NÉGATIONNISME DU GÉNOCIDE TUTSI : LE RÉGIME DU CNDD-FDD FRANCHIT LE RUBICON
Burundi Information (le 23 octobre 2020). Affligés déjà par la présence au pouvoir de génocidaires et ce depuis 27 ans, les Burundais se sont vus soudainement rappeler que le pire est toujours à craindre quand on est dirigé par des génocidaires impunis et impénitents. Le régime des terroristes génocidaires du CNDD-FDD vient en effet de franchir le rubicon en ce 21 octobre 2020 en interdisant la commémoration du début du génocide tutsi de 1993. Cela faisait 27 ans que cette journée est consacrée au recueillement au monument de Kwibubu dédié aux 150 élèves tutsi brûlés vif le 21 octobre 1993 par les militants du FRODEBU conduits par le directeur du Lycée,Kibimba, l'infâme Firmat Niyonkenguruka.
Alors que des voix n'ont jamais cessé de demander le jugement des commanditaires de cet acte ignoble, à part ce directeur d’école qui fut régulièrement jugé, condamné et exécuté en 1997[1], aucun des dirigeants du FRODEBU, le parti au pouvoir à l'époque et qui avait nommé ce criminel à son poste et au nom de qui ce dernier avait commis l’irréparable, n’a jamais répondu de ses actes. Au contraire, ils se sont vus remettre le pouvoir sur un plateau d’or. C’est de cette façon que le Burundi croupit toujours sous la coupe des criminels. On se rappelle aussi qu'avant d'être arrêté, Firmat Niyonkenguruka avait été logé et entretenu pendant des mois par le Gouvernement de Melchior Ndadaye à l'Hotel Club du Lac Tanganyika où ces derniers avaient momentanément élu domicile. C'est de là qu'il était venu comme invité d'honneur pour suivre au Palais des Congrès de Kigobe les cérémonies d'investiture du Président Cyprien Ntaryamira. C'était le 5 février 1994, soit trois mois à peine après son acte ignoble. C'est également de cet hôtel que la direction du FRODEBU coordonait le génocide tutsi. Tout le monde se souvient en effet que c’est de l'Hôtel Club du Lac Tanganyika que l'ancien Président de la République, Sylvestre Ntibantunganya, alors Ministre des Relations Extérieures et Président Intérimaire du Parlement et du parti génocidaire FRODEBU, annonça que tant que sa sécurité ne serait pas assurée, il ne daignera jamais ordonner l'arrêt des massacres ciblés contre les Tutsi: « Garantissez-moi la sécurité, je vous garantirai la paix », avait-il dit dans une conférence de presse tenue dans les salons feûtrés où il était au chaud alors que ses miliciens inziraguhemuka (qui deviendront plus tard intagoheka ou CNDD-FDD) étaient en train de tuer systématiquement une partie de ses administrés pour la simple raison qu’ils étaient nés tutsi. Ce faisant, Sylvestre Ntibantunganya reconnaissait indirectement que c'était lui le maître des miliciens qui pourchassaient les Tutsi à travers tout le pays pour les tuer, mettant ainsi le pays à feu et à sang. En effet, même s'il avait le droit de demander qu'on lui garantisse la sécurité, il n'aurait pas dû conditionner la pacification du pays par sa sécurité personnelle. Autrement dit, il prouvait par la même occasion qu'il n'était pas digne de diriger le pays, étant donné qu'il tenait plus à sa sécurité qu'à celle de ses administrés. A ce sujet, un ancien Ministre des Droits de l'Homme pourtant réputé pour ses positions en faveur de cette formation génocidaire fondée par Ndadaye et autres Ntibantunganya, déclara en apprenant ces propos que les dirigeants du FRODEBU (dont Ntibantunganya) ne voulaient pas comprendre que diriger un pays signifie prendre un minimum de risque.
