MESSAGE DE MAITRE RUFYIKIRI ISIDORE A SES CONCITOYENS
Le 16 juillet 2014
Depuis Mars 1989, tous les pouvoirs qui se sont succédé se sont systématiquement passé le témoin pour poursuivre la persécution ethnique ou politique des opposants d’une façon souvent camouflée certes, mais qui ne trompe plus personne. Cela s’est matérialisé jusqu’à ce jour par des arrestations arbitraires, des machinations perfides de faux coups d’Etat pour liquider les figures les plus redoutables de telle ethnie ou de tel parti politique, des disparitions forcées ou mystérieuses, des assassinats, des forcings à l’exil, des condamnations pénales inconsidérées, des tortures physiques et morales, des spoliations de propriétés immobilières, le muselage et l’intimidation des média libres. Tous ces « exploits » ont été réalisés et continuent de l’être grâce à une magistrature transformée en instrument de lynchage judiciaire des opposants politique et ethniques. Pour un lecteur superficiel de la situation qui prévaut au Burundi aujourd’hui, il est très facile de croire qu’il s’agit d’une crise momentanée de gouvernance politique ; d’autres peuvent même pousser la naïveté jusqu’à croire qu’il ya un problème d’apprentissage politique pour des dirigeants inexpérimentés venus d’un mouvement de combattants rebelles. Il n’en est absolument rien de tout cela.
Si, malgré tous les scandales et faits inouïs dont nous sommes tous témoins au Burundi, le pouvoir de Bujumbura continue de narguer arrogamment tout le monde, y compris même les puissances de la communauté internationale inlassablement penchée à son chevet, ce n’est ni un hasard ni le fait de l’irresponsabilité, c’est parce qu’il est sous perfusion énergétique d’une force machiavélique invisible, elle-même au service d’un projet diabolique.
J’observe que la Région des Grands Lacs Africains en général, et le Burundi en particulier, se trouvent depuis les années 1950 dans le collimateur d’un complot savamment monté dans les laboratoires de certaines Eglises appuyées chaque fois par certains services secrets de quelques Pays de l’Europe Occidentale qui cherchent à faire définitivement main basse sur les richesses naturelles et géo-stratégiques de cette Région. Tous les génocides qui ont été organisés au Burundi, en 1965, 1972, 1988, 1993, procèdent de cette vision ou plutôt de cette obsession.
Contrairement à ce que croit l’opinion publique largement naïve et ignorante, les Burundais n’ont jamais conçu, ni conduit ou financé aucun génocide, ils n’avaient et n’ont ni moyens intellectuels, ni moyens logistiques ni moyens financiers, ni savoir-faire pour une telle entreprise si subtile. C’est absolument à tort qu’on a continué à nous rebattre les oreilles et à nous distraire en chantant que ce sont les Bahutu contre les Batutsi ou vice-versa, comme s’il y avait une contradiction antagoniste subitement née entre les deux communautés qui partagent d’ailleurs les mêmes conditions existentielles.
Autant deux Nations ne peuvent pas se haïr, tellement elles sont abstraites et sans âme , autant deux communautés ethniques à l’échelle nationale ne sont pas capables de se haïr et de se tuer, ce sont toujours quelques individus vautours assez malins et cupides pour leurs intérêts qui instrumentalisent les peuples ou les masses naïves, les mobilisent, les endoctrinent sottement, les conditionnent par de petits salaires à l’instar de mercenaires, les soulèvent et les exposent comme chair à canon pour assouvir leurs intérêts financiers ou économiques gigantesques.
