LA CHUTE DE TORRENS SINUS, ROITELET DU GONDWANA
Avertissement: Ceci est un conte, toute ressemblance de près ou de loin à une situation réelle connue, ancienne ou actuelle, n’est que le produit d’un pur hasard. ( Burundi Information, le 18 octobre 2013)
L’action se passe au Royaume du Gondwana. Le Roitelet Torrens Sinus fut contraint d’abdiquer après tout juste quelques années au trône. L’historiographie du royaume nous apprend qu’en plus des fonctions politiques que lui reconnaissaient la Constitution, Torrens Sinus officiait aussi comme prêtre dans la nouvelle secte qui s’était imposée subtilement comme religion d’Etat dans ce pays qui se voulait autrement laïc.
Le motif officiel de l’abdication du Roitelet Torrens Sinus est qu’il ne satisfaisait plus aux attentes des courtisans et des membres de la famille royale qui l’avaient aidé à accéder au trône aux détriments du prince héritier. Ce dernier, tout comme Torrens Sinus, n’etait pas un descendant direct de la dynastie régnante. Ces bâtards mal venus se moquaient éperdumment de la devise et des armoiries Roi Fondateur du Royaume. Ils étaient nés d’une union illégale et illégitime entre l’ancien Roy Gustave et une femme originaire d’une secte de pyromanes qui était parvenu à mettre à sac tout le Royaume du Gondwana pendant plus de 10 ans. Ce sont des sorciers venus de royaumes lointains prétendument pour aider le Gondwana à sortir de cette crise, qui avaient conseillé au Roy Gustave à essayer en dernier ressort cette véritable cure de cheval qui consiste à avoir un enfant avec la prêtresse principale de la secte des pyromanes. C’est ainsi que s’exacerbèrent les divisions au sein de la famille royale du Gondwana, divisions qui étaient devenues telles qu’on ne savait plus qui s’entendait avec qui parmi les princes de sang. Le résultat fut que la survie de la dynastie dépendait désormais du bon vouloir des mercenaires étrangers qui assuraient et la garde et l’intendance.
D’après les bouffons de la cour, il y a un autre motif officieux mais non moins direct de l’abdication du Roitelet Torrens Sinus. Quelques jours avant le déclenchement de la procédure, Torrens Sinus avait abusé de certains de ses pouvoirs. En effet, de retour d’un voyage dans un pays ami, le Royaume de Tante Samia, Torrens Sinus était rentré avec une bourse d’or que ses hôtes avaient envoyé comme cadeau aux habitants du Gondwana. Mais tout prêtre officiant de la nouvelle secte que Torrens Sinos était, il s’était permis de transformer ce cadeau collectif en sa propriété privée. Hélas, quand Torrens Sinus demanda à son valet principal appelé Israel d’aller conserver la bourse, celui-ci s’exécuta comme d’habitude, mais avant de la mettre à l’endroit prévu, il y plongea sa main et en soutira près de la moitié des pièces d’or qui s’y trouvaient. Après avoir mis sa part en un lieu sur, le valet principal Israël plaça la bourse de Torrens Sinus à la place habituelle. Peu après, le Roitelet Torrens Sinus vint vérifier si tout était en ordre et il constata qu’une bonne partie de l’or manquait. Il questionna alors son valet, qui avoua dès la première minute.
Sommé d’expliquer le pourquoi de ce geste irrespectueux, le valet principal Israel répondit:
- “Je dois avouer que petit à petit, j’ai fini par être décu de te servir. De par les séances de prédication auxquelles tu nous soumets et où nous écoutons tes sermons pleins de leçons de morales, j’avais eu l’illusion d’avoir un maître très bon. Or, tu n’as jamais allié ta parole religieuse mielleuse à un quelconque geste de générosité envers ton serviteur zelé que j’ai toujours été. Je viens de passer des années à porter des bourses pour toi, sans que tu ne songes jamais à m’en donner ne serait-ce qu’une infime partie. Je me suis dit que cette fois-ci je dois me servir. Je comprends que c’est peu respectueux comme geste, mais à ma décharge, tu voudras bien considérer que je n’ai pas pris le large ni tout pris, mais que j’ai pris soin de vous laisser le gros du …
- Silence! Remets-moi mon or tout de suite, retorqua le Roitelet Torrens Sinus. Si tu tergiverses, je vais te maudire au nom du Grand Dieu qui m’a choisi pour le servir! Tu connais bien ce qui se passe quand j’invoque ce Nom Puissant, hein?! Tu periras en enfer, tu seras carbonisé à tel poit que même Satan ne trouvera de ton corps qu’un petit bout ratatiné, juste assez gros pour qu’il puisse s’amuser à te poignarder pour toute l’éternité avec ses fourches enduites de piment. Alors, ceci est ta dernière chance pour te repentir.
