AFFAIRE DE L’INJUSTICE CONTRE CLEMENT NKURUNZIZA (3E PARTIE) : LA SOCIETE CIVILE APOSTROPHEE POUR SON SILENCE
Burundi Information (le 14 juin 2018). Tout commence avec un message parvenu à notre Rédaction à partir de la Prison de Ngozi le 10 juin 2018. Il s'agit d'une alerte faisant état d’un plan d'assassinat de Clément Nkurunziza, l'ancien Président de l'Association des Etudiants de Rumuri (ASSER), qui y est détenu injustement! Un de nos rédacteurs fait vite de partager l'alerte sur les réseaux sociaux, Facebook, WhatsApp et Twitter. Et comme tout analyste sensible aux dates, il nous fait remarquer que la menace est proférée à l'approche du 23ème anniversaire du massacre des étudiants hutu au Campus Mutanga le 11 juin 1995.
Après le lancement de l'alerte, c'est l’habituelle avalanche des réactions. Au fur et à mesure que ces dernieres tombent, il devient de plus en plus évident qu’il y en a qui auraient souhaité que l’alerte soit tue. Parmi ces derniers, les négationnistes, les peureux et autres calculateurs.
Habitué à ce tango d'enfer, Burundi Information comprend vite que son rédacteur qui a affiché la nouvelle, a tapé juste. He hit the nail on the head ou mieux, yakubise ahababaza. Et nous décidons de ne pas s'en arrêter là, de plutôt pousser profondément dans la dénonciation du "deux poids, deux mesures" ayant entouré le dossier de l'injustice contre Clément Nkurunziza.
Nous considérons en effet que ce n’est pas du tout normal que les défenseurs des droits humains se taisent face à l'injuste incarcération de Clément Nkurunziza. Nous aurions été d'accord avec eux s'ils avaient agi de la sorte dans le passé quand Jean-Claude Kavumbagu, Alexis Sinduhije, Hassan Ruvakuki, Faustin Ndikumana, Pierre Claver Mbonimpa, Bob Rugurika, etc. ont été injustement emprisonnés...
Une hypothèse
Supposons qu’à la place de Clément Nkurunziza, il s’était agi d’un militant hutu arrêté, puis incarcéré aux États Unis d’Amérique pour, disons, son implication supposé dans le massacre des petit-séminaristes de Buta le 30 avril 1997. Il est vrai que comparaison n’est pas raison, mais si son dossier avait été aussi irrégulièrement traité que celui de Clément Nkurunziza, et que le concerné avait fini par être déporté vers le Burundi tout aussi irrégulièrement que l’a été l’ancien Président de l’ASSER, il y a fort à parier que les activistes droits-de-l’hommistes, burundais et internationaux, ne seraient pas resté silencieux; c’est Amnesty International, Human Rights Watch, FIDH, etc. qui auraient lancé une campagne semblable à celle lancée ce lundi 11 juin 2018 sous le label #Free Clément Nkurunziza.
Quittons un instant ce monde de l’imaginaire mais non moins réaliste pour voir ce que nos compatriotes et ceux des étrangers suivant ce qui se passe au Burundi, penseraient du silence sur l'injuste incarcération de Clément Nkurunziza. L'on peut dire sans risque aucun de se tromper que la question qui les chicote incessamment est celle de savoir s’il était recommandable pour ces activistes de garder silence. En ce qui nous concerne, nous répondons directement par la négative.
Pour cerner le pourquoi de notre condamnation de ce silence, il faut penser à la situation de communication générée par ce cas d'injustice qui dégage au moins trois acteurs identifiables. D’un côté, le camp de la famille et des amis de Clément Nkurunziza; d'un autre, celui des activistes droits de l'hommiste et, enfin, le camp du pouvoir des terroristes génocidaires du CNDD-FDD et de leurs supporteurs. Relativement à ce silence, nous nous passons volontiers des positions du camp présidentiel pour nous limiter aux deux autres.
Rappelons ensuite avant toute analyse, ces quelques usages du silence. Les professionnels de la communication savent que le silence peut exprimer l’hostilité, la compassion, le désaccord ou le respect. Le silence sert aussi à matérialiser la non-communicabilité, notamment pour répondre aux atrocités.
