une ATTAQUE DE DIVERSION AU PROFIT DE PIERRE NKURUNZIZA
Burundi Information (le 23 juin 2015). Il y a quelques semaines, nous vous exposions comment, à la lumière du Mouvement du Non au 3e Mandat illégitime de Pierre Nkurunziza, une tentative de pêche en eaux troubles s'était déclarée à Ottawa, tentative qui fut fort heureusement dejouée dès sa manifestation et qui a été vite exposée publiquement. Mais voilà que pendant que notre lectorat attendait impatiemment de prendre connaissance des sanctions qui auraient été éventuellement prises à l'encontre de l'individu qui avait failli détourner les objectifs du mouvement en promouvant son propre plan sectaire, on vient de nous alerter sur une nouvelle tactique d'appui indirecte au régime chancelant du terroriste génocidaire Pierre Nkurunziza.
Il s'agit d'une tentative qui se voudrait très intelligente et qui est signée Déo Hakizimana, un homme qu'on pas besoin de vous présenter. Déo Hakizimana est entré dans l'histoire sombre du Burundi en signant avec 26 autres individus une lettre adresse au Président de la république au lendemain du déclenchement des massacres génocidaires du PALIPEHUTU contre la population tutsi de Ntega et Marangara. Nous rappellerons brièvement que, bien que publiée moins d'une semaine après le déclenchement de ces massacres génocidaires, ladite lettre ne comportait aucune ligne de compassion avec les victimes ni de condamnation des actes génocidaires; au contraire, elle apportait une caution contre les auteurs de ses atrocités.
Nous sommes conscients qu'il y en a de nos lecteurs qui se demandent comment des auteurs d'un tel acte ont fini par s'imposer comme faiseurs de paix et donneurs de leçons de démocratie, mais cela fera l'objet d'une autre numéro. Pour aujourd'hui, tenons-nous en à cette nième exploitation que Deo Hakizimana fait de sa lettre du 22 août 1988, laquelle il couple cette fois-ci avec une autre du 20 juin 2015 qu'il adresse à l'ancien dictateur putschiste Pierre Buyoya dans le dessein évident d'appuyer indirectement le régime du terroriste génocidaire Pierre Nkurunziza qui est aux abois.
De quelles tactiques use Deo Hakizimana pour appuyer le régime honi de Pierre Nkurunziza?
La principale tactique de Déo Hakizimana est de se réapproprier une partie du discours de Pierre Nkurunziza. Ainsi, dans sa lettre, l'acharnement de Pierre Nkurunziza à obtenir illégalement un autre mandat illégitime, est réduit à " une sorte d'arbre qui cache une vaste forêt." On se demande directement de quelle forêt Déo Hakizimana parle. Serait-ce de la "première guerre de la sous-région" que les autres pro-Nkuru chantent et souhaitent de tous leurs vœux, car elle viendrait détourner l'attention du problème actuel qu'est la présence d'un président illégitime, en même temps qu'elle servirait d'occasion revee de mener la guerre totale contre le Rwanda à partir du front burundais conformément aux accords signes le 22 mai 1995 à Bukavu entre le CNDD-FDD et le FDLR (qui était encore à l'époque les ex-FAR)? Tout porte à croire que c'est de cela, car autrement, rien au monde n'expliquerait l'entraînement militaire conjoint en RDC des Imbonerakure et des Interahamwe (rebaptisés FDLR, et dernièrement déployés sur tout le territoire burundais sous des uniformes de police). Nous y reviendrons plus loin.
En outre, les vues de Deo Hakizimana sur les média ne diffèrent pas tant de celles de Pierre Nkurunziza. De la presse, il voit du " sensationnalisme des médias" et des politiciens burundais, "la médiocrité de notre classe politique." nous laissent découvrir un homme qui lance des insultes a ses pairs de deux classes sociales dont il se targue d'être membre. Un peu comme s'il oubliait momentanément qui il est.
