MELCHIOR NDADAYE N'EST PAS UN HEROS
Burundi Information (le 22 octobre 2014). Si quelqu'un meurt assassiné, et que quelques mois avant son assassinat, il menaçait des pires calamites ses adversaires politiques et ceux qui ont la malchance d'appartenir à la même ethnie qu'eux, mérite-t-il le titre de héros? S'il est prouvé qu'après la disparition de cette personne, les milliers de vies innocentes ont été décimées des suites de ses enseignements, faut-il la célébrer comme un héros ? La réponse est évidemment, non ? Hélas, c'est ce qui se passe chez certaines gens s'agissant de Melchior Ndadaye.
Ce 21 octobre, la classe politique burundaise s'est retrouvée dans une cérémonie dédiée à la mémoire de Melchior Ndadaye. Messe spéciale, recueillement, dépôt de gerbes de fleurs, et tout le tralala caractéristique d'une commémoration. La disparition brutale de Melchior Ndadaye ne peut pas ne pas déranger notre conscience humaine, son deces fut celui d'un père de famille et d'un époux. Celui d'un Chef d'État aussi. Et là, il y a problème, et non des moindres. La mort de Ndadaye a entraîné celle des milliers d'autres car de son vivant, le même Ndadaye avait encouragé, indirectement certes, à des massacres. Voilà pourquoi la compassion s'arrête ici pour laisser la place aux questions sur ce personnage plus que controversé.
Demandez à tous les tutsi du Burundi qui avaient l'âge de comprendre ce qui se passait autour d'eux en octobre 1993. Beaucoup de ceux qui ont survécu aux enseignements de Ndadaye vous diront qu'à l'annonce de la mort de ce dirigeant, ils ont passé des nuits dans les marais et dans les forêts. Beaucoup d'autres ont dû courir des kilomètres et des kilomètres pour fuir les "démocrates" du FRODEBU (le père biologique du CNDD-FDD) qui, machettes à la main, voulaient leur appliquer les enseignements reçus de l'organisation de Ndadaye. D'autres encore portent à jamais au niveau de l'oreille droite, les marques indélébiles de cette "démocratie" frodebu-ndadayiste car de grosses cicatrices leur rappellent toujours les coups de machettes que les partisans de Ndadaye assenaient à cœur joie aux tutsi sans distinction d'age. Il y a aussi un nombre considérable de tutsi qui portent au niveau du cou et parfois en des endroits moins visibles des traces des coup de machette. On ne saurait compléter ce tableau macabre sans ajouter ceux à qui on a coupé les trois doigts du milieu, "coupables" de servir à l'exécution de la salutation de l'UPRONA. Sérieusement, peut-on passer outre tant de preuves d'une barbarie sans nom et déclarer héros le vecteur d'une telle idéologie?
Et même si Ndadaye n'avait pas préparé l'opprobre, quel est ce héros qui, de son vivant, s'est opposé à ce que la Ligue Iteka dont il était membre, condamne le régime du génocidaire rwandais Juvénal Habyarimana lorsqu'il massacrait les batutsi en 1991? Ou encore, qui est ce héros qui, face à des militaires qui l'assaillent (un crime gravissime, soit dit en passant), déclare que c'est leurs familles qui en répondront ? Et ceci n'est pas de la rumeur. Ce sont des propos qui, en premier lieu, ont été rapportés par la personne la plus crédible en ce qui concerne Ndadaye, en l'occurrence, sa veuve Laurence née Nininahazwe. C'est elle qui, dans une déclaration lue sur la télévision nationale RTNB quelques jours avant l'enterrement de son époux assassiné, déclara que lorsque Ndadaye se retrouva encerclé par les mutins au Camp Muha, il leur dit "Ne versez pas de sang, pensez à vos familles." Mais que venaient faire les familles du caporal x ou du sergent y dans tout cela?
Qu'on ne dise surtout pas, à l'instar de ce pseudo activiste droit-de-l'hommiste "ndadayiste" qui, toute honte bue, affirma un jour qu'en prononçant ces mots, feu Monsieur le Président délirait à cause de la mort qu'il sentait prochaine. Les propos de Ndadaye ce jour-là au Camp Muha étaient en ligne directe avec ceux qu'il'avait tenus à Kayanza au mois de mai de la même année 1993 et qui étaient, à leur tour, une ré-expression ou mieux une réappropriation d'un discours qu'un autre leader génocidaire rwandais avait prononcé 34 ans plus tôt à Astrida aujourd'hui Butare. Lisez vous-même. En 1958, Gitera de l'APROSOMA déclara:
"Niyo haba intambara, abatutsi bayiteje, bashyira bangana n'umubare w'abahutu ungana n'uwabo, ariko abahutu hasigara benshi na none, mbese ni nko gukura agasatsi ku mutwe w'umuntu."