Soulignons enfin que notre intention n'est pas d'établir les rapports entre ces deux formes du silence, pour expliciter pourquoi nous sommes plutôt préoccupé par ces activistes qui visiblement, ont évité de faire ce qu'il faut faire.
Pourquoi ce silence des défenseurs des droits humains face à l'injuste incarcération de Clément Nkurunziza?
En prenant pour base les acteurs, l’on constate que dans le camp Clément Nkurunziza, lequel il faudrait mieux appeler camp du non à l’arbitraire, le silence n'y a aucune place, étant donné qu'en cas d'injustice, il profite toujours à l'oppresseur et jamais à l'opprimé.
Par rapport aux défenseurs des droits humains, il est possible pour l'apologue de leur inaction, d’envisager leur silence sous l’angle des contraintes contextuelles. Sauf que ceci ne correspond pas à la situation d'autant plus que ces acteurs se trouvent exilés, c'est-à-dire, hors de la portée des Imbonerakure de sinistre renom et du reste des miliciens du CNDD-FDD qui partagent avec les Interahamwe l'uniforme de la Police Nationale du Burundi.
Par contre, il nous semble plus plausible que ce silence serait causé par la crainte de la transgression d’un "tabou", à savoir, la référence explicite aux crimes contre l’humanité commis par les terroristes génocidaires au pouvoir au Burundi. Il est à rappeler que de par notre monitoring soutenu des rapports dressés antérieurement par certains de ces défenseurs des droits humains de la Société Civile burundaise, nous avons établi qu’ils ont dévéloppé une habitude d’utiliser certains mots à la place d'autres, notamment en appelant “(anciens) combattants”, “démocrates”, “mouvements politiques armés”, etc. des individus et des organisations coupables de génocide. Or, ce sont les agents de ces mêmes organisations dont Clément Nkurunziza a dénoncé les nouveaux crimes en 2013, provoquant la suspension de sa bourse d’études du Gouvernement du Burundi. Ce dernier n’a pas digéré la façon dont Clément Nkurunziza avait condamné publiquement la désappropriation injuste des Tutsi notamment l’éviction brutale, devant les cameras de télévision, de la famille Nyakabeto de sa maison sise à Ngagara qu’elle avait pourtant acquise régulièrement.
D’autre part, la donne socio-politique de l’heure n’exclut pas une quelconque causalité entre ce silence et les origines claniques et régionales de l’intéressé. C'est un fait désormais connu de tout le monce que Clément Nkurunziza est un Tutsi Hima originaire de la Province de Bururi, et c’est un secret de polichinelle que ces deux éléments qui constituent le ciment unificateur de la machine génocidaire au pouvoir, se retrouvent également au sein de l’opposition et dans une certaine mesure, dans la Société Civile.
L’autre raison possible de ce silence inexplicable est le fait que Clément Nkurunziza n'a pas participé à l'avènement ou à la consolidation du régime CNDD-FDD, alors que certains des acteurs ci-haut mentionnés y ont travaillé de diverses manières à des époques variées.
L’autre piste à ne pas négliger est celle qui passe chez les bailleurs de ces activistes restés silencieux. Il semble en effet que certains d'entre eux sont les mêmes qui, tout au long des deux dernières décennies, finançaient les chercheurs ayant mené les enquêtes dont certaines des conclusions discutables pour ne pas dire inacceptables, favorisèrent l’inculpation injuste de l’ex-Président de l’ASSER. Ceci risquerait de créditer à son tour la thèse, difficilement admissible au départ, selon laquelle le silence de certains des activistes évoqués n’équivaut pas nécessairement à l’acquiescement des poursuites injustes contre Clément Nkurunziza.
Quoiqu'il en soit, par leur silence, les défenseurs des droits humains de la Société Civile burundaise paraissent comme ayant déjà fait endosser le cachet d’auteur d’atrocités à l’accusé.