Les attaques de Déo Hakizimana contre les diplomates ne sont pas non plus sans précedent dans les agissements du terroriste génocidaire qui dirige le Burundi ou de ses proches collaborateurs. " Qu'il est surprenant, en effet, de voir le "sage" Deo Hakizimana parler de "l'hypocrisie d'une partie de la Diplomatie internationale," celle-la même qui lui a gratifié si indûment le statut de consultat auprès des Nations Unies -- dont il se sert pour répandre ses mensonges. On croit retourner à l'histoire de l'ingrat que tu guéris des plaies au pied et qui, pour toute reconnaissance, te défie aussitôt après de te battre à une course de vitesse!
L'autre tactique que Deo Hakizimana déploie pour apporter soutien à Pierre Nkurunziza consiste à porter l'attention loin, très loin de l'homme dont il justifie indirectement les atrocités. Selon Deo Hakizimana, le probleme actuel du Burundi n'est pas Pierre Nkurunziza et sa poursuite illégale d'un autre mandat illégitime, il s'agirait plutôt de l'autre Pierre, Buyoya de son vrai nom. Ce dernier n'est pas non plus, admettons-le, un enfant de chœur; cependant il n'est pas l'auteur de la disitribution massives des armes aux sinistres milices genocidaires Imbonerakure, ni des deux derniers mois d'assassinats et de destructions à travers tout le pays. A ce titre, il ne mérite pas, du moins pour le moment, d'être accusé de responsabilité directe dans les tueries et les destructions que notre pays vit.
Folie des grandeurs, quand tu nous prends...
Ayant juré vigilance contre le langage qui tue, notre intention première était de démasquer les desseins cachés du document adressé le vendredi 20 mai 2015 à Pierre Buyoya par Déo Hakizimana. Cependant, nous essaierons aussi d'en tirer quelque leçon.
Premièrement, la lettre nous aura aidé à connaitre davantage son auteur. En commençant par la vanité débordante qui transparaît à travers ce document. Là-dessus, soulignons que si des psychologues venaient à nous contredire (chose très peu probable), les spécialistes du discours, eux, nous donneraient entièrement raison. Dans le passé, il avait été observé de la part de Déo Hakizimana une tendance à l'amplification des faits dont il est l'auteur. C'est notamment sa récurrente référence à la lettre du 22 août 1988 en termes de "fameuse lettre." Ce qualificatif, même s'il venait à être justifié (chose très peu probable aussi, étant donné l'appui que le document apporta au mouvement génocidaire), il devrait pas être utilisé non par l'auteur de la lettre mais bien sûr par ses lecteurs. Et voilà que par sa dernière sortie, Deo Hakizimana essaie de nous donner de lui même l'image d'un homme à même de former des concepts nouveaux --peut-être qu'il voudrait les voir enseignés sans altération dans les facultés de sciences politiques, des centres d'études stratégiques, etc! En effet, quand Deo Hakizimana déclare "ce que j'appelle la première guerre géopolitique de l'Afrique des Grands Lacs," les moins avisés pourraient être piégés et penser qu'il est le père de l'expression. Nous allons nous incliner devant son ambition "légitime" tout en signalant en passant que Deo Hakizimana peine à se départir des certaines formules qui auraient été à la mode il y a 28 ans. Que cherche-t-il à réaliser quand il adresse sa lettre à Pierre Buyoya en revenant au grade de "Major" de notre putschiste de président ce en plein milieu de 2015? Le moins que l'on puisse dire, c'est qu' il ne sied plus de s'adresser à cet homme comme s'il s'agissait d'un officier en exercice. A moins que Deo Hakizimana ne veuille lui adjoindre à jamais l'image du militaire putschiste qu'il est, ou alors, qu'il cherche à se moquer de son rang de "simple" officier supérieur, c'est-à-dire, supposé être inférieur aux dizaines de miliciens tribalo-terroristes et génocidaires que le même Buyoya a aidés à porter des galons de général alors qu'ils n'ont fréquenté aucune académie militaire ni remporté la moindre bataille. Mais cela non plus ne ferait ni chaud ni froid à un Pierre Buyoya qui s'est déjà séparé des affaires militaires voilà déjà près de trois décennies et qui, de toute façon, s'il était resté à l'armée, serait général lui aussi à l'instar des miliciens génocidaires ci-haut mentionnés. Dans cette perspective, la lettre de Deo Hakizimana a donc pour principal mérite de dévoiler un homme qui, tout en se voulant terminologue, ne met pas à jour ses formules d'adresse.
