EMMANUEL NKURUNZIZA REND HOMMAGE A JEAN-CHRISTOPHE MATATA (*)
Les mots me manquent pour saluer le départ pour l’éternité de Jean-Christophe Matata. Je ne puis donc que raconter mon unique rencontre avec lui.
Ma première unique rencontre avec Matata date de juin 1986. Nous sommes à Bujumbura, à la veille des fêtes de l’indépendance célebrée le 1er juillet. C’était dans le cadre de l’Amicale des Musiciens du Burundi lancée par Léonce Ngabo, Jean-de-Dieu Basabakwinshi, George Mupenzi et Evariste — l’AMB des origines, devrions-nous dire. Bien sûr que ces 4 étaient chaleureusement appuyés par d’autres artistes burundais.
Incommensurable était alors mon orgueil de me retrouver dans la crème des crèmes du tambour burundais en tant que membre du groupe des 7 tambourinaires du Lycée de Rohero (ancien Athénée de Bujumbura) qui formaient l’ossature du groupe culturel de l’Amicale des Musiciens du Burundi.
Lors du concert que l’amicale des Musiciens du Burundi a offert au Palais des Congres de Kigobe au soir du 30 juin 1986, il fut présenté un numero mi-traditionnel, mi-moderne (« Uri mwiza kw’Ijambo » de Ngabo Leonce) où le rythme des tambours s’accordait parfaitement avec Africa Nil Band avec Jean-Christophe Matata, Amabano avec Canjo Hamisi, Imboneza avec Munyelele Nyembo, et quelques autres musiciens célèbres de l’époque (1). J’ai eu l’honneur de me joindre à cet ensemble musical aux côtés d’autres célèbres tambourinaires comme les inoubliables Mambo Ernest, Adolphe Hatungimana et Léonidas Nduwimana alias Burimbo; le solide Emmanuel Hakizimana alias Kobe, l’envouteur Dismas Ntiranyuhura alias Bwoya, l’élégant Salvator Baramburiye, sans oublier Déogratias Magurunikindi réputé pour sa souplesse et son agilité sur le tambour central inkiranya.
Au cours de cette soirée du 30 juin 1986, Jean-Christophe Matata sera remarqué particulierement grâce à son tube d’alors « Urantunga » qui a littéralement électrisé les spectateurs.
Jean-Christophe Matata fera encore une fois parler de lui au début de la deuxième partie de la décennie 1990 avec ses chansons « Hutu, Tutsi nous sommes tous des frères; » « Oya Ntuntumeyo, » « Kayengayenge; » etc.
Matata a laissé des traces non seulement à Bujumbura mais aussi à Bruxelles et au Canada où on entendit plus d’une fois la voix souave de Matata aux côtés de Ngabo Léonce et Aaron Tunga.
Non, vraiment, c’est un géant de la musique burundaise qui rejoint d’autres grands comme Canjo Hamisi, Shungura Pancrace, Kirundo Gérard, Nikiza David … pour la musique moderne; Nkeshimana Emmanuel, Nkoroka pour la musique traditionnelle; sans oublier Mambo Ernest, Hatungimana Adolphe et bien entendu Gikere pour le tambour sacré.
R.I. P Cher Matata.
Emmanuel Nkurunziza,
Toronto, Ontario
Canada
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(*) Le texte original publié le 5 janvier 2011 sur le blog grandslacsafrique a été modifié légèrement pour inclure les noms supplémentaires d'autres artistes.
(1) voir l'extrait vidéo ci-dessous
Ma première unique rencontre avec Matata date de juin 1986. Nous sommes à Bujumbura, à la veille des fêtes de l’indépendance célebrée le 1er juillet. C’était dans le cadre de l’Amicale des Musiciens du Burundi lancée par Léonce Ngabo, Jean-de-Dieu Basabakwinshi, George Mupenzi et Evariste — l’AMB des origines, devrions-nous dire. Bien sûr que ces 4 étaient chaleureusement appuyés par d’autres artistes burundais.
Incommensurable était alors mon orgueil de me retrouver dans la crème des crèmes du tambour burundais en tant que membre du groupe des 7 tambourinaires du Lycée de Rohero (ancien Athénée de Bujumbura) qui formaient l’ossature du groupe culturel de l’Amicale des Musiciens du Burundi.
Lors du concert que l’amicale des Musiciens du Burundi a offert au Palais des Congres de Kigobe au soir du 30 juin 1986, il fut présenté un numero mi-traditionnel, mi-moderne (« Uri mwiza kw’Ijambo » de Ngabo Leonce) où le rythme des tambours s’accordait parfaitement avec Africa Nil Band avec Jean-Christophe Matata, Amabano avec Canjo Hamisi, Imboneza avec Munyelele Nyembo, et quelques autres musiciens célèbres de l’époque (1). J’ai eu l’honneur de me joindre à cet ensemble musical aux côtés d’autres célèbres tambourinaires comme les inoubliables Mambo Ernest, Adolphe Hatungimana et Léonidas Nduwimana alias Burimbo; le solide Emmanuel Hakizimana alias Kobe, l’envouteur Dismas Ntiranyuhura alias Bwoya, l’élégant Salvator Baramburiye, sans oublier Déogratias Magurunikindi réputé pour sa souplesse et son agilité sur le tambour central inkiranya.
Au cours de cette soirée du 30 juin 1986, Jean-Christophe Matata sera remarqué particulierement grâce à son tube d’alors « Urantunga » qui a littéralement électrisé les spectateurs.
Jean-Christophe Matata fera encore une fois parler de lui au début de la deuxième partie de la décennie 1990 avec ses chansons « Hutu, Tutsi nous sommes tous des frères; » « Oya Ntuntumeyo, » « Kayengayenge; » etc.
Matata a laissé des traces non seulement à Bujumbura mais aussi à Bruxelles et au Canada où on entendit plus d’une fois la voix souave de Matata aux côtés de Ngabo Léonce et Aaron Tunga.
Non, vraiment, c’est un géant de la musique burundaise qui rejoint d’autres grands comme Canjo Hamisi, Shungura Pancrace, Kirundo Gérard, Nikiza David … pour la musique moderne; Nkeshimana Emmanuel, Nkoroka pour la musique traditionnelle; sans oublier Mambo Ernest, Hatungimana Adolphe et bien entendu Gikere pour le tambour sacré.
R.I. P Cher Matata.
Emmanuel Nkurunziza,
Toronto, Ontario
Canada
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(*) Le texte original publié le 5 janvier 2011 sur le blog grandslacsafrique a été modifié légèrement pour inclure les noms supplémentaires d'autres artistes.
(1) voir l'extrait vidéo ci-dessous