L’expérience nous force de croire que tous les grands événements politiques qui ont marqué le cours de la vie du Burundi ont été chaque fois téléguidés à partir de forces extérieures qui nous restent cachées, et profitent de l’état de distraction et d’étourderie qui a caractérisé toujours la populace. A titre d’illustration :
- Si des prélats comme Mgr PERRAUDIN au Rwanda de 1959 et Mgr MARTIN au Burundi ont joué des rôles incontestés dans la politique de confrontations ethniques, ils ne le faisaient sûrement pas pour servir l’ethnie des Bahutu, encore moins pour l’amour de Dieu ;
- Il est évident que les génocides de 1993 au Burundi et 1994 au Rwanda se ressemblent étrangement, avec une symétrie qui frise le décalque à tous points de vue. Il est visible que le génocide du Burundi avait été préparé et prévu par ses concepteurs et planificateurs bien longtemps avant la mort de NDADAYE Melchior ; même le rapport S/1996/682 du 22/8/1996 du Conseil de Sécurité de l’ONU a conclu que les actes de génocide qui ont suivi la mort du Président NDADAYE Melchior avaient été planifiés ; de même, le génocide des Tutsi du Rwanda a été sûrement préparé du vivant de HAVYARIMANA Juvénal. Il est impossible de croire un seul instant que ces deux Présidents ont pu ignorer ce qui se tramait de leur vivant. Mais, comment se fait-il qu’ils en aient été les premières victimes, chaque fois présentés comme ceux dont la mort a été le détonateur suprême pour soulever la folie collective ? Quel que soit le rôle que chacun ait pu jouer, je soutiens que ni NDADAYE Melchior ni HAVYARIMANA Juvénal, nul n’a été le concepteur ni le commanditaire de ces crimes, ils ont été probablement les dindons de la farce en offrant consentement et facilitation : en croyant survivre à ces génocides, ils ont été sûrement surpris d’en être les premières victimes, prédestinés apparemment à être les sacrifiés suprêmes pour la réussite du projet macabre.
- Si NDADAYE Melchior avait été une victime d’un complot conçu et planifié par des Batutsi, comment se ferait-il que tous les Présidents et pouvoirs Hutu qui dirigent le Burundi depuis 1993 à ce jour, nul n’ait jamais osé chercher à identifier les vrais commanditaires ? De quoi ont-ils peur donc ?
- Si les génocides de 1965,1972, 1988 et 1993 avaient été l’œuvre et la conception des Batutsi, comme s’activent à le faire accréditer certains lobbies et media pro-Hutu, pourquoi tous ces régimes Hutu au pouvoir depuis 1993 à ce jour n’ont jamais appelé une enquête pour génocide auprès du Conseil de Sécurité des Nations-Unies ? De quoi ont-ils peur donc ?
- Lors de l’Accord d’Arusha, si celui-ci avait été réellement l’œuvre des politiciens Burundais, quel intérêt auraient-ils eu à délimiter au 1/7/1962 la période de départ des enquêtes sur les assassinats politiques, génocides et autres crimes graves ayant endeuillé le Burundi, en évitant soigneusement d’inclure le 13/10/1961 pour pouvoir rechercher les vrais commanditaires de l’Assassinat du Prince Louis RWAGASORE ? Ceci n’est-il pas une preuve que même l’Accord d’Arusha a été conduit et téléguidé par une main ferme chargée de veiller à protéger les organisations et Pays commanditaires demeurés invisibles sur la mort de RWAGASORE ?
Aujourd’hui, nous sommes à la veille des élections générales de 2015, les esprits et les cerveaux se surchauffent ; des informations persistantes et diversifiées font état d’une menace sérieuse de répétition des lendemains électoraux de sinistre mémoire des années 1965, 1993 et 2010.
Nul n’ignore que c’est toujours le petit peuple qui paie de sa peau ou par la prison les guerres civiles. Quelques organisations secrètes, les unes cachées derrière la Bible, les autres derrière des missions philanthropiques, constituées de personnages malins et sataniques, ont toujours profité de la distraction, des faiblesses et des peurs des hommes, pour élaborer chaque fois des plans de guerres entre les hommes, en se servant surtout des ignorants, des paresseux, de ceux qui se désintéressent de la vie et de ceux qui n’ont pas d’esprit critique, c’est-à-dire des citoyens ou hommes au jugement superficiel et indifférents face à la vie.
Sinon, après tant d’années d’expérience vécue à voir les génocides commis au Burundi, et dont personne ne se soucie jamais de découvrir et de punir les vrais commanditaires, lesquels se soldent toujours par des morts massives et des flots de réfugiés, pourquoi les Burundais n’apprennent rien de leur histoire ?