Lors de sa champagne electorale, Ndadaye reprit à son compte cet appel au génocide dans des termes similaires :
"Mbega iyo ngwano ga, bazoza abo baporona basigaye bari ku rushi, bangana gutya, ni bo boza gutera ingwano ku miliyoni zitanu zirenga z'abarundi zishakira amahoro? Nibayitera, ni batsa uwo muriro, turi imiliyoni zitanu tuzowuzimya, duce tubaboha."(1)
Ndadaye parle de 5 millions de personnes. Or, depuis sa création, le Sahwanya FRODEBU n'a jamais totalisé autant d'adhérents. C'est chose impossible car même s'il devait avoir 100% de la population adulte à l'époque des faits, il n'aurait jamais eu plus de 3.5 millions. L'on comprend donc que Ndadaye faisait allusion à 5 millions de hutu. Et à qui les opposait-il, quand il parlait d'une poignée d'upronistes qui ne se comptent que sur les doigts d'une main, si ce n'est qu'aux tutsi que la nomenclature des génocidaire d'alors et de leurs héritiers actuels, confondent sciemment avec ce parti?
Malheureusement, le rêve ou plutôt l'ordre de Ndadaye s'est réalisé, après sa mort, les militants du FRODEBU se ruèrent sur les tutsi qu'ils massacrèrent par milliers, le plus souvent après les avoir ligotés et jetés dans les rivières, les latrines ou les foyers ardents. À ceux qui, par ignorance douteraient de la véracité de ces faits, chose compréhensible compte tenu du degré d'horreur, nous recommanderons les enquêtes des Nations Unies.
L'ONU enquêta et constata de la part des adeptes de Ndadaye des crimes préparés soigneusement de longue date, avec des tactiques jamais entendues jusqu'alors dans l'histoire du Burundi. C'est le cas des prises d'otages qui, comme le précise la Commission d'enquête de l'ONU
"constituent "un phénomène sans précédent au Burundi, voire au Rwanda. Ces actes ont été perpétrés simultanément en différents endroits non reliés par le moindre moyen de communication. Ils étaient invariablement dirigés contre tout homme ou jeune tutsi quelle que soit son affiliation politique. Ils ont été perpétrés peu après que les militants et responsables locaux du FRODEBU ont appris la nouvelle du coup d'État militaire et de l'arrestation du Président et avant qu'ils aient pu savoir si le coup d'État avait réussi ou si le Président était encore en vie ou non. On ne peut pas croire qu'il se soit agi là d'un phénomène local spontané qui se serait produit en même temps en divers endroits. (Rapport S/1996/682, paragraphe 479)
Et c'est ainsi qu'en conclusion La Commission estime que les éléments de preuve dont elle dispose suffisent à établir que des actes de génocide ont été perpétrés au Burundi contre la minorité tutsie le 21 octobre 1993 et les jours suivants à l'instigation et avec la participation de certains militants et responsables hutus du FRODEBU, y compris au niveau des communes. (paragraphe 483)
Malheureusement, l'organisation créée pour assurer le "plus jamais-ça" n'alla pas plus loin que ce triste constat. La raison ? Le pays s'est retrouvé et se trouve toujours pris en otage par l'alliance entre les assassins de Ndadaye et ceux qui déclenchèrent le génocide des tutsi sous le fallacieux prétexte de venger le président.
En conclusion, le régime dirigé par l'organisation terroriste et génocidaire CNDD-FDD fondée par les compagnons de Ndadaye a beau faitre du 21 octobre jour chômé et payé, une triste vérité reste. Ndadaye a dressé une partie de la population contre une autre. Ne serait-ce que pour cela, il ne devrait jamais porter le titre de héros. Les supporteurs de Ndadaye devraient trouver autre chose pour chanter ce faux héros dont les enseignements ont conduit aux meurtres des femmes enceintes et de leurs fœtus et des vieillards qu'on jettait dans les latrines, seulement par ce qu'ils sont tutsi.
