INTERVIEW AVEC MAITRE ISIDORE RUFYIKIRI, CANDIDAT INDEPENDANT AUX PRESIDENTIELLES DE 2015
Burundi Information (le 25 mars 2015). Maître isidore Rufyikiri, candidat indépendant à la Présidence de la République du Burundi a accordé une interview exclusive à Burundi Information . A travers cet échange dont nous vous livrons l'intégralité ci-dessous, vous allez découvrir davantage les atouts de ce candidat hors-pair, un homme dont le parcours socio-professionnel rime avec la lutte infatigable contre l'injustice et la mauvaise gouvernance qui rongent toujours notre pays.
Bonne lecture
La Rédaction
BINFO : Qui est Maître Isidore Rufyikiri? Veuillez vous présenter. Vos origines, votre parcours professionnel, vos affiliations politiques
Isidore Rufyikiri: Maître RUFYIKIRI Isidore, est un citoyen Burundais de 61 ans, de l'ethnie Batutsi; du clan des BEGA et d'une famille très catholique et vertueuse. Je suis marié et père de trois fils et grand- père de deux petits-fils. Je suis licencié en Droit de l'Université du Burundi. Mes parents, grands- parents et arrière grands-parents tant paternels que maternels sont originaires de MUYAGA en province CANKUZO. Mes parents ont migré vers les années 1950 avec toute leur famille pour s'installer à BUGENDANA en province de GITEGA où je suis né. Mon père est mort juste après ma naissance et j'ai grandi chez mes parents maternels à CANKUZO où j'ai fait mon enfance, mes études primaires. J’ai grandi dans une famille très catholique, fort appréciée des premiers missionnaires blancs arrivés à MUYAGA en 1898, où je fus entouré de beaucoup d’affection, beaucoup de lait de vache et de céréales (maïs et sorgho).
Après la mort de mon père, mes grands-frères ont été récupérés par mon oncle paternels à MAHWA(en province de GITEGA) où je les ai rejoints au début de mes études secondaires faites au petit séminaire de MUGERA (en Province GITEGA) et au séminaire de BURASIRA(en province NGOZI) pour les cycles inférieur et supérieur respectivement.
Concernant mon parcours professionnel, veuillez vous référer à mon C-V [Accessible à partir de la rubrique Documents NDLR].
Quant à mes affiliations politiques, j’ai commencé la vie politique active dès 1977 où je fus élu par la JRR estudiantine du Burundi n°2 du Comité Directeur de la Commission Estudiantine de la JRR couvrant le Burundi et les Pays étrangers. Je devins successivement élu du Comité Central de la JRR (de 1980 à 1987) et membre du Comité Provincial de l'UPRONA à BURURI (de 1980 à 1982).
C'est donc dès le jeune âge (22 ans) que j'ai appris le sens idéologique de l'amour patriotique et de la vertu de l’intégrité. J’ai gardé en moi la flamme de ces vertus et l'ai raffermie à l’épreuve des circonstances politiques graves de ma vie adulte.
Dès début 1994, j’ai fondé avec l'ex Président Jean Baptiste BAGAZA et d'autres le Parti PARENA; quand Pierre BUYOYA a repris le pouvoir par coup d'Etat en juillet 1996, il est venu avec la détermination de faire disparaître ce Parti, d’où la longue prison de presque 4 ans qu'il nous infligea à Jean Baptiste BAGAZA et moi. Après quoi, j’ai présidé pendant 6 ans l'Ordre des Avocats du Burundi et pendant l'exercice, j'ai subi deux emprisonnements et une tentative d'arrestation avortée . Mes prises de positions très fréquentes et percutantes sur les questions qui fâchent ont amené le pouvoir de BUJUMBURA à utiliser le pouvoir des Juges pour prononcer de force et sans moindre légalité ma radiation de l'ordre des Avocats. J’ai introduit une plainte à la Cour East African d'Arusha, une décision est attendue avant le 11/4/2015.
BINFO : Au Burundi, l'opinion juge souvent les candidats, fort malheureusement, par leurs origines ethniques ou régionales, que dites vous de ces critères?
