SOUVENONS-NOUS DES RESCAPES MASSACRES PAR LE CNDD-FDD LE 20 JUILLET 1996 A BUGENDANA
Burundi Information (le 21 juillet 2019). Nous l’avons dit dans le passé; nous le répétons encore aujourd'hui : nous ne cesserons de dénoncer l’impunité du génocide contre les Tutsi du Burundi, génocide dont l’un des principaux symboles est le carnage de Bugendana dans la nuit du 20 au 21 juillet 1996, lorsque les miliciens du CNDD-FDD alors encore au maquis tuèrent 648 personnes, majoritairement des enfants et des femmes pour le simple motif qu’ils étaient nés tutsi ou qu’ils se trouvaient avec les membres de ce groupe social.
Outre le fait que les miliciens du CNDDFDD opéraient à l’époque sous la bannière du FRODEBU, il faut ajouter que les victimes de cet été étaient des rescapés de la première vague des tueries génocidaires datant d’octobre 1993, lorsque ces bandes de tueurs (qui deviendront plus tard les CNND/FDD) avaient reçu l’ordre de tuer tout ce qui s’apparente au Tutsi,prétendument pour venger la mort du Président Hutu Melchior Ndadaye, mais en réalité, pour exécuter le plan génocidaire pré-existant et auquel même l’homme qu’on faisait mine de venger n’était pas étranger (1).
Des atrocités inoubliables
Les attaques perpétrées à Bugendana en octobre 1993 par les miliciens du FRODEBU (futurs CNDD/FDD) étaient particulièrement atroces. A titre d'exemple, on convoqua des jeunes et des enfants à la Paroisse de Mwurire située dans la même commune, officiellement pour une réunion ordinaire. Mais une fois sur les lieux, les miliciens en question effectuèrent le triage des seuls Tutsi dont ils exécutèrent une cinquantaine. Quant au crime de masse de la nuit du 20 au 21 juillet 1996 cependant, le CNDD-FDD le consomma sous sa propre bannière.
Aux obsèques des victimes, Monseigneur Ruhuna a prié même pour les assassins, c'est-à-dire, les miliciens du CNDD-FDD ou "Caens des Temps Modernes", pour qu’ils retrouvent la foi, l’amour de leurs frères. Ce qui ne leur empêchera pas de lui tendre une embuscade moins de deux mois plus tard, et de le tuer hyper méchamment en lui amputant d’une jambe. L’historiographie retiendra à ce sujet que l’auteur de ce crime contre cet homme d’Église se trouve actuellement en prison, condamné à perpétuité, quoique pour une autre affaire…
Autre fait digne d’être mentionné dans le cadre de ce triste anniversaire, c’est le message adressé à la nation par le Premier Ministre d’alors le soir de ce jour noir (2). Monsieur Antoine Nduwayo demanda à ceux qui doutaient encore, de constater que l’idéologie de génocide avait bel et bien été enseignée au Burundi où elle poursuivait son bonhomme de chemin, et de se rendre à l’évidence et appeler enfin les choses par leur nom. Dans ce même discours, le Premier Ministre interpella particulièrement les média et ONGs internationaux. Non sans raison, étant donné que leurs reportages et leurs rapports périodiques, se caractérisaient à l’époque par un équilibrisme en faveur des miliciens génocidaires qui nous gouvernent aujourd’hui.