Nous reconnaissons volontiers qu'à un moment de sa vie, Ndadaye a été de ceux qui ont appelé au partage équitable du gâteau national. Mais outre qu'il était un parmi tant d'autres, il a terni son action plus tard quand il a appelé à la persécution et à l'élimination physique d'une partie de la population. Un acte indigne d'un héros. CQFD
(1) Vidéo de Melchior Ndadaye en campagne à Kayanza http://www.youtube.com/watch?v=bAQ3eRu-IGQ
Ce 21 octobre, la classe politique burundaise s'est retrouvée dans une cérémonie dédiée à la mémoire de Melchior Ndadaye. Messe spéciale, recueillement, dépôt de gerbes de fleurs, et tout le tralala caractéristique d'une commémoration. La disparition brutale de Melchior Ndadaye ne peut pas ne pas déranger notre conscience humaine, son deces fut celui d'un père de famille et d'un époux. Celui d'un Chef d'État aussi. Et là, il y a problème, et non des moindres. La mort de Ndadaye a entraîné celle des milliers d'autres car de son vivant, le même Ndadaye avait encouragé, indirectement certes, à des massacres. Voilà pourquoi la compassion s'arrête ici pour laisser la place aux questions sur ce personnage plus que controversé.
Demandez à tous les tutsi du Burundi qui avaient l'âge de comprendre ce qui se passait autour d'eux en octobre 1993. Beaucoup de ceux qui ont survécu aux enseignements de Ndadaye vous diront qu'à l'annonce de la mort de ce dirigeant, ils ont passé des nuits dans les marais et dans les forêts. Beaucoup d'autres ont dû courir des kilomètres et des kilomètres pour fuir les "démocrates" du FRODEBU (le père biologique du CNDD-FDD) qui, machettes à la main, voulaient leur appliquer les enseignements reçus de l'organisation de Ndadaye. D'autres encore portent à jamais au niveau de l'oreille droite, les marques indélébiles de cette "démocratie" frodebu-ndadayiste car de grosses cicatrices leur rappellent toujours les coups de machettes que les partisans de Ndadaye assenaient à cœur joie aux tutsi sans distinction d'age. Il y a aussi un nombre considérable de tutsi qui portent au niveau du cou et parfois en des endroits moins visibles des traces des coup de machette. On ne saurait compléter ce tableau macabre sans ajouter ceux à qui on a coupé les trois doigts du milieu, "coupables" de servir à l'exécution de la salutation de l'UPRONA. Sérieusement, peut-on passer outre tant de preuves d'une barbarie sans nom et déclarer héros le vecteur d'une telle idéologie?
Et même si Ndadaye n'avait pas préparé l'opprobre, quel est ce héros qui, de son vivant, s'est opposé à ce que la Ligue Iteka dont il était membre, condamne le régime du génocidaire rwandais Juvénal Habyarimana lorsqu'il massacrait les batutsi en 1991? Ou encore, qui est ce héros qui, face à des militaires qui l'assaillent (un crime gravissime, soit dit en passant), déclare que c'est leurs familles qui en répondront ? Et ceci n'est pas de la rumeur. Ce sont des propos qui, en premier lieu, ont été rapportés par la personne la plus crédible en ce qui concerne Ndadaye, en l'occurrence, sa veuve Laurence née Nininahazwe. C'est elle qui, dans une déclaration lue sur la télévision nationale RTNB quelques jours avant l'enterrement de son époux assassiné, déclara que lorsque Ndadaye se retrouva encerclé par les mutins au Camp Muha, il leur dit "Ne versez pas de sang, pensez à vos familles." Mais que venaient faire les familles du caporal x ou du sergent y dans tout cela?
Qu'on ne dise surtout pas, à l'instar de ce pseudo activiste droit-de-l'hommiste "ndadayiste" qui, toute honte bue, affirma un jour qu'en prononçant ces mots, feu Monsieur le Président délirait à cause de la mort qu'il sentait prochaine. Les propos de Ndadaye ce jour-là au Camp Muha étaient en ligne directe avec ceux qu'il'avait tenus à Kayanza au mois de mai de la même année 1993 et qui étaient, à leur tour, une ré-expression ou mieux une réappropriation d'un discours qu'un autre leader génocidaire rwandais avait prononcé 34 ans plus tôt à Astrida aujourd'hui Butare. Lisez vous-même. En 1958, Gitera de l'APROSOMA déclara:
"Niyo haba intambara, abatutsi bayiteje, bashyira bangana n'umubare w'abahutu ungana n'uwabo, ariko abahutu hasigara benshi na none, mbese ni nko gukura agasatsi ku mutwe w'umuntu."
