons par contre, c’est que c'est l'opposition qui vulgarise ce terme, principalement à l’écrit, et ce avec une erreur de forme; une erreur qui n’est pas sans faire penser aux contradictions qui guettent le collectif constitué conjoncturellement pour renverser le tyran Pierre Nkurunziza et qui a choisi sindumuja comme cri de ralliement. (BINFO)
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(1) CNARED: FAUT PAS FAIRE DU NKURUNZIZA SANS NKURUNZIZA
Pour la plupart de ceux qui se trouvent au CNARED, cependant, l’esclavage de Nkurunziza, ou plutôt la soumission à son régime, dure depuis dix ans et a revêtu par moment des allures d'un véritable acolytat. Pour d’autres, notamment ceux qui ont évolué au sein de l’organisation terroriste et génocidaire CNDD-FDD, cette situation date d’il y a près de 15 ans, car c’est en 2001 que cette formation terroriste et génocidaire s’est choisie le sanguinaire Pierre Nkurunziza comme chef suprême.
Ainsi, si les mots ont encore un sens, cette opposition qui a accompagné pendant plus de dix ans un régime terroriste et génocidaire, devrait s’appeler Sinkiri umuja (je ne suis plus un esclave) et non Sindi Umuja. Cette précision vaut surtout pour les biherengende, traduisez, ces bonzes du CNDD-FDD et de sa mouvance qui, jusqu’au milieu de l’année 2015, étaient les pilliers du régime, qui en tant que Président du Parlement, qui en tant que Vice-président de la République, etc, mais qui font mine de s’attaquer au système aujourd’hui.
Voilà pour la grammaire. Parlons maintenant de ce qu’il faut faire pour chasser le régime sanguinaire du CNDD-FDD qui a trop duré. A moins de chercher à démontrer une évidence, on a pas besoin de rappeler pourquoi Pierre Nkurunziza doit être écarté du pouvoir. Ce qui n’empêche pas qu’on se rappelle mutuellement que s’il est vrai que sa présence au pouvoir pose problème, il n’est pas moins vrai que le problême en question est l’aboutissement d’une situation que Pierre Nkurunziza a empirée certes mais sans l’avoir causée individuellement.
Ainsi, tout en ne niant pas la responsabilité personnelle du génocidaire qui dirige illégalement et illégitimement le Burundi depuis 10 ans, le minimum d'honnêteté recommande de reconnaitre qu’il n'est qu'un conducteur (parmi tant d’autres) du courant maléfique DD. Voilà pourquoi ceux qui ne raisonnent qu’en terme de « Non au troisième mandat » auraient tort. Voilà aussi pourquoi il ne faut pas se limiter à chercher à contraindre Pierre Nkurunziza à démissionner. Qu’on exige d’abord et avant tout qu’il n’y ait pas d’amnistie pour les crimes inamnistiables comme cela s’est passé au cours de ces dernières années. Logiquement, un tel agenda ne peut pas être confié aux innombrables complices d’hier de Pierre Nkurunziza qui se retrouvent aujourd’hui au CNARED. Pourquoi?
En février 2008, ils étaient tous là, adultes et vaccinés, quand le terroriste génocidaire Pierre Nkurunziza a déclaré pour la première fois sa guéguerre contre Arusha, un accord qui l’avait pourtant porté au pouvoir en lui garantissant immunité et impunité contre les poursuites pour le génocide qu’il a commis avec ses “compagnons” Niyombare Godefroid, Hussein Radjabu, Manassé Nzobonimpa, Léonard Nyangoma, Jean-Bosco Ndayikengurukiye, pour ne citer que les plus connus. C’est en effet au cours d’une visite officielle au Gabon, que Pierre Nkuru déclara que l'Accord d'Arusha comporte des dispositions qui ne lui permettent pas de bien mettre à exécution ses promesses électorales. On notera en passant le fait apparemment anodin mais combien significatif, que c’est de chez feu Omar Bongo Ondimba, l’homme qui passait pour certains comme l’Empereur officieux des bantous d'Afrique centrale, que Pierre Nkuru a lancé sa guerre contre Arusha…
Et alors, que (ne) faut-il (pas) faire?
Comme nous le disions dans nos livraisons antérieures, il ne faut pas chasser Nkurunziza pour faire du Nkurunziza sans Nkurunziza (1). Nous en sommes convaincus, cela mènerait à un bordel semblable à celui que nous connaissons actuellement. Qu’on ne cherche pas par exemple, à remplacer Pierre Nkurunziza par un général générique et génocidaire, fut-il Godefroid Niyombare qui, comme on le sait, a failli acquérir un titre de héros national de la même façon dont il avait acquis ses gallons de général; c’est à-dire, frauduleusement: seulement (a) pour avoir eu « l’audace » d’adresser à Pierre Nkuru un rapport rédigé pour lui par des Administrateurs de la Sureté jouissant de la compétence intellectuelle requise qu’il n’a pas, lui; et (b) pour s’être assuré les services d’un véritable général, le brillantissime Cyrille Ndayirukiye, dans une tentative de renversement de Pierre Nkuru dont les véritables commanditaires restent toujours à identifier...
Il faut viser surtout le démantelement des fondements idéologiques du régime génocidaire CNDD-FDD, notamment cette manie de passer l’éponge sur les crimes passés et ceux qui se commettent sous nos yeux, l'amnistie des crimes autrement inamnistiables, tel que le génocide. Ce qu’il faut donc éradiquer, c'est cette culture des non-valeurs démocratiques sur laquelle s'est bâti le régime CNDD-FDD avec l'appui (direct ou indirect selon le cas) de ceux-là même qui aujourd’hui, du CNARED dominé par des terroristes génocidaires avérés qui essaient de se faire une peau neuve de démocrate. Sans cela, on n'aurait aucune raison moralement valable de chasser Pierre Nkurunziza.
En définitive, sindumuja, est en train de pénétrer dans la politique burundaise. Elle a toutes les chances d'y rester, mais sous quelle forme? Comme substantif ou comme adjectif? Nous ne saurons le dire pour le moment, nous laisserons le temps s’en occuper comme c’est le cas pour les autres faits de langue. Ce que nous savons par contre, c’est que c'est l'opposition qui vulgarise ce terme, principalement à l’écrit, et ce avec une erreur de forme; une erreur qui n’est pas sans faire penser aux contradictions qui guettent le collectif constitué conjoncturellement pour renverser le tyran Pierre Nkurunziza et qui a choisi sindumuja comme cri de ralliement. (BINFO)
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(1) CNARED: FAUT PAS FAIRE DU NKURUNZIZA SANS NKURUNZIZA