A qui donc profitent la haine croissante et les conflits meurtriers entretenus entre les Burundais ? Il est vrai que le gros des Burundais sont de tout temps naturellement préoccupés par leurs propres petits problèmes quotidiens, la pauvreté, le remboursement du crédit bancaire, le chômage, la ration, le minerval, la facture médicale, etc, au point qu’ils n’ont pas le temps d’observer avec un œil critique et lucide la réalité des événements qui les assaillent.
Les Burundais devraient désormais réaliser que sous les apparences flatteuses de démocratie et d’auto-détermination politique, que ce soit sous les époques des coups d’Etat militaires ou sous les époques de gouvernements élus, nous avons toujours été gouvernés d’ailleurs, par le jeu d’acteurs de l’ombre qui font et défont les Gouvernements, qui conçoivent, téléguident et financement les conflits ethniques. Comme disait le Président Theodore ROOSEVELT : « Derrière le Gouvernement visible siège un Gouvernement invisible qui ne doit pas fidélité au peuple et ne se reconnait aucune responsabilité ».
Ces acteurs invisibles qui planifient les génocides, organisent, mobilisent et financent un groupe ethnique pour exterminer un autre groupe ethnique, ne le font jamais pour l’intérêt du groupe exterminateur manipulé en parfaite marionnette ; seuls quelques éléments intellectuels locaux, recrutés sous forme d’agents rabatteurs et mobilisateurs au sein de leur groupe ethnique, perçoivent quelques miettes de corruption pour récompenser leur sale besogne, quitte à se faire protéger ensuite en se voyant accordés des asiles dorés.
Nous ne pouvons pas empêcher la nature d’engendrer des tyrans et des criminels ; on vous parlera toujours de l’existence de tyrans-nés et de criminels-nés, bien qu’également de victimes-nés. Mais, le plus dangereux pour notre Pays, ce ne sont ni les tyrans ni les criminels, c’est plutôt l’ignorance et l’étourderie de nos citoyens : s’ils n’étaient pas aussi ignorants, s’ils ne se laissaient pas faire aussi mollement, s’ils ne manquaient pas de sens critique, absolument personne ne pourrait les manipuler et les surexciter aussi facilement que ce que nous voyons.
Ce sont nos faiblesses, notre manque de discernement, notre ignorance qui sont à la base de toutes les manipulations politiques ou religieuses dont nos citoyens sont l’Objet et qui vont jusqu’à saisir armes et machettes pour assassiner leurs propres congénères, au nom d’une logique et d’un intérêt qui leur restent soigneusement cachés.
En Conclusion :
J’observe que notre peuple, bien que théoriquement indépendant sur le plan politique, est en train d’être attiré insidieusement dans la misère économique la plus noire, prélude au retour à l’état d’esclave. Pour cela, deux outils sont utilisés et ont fait partout leur preuve : la peur et la corruption. A ce dernier sujet, je citerai une pensée d’un observateur contemporain qui disait que « Lorsqu’on regarde l’histoire des Pays démocratiques, à quelques exceptions près, il semble évident que, plus le développement a été fort, plus la démocratie s’est à son tour développée. Il y a un obstacle bien plus grand qui est à la base du manque de développement, et par conséquent, du manque de démocratie : il s’agit de la CORRUPTION. Le plus gros obstacle à franchir par l’Afrique aujourd’hui pour réussir son développement, c’est justement la corruption. »
J’observe que le peuple burundais est manipulé avec arrogance et mépris par des dirigeants parés de la légitimité des urnes, mais qui se comportent comme des mercenaires au service de forces étrangères invisibles résolues à mettre définitivement à genoux le Burundi. Ici, j’accuse tous ces compatriotes qui, aujourd’hui comme hier, se sont lâchement prêtés à ce jeu de traîtres, pour vendre notre Nation aux organisations boulimiques du capital.
J’accuse tous ceux-là qui ont servi ou servent encore de relais locaux, pour faciliter la mise en œuvre et l’exécution de plans meurtriers comme celui de 1965, de 1972, de 1988, de 1993 et d’après, sans oublier le plan annoncé en cours aujourd’hui à partir de l’Est du Congo (RDC).
