COMMEMORATION DE L'INDEPENDANCE DU BURUNDI: DE QUOI ETRE FIER (1)
Burundi Information (le 1er juillet 2016). Nous voilà encore une fois en plein coeur de la commémoration traditionnelle, classique mais non classée. Oui, il faut nous souvenir que n'eut été la présence des terroristes génocidaires du CNDD-FDD au pouvoir, notre cher Burundi a de quoi être fier. Ne serait-ce qu'en se comparant à certains de ses pairs africains. Un petit échantillon pour se donner une idée de ce que les criminels contre l'humanité, nous font oublier en imposant leur lot de malheurs centré sur le génocide antitutsi.
Le Burundi reste quand même différent de la Côte d'Ivoire, un pays dont le nom n'a aucune signification ni en agni ni en fulani ou dans aucune autre langue locale, si ce n'est que dans celle des colonisateurs, ceux-là même qui lui ont imprimé sa forme actuelle. Car notre beau petit pays a toute la fierté de vivre dans les frontières qu'il s'est tracé lui-même, par le biais du grand bâtisseur du Burundi, l'invincible Ntare Rugamba. Exception faite du Bugufi qui lui a été amputé pour être collé au Tanganyika dans le cadre du tracé du chemin de fer “Le Cap-Le Caire”, un projet mort-né, des suites de la première Guerre Mondiale.
Le Burundi reste différent du Congo Brazzaville. Un cas atypique lui aussi car, contrairement à la Côte d'Ivoire que nous venons d'évoquer, ce pays que rien ne différencie de son grand voisin de l'Est qui se trouve être notre voisin à nous à l’Ouest auquel nous reviendrons, a toutes les allures d'une fabrication d'étrangers. L’autre Congo a donc gardé l'appellation de sa capitale liée au Français Savorgnan de Brazza, le premier Européen à avoir échoué sur cette terre -- et non à l’avoir découverte comme nous le lisons dans certains manuels d'histoire imprimés après l'indépendance mais conçus du temps de la colonisation [et maintenus pour plaire aux ex-colonisateurs]. C'est comme s'il manquait toujours la période coloniale. Et pour compléter l'humiliation, pardon, la reconnaissance des "fondateurs" de ce pays, l'hymne national est, lui aussi, en français. "Les Trois Glorieuses" a beau commémorer les trois journées de la mi-aout 1963 où la population congolaise a chassé du pouvoir le prêtre qui officiait comme Président de la République au lieu d'aller administrer l'eucharistie, elle ne peut donc oser se mesurer à notre inégalable Burundi Bwacu, dont la poéticité et la profondeur donne du fil à retordre aux plus expérimentés des traducteurs quand ces derniers tentent de la rendre en langues étrangères.
Tant qu'on parle des hymnes nationaux, une mention particulière à nos voisins de l'Afrique orientale et australe. En commençant par le plus proche, la Tanzanie qui a su adapter en langue swahilie l'hymne africain qu'elle partage complètement avec la Zambie pour ce qui est de la mélodie et presque complètement avec l'Afrique du Sud tant pour la thématique que pour la mélodie. À noter cependant que l'Afrique du Sud n’a adopté Nkosi Sikelele iAfrika pour hymne national que depuis 1994 ; avant, c'était le « bordel » de l’apartheid qu'on a plus besoin d’expliquer.
Enfin, pour clore sur une note positive, parlons toponymie. Il y a aussi ce fait indéniablement agréable que les vestiges de nos colonisateurs sont plutôt rares au Burundi. Le Burundi a cette particularité d’avoir sauvegarde les noms des lieux loin des influences coloniales. En dehors de la commune Nyanza-Lac, et de la Province de Bujumbura Rural que nous avons hérité du buyoyisme décadent, aucun nom de lieux n’est dans la langue de nos colonisateurs.
Si indépendance signifie retour à l'authenticité, chose plus qu’agréable, soi dit en passant, notre pays raison d’être fier. À cet égard, Bujumbura - Burundi restera à jamais plus authentique à côté des noms comme Afrique du Sud, Brazzaville, Capetown, Côte d'Ivoire, Dar-es-salaam, Freetown, Franceville, Johannesbourg, Libreville, Livingstone, Pointe Noire, Port Elisabeth, Pretoria, République Centrafricaine, Windhoek, etc.
La seule tache d'huile pour le Burundi, et non des moindres, est que le pays est gouverné par un génocidaire impénitent, qui prône authenticité comme du temps d'un certain Mobutu (1), alors que tout le monde sait que son pays, ou plutôt son régime, est téléguidé de l'extérieur – “remote-controlled” (2) comme le chante si bien l'inoubliable Lucky Dube. (BINFO).