Jamais deux sans trois
Après les atrocités commises sur les Tutsi de Bugendana en 1993 et 1996, le régime dirigé par l’organisation terroriste et génocidaire CNDD/FDD s’acharnera plus tard sur les rescapés. Dans un premier temps, il demanda à la Banque Mondiale un financement pour la construction d’un aéroport international à Bugendana pour “désengorger” celui de Bujumbura. Pourtant, même aux jours les plus occupés, l'exploitation de ce dernier ne dépasse jamais 5% de sa capacité maximale. Si l’on sait que cet aéroport dit de désengorgement devait être construit sur le site même où sont enterrées les victimes tuées par le CNDD-FDD dans la nuit du 20-21 juillet 1996, on comprend que l’objectif véridique était de faire disparaître les preuves gênantes des crimes commis contre les Tutsi par cette organisation. Heureusement que ledit financement se fait toujours attendre. Ce n’est pas tout, 21 ans après le forfait, le Zaïro-Burundais que l'organisation terroriste et génocidaire CNDD-FDD a étiquetté tutsi dans la poursuite de l'humiliation de ce peuple, commettra un autre crime de lèse-majesté contre les rescapés du génocide qui habitent sur le site de Bugendana. Le 13 février 2017, Gaston Sindimwo annonça de Bugendana la volonté du régime de fermer le site qui abrite ces rescapés. “Ce n’est pas entièrement de sa faute”, diront, non-sans raison, ceux qui pour des motifs variés, les valables comme les non-valables, soutiennent celui qui fait office de Premier Vice-président du Burundi. "Il n’a fait qu’exécuter les ordres de son criminel de patron". Et comme pour compléter la série noire, le 7 juin 2018, le criminel qui dirige indûment le Burundi a choisi la même commune de Bugendana pour lancer une constitution préparée et adoptée dans les conditions les plus controversées qui soient.
Peu importe que le crime soit commandité par un Hutu de Ngozi ou exécuté par un "ni Hutu ni Tutsi" de Bujumbura, le mal reste le mal, ce qui compte, c'est qu'il soit commis contre les victimes désignées. Occasion de dire encore une fois que quand nous identifions l'auteur d'un méfait comme étant Hutu, ce n'est nullement pour insinuer que la responsabilité incombe à tous les Hutu; on ne serait pas alors différent des criminels qui dirigent le Burundi sous la bannière du CNDD-FDD dans leur mobilisation panhutiste destinée à couvrir les innombrables crimes innommables qu'ils ont commis contre les Tutsi.
En dépit de tout, ce serait se tromper que de penser qu'un triste anniversaire comme celui de l'hécatombe de Bugendana puisse passer sans notre clameur, ou compter sans la vigilance de Burundi Information pour qui, la mémoire vigilante vient avant tout. Tant que l’impunité du génocide perdurera, peu importe qu’elle soit entretenue par le régime de l’organisation terrorise et génocidaire CNDD-FDD ou par un autre, il nous faudra la combattre. Hasta la siempre. (BINFO)
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(1) http://www.burundi-information.net/melchior-ndadaye-nest-pas-un-heros.html
(2) https://www.youtube.com/watch?v=FV8johg4r-w
(3) http://www.burundi-information.net/bugendana-les-raisons-du-souvenir-indelebile-2eme-partie.html
Outre le fait que les miliciens du CNDDFDD opéraient à l’époque sous la bannière du FRODEBU, il faut ajouter que les victimes de cet été étaient des rescapés de la première vague des tueries génocidaires datant d’octobre 1993, lorsque ces bandes de tueurs (qui deviendront plus tard les CNND/FDD) avaient reçu l’ordre de tuer tout ce qui s’apparente au Tutsi,prétendument pour venger la mort du Président Hutu Melchior Ndadaye, mais en réalité, pour exécuter le plan génocidaire pré-existant et auquel même l’homme qu’on faisait mine de venger n’était pas étranger (1).
Des atrocités inoubliables
Les attaques perpétrées à Bugendana en octobre 1993 par les miliciens du FRODEBU (futurs CNDD/FDD) étaient particulièrement atroces. A titre d'exemple, on convoqua des jeunes et des enfants à la Paroisse de Mwurire située dans la même commune, officiellement pour une réunion ordinaire. Mais une fois sur les lieux, les miliciens en question effectuèrent le triage des seuls Tutsi dont ils exécutèrent une cinquantaine. Quant au crime de masse de la nuit du 20 au 21 juillet 1996 cependant, le CNDD-FDD le consomma sous sa propre bannière.
