COMPRENDRE LA DERNIERE GREVE A L'UNIVERSITE DU BURUNDI (1ere partie)
Burudi Information (le 05 novembre 2014). Un de nos lecteurs fait part de son appréhension de la situation de grèves répetitives au sein de l'unique université publique du Burundi. Nous vous la partageons intégralement. Bonne lecture. (BINFO)
L’introduction du nouveau système d’éducation à l’université où le premier cycle de licence devrait durer désormais trois ans ne date pas d’hier. Je crois comprendre que ça date des années avant que je n’entre à l’Université du Burundi. Je ne suis pas expert en éducation et je n’ai jamais été délégué ou représentant pour y comprendre grand-chose. Mais j’ai quelque chose à dire.
Quand j’étais en deuxième année d’université, un professeur qui donne généralement des examens oraux à la faculté et qui était également doyen, a bien mis en garde les étudiants pour qu’ils ne soient pas attrapés en chemin par le LMD. (par après on changera d’appelation pour dire BMD; il faut demander ceci au Pr Julien NIMUBONA qui était alors Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique).
Ce nouveau système fut introduit sans grande préparations : machines ordinateurs, auditoires pour accueillir les grands effectifs, enseignants,… Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est qu’il y avait un article du règlement académique qui stipulait qu’un étudiant de l’ancien système qui échouait en deuxième ou troisième année devait suivre un programme spécial durant ce qu’on avait appelé “année d’accompagnement.” Ceci ressemblait bizarrement à ce qu’on appelait communément ‘‘gukoroka’’ qui arrive souvent à la Faculté de Droit de l’Université du Burundi. C’est lorsqu’un étudiant obtient moins de 45% est que par conséquent il ne lui est plus même possible de reprendre l’année à la même faculté. Souvent, quand il n’a pas de moyens pour s’inscrire dans une université privée, il est bien obligé d’abandonner les études ou de recommencer à zéro dans une autre faculté, d’où le terme “gukoroka” (chuter).
Cela provoqua bien une grande grève durant l’année académique 2011-2012. Les étudiants des universités privées ainsi que ceux de l’Iscam qui ne pouvaient pas aller en grève attendaient bien les résultats de celle-ci. Et d’ailleurs l’introduction du système BMD a été ajournée à l’Iscam ainsi qu’ à quelques unes des universités privées.
Les autorités de l’Université du Burundi n’ont presque rien fait pour trancher la question. La grève ne fut pas aussi générale car les étudiants des 3èmes et 4èmes années évoquaient une solidarité négative qui risquait de coûter aux étudiants. C’était durant l’époque où les Imbonerakure étaient parmi les plus nombreux parmi les représentants et les délégués de classe. Un vieux Doyen de Faculté alla même dire à un délégué de la 2eme année qu’on allait aboutir à rien, que la réalité de ‘‘gukoroka’’ était bien là. Heureusement, le Ministre Julien Nimubona comprit bien les doléances des étudiants malgré deux mois de grève et sortit une ordonnance en leur faveur.
Les choses continuèrent à aller normalement malgré les grèves de l’Université du Burundi liées à autre chose et les mesures moins catholiques du nouveau Ministre Joseph BUTORE issu de la formation terroriste-génocidaire CNDD-FDD. Par exemple en juillet 2013, celui-ci a pris la décision de chasser les étudiants des deuxièmes années pendant deux semaines pour avoir réclamé leur maigre bourse. Où étaient ces autorités quand durant le mois de septembre à novembre, les Imbonerakure semaient le désordre et la haine dans les hommes universitaires ? Là il faut bien comprendre que les étudiants décident d’aller en grève parce qu’ils n’en peuvent plus non pas parce qu’ils aiment la grève. Ceci aboutit sûrement au retard des années académiques de l’Université du Burundi. Par exemple, les étudiants du BMD à l’Université Lumière de Bujumbura sont presqu’à la fin de la 3ème avec des doutes sur le diplôme qu’ils vont obtenir. Les étudiants des autres universités privés sont au milieu de la dernière année tandis que la plupart de ceux de l’Université du Burundi sont en deuxième session de la deuxième. C’est fort compréhensible que ceux des privées entament un mouvement de grève pour avoir des éclaircissements en ce qui concerne leur diplôme.