Au chapitre des responsabilités du FRODEBU dans ce génocide tutsi de 1993, on ne peut pas ne pas mentionner les aveux faits sans pression aucune par un autre ténor de cette organisation terroriste et génocidaire au cours de l’année 1994. Jean-Marie Ngendahayo déclara en effet qu'en demandant aux militants de son parti à s’en prendre aux Tutsi en octobre 1993, il poursuivait "la pédagogie du FRODEBU."
En dépit de tous ces indices, il ne sert à rien de se fixer sur le rôle par ailleurs indéniable du parent biologique et idéologique du CNDD-FDD actuellement au pouvoir. Il s'en faut plutôt souligner le passage par ce dernier à une étape supérieure dans l'exécution des crimes des crimes. En interdisant la commémoration des victimes, les miliciens génocidaires qui gèrent aujourd'hui le pays sous la bannière du CNDD-FDD, convainquent ceux qui espéraient encore une certaine transformation positive de cette formation criminelle déclarée parti politique à la faveur d’une tricherie historique.
L'interdiction de la commémoration du génocide perpétré contre les Tutsi par le CNDD-FDD intervient au moment où une autre campagne négationniste orchestrée par le gouvernement bat son plein sous le respectable paravent de Commission Vérité et Réconciliation (CVR). Pour rappel, cette commission est constituée pour sa partie hutu des plus zélés des négationnistes et, pour sa composante tutsi, des vrais faux tutsi qui se sont par ailleurs illustrés dans le financement et dans la propagande de l'organisation CNDD-FDD avant et après son accession indue au pouvoir. Compte tenu de cet état de choses, il n’est pas surprenant que cette soi-disant CVR déclare mensongèrement que les restes humains qu'elle déterre dans les exhumations qu'elle effectue depuis le mois de décembre 2019, ne sont pas des personnes tuées par le CNDD-FDD et ses parents idéologiques et biologiques mais plutôt des Hutu.
Une autre preuve que cette soi-disant CVR déclare hutu les morts tutsi, est le très grand décalage entre le nombre moyen de morts déterrés par fosse, par commune ou par province selon les régions où cet organe plus que controversé a déjà été enquêter. Alors que tous les chercheurs, tous les analystes et même tous les partisans (déclarés ou déguisés) du mouvement génocidaire UBU et de ses descendants biologiques et idéologiques s'accordent que c'est dans les provinces du sud et du sud-ouest que se sont produits les principaux massacres en 1972, le nombre peu élevé de corps déterrés dans la Province de Makamba et, depuis quelques six semaines, dans celle de Rumonge, vient contredire les déclarations maladroites de la soi-disant CVR au cours de la première moitié de 2020. Comment expliquer en effet qu’il y ait à Karusi un nombre de morts de 1972 plus grand que celui des deux Provinces du sud précitées? La seule explication logique est que la facilité avec laquelle la pseudo-CVR a trouvé les grands charniers à Karuzi, de même que le très grand nombre de victimes qu'elle y a trouvées (et qui reste de loin supérieur à celui des provinces du sud ci-haut mentionnées) montrent que ces agents du régime des terroristes génocidaires du CNDD-FDD savaient à l’avance où ils avaient enfouis les corps des Tutsi tués en octobre 1993 et dans les années qui ont suivi. Cela est d’autant plus plausible que, comme l'a établi une commission internationale d'enquête mandatée par l'ONU, ces Tutsi ont été tués par les militants du FRODEBU (qui deviendront plus tard CNDD-FDD).
En définitive, quelque choquante que puisse paraître l'interdiction de la commémoration du début du génocide des Tutsi du Burundi de 1993, elle est loin de décourager la recherche de la justice par les victimes et leurs parents. Elle est également loin d'entamer leur résilience à elles qui, en plus d’avoir perdu qui (l'usage d') un membre donné de leur corps, qui un membre de leur famille, n'espéraient rien de positif de la part des génocidaires impunis et impénitents au pouvoir. Et comme le dit l'adage français, « à quelque chose, malheur est bon ». Il est permis d’espérer que cette nième maladresse d'un régime honni et de surcroît aux abois à cause des sanctions qu'il a écopées des suites de son entêtement, serve à éclairer ceux des éternels sceptiques qui tardaient toujours à se convaincre qu'un génocidaire impuni ne peut que continuer sur la voie du processus génocidaire. Peu importe la réalité résultant des maladresses de ce pouvoir, il reste que toutes les organisations et tous les individus qui ont en horreur le crime des crimes, sont dans l’obligation d’exiger pour la nième fois que l’ONU mette sur pied le tribunal pénal spécial pour le Burundi prévu dans son rapport S/1996/682 du 22 août 1996. C’est lui qui jugera tous ces génocidaires impunis qui peuplent toujours les institutions du Burundi en commençant par la Présidence de la République.