Deo Hakizimana: un menteur récidiviste.
Deo Hakizimana use du mensonge. Pour donner du poids à sa lettre, il cite une intervention faite aux Nations Unies à Genève le 11 juin 2011, intervention au cours de laquelle il avait affirmé, en plus de ses accusations à l'encontre de Buyoya, que dans les deux mois précédant son intervention, le Canada venait de prendre une décision contre l'ancien Président de l'UPRONA. La première fois qu'il a affiché ce mensonge sur sa page facebook, on avait vite fait d'exposer sa tactique frauduleuse, et on l'avait défié de produire ne serait-ce qu'une trace de ce prétendu jugement rendu par le Canada durant la période évoquée. Comme il lui était quasi-impossible de la trouver, étant donné que rien de tel ne s'était produite dans la période en question, Deo Hakizimana avait répondu par un long silence. Et le voilà aujourd'hui tenté de ramener à la surface le même mensonge. Hélas, des personnes avisées qui le connaissent, l'on remarqué et nous en ont fait signe. D'où nous en profitons pour éclairer notre lectorat. Ce n'est pas tant pour accuser les cibles présumés que Déo Hakizimana insinue dans cette déclaration mensongère et ailleurs, qu'il produit cette nième lettre. C'est pour détourner l'attention des observateurs et des acteurs de la crise burundaise et ainsi tenter d'obtenir un peu de répit pour le systeme maléfique DD qui est aux abois.
Pour conclure, retenons que la lettre de Déo Hakizimana à Pierre Buyoya datée du 20 juin 2015, aura permis de découvrir entre autres choses, d'autres manœuvres plus ou moins intelligentes que continuent d'inventer les supporteurs du terroriste génocidaire qui règne illégitimement sur le Burundi depuis août 2005. (BINFO)
Ci-dessous la lettre en question
DEUXIEME "LETTRE OUVERTE" AU MAJOR PIERRE BUYOYA, ANCIEN PRESIDENT DU BURUNDI
Monsieur le Président
Le 22 août 1988, avec 26 autres intellectuels, j'exigeais des changements de fonds quand votre Gouvernement planifiait un massacre de grande envergure à partir de la région Nord (Ntega Marangara), durant ce que j'appelle "la première guerre géopolitique de l'Afrique des Grands Lacs" avant celle du Rwanda 1990. Si je vous suis reconnaissant des efforts faits suite à cette lettre, menant vers le multipartisme et la victoire électorale du Président Ndadaye en juin 1993, je suis toujours gêné par le retour de votre nom dans presque tous les malheurs qui gouvernent notre pays depuis au moins 20 ans.
Ces derniers temps, en effet, après l'arrestation du colonel Daradangwe et les auditions diligentées contre certains parmi vos fidèles à l'époque de l'assassinat du premier président burundais démocratiquement élu, un assassinat perpétré par la hiérarchie militaire façonnée par votre pouvoir, de curieux regards s'orientent vers votre entourage.
Je vous écris donc cette deuxième lettre ouverte, ce vendredi, 20 juin 2015, avec un but spécial: attirer l'attention sur la situation explosive que vit le Burundi à une semaine des élections du 26 juin. Car, disais-je, votre nom revient encore dans tous les scénarii noirs redoutés. Vos récentes tractations dans un pays voisin où vous avez eu des entretiens clés dans le milieu soupçonné de vouloiir porter une nouvelle guerre au Burundi, nous laissent pris d'effroi. Quand, ensuite, vous participez à des réunions avec vos lobbystes comme tout récemment à Berlin ou comme cette semaine au "Paris Global Forum", des esprits avertis s'inquiètent. Je ne parle pas de vos liens au sein de nos Eglises. Je passe sous silence vos contacts au sien de ces ONG écrans comme celle qui trône au bord de la Chaussée Prince Louis Rwagasore, non loin du bâtiment abritant la 2ème Vice Présidence de la République, une ONG dont le chef exécutif passe une partie de son temps à vendre votre image au Burundi et à l'extérieur de celui-ci. Car si vous voulez des détails, je suis prêt ,en âme et conscience, à les donner et j'en assumerais la pleine responsabilité.
