AFFAIRE DE L'INJUSTICE CONTRE CLEMENT NKURUNZIZA (4e partie): LE POUVOIR SE FOURVOIE DANS SA FABRICATION DES CHARGES
Burundi Information (le 15 mai 2019). Dans notre dernier numéro sur l'injuste incarcération de Clément Nkurunziza, ancien Président du CE de l'Association des Étudiants de Rumuri (ASSER), nous avons montré qu'il n’est pas normal que les défenseurs des droits humains se taisent face à une telle situation. On constate qu’à force de se focaliser sur ce silence que rien au monde ne peut justifier et sur lequel nous reviendrons tant et aussi longtemps qu’il perdurera, on risque d’oublier momentanément le fond de l’affaire.
Quelques précisions.
Quinze mois de détention préventive arbitraire de Monsieur Clément Nkurunziza viennent de s'écouler, en violation flagrante des Droits de l'Homme et du Code de Procédure Pénale du Burundi. Quinze mois d'instruction sans que le Ministère Public qui a arrêté et détenu un innocent n’arrive à trouver un seul indice de culpabilité à verser dans le dossier. Pendant ce temps, les défenseurs des droits de l'homme burundais demeurent dans un silence on dirait complice, tant et si bien que d’aucuns commencent à se demander s’ils méritent encore cette étiquette.
Le traitement du dossier Clément Nkurunziza est tellement injuste et anachronique. Il est très utile de rappeler pour la nième fois s’il le faut, que quand ont eu lieu les tueries pour lesquelles Clément Nkurunziza est présumé un des commanditaires en tant que Président du Comité Exécutif (CE) de l'Association des Étudiants de Rumuri (ASSER), trois mois venaient de s’écouler depuis que Monsieur Habarugira Gaspard [aujourd’hui décédé] lui eut succédé à la tête de cette organisation. Il n'avait alors plus aucun rôle de prévention ni de protection des étudiants contre quelque attaque que ce soit. Au lieu de s'en prendre à un simple étudiant sans autorité au moment des faits, il faudrait s'en prendre aux forces de sécurité stationnées au campus le jour des faits ainsi qu'aux autorités rectorales et de la Régie des Oeuvres Universitaires.
Bien plus, durant le mandat de Clément Nkurunziza, aucune perte en vies humaines n'a été enregistrée. Que Clément Nkurunziza soit incarcéré pour des paroles qui ont été prononcées par un autre étudiant dans une réunion de mars 1995, alors qu’il n’était même plus président de l’ASSER, est non seulement une aberration, mais aussi une pure violation de la loi. En matière de droit pénal, la responsabilité est individuelle. Personne ne peut être inquiété pour des propos tenus par une autre personne. Sauf dans un pays dirigé comme le Burundi d’aujourd’hui. Bien évidemment, la donne sur terrain est tout autre.
Les agents intérieurs échouent lamentablement dans la fabrication des charges
Plus d’un an après l’arrestation de Clément Nkurunziza, le Ministère Public bat toujours de l’air dans sa tentative d’établissement des faits à charge de l’ancien président du CE de l’ASSER. Il a beau confier le dossier au plus zélé des rares magistrats DD compétents, il n’a toujours pu rien confectionner. Aux dernières nouvelles, le Ministère Public aurait interrogé certaines des personnes figurant sur la liste des pseudo accusés.
En tête des personnes déjà interrogées dans l'affaire de l'injustice contre de Clément Nkurunziza, viennent des membres de l'ancienne direction de l’ASSER ayant succédé à l'équipe du concerné, notamment ceux qui travaillent actuellement à la Vice-présidence de la République où, ensemble avec Gaston Sindimwo, ils font semblant d'assister le CNDD-FDD dans la gestion des affaires publiques alors que tout le monde sait que c'est de la figuration. Ces derniers ont confirmé entre autres choses, selon les mêmes sources, que Clément Nkurunziza n'était plus aux affaires le jour de l’incident malheureux.
D’autre part, le Ministère Public a mobilisé un certain Désiré Niyondiko, sympathisant zélé du CNDD(FDD), pour qu'il joue le rôle de témoin à charge. Nos sources rapportent que dans les années 1990, le sire en question a fréquenté brièvement la Faculté de Droit de l’Université du Burundi avant d’aller travailler comme magistrat non-qualifié au Tribunal de Résidence de Matana. Il quittera ses fonctions plus tard pour aller compléter sa formation dans une université privée. Sa prestation au cours de la confrontation aurait été d’une médiocrité rarissime ; il ne cessait de se contredire sur les dates de sa fréquentation de l’Université du Burundi. Et comme pour tout couronner, il aurait déclaré que ce qu’il avait à dire sur Clément Nkurunziza lui avait été rapporté par quelqu’un d’autre!