Isidore Rufyikiri: Les critères d'origine ethnique ou régionale sont le fruit de réflexe naturel en soi; mais au Burundi, malheureusement, ils ont fini par être la référence principale pour juger les candidats; cela n'est pas un critère objectif et a toujours conduit au mauvais choix, et c'est tout le monde qui en paie les conséquences. Pour tout dire, la référence ethnique et régionale a été de tous temps le point de chute pour des régimes fatigués et sans vision politique majeure.
BINFO: Qu'est-ce qui vous a poussé à briguer la Présidence de la République?
Isidore Rufyikiri: J'ai constaté depuis l’époque monarchique à ce jour, que quel que soit le régime politique(monarchique, républicain, militaire, civil, Tutsi ou Hutu),la réalité du pouvoir se trouve dans la personne du chef ,soit-il Roi ou Président de la République).Selon la personnalité, le caractère ou la moralité du chef, le Pays entier s'en porte bien ou mal; et cela reste valable pour le meilleur et pour le pire: que le chef agisse par action ou par omission. Je suis donc convaincu qu'avec mon expérience et ma détermination, seule cette position pourrait me permettre d'imprimer au Burundi un visage nouveau: telle est mon ambition.
BINFO: Quelles sont les grandes articulations de votre programme sur les plans économique, social, économique?
Isidore Rufyikiri: Les grandes articulations de mon programme sur le plan politique, économique et social sont résumées sur le document en annexe 2.
Quant à mes priorités une fois investi, elles seraient essentiellement axées sur:
- la sécurité physique des personnes et des biens,
-la sécurité judiciaire (indépendance de la Magistrature),
-l'éradication de la pauvreté,
-la gestion saine et rationnelle des ressources et finances de l'Etat
-la lutte résolue contre les divisions ethniques et régionalistes,
-une démocratie ordonnée et au seul service du développement intégral du citoyen;
-le Contrôle des organisations et réseaux subversifs qui entretiennent les haines ethniques dans l'ombre.
-la promotion de l’intégrité morale et de la compétence technique dans la gestion des affaires de l'Etat,
-mettre fin à l'impunité des gros crimes économiques et de sang restés longtemps sans poursuite.
-initier la renégociation de l'Accord d'Arusha dans le sens de rendre effectif l’équilibre institutionnel inter-ethnique seule garantie de stabilité politique durable et de développement, avec des mécanismes concrets de contrôle et d'évaluation;
-éradication de la corruption ;
-réaménagement en amont des rivières qui traversent la Capitale,
-reboisement du territoire;
-révision de la politique fiscale;
-favoriser les activités à haute intensité de main-d'oeuvre;
-créer un fonds national de garantie pour assurer l'accès des jeunes talents entraîneurs au crédit bancaire;
-créer un environnement sécuritaire, juridique et légal favorable aux affaires pour attirer les investisseurs étrangers;
-promouvoir le partenariat public-privé dans les secteurs stratégiques d'investissement;
-éradiquer la mentalité de dépendance à l'aide extérieur : l’aide au développement doit remplacer rapidement l'aide humanitaire ou d'urgence;
-éradiquer la tendance à la paresse mentale et intellectuelle;
-multiplier les micro- centrales hydro-électriques pour vulgariser l'accès à l’énergie électrique dans tout le pays;
-promouvoir une politique d'occupation rationnelle et d'exploitation moderne des terres rurales.
BINFO : Quelles seront vos priorités quand vous serez investis Président de la Republique?
Isidore Rufyikiri: Ma principale démarcation par rapport à tous mes prédécesseurs sera ma personnalité. Car, chacun d'eux a eu des programmes, mais tous sont généralement identiques; sûrement que même mon programme se retrouvera semblable à ceux de tous mes prédécesseurs ou mes concurrents actuels, mais toute la différence se retrouve dans ma détermination à faire du Burundi un Pays paisible et prospère. J’aime tellement ce pays que je suis même prêt à le servir sans être payé.
BINFO : Y aurat-il des modèles dans le passé récent ou lointain du Burundi, économiques notamment, que vous comptez reproduire en partie ou en entierté?
Isidore Rufyikiri: J'ai admiré dans le passé le modèle de Jean Baptiste BAGAZA, mais il n'est plus de notre époque. Je suis séduit par le modèle des social-démocraties qu'on voit dans les Pays comme la Suède et la Norvège.