C'est pourquoi je maintiens les préoccupations exprimées publiquement dans ma déclaration devant la communauté internationale réunie à Genève, le 16 juin 2011, à la session d'été du Conseil ONU pour les Droits de l'Homme (regardez ici: https://www.youtube.com/watch?v=zkTghLRuWC0).
Je voudrais dès lors vous prier, Monsieur le Président Buyoya, d'avoir une pensée pour les souffrances que notre pays endure. Pensez à ces jeunes qui ne vont plus à l'école ou qui n'ont pas d'emplois, choisissant d'affronter les balles mortelles de la Police, à cause de ce conflictuel 3ème mandat présidentiel qui reste, pour moi comme pour tant d'autres voix silencieuses, une sorte d'arbre qui cache une vaste forêt face au sensationnalisme des médias et à la médiocrité de notre classe politique, ce à quoi s'ajoute l'hypocrisie d'une partie de la Diplomatie internationale.
Prenez la parole, profitez de votre titre de "Sénateur à vie" (c'est une aubaine pour vous, tant qu'il est encore temps, car les mécanismes de Vérité Réconciliation que vous avez passé tout le temps à torpiller pourraient changer la donne!) pour rassurer ce peuple anxieux. Mettez au défi l'équipe du Président Nkurunziza sur ce thème précis du dialogue; au lieu de continuer à diviser nos élites, comme vous savez le faire, pour régner sur nous, profitant de vos avantages dans la communauté internationale actuelle, n'oubliez pas que celle-ci a commencé à tout savoir. C'est pourquoi vous avez perdu votre combat au poste de secrétaire général de la Francophonie.
Devenez une sorte de Saint Paul, un modèle de dirigeant repenti par l'expérience, par exemple, en soutenant le Projet "Graines de dialogue" que le CIRID, mon organisation, en liens avec plusieurs autres, est en train de proposer aux frères ennemis de notre pays. Sinon, je prends à témoin le monde entier qui lit ces lignes : si une nouvelle catastrophe tout autant injustifiable qu'inutile doit s'abattre sur notre pays, par votre entremise, l'histoire vous jugera sévèrement alors même que vous pouvez nous aider, dès ce fatidique week-end que nous commençons, à faire mentir la fatalité de la guerre.
Avec mes plus sincères et vives sollicitations.
Il s'agit d'une tentative qui se voudrait très intelligente et qui est signée Déo Hakizimana, un homme qu'on pas besoin de vous présenter. Déo Hakizimana est entré dans l'histoire sombre du Burundi en signant avec 26 autres individus une lettre adresse au Président de la république au lendemain du déclenchement des massacres génocidaires du PALIPEHUTU contre la population tutsi de Ntega et Marangara. Nous rappellerons brièvement que, bien que publiée moins d'une semaine après le déclenchement de ces massacres génocidaires, ladite lettre ne comportait aucune ligne de compassion avec les victimes ni de condamnation des actes génocidaires; au contraire, elle apportait une caution contre les auteurs de ses atrocités.
Nous sommes conscients qu'il y en a de nos lecteurs qui se demandent comment des auteurs d'un tel acte ont fini par s'imposer comme faiseurs de paix et donneurs de leçons de démocratie, mais cela fera l'objet d'une autre numéro. Pour aujourd'hui, tenons-nous en à cette nième exploitation que Deo Hakizimana fait de sa lettre du 22 août 1988, laquelle il couple cette fois-ci avec une autre du 20 juin 2015 qu'il adresse à l'ancien dictateur putschiste Pierre Buyoya dans le dessein évident d'appuyer indirectement le régime du terroriste génocidaire Pierre Nkurunziza qui est aux abois.
De quelles tactiques use Deo Hakizimana pour appuyer le régime honi de Pierre Nkurunziza?