Chacun de nous a sûrement entendu parler de cette loi contenue dans tous les récits spirituels de toutes les religions du monde : la loi de « cause à effet », ou bien celle de l’adage « on récolte ce qu’on sème » ou bien encore « Qui sème le vent récolte la tempête ».
Cela veut dire que si on sème la destruction, on récoltera la destruction. Si on sème la colère et la haine, on récoltera la colère et la haine. Si on sème du blé on récoltera 100% de ce blé en retour et non pas de l’orge. Le soin et l’attention portés lors de l’ensemencement se retrouvent dans la qualité de la récolte, quelle que soit la semence.
Tant que le peuple Burundais ne se réveillera pas pour agir avec conscience et lucidité, même Dieu ne s’occupera pas de sa vie ni de son bien-être. La solution n’est pas dans la folie meurtrière répétée sur commande, mais dans le choix de Chefs d’Etat intègres et patriotes : voilà la clé du mystère, voilà notre défi ; tout le reste est dérisoire.
L’Accord d’Arusha, malgré les apparences, fut un trompe-l’œil et un marché de dupes, fruit d’un véritable bricolage des Partis négociateurs de strapontins sous la manipulation et le contrôle serré des agents de certaines organisations toujours vigilants et présents à l’instar de charognards autour d’un cadavre dans la savane.
Seul un véritable Pacte inter-communautaire reposant sur le principe de l’alternance ethnique au poste de Président de la République pourra mettre fin à toutes velléités génocidaires des uns contre les autres au Burundi et sécuriser politiquement et physiquement toutes les communautés ethniques. Voila le dossier qui doit être négocié d’urgence au lieu de continuer à nous laisser hypnotiser par le jeu mafieux de l’alliance sacrée des vrais assassins du Président NDADAYE Melchior et des vrais exécuteurs du génocide de 1993, laquelle alliance dirige le Burundi d’une main de fer depuis Octobre 1993 à ce jour, sous la vigilante supervision des maîtres communs planificateurs et financiers de tous ces crimes odieux.
A bon entendeur salut !
Isidore RUFYIKIRI
Depuis Mars 1989, tous les pouvoirs qui se sont succédé se sont systématiquement passé le témoin pour poursuivre la persécution ethnique ou politique des opposants d’une façon souvent camouflée certes, mais qui ne trompe plus personne. Cela s’est matérialisé jusqu’à ce jour par des arrestations arbitraires, des machinations perfides de faux coups d’Etat pour liquider les figures les plus redoutables de telle ethnie ou de tel parti politique, des disparitions forcées ou mystérieuses, des assassinats, des forcings à l’exil, des condamnations pénales inconsidérées, des tortures physiques et morales, des spoliations de propriétés immobilières, le muselage et l’intimidation des média libres. Tous ces « exploits » ont été réalisés et continuent de l’être grâce à une magistrature transformée en instrument de lynchage judiciaire des opposants politique et ethniques. Pour un lecteur superficiel de la situation qui prévaut au Burundi aujourd’hui, il est très facile de croire qu’il s’agit d’une crise momentanée de gouvernance politique ; d’autres peuvent même pousser la naïveté jusqu’à croire qu’il ya un problème d’apprentissage politique pour des dirigeants inexpérimentés venus d’un mouvement de combattants rebelles. Il n’en est absolument rien de tout cela.
Si, malgré tous les scandales et faits inouïs dont nous sommes tous témoins au Burundi, le pouvoir de Bujumbura continue de narguer arrogamment tout le monde, y compris même les puissances de la communauté internationale inlassablement penchée à son chevet, ce n’est ni un hasard ni le fait de l’irresponsabilité, c’est parce qu’il est sous perfusion énergétique d’une force machiavélique invisible, elle-même au service d’un projet diabolique.
J’observe que la Région des Grands Lacs Africains en général, et le Burundi en particulier, se trouvent depuis les années 1950 dans le collimateur d’un complot savamment monté dans les laboratoires de certaines Eglises appuyées chaque fois par certains services secrets de quelques Pays de l’Europe Occidentale qui cherchent à faire définitivement main basse sur les richesses naturelles et géo-stratégiques de cette Région. Tous les génocides qui ont été organisés au Burundi, en 1965, 1972, 1988, 1993, procèdent de cette vision ou plutôt de cette obsession.