BINFO : Avec votre candidature, nous avons un cas d'un ex-prisonnier qui affronte ses ex-geoliers. Vous vous présentez en effet aux élections pour remplacer un pouvoir qui, à ses débuts, vous a injustement emprisonné alors que vous ne faisiez qu'exercer légalement votre profession d'avocat en assistant MM Alphonse-Marie Kadege et Déo Niyonzima dans le procès-monté par le même régime pour décapiter l'opposition. Y a-t-il lieu de penser que cette expérience informera une quelconque priorité dans votre programme?
Isidore Rufyikiri: Non vraiment, il n'est pas dans ma nature d’être rancunier ni d’être égoïste. Cette expérience n'a fait que me tonifier et raffermir davantage mes convictions politiques et idéologiques acquises dès le jeune âge: l’amour de la patrie et le sens de la justice dans la gestion de la société humaine.
BINFO : Quels changements comptez-vous opérer en matière de justice?
Isidore Rufyikiri: Les changements qui me tiennent le plus à cœur en matière de justice sont:
-Le recrutement et la promotion des Juges et Magistrats selon une procédure transparente basée sur la compétence technique, l’expérience, le mérite et l’intégrité morale.
-un pouvoir judiciaire réellement indépendant des deux autres pouvoirs et des Juges réellement indépendants ; conformément au standard des autres Pays de l'East African Community.
-la rapidité des décisions judiciaires (6 mois maximum pour clôturer un dossier) par l'instauration des sièges à juge unique dans les premiers degrés de jugement; le siège de trois juges étant réservé aux seuls degrés d'appel et de cassation.
-La suppression de la procédure de révision dans les mains du Ministre de la Justice.
-La suppression du pouvoir de recrutement et de gestion administrative des Juges par le Ministre de la Justice, seul le conseil supérieur de la Magistrature présidé par le Président de la Cour Suprême;
-La suppression de la Cour Spéciale des Terres et autre biens.
-La révision de tous les procès déjà coulés en force de chose jugée mais dans la violation flagrante de la loi et des principes généraux du Droit.
-Instaurer une autonomie de gestion financière de la Magistrature.
BINFO : Le Burundi fait actuellement face à deux défis de taille, celui de l'impunité des crimes de sang et des crimes économiques. Que préconisez-vous de mettre en place pour y mettre fin?
Isidore Rufyikiri: Pour mettre fin à l'impunité des crimes de sang, je ferai appel aux enquêteurs de l'ONU pour établir les responsabilités sur les massacres de 1965,1972,1988 et 1993;concernant les crimes de sang sans caractère génocidaire, ils seront confiés à des juridictions nationales composées des juges indépendants, compétents et réputés intègres; il en est de même des crimes économiques: pour ces derniers, l’urgence consistera à saisir d'abord les biens volés et à les mettre en sûreté.
BINFO : Au cours de son histoire moderne, le Burundi a connu beaucoup de tueries répétitives qui sont restées impunies et dont seules celles de 1993 ont fait l'objet d'une enquête internationale crédible. Un rapport d'une commission d'enquête diligentée par les Nations Unies a recommandé entre autres choses l'instauration d'un Tribunal Pénal International pour le Burundi. Quel est votre projet là-dessus?
Isidore Rufyikiri: Mon projet sera d’accélérer la création d'un Tribunal Pénale Internationale pour le Burundi; il en sera de même pour les tueries de 1965,1972 et 1988 dès qu'une enquête internationale aura établi les responsabilités.
BINFO :Vos dernières remarques, Maître Rufyikiri, pour conclure cette interview.
Isidore Rufyikiri: J'ai un rêve: c’est de voir restaurée pour longtemps la joie de vivre pour mes concitoyens, dans l'amour, l’abondance et la sécurité pour tous. Cela est possible, mais tout dépendra toujours du choix raisonnable de la personne du Président de la République car, le meilleur ou le pire, tout part de lui: En ce qui me concerne, je me sentirais bien dans mon étoffe de rassembleur et d'arbitre national si le peuple me faisait confiance. Je me sens appartenir autant au BUYOGOMA d'où ma famille est originaire, au KIRIMIRO-BUYENZI ou je suis né, au BUTUTSI où se trouve établi ma famille paternelle et à l'IMBO où se trouve ma demeure et ma famille nucléaire.