S’il est déjà déplorable que ce genre d’individus aient occupé pendant quelques années les prestigieuses positions de magistrat, il est encore plus révoltant que le Ministère Public ajoute l’insulte à l’injure en les enrôlant dans sa fabrication de preuves contre l’ancien Président du CE de l’ASSER.
Enfin, nos sources sur place à Bujumbura indiquent que l’avocat engagé comme conseil de la partie civile dans cette affaire serait un certain Jean-Claude Muvayo, un homme extrêment incompétent aux dires de ceux qui l'ont côtoyé. Son seul “mérite” serait celui d’être le cousin d’Adolf Nshimirimana, l’ancien pousseur bombardé général puis propulsé à la tête de la Surêté Nationale où il passa une période de près de dix ans marquées par les pires exactions jamais enregistrées dans l’histoire du Burundi moderne.
Pour les plus sérieux des observateurs, tout était en place pour qu'on aboutisse à de tels résultats: très décevants pour les commanditaires, irritants mais encourageants pour le camp des inconditionnels de la justice ralliés derrière un Clément Nkurunziza incarcéré injustement à cause de ses origines ethniques et régionales (un Tutsi de Bururi).
Voilà pour les agents officiels basés à l'intérieur. Qu’en est-il des adjuvents officieux extérieurs ?
La rhétorique anti-hima, principale épée de combat des agents extérieurs
Nous ne le dirons jamais assez, la stratégie prisée par le régime des terroristes génocidaires du CNDD-FDD est l’évocation chaque fois que de besoin, d’un prétendu spectre tutsi, hima de préférence, qui plane contre le “paradis” offert par le pouvoir CNDD-FDD. Il importe cependant de signaler que les agents intérieurs du régime des terroristes génocidaires du CNDD-FDD n’articulent pas ouvertement les paradigmes tutsi ou hima. Ils procèdent par des paraphrases et autres circonlocutions mais au sous-entendu bien clair pour les acteurs avisés. C’est à leurs agents de l’extérieur que revient le rôle de marteler inlassablement sur les medias qui leur sont acquis, cette rhétorique anti-tutsi et surtout sa composante anti-hima qui est en passe de devenir le ciment unificateur des descendants de l’organisation UBU.
Le comble est que, à force de débiter ces débilités, ces agents du pouvoir criminel finissent par entraîner certains de leurs interlocuteurs qui se surprennent à reprendre les mêmes inexactitudes qu’ils ont tant entendu au point de les intégrer dans leur subconscient. Ainsi, par exemple, dans notre dernière livraison, nous avions affirmé par erreur que Clément Nkurunziza est un Tutsi Hima. Les enquêtes menées ultérieurement ont prouvé cependant qu’il n’en est pas ainsi. Ceci peut paraître préjudicieux à la plaidoirie pour cet ancien Président du CE de l’ASSER. Néanmoins, ce sont les petites thèses des petits agents du pouvoir opérant à partir de l’extérieur du Burundi qui s’en trouvent fragilisées. Le cas particulier du président-fondateur de cette association négationniste est digne d’être soulevé, lui qui répète à chaque occasion que Clément Nkurunziza a "conspiré avec ses congénères hima".
En dépit de tout
Malgré les apparences trompeuses et les forces dont il dispose, le pouvoir a déjà perdu la partie. L’affirmation peut paraître vaine pour ceux qui oublient vite l’histoire des luttes contre l’injustice.
À l’instar du régime d’apartheid incarcérant Nelson Mandela et toute la direction de l’ANC croyant qu’il en était fini de cette organisation, mais qui se verra obligé d’admettre tout ce dont l’accusaient les résistants noirs disséminés à travers le PAC, SACP, et surtout, l’ANC;
à l’instar des militants de ces organisations affrontant un apartheid apparemment invincible, armés “seulement” de leur détermination, le camp des inconditionnels de la justice qui ont fait leur le cas Clément Nkurunziza, entendent mener une guerre de tranchées rythmée par des harcèlements réguliers et profonds sur le terrain médiatique, diplomatique et autres.
A luta continua
Il était temps, ou plutôt, il commençait à se faire tard, pour qu’on ramène à la surface ce dossier brûlant pour le pouvoir des terroristes génocidaires du CNDD-FDD. C'est très significatif que plus d’une année après l’injuste incarcération de Clément Nkurunziza, l’enquête n’a pas avancé d’un iota alors que le pouvoir avoir tout de son côté. Que le Ministère Public n’ait rien produit jusqu'à date, prouve à suffisance qu'il n’a trouve aucune preuve.