Contrairement à ce que croit l’opinion publique largement naïve et ignorante, les Burundais n’ont jamais conçu, ni conduit ou financé aucun génocide, ils n’avaient et n’ont ni moyens intellectuels, ni moyens logistiques ni moyens financiers, ni savoir-faire pour une telle entreprise si subtile. C’est absolument à tort qu’on a continué à nous rebattre les oreilles et à nous distraire en chantant que ce sont les Bahutu contre les Batutsi ou vice-versa, comme s’il y avait une contradiction antagoniste subitement née entre les deux communautés qui partagent d’ailleurs les mêmes conditions existentielles.
Autant deux Nations ne peuvent pas se haïr, tellement elles sont abstraites et sans âme , autant deux communautés ethniques à l’échelle nationale ne sont pas capables de se haïr et de se tuer, ce sont toujours quelques individus vautours assez malins et cupides pour leurs intérêts qui instrumentalisent les peuples ou les masses naïves, les mobilisent, les endoctrinent sottement, les conditionnent par de petits salaires à l’instar de mercenaires, les soulèvent et les exposent comme chair à canon pour assouvir leurs intérêts financiers ou économiques gigantesques.
L’expérience nous force de croire que tous les grands événements politiques qui ont marqué le cours de la vie du Burundi ont été chaque fois téléguidés à partir de forces extérieures qui nous restent cachées, et profitent de l’état de distraction et d’étourderie qui a caractérisé toujours la populace. A titre d’illustration :
- Si des prélats comme Mgr PERRAUDIN au Rwanda de 1959 et Mgr MARTIN au Burundi ont joué des rôles incontestés dans la politique de confrontations ethniques, ils ne le faisaient sûrement pas pour servir l’ethnie des Bahutu, encore moins pour l’amour de Dieu ;
- Il est évident que les génocides de 1993 au Burundi et 1994 au Rwanda se ressemblent étrangement, avec une symétrie qui frise le décalque à tous points de vue. Il est visible que le génocide du Burundi avait été préparé et prévu par ses concepteurs et planificateurs bien longtemps avant la mort de NDADAYE Melchior ; même le rapport S/1996/682 du 22/8/1996 du Conseil de Sécurité de l’ONU a conclu que les actes de génocide qui ont suivi la mort du Président NDADAYE Melchior avaient été planifiés ; de même, le génocide des Tutsi du Rwanda a été sûrement préparé du vivant de HAVYARIMANA Juvénal. Il est impossible de croire un seul instant que ces deux Présidents ont pu ignorer ce qui se tramait de leur vivant. Mais, comment se fait-il qu’ils en aient été les premières victimes, chaque fois présentés comme ceux dont la mort a été le détonateur suprême pour soulever la folie collective ? Quel que soit le rôle que chacun ait pu jouer, je soutiens que ni NDADAYE Melchior ni HAVYARIMANA Juvénal, nul n’a été le concepteur ni le commanditaire de ces crimes, ils ont été probablement les dindons de la farce en offrant consentement et facilitation : en croyant survivre à ces génocides, ils ont été sûrement surpris d’en être les premières victimes, prédestinés apparemment à être les sacrifiés suprêmes pour la réussite du projet macabre.
- Si NDADAYE Melchior avait été une victime d’un complot conçu et planifié par des Batutsi, comment se ferait-il que tous les Présidents et pouvoirs Hutu qui dirigent le Burundi depuis 1993 à ce jour, nul n’ait jamais osé chercher à identifier les vrais commanditaires ? De quoi ont-ils peur donc ?
- Si les génocides de 1965,1972, 1988 et 1993 avaient été l’œuvre et la conception des Batutsi, comme s’activent à le faire accréditer certains lobbies et media pro-Hutu, pourquoi tous ces régimes Hutu au pouvoir depuis 1993 à ce jour n’ont jamais appelé une enquête pour génocide auprès du Conseil de Sécurité des Nations-Unies ? De quoi ont-ils peur donc ?