Le fait d'être un Président indépendant, sans appartenance partisane, me mettrait de facto dans une position d'arbitre entre les Partis représentés au Parlement et au Gouvernent. Je ferais tout pour favoriser un Gouvernement de technocrates tout en veillant à l'équilibre d'usage.
Merci.
Bonne lecture
La Rédaction
BINFO : Qui est Maître Isidore Rufyikiri? Veuillez vous présenter. Vos origines, votre parcours professionnel, vos affiliations politiques
Isidore Rufyikiri: Maître RUFYIKIRI Isidore, est un citoyen Burundais de 61 ans, de l'ethnie Batutsi; du clan des BEGA et d'une famille très catholique et vertueuse. Je suis marié et père de trois fils et grand- père de deux petits-fils. Je suis licencié en Droit de l'Université du Burundi. Mes parents, grands- parents et arrière grands-parents tant paternels que maternels sont originaires de MUYAGA en province CANKUZO. Mes parents ont migré vers les années 1950 avec toute leur famille pour s'installer à BUGENDANA en province de GITEGA où je suis né. Mon père est mort juste après ma naissance et j'ai grandi chez mes parents maternels à CANKUZO où j'ai fait mon enfance, mes études primaires. J’ai grandi dans une famille très catholique, fort appréciée des premiers missionnaires blancs arrivés à MUYAGA en 1898, où je fus entouré de beaucoup d’affection, beaucoup de lait de vache et de céréales (maïs et sorgho).
Après la mort de mon père, mes grands-frères ont été récupérés par mon oncle paternels à MAHWA(en province de GITEGA) où je les ai rejoints au début de mes études secondaires faites au petit séminaire de MUGERA (en Province GITEGA) et au séminaire de BURASIRA(en province NGOZI) pour les cycles inférieur et supérieur respectivement.
Concernant mon parcours professionnel, veuillez vous référer à mon C-V [Accessible à partir de la rubrique Documents NDLR].
Quant à mes affiliations politiques, j’ai commencé la vie politique active dès 1977 où je fus élu par la JRR estudiantine du Burundi n°2 du Comité Directeur de la Commission Estudiantine de la JRR couvrant le Burundi et les Pays étrangers. Je devins successivement élu du Comité Central de la JRR (de 1980 à 1987) et membre du Comité Provincial de l'UPRONA à BURURI (de 1980 à 1982).
C'est donc dès le jeune âge (22 ans) que j'ai appris le sens idéologique de l'amour patriotique et de la vertu de l’intégrité. J’ai gardé en moi la flamme de ces vertus et l'ai raffermie à l’épreuve des circonstances politiques graves de ma vie adulte.
Dès début 1994, j’ai fondé avec l'ex Président Jean Baptiste BAGAZA et d'autres le Parti PARENA; quand Pierre BUYOYA a repris le pouvoir par coup d'Etat en juillet 1996, il est venu avec la détermination de faire disparaître ce Parti, d’où la longue prison de presque 4 ans qu'il nous infligea à Jean Baptiste BAGAZA et moi. Après quoi, j’ai présidé pendant 6 ans l'Ordre des Avocats du Burundi et pendant l'exercice, j'ai subi deux emprisonnements et une tentative d'arrestation avortée . Mes prises de positions très fréquentes et percutantes sur les questions qui fâchent ont amené le pouvoir de BUJUMBURA à utiliser le pouvoir des Juges pour prononcer de force et sans moindre légalité ma radiation de l'ordre des Avocats. J’ai introduit une plainte à la Cour East African d'Arusha, une décision est attendue avant le 11/4/2015.
BINFO : Au Burundi, l'opinion juge souvent les candidats, fort malheureusement, par leurs origines ethniques ou régionales, que dites vous de ces critères?
Isidore Rufyikiri: Les critères d'origine ethnique ou régionale sont le fruit de réflexe naturel en soi; mais au Burundi, malheureusement, ils ont fini par être la référence principale pour juger les candidats; cela n'est pas un critère objectif et a toujours conduit au mauvais choix, et c'est tout le monde qui en paie les conséquences. Pour tout dire, la référence ethnique et régionale a été de tous temps le point de chute pour des régimes fatigués et sans vision politique majeure.