Aux obsèques des victimes, Monseigneur Ruhuna a prié même pour les assassins, c'est-à-dire, les miliciens du CNDD-FDD ou "Caens des Temps Modernes", pour qu’ils retrouvent la foi, l’amour de leurs frères. Ce qui ne leur empêchera pas de lui tendre une embuscade moins de deux mois plus tard, et de le tuer hyper méchamment en lui amputant d’une jambe. L’historiographie retiendra à ce sujet que l’auteur de ce crime contre cet homme d’Église se trouve actuellement en prison, condamné à perpétuité, quoique pour une autre affaire…
Autre fait digne d’être mentionné dans le cadre de ce triste anniversaire, c’est le message adressé à la nation par le Premier Ministre d’alors le soir de ce jour noir (2). Monsieur Antoine Nduwayo demanda à ceux qui doutaient encore, de constater que l’idéologie de génocide avait bel et bien été enseignée au Burundi où elle poursuivait son bonhomme de chemin, et de se rendre à l’évidence et appeler enfin les choses par leur nom. Dans ce même discours, le Premier Ministre interpella particulièrement les média et ONGs internationaux. Non sans raison, étant donné que leurs reportages et leurs rapports périodiques, se caractérisaient à l’époque par un équilibrisme en faveur des miliciens génocidaires qui nous gouvernent aujourd’hui.
Jamais deux sans trois
Après les atrocités commises sur les Tutsi de Bugendana en 1993 et 1996, le régime dirigé par l’organisation terroriste et génocidaire CNDD/FDD s’acharnera plus tard sur les rescapés. Dans un premier temps, il demanda à la Banque Mondiale un financement pour la construction d’un aéroport international à Bugendana pour “désengorger” celui de Bujumbura. Pourtant, même aux jours les plus occupés, l'exploitation de ce dernier ne dépasse jamais 5% de sa capacité maximale. Si l’on sait que cet aéroport dit de désengorgement devait être construit sur le site même où sont enterrées les victimes tuées par le CNDD-FDD dans la nuit du 20-21 juillet 1996, on comprend que l’objectif véridique était de faire disparaître les preuves gênantes des crimes commis contre les Tutsi par cette organisation. Heureusement que ledit financement se fait toujours attendre. Ce n’est pas tout, 21 ans après le forfait, le Zaïro-Burundais que l'organisation terroriste et génocidaire CNDD-FDD a étiquetté tutsi dans la poursuite de l'humiliation de ce peuple, commettra un autre crime de lèse-majesté contre les rescapés du génocide qui habitent sur le site de Bugendana. Le 13 février 2017, Gaston Sindimwo annonça de Bugendana la volonté du régime de fermer le site qui abrite ces rescapés. “Ce n’est pas entièrement de sa faute”, diront, non-sans raison, ceux qui pour des motifs variés, les valables comme les non-valables, soutiennent celui qui fait office de Premier Vice-président du Burundi. "Il n’a fait qu’exécuter les ordres de son criminel de patron". Et comme pour compléter la série noire, le 7 juin 2018, le criminel qui dirige indûment le Burundi a choisi la même commune de Bugendana pour lancer une constitution préparée et adoptée dans les conditions les plus controversées qui soient.
Peu importe que le crime soit commandité par un Hutu de Ngozi ou exécuté par un "ni Hutu ni Tutsi" de Bujumbura, le mal reste le mal, ce qui compte, c'est qu'il soit commis contre les victimes désignées. Occasion de dire encore une fois que quand nous identifions l'auteur d'un méfait comme étant Hutu, ce n'est nullement pour insinuer que la responsabilité incombe à tous les Hutu; on ne serait pas alors différent des criminels qui dirigent le Burundi sous la bannière du CNDD-FDD dans leur mobilisation panhutiste destinée à couvrir les innombrables crimes innommables qu'ils ont commis contre les Tutsi.
En dépit de tout, ce serait se tromper que de penser qu'un triste anniversaire comme celui de l'hécatombe de Bugendana puisse passer sans notre clameur, ou compter sans la vigilance de Burundi Information pour qui, la mémoire vigilante vient avant tout. Tant que l’impunité du génocide perdurera, peu importe qu’elle soit entretenue par le régime de l’organisation terrorise et génocidaire CNDD-FDD ou par un autre, il nous faudra la combattre. Hasta la siempre. (BINFO)
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(1) http://www.burundi-information.net/melchior-ndadaye-nest-pas-un-heros.html
(2) https://www.youtube.com/watch?v=FV8johg4r-w
(3) http://www.burundi-information.net/bugendana-les-raisons-du-souvenir-indelebile-2eme-partie.html