- Lors de l’Accord d’Arusha, si celui-ci avait été réellement l’œuvre des politiciens Burundais, quel intérêt auraient-ils eu à délimiter au 1/7/1962 la période de départ des enquêtes sur les assassinats politiques, génocides et autres crimes graves ayant endeuillé le Burundi, en évitant soigneusement d’inclure le 13/10/1961 pour pouvoir rechercher les vrais commanditaires de l’Assassinat du Prince Louis RWAGASORE ? Ceci n’est-il pas une preuve que même l’Accord d’Arusha a été conduit et téléguidé par une main ferme chargée de veiller à protéger les organisations et Pays commanditaires demeurés invisibles sur la mort de RWAGASORE ?
Aujourd’hui, nous sommes à la veille des élections générales de 2015, les esprits et les cerveaux se surchauffent ; des informations persistantes et diversifiées font état d’une menace sérieuse de répétition des lendemains électoraux de sinistre mémoire des années 1965, 1993 et 2010.
Nul n’ignore que c’est toujours le petit peuple qui paie de sa peau ou par la prison les guerres civiles. Quelques organisations secrètes, les unes cachées derrière la Bible, les autres derrière des missions philanthropiques, constituées de personnages malins et sataniques, ont toujours profité de la distraction, des faiblesses et des peurs des hommes, pour élaborer chaque fois des plans de guerres entre les hommes, en se servant surtout des ignorants, des paresseux, de ceux qui se désintéressent de la vie et de ceux qui n’ont pas d’esprit critique, c’est-à-dire des citoyens ou hommes au jugement superficiel et indifférents face à la vie.
Sinon, après tant d’années d’expérience vécue à voir les génocides commis au Burundi, et dont personne ne se soucie jamais de découvrir et de punir les vrais commanditaires, lesquels se soldent toujours par des morts massives et des flots de réfugiés, pourquoi les Burundais n’apprennent rien de leur histoire ?
A qui donc profitent la haine croissante et les conflits meurtriers entretenus entre les Burundais ? Il est vrai que le gros des Burundais sont de tout temps naturellement préoccupés par leurs propres petits problèmes quotidiens, la pauvreté, le remboursement du crédit bancaire, le chômage, la ration, le minerval, la facture médicale, etc, au point qu’ils n’ont pas le temps d’observer avec un œil critique et lucide la réalité des événements qui les assaillent.
Les Burundais devraient désormais réaliser que sous les apparences flatteuses de démocratie et d’auto-détermination politique, que ce soit sous les époques des coups d’Etat militaires ou sous les époques de gouvernements élus, nous avons toujours été gouvernés d’ailleurs, par le jeu d’acteurs de l’ombre qui font et défont les Gouvernements, qui conçoivent, téléguident et financement les conflits ethniques. Comme disait le Président Theodore ROOSEVELT : « Derrière le Gouvernement visible siège un Gouvernement invisible qui ne doit pas fidélité au peuple et ne se reconnait aucune responsabilité ».
Ces acteurs invisibles qui planifient les génocides, organisent, mobilisent et financent un groupe ethnique pour exterminer un autre groupe ethnique, ne le font jamais pour l’intérêt du groupe exterminateur manipulé en parfaite marionnette ; seuls quelques éléments intellectuels locaux, recrutés sous forme d’agents rabatteurs et mobilisateurs au sein de leur groupe ethnique, perçoivent quelques miettes de corruption pour récompenser leur sale besogne, quitte à se faire protéger ensuite en se voyant accordés des asiles dorés.
Nous ne pouvons pas empêcher la nature d’engendrer des tyrans et des criminels ; on vous parlera toujours de l’existence de tyrans-nés et de criminels-nés, bien qu’également de victimes-nés. Mais, le plus dangereux pour notre Pays, ce ne sont ni les tyrans ni les criminels, c’est plutôt l’ignorance et l’étourderie de nos citoyens : s’ils n’étaient pas aussi ignorants, s’ils ne se laissaient pas faire aussi mollement, s’ils ne manquaient pas de sens critique, absolument personne ne pourrait les manipuler et les surexciter aussi facilement que ce que nous voyons.
