EVARISTE NDAYISHIMIYE A BURURI, UN HOTE ENCOMBRANT
David NDAGANO
18.05.2020
Ce samedi 16 mai 2020, le candidat du CNDD-FDD avait choisi Bururi pour l’avant-dernier meeting de sa campagne électorale. En allant solliciter la confiance des électeurs de cette province du Sud, Ndayishimiye a fait preuve d’un culot insupportable. Bururi est resté en effet, depuis l’arrivée au pouvoir de Nkurunziza, la victime expiatoire des fixations haineuses du potentat de Bujumbura et des caciques qui l’entourent, dont son bras droit et dauphin Evariste Ndayishimiye. Aux yeux du régime actuel, Bururi est coupable de deux péchés originels : d’une part, il a monopolisé le pouvoir sur le pays pendant près de 40 ans et il doit le payer ; d’autre part, Bururi est l’une des provinces du pays qui comptent le plus de Tutsi, et le tort n’est pas du tout anodin pour un régime qui a fait du tribalisme le crédo de son règne.
Pour réduire Bururi à sa plus petite expression économique, le CNDD-FDD n’a rien négligé :
- nomination de gouverneurs militants et incompétents ;
- aucune infrastructure même de base n’a été réalisée ou réparée en l’espace de 15 ans ;
- exclusion délibérée des jeunes de Bururi de tout emploi public rémunéré ;
- Bururi reste l’une des provinces les plus durement touchées par l’expropriation illégale des terres : la CNTB, outil de spoliation, a confisqué sans procès des milliers de propriétés des Batutsi pour les distribuer aux militants du parti au pouvoir ;
- le gros bétail, qui offrait l’activité la plus florissante des groupements ruraux de la région, a été interdit d’accès aux prairies et a péri en grande partie par insuffisance de nourriture ;
- l’amputation de la commune de Rumonge dans l’unique but de couper les montagnards Batutsi de l’accès au lac Tanganika et de priver Bururi de son grenier agricole traditionnel...
La vague des meurtres orchestrés par le pouvoir de Bujumbura n’a pas non plus épargné la province que Ndayishimiye vient maintenant caresser dans le sens du poil :
- beaucoup de jeunes Batutsi civils et militaires, originaires du Sud ont été ciblés et assassinés en grand nombre au cours des manifestations pacifiques de 2015 ;
- bien avant au cours des années 1995 jusqu’en 2003, ce sont les terroristes du CNDD-FDD qui ont massacré les populations civiles de Musenyi, Songa, Bururi, et les enfants du Petit Séminaire de Buta ;
- le colonel à la retraite Jean Bikomagu a été assassiné par le régime, uniquement à cause de sa provenance régionale et de son appartenance ethnique ;
- depuis surtout 2015, les populations de la région naturelle de Mugamba à majorité Batutsi, sont restées la cible des massacres répétitifs commandités par les hommes et le parti au pouvoir ;
- l’officier de l’armée nationale, Dieudonné alias Gangi, reste détenu dans la geôle de Bubanza après avoir été accusé faussement de détenir des armes à feu ;
- un autre militaire originaire du Sud, un certain Aimé-Claude, accusé lui aussi de possession d’armes à feu, a été sauvagement assassiné (coupé en morceaux) par les agents du pouvoir ;
- le cas le plus emblématique est celui de la traque, puis de l’exécution extrajudiciaire de Ninganza Pascal, alias Kaburimbo, et de ses deux employés de maison, tués à Rubanga, près de Matana en province de Bururi précisément, dans la nuit du 14 avril 2020 à 02 :00, c’est-à-dire un mois et deux jours seulement avant la visite non souhaité du candidat du CNDD-FDD, Evariste Ndayishimiye.
C’est à cette région et à cette population qu’il a sciemment endeuillées et humiliées que le candidat du CNDD-FDD est allé demander des voies, pour les gouverner encore pendant d’autres années. Faute de bilan pour cette province du Sud que le pouvoir du Nord n’a fait que maltraiter depuis 15 ans, le candidat n’a pas trouvé mieux que d’ironiser : « ndi umuhutu wanyu », avec le sourire en coin ! Je pense que s’il devait revenir demain diriger le pays, cela ne devrait pas provenir de la contribution des électeurs de Bururi ! C’est pour eux le seul moyen pour le moment, et c’est la bonne occasion pour lui signifier ce qu’ils pensent de lui, de son mentor et de son parti !