En attendant, la bataille continue – hasta siempre. Même s’il reste incarcéré en violation des règles de procédure pénale, Clément Nkurunziza tient le coup dignement, n’en déplaise à ceux qui lui en veulent injustement. Il croit en un résultat final juste. Non sans raison. Que ce soit dans les contes ou dans la réalité, la force du mal n’est jamais définitive. (BINFO).
Quelques précisions.
Quinze mois de détention préventive arbitraire de Monsieur Clément Nkurunziza viennent de s'écouler, en violation flagrante des Droits de l'Homme et du Code de Procédure Pénale du Burundi. Quinze mois d'instruction sans que le Ministère Public qui a arrêté et détenu un innocent n’arrive à trouver un seul indice de culpabilité à verser dans le dossier. Pendant ce temps, les défenseurs des droits de l'homme burundais demeurent dans un silence on dirait complice, tant et si bien que d’aucuns commencent à se demander s’ils méritent encore cette étiquette.
Le traitement du dossier Clément Nkurunziza est tellement injuste et anachronique. Il est très utile de rappeler pour la nième fois s’il le faut, que quand ont eu lieu les tueries pour lesquelles Clément Nkurunziza est présumé un des commanditaires en tant que Président du Comité Exécutif (CE) de l'Association des Étudiants de Rumuri (ASSER), trois mois venaient de s’écouler depuis que Monsieur Habarugira Gaspard [aujourd’hui décédé] lui eut succédé à la tête de cette organisation. Il n'avait alors plus aucun rôle de prévention ni de protection des étudiants contre quelque attaque que ce soit. Au lieu de s'en prendre à un simple étudiant sans autorité au moment des faits, il faudrait s'en prendre aux forces de sécurité stationnées au campus le jour des faits ainsi qu'aux autorités rectorales et de la Régie des Oeuvres Universitaires.
Bien plus, durant le mandat de Clément Nkurunziza, aucune perte en vies humaines n'a été enregistrée. Que Clément Nkurunziza soit incarcéré pour des paroles qui ont été prononcées par un autre étudiant dans une réunion de mars 1995, alors qu’il n’était même plus président de l’ASSER, est non seulement une aberration, mais aussi une pure violation de la loi. En matière de droit pénal, la responsabilité est individuelle. Personne ne peut être inquiété pour des propos tenus par une autre personne. Sauf dans un pays dirigé comme le Burundi d’aujourd’hui. Bien évidemment, la donne sur terrain est tout autre.
Les agents intérieurs échouent lamentablement dans la fabrication des charges
Plus d’un an après l’arrestation de Clément Nkurunziza, le Ministère Public bat toujours de l’air dans sa tentative d’établissement des faits à charge de l’ancien président du CE de l’ASSER. Il a beau confier le dossier au plus zélé des rares magistrats DD compétents, il n’a toujours pu rien confectionner. Aux dernières nouvelles, le Ministère Public aurait interrogé certaines des personnes figurant sur la liste des pseudo accusés.
En tête des personnes déjà interrogées dans l'affaire de l'injustice contre de Clément Nkurunziza, viennent des membres de l'ancienne direction de l’ASSER ayant succédé à l'équipe du concerné, notamment ceux qui travaillent actuellement à la Vice-présidence de la République où, ensemble avec Gaston Sindimwo, ils font semblant d'assister le CNDD-FDD dans la gestion des affaires publiques alors que tout le monde sait que c'est de la figuration. Ces derniers ont confirmé entre autres choses, selon les mêmes sources, que Clément Nkurunziza n'était plus aux affaires le jour de l’incident malheureux.
D’autre part, le Ministère Public a mobilisé un certain Désiré Niyondiko, sympathisant zélé du CNDD(FDD), pour qu'il joue le rôle de témoin à charge. Nos sources rapportent que dans les années 1990, le sire en question a fréquenté brièvement la Faculté de Droit de l’Université du Burundi avant d’aller travailler comme magistrat non-qualifié au Tribunal de Résidence de Matana. Il quittera ses fonctions plus tard pour aller compléter sa formation dans une université privée. Sa prestation au cours de la confrontation aurait été d’une médiocrité rarissime ; il ne cessait de se contredire sur les dates de sa fréquentation de l’Université du Burundi. Et comme pour tout couronner, il aurait déclaré que ce qu’il avait à dire sur Clément Nkurunziza lui avait été rapporté par quelqu’un d’autre!
S’il est déjà déplorable que ce genre d’individus aient occupé pendant quelques années les prestigieuses positions de magistrat, il est encore plus révoltant que le Ministère Public ajoute l’insulte à l’injure en les enrôlant dans sa fabrication de preuves contre l’ancien Président du CE de l’ASSER.