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[1] Jusqu'en 2006, la peine de mort était encore légale.
Alors que des voix n'ont jamais cessé de demander le jugement des commanditaires de cet acte ignoble, à part ce directeur d’école qui fut régulièrement jugé, condamné et exécuté en 1997[1], aucun des dirigeants du FRODEBU, le parti au pouvoir à l'époque et qui avait nommé ce criminel à son poste et au nom de qui ce dernier avait commis l’irréparable, n’a jamais répondu de ses actes. Au contraire, ils se sont vus remettre le pouvoir sur un plateau d’or. C’est de cette façon que le Burundi croupit toujours sous la coupe des criminels. On se rappelle aussi qu'avant d'être arrêté, Firmat Niyonkenguruka avait été logé et entretenu pendant des mois par le Gouvernement de Melchior Ndadaye à l'Hotel Club du Lac Tanganyika où ces derniers avaient momentanément élu domicile. C'est de là qu'il était venu comme invité d'honneur pour suivre au Palais des Congrès de Kigobe les cérémonies d'investiture du Président Cyprien Ntaryamira. C'était le 5 février 1994, soit trois mois à peine après son acte ignoble. C'est également de cet hôtel que la direction du FRODEBU coordonait le génocide tutsi. Tout le monde se souvient en effet que c’est de l'Hôtel Club du Lac Tanganyika que l'ancien Président de la République, Sylvestre Ntibantunganya, alors Ministre des Relations Extérieures et Président Intérimaire du Parlement et du parti génocidaire FRODEBU, annonça que tant que sa sécurité ne serait pas assurée, il ne daignera jamais ordonner l'arrêt des massacres ciblés contre les Tutsi: « Garantissez-moi la sécurité, je vous garantirai la paix », avait-il dit dans une conférence de presse tenue dans les salons feûtrés où il était au chaud alors que ses miliciens inziraguhemuka (qui deviendront plus tard intagoheka ou CNDD-FDD) étaient en train de tuer systématiquement une partie de ses administrés pour la simple raison qu’ils étaient nés tutsi. Ce faisant, Sylvestre Ntibantunganya reconnaissait indirectement que c'était lui le maître des miliciens qui pourchassaient les Tutsi à travers tout le pays pour les tuer, mettant ainsi le pays à feu et à sang. En effet, même s'il avait le droit de demander qu'on lui garantisse la sécurité, il n'aurait pas dû conditionner la pacification du pays par sa sécurité personnelle. Autrement dit, il prouvait par la même occasion qu'il n'était pas digne de diriger le pays, étant donné qu'il tenait plus à sa sécurité qu'à celle de ses administrés. A ce sujet, un ancien Ministre des Droits de l'Homme pourtant réputé pour ses positions en faveur de cette formation génocidaire fondée par Ndadaye et autres Ntibantunganya, déclara en apprenant ces propos que les dirigeants du FRODEBU (dont Ntibantunganya) ne voulaient pas comprendre que diriger un pays signifie prendre un minimum de risque.
Au chapitre des responsabilités du FRODEBU dans ce génocide tutsi de 1993, on ne peut pas ne pas mentionner les aveux faits sans pression aucune par un autre ténor de cette organisation terroriste et génocidaire au cours de l’année 1994. Jean-Marie Ngendahayo déclara en effet qu'en demandant aux militants de son parti à s’en prendre aux Tutsi en octobre 1993, il poursuivait "la pédagogie du FRODEBU."