BINFO: Qu'est-ce qui vous a poussé à briguer la Présidence de la République?
Isidore Rufyikiri: J'ai constaté depuis l’époque monarchique à ce jour, que quel que soit le régime politique(monarchique, républicain, militaire, civil, Tutsi ou Hutu),la réalité du pouvoir se trouve dans la personne du chef ,soit-il Roi ou Président de la République).Selon la personnalité, le caractère ou la moralité du chef, le Pays entier s'en porte bien ou mal; et cela reste valable pour le meilleur et pour le pire: que le chef agisse par action ou par omission. Je suis donc convaincu qu'avec mon expérience et ma détermination, seule cette position pourrait me permettre d'imprimer au Burundi un visage nouveau: telle est mon ambition.
BINFO: Quelles sont les grandes articulations de votre programme sur les plans économique, social, économique?
Isidore Rufyikiri: Les grandes articulations de mon programme sur le plan politique, économique et social sont résumées sur le document en annexe 2.
Quant à mes priorités une fois investi, elles seraient essentiellement axées sur:
- la sécurité physique des personnes et des biens,
-la sécurité judiciaire (indépendance de la Magistrature),
-l'éradication de la pauvreté,
-la gestion saine et rationnelle des ressources et finances de l'Etat
-la lutte résolue contre les divisions ethniques et régionalistes,
-une démocratie ordonnée et au seul service du développement intégral du citoyen;
-le Contrôle des organisations et réseaux subversifs qui entretiennent les haines ethniques dans l'ombre.
-la promotion de l’intégrité morale et de la compétence technique dans la gestion des affaires de l'Etat,
-mettre fin à l'impunité des gros crimes économiques et de sang restés longtemps sans poursuite.
-initier la renégociation de l'Accord d'Arusha dans le sens de rendre effectif l’équilibre institutionnel inter-ethnique seule garantie de stabilité politique durable et de développement, avec des mécanismes concrets de contrôle et d'évaluation;
-éradication de la corruption ;
-réaménagement en amont des rivières qui traversent la Capitale,
-reboisement du territoire;
-révision de la politique fiscale;
-favoriser les activités à haute intensité de main-d'oeuvre;
-créer un fonds national de garantie pour assurer l'accès des jeunes talents entraîneurs au crédit bancaire;
-créer un environnement sécuritaire, juridique et légal favorable aux affaires pour attirer les investisseurs étrangers;
-promouvoir le partenariat public-privé dans les secteurs stratégiques d'investissement;
-éradiquer la mentalité de dépendance à l'aide extérieur : l’aide au développement doit remplacer rapidement l'aide humanitaire ou d'urgence;
-éradiquer la tendance à la paresse mentale et intellectuelle;
-multiplier les micro- centrales hydro-électriques pour vulgariser l'accès à l’énergie électrique dans tout le pays;
-promouvoir une politique d'occupation rationnelle et d'exploitation moderne des terres rurales.
BINFO : Quelles seront vos priorités quand vous serez investis Président de la Republique?
Isidore Rufyikiri: Ma principale démarcation par rapport à tous mes prédécesseurs sera ma personnalité. Car, chacun d'eux a eu des programmes, mais tous sont généralement identiques; sûrement que même mon programme se retrouvera semblable à ceux de tous mes prédécesseurs ou mes concurrents actuels, mais toute la différence se retrouve dans ma détermination à faire du Burundi un Pays paisible et prospère. J’aime tellement ce pays que je suis même prêt à le servir sans être payé.
BINFO : Y aurat-il des modèles dans le passé récent ou lointain du Burundi, économiques notamment, que vous comptez reproduire en partie ou en entierté?
Isidore Rufyikiri: J'ai admiré dans le passé le modèle de Jean Baptiste BAGAZA, mais il n'est plus de notre époque. Je suis séduit par le modèle des social-démocraties qu'on voit dans les Pays comme la Suède et la Norvège.
BINFO : Avec votre candidature, nous avons un cas d'un ex-prisonnier qui affronte ses ex-geoliers. Vous vous présentez en effet aux élections pour remplacer un pouvoir qui, à ses débuts, vous a injustement emprisonné alors que vous ne faisiez qu'exercer légalement votre profession d'avocat en assistant MM Alphonse-Marie Kadege et Déo Niyonzima dans le procès-monté par le même régime pour décapiter l'opposition. Y a-t-il lieu de penser que cette expérience informera une quelconque priorité dans votre programme?