Enfin, nos sources sur place à Bujumbura indiquent que l’avocat engagé comme conseil de la partie civile dans cette affaire serait un certain Jean-Claude Muvayo, un homme extrêment incompétent aux dires de ceux qui l'ont côtoyé. Son seul “mérite” serait celui d’être le cousin d’Adolf Nshimirimana, l’ancien pousseur bombardé général puis propulsé à la tête de la Surêté Nationale où il passa une période de près de dix ans marquées par les pires exactions jamais enregistrées dans l’histoire du Burundi moderne.
Pour les plus sérieux des observateurs, tout était en place pour qu'on aboutisse à de tels résultats: très décevants pour les commanditaires, irritants mais encourageants pour le camp des inconditionnels de la justice ralliés derrière un Clément Nkurunziza incarcéré injustement à cause de ses origines ethniques et régionales (un Tutsi de Bururi).
Voilà pour les agents officiels basés à l'intérieur. Qu’en est-il des adjuvents officieux extérieurs ?
La rhétorique anti-hima, principale épée de combat des agents extérieurs
Nous ne le dirons jamais assez, la stratégie prisée par le régime des terroristes génocidaires du CNDD-FDD est l’évocation chaque fois que de besoin, d’un prétendu spectre tutsi, hima de préférence, qui plane contre le “paradis” offert par le pouvoir CNDD-FDD. Il importe cependant de signaler que les agents intérieurs du régime des terroristes génocidaires du CNDD-FDD n’articulent pas ouvertement les paradigmes tutsi ou hima. Ils procèdent par des paraphrases et autres circonlocutions mais au sous-entendu bien clair pour les acteurs avisés. C’est à leurs agents de l’extérieur que revient le rôle de marteler inlassablement sur les medias qui leur sont acquis, cette rhétorique anti-tutsi et surtout sa composante anti-hima qui est en passe de devenir le ciment unificateur des descendants de l’organisation UBU.
Le comble est que, à force de débiter ces débilités, ces agents du pouvoir criminel finissent par entraîner certains de leurs interlocuteurs qui se surprennent à reprendre les mêmes inexactitudes qu’ils ont tant entendu au point de les intégrer dans leur subconscient. Ainsi, par exemple, dans notre dernière livraison, nous avions affirmé par erreur que Clément Nkurunziza est un Tutsi Hima. Les enquêtes menées ultérieurement ont prouvé cependant qu’il n’en est pas ainsi. Ceci peut paraître préjudicieux à la plaidoirie pour cet ancien Président du CE de l’ASSER. Néanmoins, ce sont les petites thèses des petits agents du pouvoir opérant à partir de l’extérieur du Burundi qui s’en trouvent fragilisées. Le cas particulier du président-fondateur de cette association négationniste est digne d’être soulevé, lui qui répète à chaque occasion que Clément Nkurunziza a "conspiré avec ses congénères hima".
En dépit de tout
Malgré les apparences trompeuses et les forces dont il dispose, le pouvoir a déjà perdu la partie. L’affirmation peut paraître vaine pour ceux qui oublient vite l’histoire des luttes contre l’injustice.
À l’instar du régime d’apartheid incarcérant Nelson Mandela et toute la direction de l’ANC croyant qu’il en était fini de cette organisation, mais qui se verra obligé d’admettre tout ce dont l’accusaient les résistants noirs disséminés à travers le PAC, SACP, et surtout, l’ANC;
à l’instar des militants de ces organisations affrontant un apartheid apparemment invincible, armés “seulement” de leur détermination, le camp des inconditionnels de la justice qui ont fait leur le cas Clément Nkurunziza, entendent mener une guerre de tranchées rythmée par des harcèlements réguliers et profonds sur le terrain médiatique, diplomatique et autres.
A luta continua
Il était temps, ou plutôt, il commençait à se faire tard, pour qu’on ramène à la surface ce dossier brûlant pour le pouvoir des terroristes génocidaires du CNDD-FDD. C'est très significatif que plus d’une année après l’injuste incarcération de Clément Nkurunziza, l’enquête n’a pas avancé d’un iota alors que le pouvoir avoir tout de son côté. Que le Ministère Public n’ait rien produit jusqu'à date, prouve à suffisance qu'il n’a trouve aucune preuve.
En attendant, la bataille continue – hasta siempre. Même s’il reste incarcéré en violation des règles de procédure pénale, Clément Nkurunziza tient le coup dignement, n’en déplaise à ceux qui lui en veulent injustement. Il croit en un résultat final juste. Non sans raison. Que ce soit dans les contes ou dans la réalité, la force du mal n’est jamais définitive. (BINFO).