Les étudiants ne sont pas donc parvenus à s’entendre avec le Recteur Gaston HAKIZA de l’UB, la ministre de la Fonction Publique Annonciate SENDAZIRASA et celui de l’Enseignement Supérieur. La réunion n’aurait pas été un fiasco à cause des préparatifs du cinquantenaire de l’UB ? Je ne sais pas mais cet événement préoccupe beaucoup les esprits.
Pour bien résoudre la question, il faut des législations bien claires et consensuelles. Sinon des promesses orales comme ça ne vont rien apporter. En 2007, quelqu’un dans un discours a bien promis la majoration de la bourse de 10 000 Fbu. Mais combien d’étudiants ont été dispersés par des lacrymogènes et d’autres emprisonnés au moment où ils réclamaient ça ? Combien de fois la loi est violée ? Combien de fois la fameuse feuille de route est violée ? Ah bon ! La confiance a bien des limites.
L’usage des moyens moins catholiques de créer des divergences au sein des étudiants n’est pas une solution. A voir l’attitude du Pr Evariste NGAYIMPENDA, on dirait qu’il cherche uniquement un gain sans se soucier des étudiants. Veut-il diviser les étudiants comme le CNDD-FDD a divisé son parti UPRONA ? Serait-il parmi ces professeurs qui se réjouissent de l’échec des étudiants ?
De toutes les façons, la force ne va pas du tout résoudre la question. Au contraire l’opinion estudiantine va se diviser. D’une part la grève risque d’être un fiasco ce que je ne souhaite pas et d’autre part des divisions s’observent déjà. A une des universités, d'après un témoignage d'un ami, il y avait des salles de cours où il n'y avait qu'un seul étudiant entrain de suivre des cours et puis on dit aussi que ceux de l'Université Lumière ont accepté de céder. Le moyen machiavélique de diviser pour régner ou le fameux bacemwo du CNDD-FDD auront bien abouti.
Wait and see!
L’introduction du nouveau système d’éducation à l’université où le premier cycle de licence devrait durer désormais trois ans ne date pas d’hier. Je crois comprendre que ça date des années avant que je n’entre à l’Université du Burundi. Je ne suis pas expert en éducation et je n’ai jamais été délégué ou représentant pour y comprendre grand-chose. Mais j’ai quelque chose à dire.
Quand j’étais en deuxième année d’université, un professeur qui donne généralement des examens oraux à la faculté et qui était également doyen, a bien mis en garde les étudiants pour qu’ils ne soient pas attrapés en chemin par le LMD. (par après on changera d’appelation pour dire BMD; il faut demander ceci au Pr Julien NIMUBONA qui était alors Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique).
Ce nouveau système fut introduit sans grande préparations : machines ordinateurs, auditoires pour accueillir les grands effectifs, enseignants,… Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est qu’il y avait un article du règlement académique qui stipulait qu’un étudiant de l’ancien système qui échouait en deuxième ou troisième année devait suivre un programme spécial durant ce qu’on avait appelé “année d’accompagnement.” Ceci ressemblait bizarrement à ce qu’on appelait communément ‘‘gukoroka’’ qui arrive souvent à la Faculté de Droit de l’Université du Burundi. C’est lorsqu’un étudiant obtient moins de 45% est que par conséquent il ne lui est plus même possible de reprendre l’année à la même faculté. Souvent, quand il n’a pas de moyens pour s’inscrire dans une université privée, il est bien obligé d’abandonner les études ou de recommencer à zéro dans une autre faculté, d’où le terme “gukoroka” (chuter).
Cela provoqua bien une grande grève durant l’année académique 2011-2012. Les étudiants des universités privées ainsi que ceux de l’Iscam qui ne pouvaient pas aller en grève attendaient bien les résultats de celle-ci. Et d’ailleurs l’introduction du système BMD a été ajournée à l’Iscam ainsi qu’ à quelques unes des universités privées.