- Sire, si je dois être carbonisé pour avoir vole la moitié d’une bourse, si ces feux de l’enfer dont tu nous parles souvent dans tes prédications sont réglées en fonction des crimes commis par le sujet à punir, eh bien, je crois que toi qui as détourné des dizaines de bourses depuis ta montée au trône voilà quelques années, tu seras non seulement carbonisé mais tu risque aussi de voir ton corps transformé en flammes puis partir en fumée, tellement il y a beaucoup péché.
- Comment peux-tu oser me parler de la sorte? Ne sais-tu pas qu’en plus d’avoir été choisi par le Tout Puissant pour garder son troupeau, je suis le Monarque qui règne sur le Royaume du Gondwana?
- Mais Sire, aurait-tu oublié que tu es devenu roi par la volonté des Gondwanais qui, lassés par les magouilles des princes et déspérés de voir que le successeur désigné de ton père, feu Sa Majesté Gustave, était aussi le plus corrompu, et t’ont alors hissé au trône faute de meilleur candidat? Maintenant, tout Roi que tu es, ne vois-tu pas que les Gondwanais peuvent te déchoir de ta royauté à tout moment et te réduire au simple prédicateur (par ailleurs auto-proclamé) dans la nouvelle religion?
- Je t’ordonne de te taire et de remettre mes pièces d’or à leur place tout de suite!
- Sire, quand la délicatesse royale fait place à la duplicité, à la fourberie, à la cupidité et à l’arrogance, aucun sujet ne doit plus faire allégiance a un tel monarque. Violà pourquoi je te garantis que quand je vais conter tout ceci aux Gondwanais, ils se lèveront comme un seul homme et ils te chasseront loin, loin du trône.
Sur ce, le valet principal Israël sortit du palais et alla trouver les autres serviteurs des princes du Gondwana à la place habituelle des palabres communement appelée “Place de l’arbre de Dieu”.
Quelques heures de harangue suffiront pour que tous les serviteurs, auquels se joignirent les anciens partisans de Torrens Sinos et plus tard, tous les guerriers du Royaume et les simples courtisans, nouèrent les bras pour demander l’abdication pure et simple du roitelet en question…
(A suivre)
L’action se passe au Royaume du Gondwana. Le Roitelet Torrens Sinus fut contraint d’abdiquer après tout juste quelques années au trône. L’historiographie du royaume nous apprend qu’en plus des fonctions politiques que lui reconnaissaient la Constitution, Torrens Sinus officiait aussi comme prêtre dans la nouvelle secte qui s’était imposée subtilement comme religion d’Etat dans ce pays qui se voulait autrement laïc.
Le motif officiel de l’abdication du Roitelet Torrens Sinus est qu’il ne satisfaisait plus aux attentes des courtisans et des membres de la famille royale qui l’avaient aidé à accéder au trône aux détriments du prince héritier. Ce dernier, tout comme Torrens Sinus, n’etait pas un descendant direct de la dynastie régnante. Ces bâtards mal venus se moquaient éperdumment de la devise et des armoiries Roi Fondateur du Royaume. Ils étaient nés d’une union illégale et illégitime entre l’ancien Roy Gustave et une femme originaire d’une secte de pyromanes qui était parvenu à mettre à sac tout le Royaume du Gondwana pendant plus de 10 ans. Ce sont des sorciers venus de royaumes lointains prétendument pour aider le Gondwana à sortir de cette crise, qui avaient conseillé au Roy Gustave à essayer en dernier ressort cette véritable cure de cheval qui consiste à avoir un enfant avec la prêtresse principale de la secte des pyromanes. C’est ainsi que s’exacerbèrent les divisions au sein de la famille royale du Gondwana, divisions qui étaient devenues telles qu’on ne savait plus qui s’entendait avec qui parmi les princes de sang. Le résultat fut que la survie de la dynastie dépendait désormais du bon vouloir des mercenaires étrangers qui assuraient et la garde et l’intendance.