La principale tactique de Déo Hakizimana est de se réapproprier une partie du discours de Pierre Nkurunziza. Ainsi, dans sa lettre, l'acharnement de Pierre Nkurunziza à obtenir illégalement un autre mandat illégitime, est réduit à " une sorte d'arbre qui cache une vaste forêt." On se demande directement de quelle forêt Déo Hakizimana parle. Serait-ce de la "première guerre de la sous-région" que les autres pro-Nkuru chantent et souhaitent de tous leurs vœux, car elle viendrait détourner l'attention du problème actuel qu'est la présence d'un président illégitime, en même temps qu'elle servirait d'occasion revee de mener la guerre totale contre le Rwanda à partir du front burundais conformément aux accords signes le 22 mai 1995 à Bukavu entre le CNDD-FDD et le FDLR (qui était encore à l'époque les ex-FAR)? Tout porte à croire que c'est de cela, car autrement, rien au monde n'expliquerait l'entraînement militaire conjoint en RDC des Imbonerakure et des Interahamwe (rebaptisés FDLR, et dernièrement déployés sur tout le territoire burundais sous des uniformes de police). Nous y reviendrons plus loin.
En outre, les vues de Deo Hakizimana sur les média ne diffèrent pas tant de celles de Pierre Nkurunziza. De la presse, il voit du " sensationnalisme des médias" et des politiciens burundais, "la médiocrité de notre classe politique." nous laissent découvrir un homme qui lance des insultes a ses pairs de deux classes sociales dont il se targue d'être membre. Un peu comme s'il oubliait momentanément qui il est.
Les attaques de Déo Hakizimana contre les diplomates ne sont pas non plus sans précedent dans les agissements du terroriste génocidaire qui dirige le Burundi ou de ses proches collaborateurs. " Qu'il est surprenant, en effet, de voir le "sage" Deo Hakizimana parler de "l'hypocrisie d'une partie de la Diplomatie internationale," celle-la même qui lui a gratifié si indûment le statut de consultat auprès des Nations Unies -- dont il se sert pour répandre ses mensonges. On croit retourner à l'histoire de l'ingrat que tu guéris des plaies au pied et qui, pour toute reconnaissance, te défie aussitôt après de te battre à une course de vitesse!
L'autre tactique que Deo Hakizimana déploie pour apporter soutien à Pierre Nkurunziza consiste à porter l'attention loin, très loin de l'homme dont il justifie indirectement les atrocités. Selon Deo Hakizimana, le probleme actuel du Burundi n'est pas Pierre Nkurunziza et sa poursuite illégale d'un autre mandat illégitime, il s'agirait plutôt de l'autre Pierre, Buyoya de son vrai nom. Ce dernier n'est pas non plus, admettons-le, un enfant de chœur; cependant il n'est pas l'auteur de la disitribution massives des armes aux sinistres milices genocidaires Imbonerakure, ni des deux derniers mois d'assassinats et de destructions à travers tout le pays. A ce titre, il ne mérite pas, du moins pour le moment, d'être accusé de responsabilité directe dans les tueries et les destructions que notre pays vit.
Folie des grandeurs, quand tu nous prends...
Ayant juré vigilance contre le langage qui tue, notre intention première était de démasquer les desseins cachés du document adressé le vendredi 20 mai 2015 à Pierre Buyoya par Déo Hakizimana. Cependant, nous essaierons aussi d'en tirer quelque leçon.