En conclusion
S'il y a une vérité indéniable dans l'affaire de l'injustice contre Clément Nkurunziza, c'est que les activistes droits de l'hommiste burundais ont fait un deux poids, deux mesures d'une telle gravité que même les concernés savent pertinemment que leur silence équivaut, aux yeux des observateurs, a une souscription inexplicable à la "présomption de culpabilité " digne du seul régime qui les a contraints à l'exil. Quelle que soit la justification qu'ils en donnent (pour autant qu’ils daignent s’exprimer là-dessus), nous considérons qu’il aurait été lâche de notre part de ne pas toucher à ce qui est à la base de ce silence. Et c'est pourquoi nous sommes d'accord que pour avoir brillé par un silence assourdissant dans l'affaire de l'injuste incarcération de Clément Nkurunziza, les activistes droit-de-l’hommistes de la Société Civile burundaise doivent être sévèrement apostrophés. Pour le Plus jamais-ça. (BINFO)
Après le lancement de l'alerte, c'est l’habituelle avalanche des réactions. Au fur et à mesure que ces dernieres tombent, il devient de plus en plus évident qu’il y en a qui auraient souhaité que l’alerte soit tue. Parmi ces derniers, les négationnistes, les peureux et autres calculateurs.
Habitué à ce tango d'enfer, Burundi Information comprend vite que son rédacteur qui a affiché la nouvelle, a tapé juste. He hit the nail on the head ou mieux, yakubise ahababaza. Et nous décidons de ne pas s'en arrêter là, de plutôt pousser profondément dans la dénonciation du "deux poids, deux mesures" ayant entouré le dossier de l'injustice contre Clément Nkurunziza.
Nous considérons en effet que ce n’est pas du tout normal que les défenseurs des droits humains se taisent face à l'injuste incarcération de Clément Nkurunziza. Nous aurions été d'accord avec eux s'ils avaient agi de la sorte dans le passé quand Jean-Claude Kavumbagu, Alexis Sinduhije, Hassan Ruvakuki, Faustin Ndikumana, Pierre Claver Mbonimpa, Bob Rugurika, etc. ont été injustement emprisonnés...
Une hypothèse
Supposons qu’à la place de Clément Nkurunziza, il s’était agi d’un militant hutu arrêté, puis incarcéré aux États Unis d’Amérique pour, disons, son implication supposé dans le massacre des petit-séminaristes de Buta le 30 avril 1997. Il est vrai que comparaison n’est pas raison, mais si son dossier avait été aussi irrégulièrement traité que celui de Clément Nkurunziza, et que le concerné avait fini par être déporté vers le Burundi tout aussi irrégulièrement que l’a été l’ancien Président de l’ASSER, il y a fort à parier que les activistes droits-de-l’hommistes, burundais et internationaux, ne seraient pas resté silencieux; c’est Amnesty International, Human Rights Watch, FIDH, etc. qui auraient lancé une campagne semblable à celle lancée ce lundi 11 juin 2018 sous le label #Free Clément Nkurunziza.
Quittons un instant ce monde de l’imaginaire mais non moins réaliste pour voir ce que nos compatriotes et ceux des étrangers suivant ce qui se passe au Burundi, penseraient du silence sur l'injuste incarcération de Clément Nkurunziza. L'on peut dire sans risque aucun de se tromper que la question qui les chicote incessamment est celle de savoir s’il était recommandable pour ces activistes de garder silence. En ce qui nous concerne, nous répondons directement par la négative.
Pour cerner le pourquoi de notre condamnation de ce silence, il faut penser à la situation de communication générée par ce cas d'injustice qui dégage au moins trois acteurs identifiables. D’un côté, le camp de la famille et des amis de Clément Nkurunziza; d'un autre, celui des activistes droits de l'hommiste et, enfin, le camp du pouvoir des terroristes génocidaires du CNDD-FDD et de leurs supporteurs. Relativement à ce silence, nous nous passons volontiers des positions du camp présidentiel pour nous limiter aux deux autres.
Rappelons ensuite avant toute analyse, ces quelques usages du silence. Les professionnels de la communication savent que le silence peut exprimer l’hostilité, la compassion, le désaccord ou le respect. Le silence sert aussi à matérialiser la non-communicabilité, notamment pour répondre aux atrocités.
Soulignons enfin que notre intention n'est pas d'établir les rapports entre ces deux formes du silence, pour expliciter pourquoi nous sommes plutôt préoccupé par ces activistes qui visiblement, ont évité de faire ce qu'il faut faire.
Pourquoi ce silence des défenseurs des droits humains face à l'injuste incarcération de Clément Nkurunziza?
En prenant pour base les acteurs, l’on constate que dans le camp Clément Nkurunziza, lequel il faudrait mieux appeler camp du non à l’arbitraire, le silence n'y a aucune place, étant donné qu'en cas d'injustice, il profite toujours à l'oppresseur et jamais à l'opprimé.