Lors de sa champagne electorale, Ndadaye reprit à son compte cet appel au génocide dans des termes similaires :
"Mbega iyo ngwano ga, bazoza abo baporona basigaye bari ku rushi, bangana gutya, ni bo boza gutera ingwano ku miliyoni zitanu zirenga z'abarundi zishakira amahoro? Nibayitera, ni batsa uwo muriro, turi imiliyoni zitanu tuzowuzimya, duce tubaboha."(1)
Ndadaye parle de 5 millions de personnes. Or, depuis sa création, le Sahwanya FRODEBU n'a jamais totalisé autant d'adhérents. C'est chose impossible car même s'il devait avoir 100% de la population adulte à l'époque des faits, il n'aurait jamais eu plus de 3.5 millions. L'on comprend donc que Ndadaye faisait allusion à 5 millions de hutu. Et à qui les opposait-il, quand il parlait d'une poignée d'upronistes qui ne se comptent que sur les doigts d'une main, si ce n'est qu'aux tutsi que la nomenclature des génocidaire d'alors et de leurs héritiers actuels, confondent sciemment avec ce parti?
Malheureusement, le rêve ou plutôt l'ordre de Ndadaye s'est réalisé, après sa mort, les militants du FRODEBU se ruèrent sur les tutsi qu'ils massacrèrent par milliers, le plus souvent après les avoir ligotés et jetés dans les rivières, les latrines ou les foyers ardents. À ceux qui, par ignorance douteraient de la véracité de ces faits, chose compréhensible compte tenu du degré d'horreur, nous recommanderons les enquêtes des Nations Unies.
L'ONU enquêta et constata de la part des adeptes de Ndadaye des crimes préparés soigneusement de longue date, avec des tactiques jamais entendues jusqu'alors dans l'histoire du Burundi. C'est le cas des prises d'otages qui, comme le précise la Commission d'enquête de l'ONU
"constituent "un phénomène sans précédent au Burundi, voire au Rwanda. Ces actes ont été perpétrés simultanément en différents endroits non reliés par le moindre moyen de communication. Ils étaient invariablement dirigés contre tout homme ou jeune tutsi quelle que soit son affiliation politique. Ils ont été perpétrés peu après que les militants et responsables locaux du FRODEBU ont appris la nouvelle du coup d'État militaire et de l'arrestation du Président et avant qu'ils aient pu savoir si le coup d'État avait réussi ou si le Président était encore en vie ou non. On ne peut pas croire qu'il se soit agi là d'un phénomène local spontané qui se serait produit en même temps en divers endroits. (Rapport S/1996/682, paragraphe 479)
Et c'est ainsi qu'en conclusion La Commission estime que les éléments de preuve dont elle dispose suffisent à établir que des actes de génocide ont été perpétrés au Burundi contre la minorité tutsie le 21 octobre 1993 et les jours suivants à l'instigation et avec la participation de certains militants et responsables hutus du FRODEBU, y compris au niveau des communes. (paragraphe 483)
Malheureusement, l'organisation créée pour assurer le "plus jamais-ça" n'alla pas plus loin que ce triste constat. La raison ? Le pays s'est retrouvé et se trouve toujours pris en otage par l'alliance entre les assassins de Ndadaye et ceux qui déclenchèrent le génocide des tutsi sous le fallacieux prétexte de venger le président.
En conclusion, le régime dirigé par l'organisation terroriste et génocidaire CNDD-FDD fondée par les compagnons de Ndadaye a beau faitre du 21 octobre jour chômé et payé, une triste vérité reste. Ndadaye a dressé une partie de la population contre une autre. Ne serait-ce que pour cela, il ne devrait jamais porter le titre de héros. Les supporteurs de Ndadaye devraient trouver autre chose pour chanter ce faux héros dont les enseignements ont conduit aux meurtres des femmes enceintes et de leurs fœtus et des vieillards qu'on jettait dans les latrines, seulement par ce qu'ils sont tutsi.
Nous reconnaissons volontiers qu'à un moment de sa vie, Ndadaye a été de ceux qui ont appelé au partage équitable du gâteau national. Mais outre qu'il était un parmi tant d'autres, il a terni son action plus tard quand il a appelé à la persécution et à l'élimination physique d'une partie de la population. Un acte indigne d'un héros. CQFD
(1) Vidéo de Melchior Ndadaye en campagne à Kayanza http://www.youtube.com/watch?v=bAQ3eRu-IGQ