D’après les bouffons de la cour, il y a un autre motif officieux mais non moins direct de l’abdication du Roitelet Torrens Sinus. Quelques jours avant le déclenchement de la procédure, Torrens Sinus avait abusé de certains de ses pouvoirs. En effet, de retour d’un voyage dans un pays ami, le Royaume de Tante Samia, Torrens Sinus était rentré avec une bourse d’or que ses hôtes avaient envoyé comme cadeau aux habitants du Gondwana. Mais tout prêtre officiant de la nouvelle secte que Torrens Sinos était, il s’était permis de transformer ce cadeau collectif en sa propriété privée. Hélas, quand Torrens Sinus demanda à son valet principal appelé Israel d’aller conserver la bourse, celui-ci s’exécuta comme d’habitude, mais avant de la mettre à l’endroit prévu, il y plongea sa main et en soutira près de la moitié des pièces d’or qui s’y trouvaient. Après avoir mis sa part en un lieu sur, le valet principal Israël plaça la bourse de Torrens Sinus à la place habituelle. Peu après, le Roitelet Torrens Sinus vint vérifier si tout était en ordre et il constata qu’une bonne partie de l’or manquait. Il questionna alors son valet, qui avoua dès la première minute.
Sommé d’expliquer le pourquoi de ce geste irrespectueux, le valet principal Israel répondit:
- “Je dois avouer que petit à petit, j’ai fini par être décu de te servir. De par les séances de prédication auxquelles tu nous soumets et où nous écoutons tes sermons pleins de leçons de morales, j’avais eu l’illusion d’avoir un maître très bon. Or, tu n’as jamais allié ta parole religieuse mielleuse à un quelconque geste de générosité envers ton serviteur zelé que j’ai toujours été. Je viens de passer des années à porter des bourses pour toi, sans que tu ne songes jamais à m’en donner ne serait-ce qu’une infime partie. Je me suis dit que cette fois-ci je dois me servir. Je comprends que c’est peu respectueux comme geste, mais à ma décharge, tu voudras bien considérer que je n’ai pas pris le large ni tout pris, mais que j’ai pris soin de vous laisser le gros du …
- Silence! Remets-moi mon or tout de suite, retorqua le Roitelet Torrens Sinus. Si tu tergiverses, je vais te maudire au nom du Grand Dieu qui m’a choisi pour le servir! Tu connais bien ce qui se passe quand j’invoque ce Nom Puissant, hein?! Tu periras en enfer, tu seras carbonisé à tel poit que même Satan ne trouvera de ton corps qu’un petit bout ratatiné, juste assez gros pour qu’il puisse s’amuser à te poignarder pour toute l’éternité avec ses fourches enduites de piment. Alors, ceci est ta dernière chance pour te repentir.
- Sire, si je dois être carbonisé pour avoir vole la moitié d’une bourse, si ces feux de l’enfer dont tu nous parles souvent dans tes prédications sont réglées en fonction des crimes commis par le sujet à punir, eh bien, je crois que toi qui as détourné des dizaines de bourses depuis ta montée au trône voilà quelques années, tu seras non seulement carbonisé mais tu risque aussi de voir ton corps transformé en flammes puis partir en fumée, tellement il y a beaucoup péché.
- Comment peux-tu oser me parler de la sorte? Ne sais-tu pas qu’en plus d’avoir été choisi par le Tout Puissant pour garder son troupeau, je suis le Monarque qui règne sur le Royaume du Gondwana?
- Mais Sire, aurait-tu oublié que tu es devenu roi par la volonté des Gondwanais qui, lassés par les magouilles des princes et déspérés de voir que le successeur désigné de ton père, feu Sa Majesté Gustave, était aussi le plus corrompu, et t’ont alors hissé au trône faute de meilleur candidat? Maintenant, tout Roi que tu es, ne vois-tu pas que les Gondwanais peuvent te déchoir de ta royauté à tout moment et te réduire au simple prédicateur (par ailleurs auto-proclamé) dans la nouvelle religion?
- Je t’ordonne de te taire et de remettre mes pièces d’or à leur place tout de suite!
- Sire, quand la délicatesse royale fait place à la duplicité, à la fourberie, à la cupidité et à l’arrogance, aucun sujet ne doit plus faire allégiance a un tel monarque. Violà pourquoi je te garantis que quand je vais conter tout ceci aux Gondwanais, ils se lèveront comme un seul homme et ils te chasseront loin, loin du trône.
Sur ce, le valet principal Israël sortit du palais et alla trouver les autres serviteurs des princes du Gondwana à la place habituelle des palabres communement appelée “Place de l’arbre de Dieu”.
Quelques heures de harangue suffiront pour que tous les serviteurs, auquels se joignirent les anciens partisans de Torrens Sinos et plus tard, tous les guerriers du Royaume et les simples courtisans, nouèrent les bras pour demander l’abdication pure et simple du roitelet en question…
(A suivre)