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(1) Mobutu parle de l’authenticité https://www.youtube.com/watch?v=b7AP8zMg0zA
(2) “Mickey Mouse” de Lucky Dube https://www.youtube.com/watch?v=PdC9cM-WBvw
Ndlr: la version originale a fait l'objet de petites modifications
Le Burundi reste quand même différent de la Côte d'Ivoire, un pays dont le nom n'a aucune signification ni en agni ni en fulani ou dans aucune autre langue locale, si ce n'est que dans celle des colonisateurs, ceux-là même qui lui ont imprimé sa forme actuelle. Car notre beau petit pays a toute la fierté de vivre dans les frontières qu'il s'est tracé lui-même, par le biais du grand bâtisseur du Burundi, l'invincible Ntare Rugamba. Exception faite du Bugufi qui lui a été amputé pour être collé au Tanganyika dans le cadre du tracé du chemin de fer “Le Cap-Le Caire”, un projet mort-né, des suites de la première Guerre Mondiale.
Le Burundi reste différent du Congo Brazzaville. Un cas atypique lui aussi car, contrairement à la Côte d'Ivoire que nous venons d'évoquer, ce pays que rien ne différencie de son grand voisin de l'Est qui se trouve être notre voisin à nous à l’Ouest auquel nous reviendrons, a toutes les allures d'une fabrication d'étrangers. L’autre Congo a donc gardé l'appellation de sa capitale liée au Français Savorgnan de Brazza, le premier Européen à avoir échoué sur cette terre -- et non à l’avoir découverte comme nous le lisons dans certains manuels d'histoire imprimés après l'indépendance mais conçus du temps de la colonisation [et maintenus pour plaire aux ex-colonisateurs]. C'est comme s'il manquait toujours la période coloniale. Et pour compléter l'humiliation, pardon, la reconnaissance des "fondateurs" de ce pays, l'hymne national est, lui aussi, en français. "Les Trois Glorieuses" a beau commémorer les trois journées de la mi-aout 1963 où la population congolaise a chassé du pouvoir le prêtre qui officiait comme Président de la République au lieu d'aller administrer l'eucharistie, elle ne peut donc oser se mesurer à notre inégalable Burundi Bwacu, dont la poéticité et la profondeur donne du fil à retordre aux plus expérimentés des traducteurs quand ces derniers tentent de la rendre en langues étrangères.
Tant qu'on parle des hymnes nationaux, une mention particulière à nos voisins de l'Afrique orientale et australe. En commençant par le plus proche, la Tanzanie qui a su adapter en langue swahilie l'hymne africain qu'elle partage complètement avec la Zambie pour ce qui est de la mélodie et presque complètement avec l'Afrique du Sud tant pour la thématique que pour la mélodie. À noter cependant que l'Afrique du Sud n’a adopté Nkosi Sikelele iAfrika pour hymne national que depuis 1994 ; avant, c'était le « bordel » de l’apartheid qu'on a plus besoin d’expliquer.
Enfin, pour clore sur une note positive, parlons toponymie. Il y a aussi ce fait indéniablement agréable que les vestiges de nos colonisateurs sont plutôt rares au Burundi. Le Burundi a cette particularité d’avoir sauvegarde les noms des lieux loin des influences coloniales. En dehors de la commune Nyanza-Lac, et de la Province de Bujumbura Rural que nous avons hérité du buyoyisme décadent, aucun nom de lieux n’est dans la langue de nos colonisateurs.
Si indépendance signifie retour à l'authenticité, chose plus qu’agréable, soi dit en passant, notre pays raison d’être fier. À cet égard, Bujumbura - Burundi restera à jamais plus authentique à côté des noms comme Afrique du Sud, Brazzaville, Capetown, Côte d'Ivoire, Dar-es-salaam, Freetown, Franceville, Johannesbourg, Libreville, Livingstone, Pointe Noire, Port Elisabeth, Pretoria, République Centrafricaine, Windhoek, etc.
La seule tache d'huile pour le Burundi, et non des moindres, est que le pays est gouverné par un génocidaire impénitent, qui prône authenticité comme du temps d'un certain Mobutu (1), alors que tout le monde sait que son pays, ou plutôt son régime, est téléguidé de l'extérieur – “remote-controlled” (2) comme le chante si bien l'inoubliable Lucky Dube. (BINFO).
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(1) Mobutu parle de l’authenticité https://www.youtube.com/watch?v=b7AP8zMg0zA
(2) “Mickey Mouse” de Lucky Dube https://www.youtube.com/watch?v=PdC9cM-WBvw
Ndlr: la version originale a fait l'objet de petites modifications