Premièrement, la lettre nous aura aidé à connaitre davantage son auteur. En commençant par la vanité débordante qui transparaît à travers ce document. Là-dessus, soulignons que si des psychologues venaient à nous contredire (chose très peu probable), les spécialistes du discours, eux, nous donneraient entièrement raison. Dans le passé, il avait été observé de la part de Déo Hakizimana une tendance à l'amplification des faits dont il est l'auteur. C'est notamment sa récurrente référence à la lettre du 22 août 1988 en termes de "fameuse lettre." Ce qualificatif, même s'il venait à être justifié (chose très peu probable aussi, étant donné l'appui que le document apporta au mouvement génocidaire), il devrait pas être utilisé non par l'auteur de la lettre mais bien sûr par ses lecteurs. Et voilà que par sa dernière sortie, Deo Hakizimana essaie de nous donner de lui même l'image d'un homme à même de former des concepts nouveaux --peut-être qu'il voudrait les voir enseignés sans altération dans les facultés de sciences politiques, des centres d'études stratégiques, etc! En effet, quand Deo Hakizimana déclare "ce que j'appelle la première guerre géopolitique de l'Afrique des Grands Lacs," les moins avisés pourraient être piégés et penser qu'il est le père de l'expression. Nous allons nous incliner devant son ambition "légitime" tout en signalant en passant que Deo Hakizimana peine à se départir des certaines formules qui auraient été à la mode il y a 28 ans. Que cherche-t-il à réaliser quand il adresse sa lettre à Pierre Buyoya en revenant au grade de "Major" de notre putschiste de président ce en plein milieu de 2015? Le moins que l'on puisse dire, c'est qu' il ne sied plus de s'adresser à cet homme comme s'il s'agissait d'un officier en exercice. A moins que Deo Hakizimana ne veuille lui adjoindre à jamais l'image du militaire putschiste qu'il est, ou alors, qu'il cherche à se moquer de son rang de "simple" officier supérieur, c'est-à-dire, supposé être inférieur aux dizaines de miliciens tribalo-terroristes et génocidaires que le même Buyoya a aidés à porter des galons de général alors qu'ils n'ont fréquenté aucune académie militaire ni remporté la moindre bataille. Mais cela non plus ne ferait ni chaud ni froid à un Pierre Buyoya qui s'est déjà séparé des affaires militaires voilà déjà près de trois décennies et qui, de toute façon, s'il était resté à l'armée, serait général lui aussi à l'instar des miliciens génocidaires ci-haut mentionnés. Dans cette perspective, la lettre de Deo Hakizimana a donc pour principal mérite de dévoiler un homme qui, tout en se voulant terminologue, ne met pas à jour ses formules d'adresse.
Deo Hakizimana: un menteur récidiviste.
Deo Hakizimana use du mensonge. Pour donner du poids à sa lettre, il cite une intervention faite aux Nations Unies à Genève le 11 juin 2011, intervention au cours de laquelle il avait affirmé, en plus de ses accusations à l'encontre de Buyoya, que dans les deux mois précédant son intervention, le Canada venait de prendre une décision contre l'ancien Président de l'UPRONA. La première fois qu'il a affiché ce mensonge sur sa page facebook, on avait vite fait d'exposer sa tactique frauduleuse, et on l'avait défié de produire ne serait-ce qu'une trace de ce prétendu jugement rendu par le Canada durant la période évoquée. Comme il lui était quasi-impossible de la trouver, étant donné que rien de tel ne s'était produite dans la période en question, Deo Hakizimana avait répondu par un long silence. Et le voilà aujourd'hui tenté de ramener à la surface le même mensonge. Hélas, des personnes avisées qui le connaissent, l'on remarqué et nous en ont fait signe. D'où nous en profitons pour éclairer notre lectorat. Ce n'est pas tant pour accuser les cibles présumés que Déo Hakizimana insinue dans cette déclaration mensongère et ailleurs, qu'il produit cette nième lettre. C'est pour détourner l'attention des observateurs et des acteurs de la crise burundaise et ainsi tenter d'obtenir un peu de répit pour le systeme maléfique DD qui est aux abois.
Pour conclure, retenons que la lettre de Déo Hakizimana à Pierre Buyoya datée du 20 juin 2015, aura permis de découvrir entre autres choses, d'autres manœuvres plus ou moins intelligentes que continuent d'inventer les supporteurs du terroriste génocidaire qui règne illégitimement sur le Burundi depuis août 2005. (BINFO)
Ci-dessous la lettre en question
DEUXIEME "LETTRE OUVERTE" AU MAJOR PIERRE BUYOYA, ANCIEN PRESIDENT DU BURUNDI
Monsieur le Président
Le 22 août 1988, avec 26 autres intellectuels, j'exigeais des changements de fonds quand votre Gouvernement planifiait un massacre de grande envergure à partir de la région Nord (Ntega Marangara), durant ce que j'appelle "la première guerre géopolitique de l'Afrique des Grands Lacs" avant celle du Rwanda 1990. Si je vous suis reconnaissant des efforts faits suite à cette lettre, menant vers le multipartisme et la victoire électorale du Président Ndadaye en juin 1993, je suis toujours gêné par le retour de votre nom dans presque tous les malheurs qui gouvernent notre pays depuis au moins 20 ans.