Ce sont nos faiblesses, notre manque de discernement, notre ignorance qui sont à la base de toutes les manipulations politiques ou religieuses dont nos citoyens sont l’Objet et qui vont jusqu’à saisir armes et machettes pour assassiner leurs propres congénères, au nom d’une logique et d’un intérêt qui leur restent soigneusement cachés.
En Conclusion :
J’observe que notre peuple, bien que théoriquement indépendant sur le plan politique, est en train d’être attiré insidieusement dans la misère économique la plus noire, prélude au retour à l’état d’esclave. Pour cela, deux outils sont utilisés et ont fait partout leur preuve : la peur et la corruption. A ce dernier sujet, je citerai une pensée d’un observateur contemporain qui disait que « Lorsqu’on regarde l’histoire des Pays démocratiques, à quelques exceptions près, il semble évident que, plus le développement a été fort, plus la démocratie s’est à son tour développée. Il y a un obstacle bien plus grand qui est à la base du manque de développement, et par conséquent, du manque de démocratie : il s’agit de la CORRUPTION. Le plus gros obstacle à franchir par l’Afrique aujourd’hui pour réussir son développement, c’est justement la corruption. »
J’observe que le peuple burundais est manipulé avec arrogance et mépris par des dirigeants parés de la légitimité des urnes, mais qui se comportent comme des mercenaires au service de forces étrangères invisibles résolues à mettre définitivement à genoux le Burundi. Ici, j’accuse tous ces compatriotes qui, aujourd’hui comme hier, se sont lâchement prêtés à ce jeu de traîtres, pour vendre notre Nation aux organisations boulimiques du capital.
J’accuse tous ceux-là qui ont servi ou servent encore de relais locaux, pour faciliter la mise en œuvre et l’exécution de plans meurtriers comme celui de 1965, de 1972, de 1988, de 1993 et d’après, sans oublier le plan annoncé en cours aujourd’hui à partir de l’Est du Congo (RDC).
Chacun de nous a sûrement entendu parler de cette loi contenue dans tous les récits spirituels de toutes les religions du monde : la loi de « cause à effet », ou bien celle de l’adage « on récolte ce qu’on sème » ou bien encore « Qui sème le vent récolte la tempête ».
Cela veut dire que si on sème la destruction, on récoltera la destruction. Si on sème la colère et la haine, on récoltera la colère et la haine. Si on sème du blé on récoltera 100% de ce blé en retour et non pas de l’orge. Le soin et l’attention portés lors de l’ensemencement se retrouvent dans la qualité de la récolte, quelle que soit la semence.
Tant que le peuple Burundais ne se réveillera pas pour agir avec conscience et lucidité, même Dieu ne s’occupera pas de sa vie ni de son bien-être. La solution n’est pas dans la folie meurtrière répétée sur commande, mais dans le choix de Chefs d’Etat intègres et patriotes : voilà la clé du mystère, voilà notre défi ; tout le reste est dérisoire.
L’Accord d’Arusha, malgré les apparences, fut un trompe-l’œil et un marché de dupes, fruit d’un véritable bricolage des Partis négociateurs de strapontins sous la manipulation et le contrôle serré des agents de certaines organisations toujours vigilants et présents à l’instar de charognards autour d’un cadavre dans la savane.
Seul un véritable Pacte inter-communautaire reposant sur le principe de l’alternance ethnique au poste de Président de la République pourra mettre fin à toutes velléités génocidaires des uns contre les autres au Burundi et sécuriser politiquement et physiquement toutes les communautés ethniques. Voila le dossier qui doit être négocié d’urgence au lieu de continuer à nous laisser hypnotiser par le jeu mafieux de l’alliance sacrée des vrais assassins du Président NDADAYE Melchior et des vrais exécuteurs du génocide de 1993, laquelle alliance dirige le Burundi d’une main de fer depuis Octobre 1993 à ce jour, sous la vigilante supervision des maîtres communs planificateurs et financiers de tous ces crimes odieux.
A bon entendeur salut !
Isidore RUFYIKIRI