Les autorités de l’Université du Burundi n’ont presque rien fait pour trancher la question. La grève ne fut pas aussi générale car les étudiants des 3èmes et 4èmes années évoquaient une solidarité négative qui risquait de coûter aux étudiants. C’était durant l’époque où les Imbonerakure étaient parmi les plus nombreux parmi les représentants et les délégués de classe. Un vieux Doyen de Faculté alla même dire à un délégué de la 2eme année qu’on allait aboutir à rien, que la réalité de ‘‘gukoroka’’ était bien là. Heureusement, le Ministre Julien Nimubona comprit bien les doléances des étudiants malgré deux mois de grève et sortit une ordonnance en leur faveur.
Les choses continuèrent à aller normalement malgré les grèves de l’Université du Burundi liées à autre chose et les mesures moins catholiques du nouveau Ministre Joseph BUTORE issu de la formation terroriste-génocidaire CNDD-FDD. Par exemple en juillet 2013, celui-ci a pris la décision de chasser les étudiants des deuxièmes années pendant deux semaines pour avoir réclamé leur maigre bourse. Où étaient ces autorités quand durant le mois de septembre à novembre, les Imbonerakure semaient le désordre et la haine dans les hommes universitaires ? Là il faut bien comprendre que les étudiants décident d’aller en grève parce qu’ils n’en peuvent plus non pas parce qu’ils aiment la grève. Ceci aboutit sûrement au retard des années académiques de l’Université du Burundi. Par exemple, les étudiants du BMD à l’Université Lumière de Bujumbura sont presqu’à la fin de la 3ème avec des doutes sur le diplôme qu’ils vont obtenir. Les étudiants des autres universités privés sont au milieu de la dernière année tandis que la plupart de ceux de l’Université du Burundi sont en deuxième session de la deuxième. C’est fort compréhensible que ceux des privées entament un mouvement de grève pour avoir des éclaircissements en ce qui concerne leur diplôme.
Les étudiants ne sont pas donc parvenus à s’entendre avec le Recteur Gaston HAKIZA de l’UB, la ministre de la Fonction Publique Annonciate SENDAZIRASA et celui de l’Enseignement Supérieur. La réunion n’aurait pas été un fiasco à cause des préparatifs du cinquantenaire de l’UB ? Je ne sais pas mais cet événement préoccupe beaucoup les esprits.
Pour bien résoudre la question, il faut des législations bien claires et consensuelles. Sinon des promesses orales comme ça ne vont rien apporter. En 2007, quelqu’un dans un discours a bien promis la majoration de la bourse de 10 000 Fbu. Mais combien d’étudiants ont été dispersés par des lacrymogènes et d’autres emprisonnés au moment où ils réclamaient ça ? Combien de fois la loi est violée ? Combien de fois la fameuse feuille de route est violée ? Ah bon ! La confiance a bien des limites.
L’usage des moyens moins catholiques de créer des divergences au sein des étudiants n’est pas une solution. A voir l’attitude du Pr Evariste NGAYIMPENDA, on dirait qu’il cherche uniquement un gain sans se soucier des étudiants. Veut-il diviser les étudiants comme le CNDD-FDD a divisé son parti UPRONA ? Serait-il parmi ces professeurs qui se réjouissent de l’échec des étudiants ?
De toutes les façons, la force ne va pas du tout résoudre la question. Au contraire l’opinion estudiantine va se diviser. D’une part la grève risque d’être un fiasco ce que je ne souhaite pas et d’autre part des divisions s’observent déjà. A une des universités, d'après un témoignage d'un ami, il y avait des salles de cours où il n'y avait qu'un seul étudiant entrain de suivre des cours et puis on dit aussi que ceux de l'Université Lumière ont accepté de céder. Le moyen machiavélique de diviser pour régner ou le fameux bacemwo du CNDD-FDD auront bien abouti.
Wait and see!