Ces derniers temps, en effet, après l'arrestation du colonel Daradangwe et les auditions diligentées contre certains parmi vos fidèles à l'époque de l'assassinat du premier président burundais démocratiquement élu, un assassinat perpétré par la hiérarchie militaire façonnée par votre pouvoir, de curieux regards s'orientent vers votre entourage.
Je vous écris donc cette deuxième lettre ouverte, ce vendredi, 20 juin 2015, avec un but spécial: attirer l'attention sur la situation explosive que vit le Burundi à une semaine des élections du 26 juin. Car, disais-je, votre nom revient encore dans tous les scénarii noirs redoutés. Vos récentes tractations dans un pays voisin où vous avez eu des entretiens clés dans le milieu soupçonné de vouloiir porter une nouvelle guerre au Burundi, nous laissent pris d'effroi. Quand, ensuite, vous participez à des réunions avec vos lobbystes comme tout récemment à Berlin ou comme cette semaine au "Paris Global Forum", des esprits avertis s'inquiètent. Je ne parle pas de vos liens au sein de nos Eglises. Je passe sous silence vos contacts au sien de ces ONG écrans comme celle qui trône au bord de la Chaussée Prince Louis Rwagasore, non loin du bâtiment abritant la 2ème Vice Présidence de la République, une ONG dont le chef exécutif passe une partie de son temps à vendre votre image au Burundi et à l'extérieur de celui-ci. Car si vous voulez des détails, je suis prêt ,en âme et conscience, à les donner et j'en assumerais la pleine responsabilité.
C'est pourquoi je maintiens les préoccupations exprimées publiquement dans ma déclaration devant la communauté internationale réunie à Genève, le 16 juin 2011, à la session d'été du Conseil ONU pour les Droits de l'Homme (regardez ici: https://www.youtube.com/watch?v=zkTghLRuWC0).
Je voudrais dès lors vous prier, Monsieur le Président Buyoya, d'avoir une pensée pour les souffrances que notre pays endure. Pensez à ces jeunes qui ne vont plus à l'école ou qui n'ont pas d'emplois, choisissant d'affronter les balles mortelles de la Police, à cause de ce conflictuel 3ème mandat présidentiel qui reste, pour moi comme pour tant d'autres voix silencieuses, une sorte d'arbre qui cache une vaste forêt face au sensationnalisme des médias et à la médiocrité de notre classe politique, ce à quoi s'ajoute l'hypocrisie d'une partie de la Diplomatie internationale.
Prenez la parole, profitez de votre titre de "Sénateur à vie" (c'est une aubaine pour vous, tant qu'il est encore temps, car les mécanismes de Vérité Réconciliation que vous avez passé tout le temps à torpiller pourraient changer la donne!) pour rassurer ce peuple anxieux. Mettez au défi l'équipe du Président Nkurunziza sur ce thème précis du dialogue; au lieu de continuer à diviser nos élites, comme vous savez le faire, pour régner sur nous, profitant de vos avantages dans la communauté internationale actuelle, n'oubliez pas que celle-ci a commencé à tout savoir. C'est pourquoi vous avez perdu votre combat au poste de secrétaire général de la Francophonie.
Devenez une sorte de Saint Paul, un modèle de dirigeant repenti par l'expérience, par exemple, en soutenant le Projet "Graines de dialogue" que le CIRID, mon organisation, en liens avec plusieurs autres, est en train de proposer aux frères ennemis de notre pays. Sinon, je prends à témoin le monde entier qui lit ces lignes : si une nouvelle catastrophe tout autant injustifiable qu'inutile doit s'abattre sur notre pays, par votre entremise, l'histoire vous jugera sévèrement alors même que vous pouvez nous aider, dès ce fatidique week-end que nous commençons, à faire mentir la fatalité de la guerre.
Avec mes plus sincères et vives sollicitations.