Par rapport aux défenseurs des droits humains, il est possible pour l'apologue de leur inaction, d’envisager leur silence sous l’angle des contraintes contextuelles. Sauf que ceci ne correspond pas à la situation d'autant plus que ces acteurs se trouvent exilés, c'est-à-dire, hors de la portée des Imbonerakure de sinistre renom et du reste des miliciens du CNDD-FDD qui partagent avec les Interahamwe l'uniforme de la Police Nationale du Burundi.
Par contre, il nous semble plus plausible que ce silence serait causé par la crainte de la transgression d’un "tabou", à savoir, la référence explicite aux crimes contre l’humanité commis par les terroristes génocidaires au pouvoir au Burundi. Il est à rappeler que de par notre monitoring soutenu des rapports dressés antérieurement par certains de ces défenseurs des droits humains de la Société Civile burundaise, nous avons établi qu’ils ont dévéloppé une habitude d’utiliser certains mots à la place d'autres, notamment en appelant “(anciens) combattants”, “démocrates”, “mouvements politiques armés”, etc. des individus et des organisations coupables de génocide. Or, ce sont les agents de ces mêmes organisations dont Clément Nkurunziza a dénoncé les nouveaux crimes en 2013, provoquant la suspension de sa bourse d’études du Gouvernement du Burundi. Ce dernier n’a pas digéré la façon dont Clément Nkurunziza avait condamné publiquement la désappropriation injuste des Tutsi notamment l’éviction brutale, devant les cameras de télévision, de la famille Nyakabeto de sa maison sise à Ngagara qu’elle avait pourtant acquise régulièrement.
D’autre part, la donne socio-politique de l’heure n’exclut pas une quelconque causalité entre ce silence et les origines claniques et régionales de l’intéressé. C'est un fait désormais connu de tout le monce que Clément Nkurunziza est un Tutsi Hima originaire de la Province de Bururi, et c’est un secret de polichinelle que ces deux éléments qui constituent le ciment unificateur de la machine génocidaire au pouvoir, se retrouvent également au sein de l’opposition et dans une certaine mesure, dans la Société Civile.
L’autre raison possible de ce silence inexplicable est le fait que Clément Nkurunziza n'a pas participé à l'avènement ou à la consolidation du régime CNDD-FDD, alors que certains des acteurs ci-haut mentionnés y ont travaillé de diverses manières à des époques variées.
L’autre piste à ne pas négliger est celle qui passe chez les bailleurs de ces activistes restés silencieux. Il semble en effet que certains d'entre eux sont les mêmes qui, tout au long des deux dernières décennies, finançaient les chercheurs ayant mené les enquêtes dont certaines des conclusions discutables pour ne pas dire inacceptables, favorisèrent l’inculpation injuste de l’ex-Président de l’ASSER. Ceci risquerait de créditer à son tour la thèse, difficilement admissible au départ, selon laquelle le silence de certains des activistes évoqués n’équivaut pas nécessairement à l’acquiescement des poursuites injustes contre Clément Nkurunziza.
Quoiqu'il en soit, par leur silence, les défenseurs des droits humains de la Société Civile burundaise paraissent comme ayant déjà fait endosser le cachet d’auteur d’atrocités à l’accusé.
En conclusion
S'il y a une vérité indéniable dans l'affaire de l'injustice contre Clément Nkurunziza, c'est que les activistes droits de l'hommiste burundais ont fait un deux poids, deux mesures d'une telle gravité que même les concernés savent pertinemment que leur silence équivaut, aux yeux des observateurs, a une souscription inexplicable à la "présomption de culpabilité " digne du seul régime qui les a contraints à l'exil. Quelle que soit la justification qu'ils en donnent (pour autant qu’ils daignent s’exprimer là-dessus), nous considérons qu’il aurait été lâche de notre part de ne pas toucher à ce qui est à la base de ce silence. Et c'est pourquoi nous sommes d'accord que pour avoir brillé par un silence assourdissant dans l'affaire de l'injuste incarcération de Clément Nkurunziza, les activistes droit-de-l’hommistes de la Société Civile burundaise doivent être sévèrement apostrophés. Pour le Plus jamais-ça. (BINFO)