Isidore Rufyikiri: Non vraiment, il n'est pas dans ma nature d’être rancunier ni d’être égoïste. Cette expérience n'a fait que me tonifier et raffermir davantage mes convictions politiques et idéologiques acquises dès le jeune âge: l’amour de la patrie et le sens de la justice dans la gestion de la société humaine.
BINFO : Quels changements comptez-vous opérer en matière de justice?
Isidore Rufyikiri: Les changements qui me tiennent le plus à cœur en matière de justice sont:
-Le recrutement et la promotion des Juges et Magistrats selon une procédure transparente basée sur la compétence technique, l’expérience, le mérite et l’intégrité morale.
-un pouvoir judiciaire réellement indépendant des deux autres pouvoirs et des Juges réellement indépendants ; conformément au standard des autres Pays de l'East African Community.
-la rapidité des décisions judiciaires (6 mois maximum pour clôturer un dossier) par l'instauration des sièges à juge unique dans les premiers degrés de jugement; le siège de trois juges étant réservé aux seuls degrés d'appel et de cassation.
-La suppression de la procédure de révision dans les mains du Ministre de la Justice.
-La suppression du pouvoir de recrutement et de gestion administrative des Juges par le Ministre de la Justice, seul le conseil supérieur de la Magistrature présidé par le Président de la Cour Suprême;
-La suppression de la Cour Spéciale des Terres et autre biens.
-La révision de tous les procès déjà coulés en force de chose jugée mais dans la violation flagrante de la loi et des principes généraux du Droit.
-Instaurer une autonomie de gestion financière de la Magistrature.
BINFO : Le Burundi fait actuellement face à deux défis de taille, celui de l'impunité des crimes de sang et des crimes économiques. Que préconisez-vous de mettre en place pour y mettre fin?
Isidore Rufyikiri: Pour mettre fin à l'impunité des crimes de sang, je ferai appel aux enquêteurs de l'ONU pour établir les responsabilités sur les massacres de 1965,1972,1988 et 1993;concernant les crimes de sang sans caractère génocidaire, ils seront confiés à des juridictions nationales composées des juges indépendants, compétents et réputés intègres; il en est de même des crimes économiques: pour ces derniers, l’urgence consistera à saisir d'abord les biens volés et à les mettre en sûreté.
BINFO : Au cours de son histoire moderne, le Burundi a connu beaucoup de tueries répétitives qui sont restées impunies et dont seules celles de 1993 ont fait l'objet d'une enquête internationale crédible. Un rapport d'une commission d'enquête diligentée par les Nations Unies a recommandé entre autres choses l'instauration d'un Tribunal Pénal International pour le Burundi. Quel est votre projet là-dessus?
Isidore Rufyikiri: Mon projet sera d’accélérer la création d'un Tribunal Pénale Internationale pour le Burundi; il en sera de même pour les tueries de 1965,1972 et 1988 dès qu'une enquête internationale aura établi les responsabilités.
BINFO :Vos dernières remarques, Maître Rufyikiri, pour conclure cette interview.
Isidore Rufyikiri: J'ai un rêve: c’est de voir restaurée pour longtemps la joie de vivre pour mes concitoyens, dans l'amour, l’abondance et la sécurité pour tous. Cela est possible, mais tout dépendra toujours du choix raisonnable de la personne du Président de la République car, le meilleur ou le pire, tout part de lui: En ce qui me concerne, je me sentirais bien dans mon étoffe de rassembleur et d'arbitre national si le peuple me faisait confiance. Je me sens appartenir autant au BUYOGOMA d'où ma famille est originaire, au KIRIMIRO-BUYENZI ou je suis né, au BUTUTSI où se trouve établi ma famille paternelle et à l'IMBO où se trouve ma demeure et ma famille nucléaire.
Le fait d'être un Président indépendant, sans appartenance partisane, me mettrait de facto dans une position d'arbitre entre les Partis représentés au Parlement et au Gouvernent. Je ferais tout pour favoriser un Gouvernement de technocrates tout en veillant à l'équilibre d'usage.
Merci.