David NDAGANO
18 / 05 / 2020
18.05.2020
Ce samedi 16 mai 2020, le candidat du CNDD-FDD avait choisi Bururi pour l’avant-dernier meeting de sa campagne électorale. En allant solliciter la confiance des électeurs de cette province du Sud, Ndayishimiye a fait preuve d’un culot insupportable. Bururi est resté en effet, depuis l’arrivée au pouvoir de Nkurunziza, la victime expiatoire des fixations haineuses du potentat de Bujumbura et des caciques qui l’entourent, dont son bras droit et dauphin Evariste Ndayishimiye. Aux yeux du régime actuel, Bururi est coupable de deux péchés originels : d’une part, il a monopolisé le pouvoir sur le pays pendant près de 40 ans et il doit le payer ; d’autre part, Bururi est l’une des provinces du pays qui comptent le plus de Tutsi, et le tort n’est pas du tout anodin pour un régime qui a fait du tribalisme le crédo de son règne.
Pour réduire Bururi à sa plus petite expression économique, le CNDD-FDD n’a rien négligé :
- nomination de gouverneurs militants et incompétents ;
- aucune infrastructure même de base n’a été réalisée ou réparée en l’espace de 15 ans ;
- exclusion délibérée des jeunes de Bururi de tout emploi public rémunéré ;
- Bururi reste l’une des provinces les plus durement touchées par l’expropriation illégale des terres : la CNTB, outil de spoliation, a confisqué sans procès des milliers de propriétés des Batutsi pour les distribuer aux militants du parti au pouvoir ;
- le gros bétail, qui offrait l’activité la plus florissante des groupements ruraux de la région, a été interdit d’accès aux prairies et a péri en grande partie par insuffisance de nourriture ;
- l’amputation de la commune de Rumonge dans l’unique but de couper les montagnards Batutsi de l’accès au lac Tanganika et de priver Bururi de son grenier agricole traditionnel...
La vague des meurtres orchestrés par le pouvoir de Bujumbura n’a pas non plus épargné la province que Ndayishimiye vient maintenant caresser dans le sens du poil :
- beaucoup de jeunes Batutsi civils et militaires, originaires du Sud ont été ciblés et assassinés en grand nombre au cours des manifestations pacifiques de 2015 ;
- bien avant au cours des années 1995 jusqu’en 2003, ce sont les terroristes du CNDD-FDD qui ont massacré les populations civiles de Musenyi, Songa, Bururi, et les enfants du Petit Séminaire de Buta ;
- le colonel à la retraite Jean Bikomagu a été assassiné par le régime, uniquement à cause de sa provenance régionale et de son appartenance ethnique ;
- depuis surtout 2015, les populations de la région naturelle de Mugamba à majorité Batutsi, sont restées la cible des massacres répétitifs commandités par les hommes et le parti au pouvoir ;
- l’officier de l’armée nationale, Dieudonné alias Gangi, reste détenu dans la geôle de Bubanza après avoir été accusé faussement de détenir des armes à feu ;
- un autre militaire originaire du Sud, un certain Aimé-Claude, accusé lui aussi de possession d’armes à feu, a été sauvagement assassiné (coupé en morceaux) par les agents du pouvoir ;
- le cas le plus emblématique est celui de la traque, puis de l’exécution extrajudiciaire de Ninganza Pascal, alias Kaburimbo, et de ses deux employés de maison, tués à Rubanga, près de Matana en province de Bururi précisément, dans la nuit du 14 avril 2020 à 02 :00, c’est-à-dire un mois et deux jours seulement avant la visite non souhaité du candidat du CNDD-FDD, Evariste Ndayishimiye.
C’est à cette région et à cette population qu’il a sciemment endeuillées et humiliées que le candidat du CNDD-FDD est allé demander des voies, pour les gouverner encore pendant d’autres années. Faute de bilan pour cette province du Sud que le pouvoir du Nord n’a fait que maltraiter depuis 15 ans, le candidat n’a pas trouvé mieux que d’ironiser : « ndi umuhutu wanyu », avec le sourire en coin ! Je pense que s’il devait revenir demain diriger le pays, cela ne devrait pas provenir de la contribution des électeurs de Bururi ! C’est pour eux le seul moyen pour le moment, et c’est la bonne occasion pour lui signifier ce qu’ils pensent de lui, de son mentor et de son parti !
David NDAGANO
18 / 05 / 2020