En dépit de tous ces indices, il ne sert à rien de se fixer sur le rôle par ailleurs indéniable du parent biologique et idéologique du CNDD-FDD actuellement au pouvoir. Il s'en faut plutôt souligner le passage par ce dernier à une étape supérieure dans l'exécution des crimes des crimes. En interdisant la commémoration des victimes, les miliciens génocidaires qui gèrent aujourd'hui le pays sous la bannière du CNDD-FDD, convainquent ceux qui espéraient encore une certaine transformation positive de cette formation criminelle déclarée parti politique à la faveur d’une tricherie historique.
L'interdiction de la commémoration du génocide perpétré contre les Tutsi par le CNDD-FDD intervient au moment où une autre campagne négationniste orchestrée par le gouvernement bat son plein sous le respectable paravent de Commission Vérité et Réconciliation (CVR). Pour rappel, cette commission est constituée pour sa partie hutu des plus zélés des négationnistes et, pour sa composante tutsi, des vrais faux tutsi qui se sont par ailleurs illustrés dans le financement et dans la propagande de l'organisation CNDD-FDD avant et après son accession indue au pouvoir. Compte tenu de cet état de choses, il n’est pas surprenant que cette soi-disant CVR déclare mensongèrement que les restes humains qu'elle déterre dans les exhumations qu'elle effectue depuis le mois de décembre 2019, ne sont pas des personnes tuées par le CNDD-FDD et ses parents idéologiques et biologiques mais plutôt des Hutu.
Une autre preuve que cette soi-disant CVR déclare hutu les morts tutsi, est le très grand décalage entre le nombre moyen de morts déterrés par fosse, par commune ou par province selon les régions où cet organe plus que controversé a déjà été enquêter. Alors que tous les chercheurs, tous les analystes et même tous les partisans (déclarés ou déguisés) du mouvement génocidaire UBU et de ses descendants biologiques et idéologiques s'accordent que c'est dans les provinces du sud et du sud-ouest que se sont produits les principaux massacres en 1972, le nombre peu élevé de corps déterrés dans la Province de Makamba et, depuis quelques six semaines, dans celle de Rumonge, vient contredire les déclarations maladroites de la soi-disant CVR au cours de la première moitié de 2020. Comment expliquer en effet qu’il y ait à Karusi un nombre de morts de 1972 plus grand que celui des deux Provinces du sud précitées? La seule explication logique est que la facilité avec laquelle la pseudo-CVR a trouvé les grands charniers à Karuzi, de même que le très grand nombre de victimes qu'elle y a trouvées (et qui reste de loin supérieur à celui des provinces du sud ci-haut mentionnées) montrent que ces agents du régime des terroristes génocidaires du CNDD-FDD savaient à l’avance où ils avaient enfouis les corps des Tutsi tués en octobre 1993 et dans les années qui ont suivi. Cela est d’autant plus plausible que, comme l'a établi une commission internationale d'enquête mandatée par l'ONU, ces Tutsi ont été tués par les militants du FRODEBU (qui deviendront plus tard CNDD-FDD).
En définitive, quelque choquante que puisse paraître l'interdiction de la commémoration du début du génocide des Tutsi du Burundi de 1993, elle est loin de décourager la recherche de la justice par les victimes et leurs parents. Elle est également loin d'entamer leur résilience à elles qui, en plus d’avoir perdu qui (l'usage d') un membre donné de leur corps, qui un membre de leur famille, n'espéraient rien de positif de la part des génocidaires impunis et impénitents au pouvoir. Et comme le dit l'adage français, « à quelque chose, malheur est bon ». Il est permis d’espérer que cette nième maladresse d'un régime honni et de surcroît aux abois à cause des sanctions qu'il a écopées des suites de son entêtement, serve à éclairer ceux des éternels sceptiques qui tardaient toujours à se convaincre qu'un génocidaire impuni ne peut que continuer sur la voie du processus génocidaire. Peu importe la réalité résultant des maladresses de ce pouvoir, il reste que toutes les organisations et tous les individus qui ont en horreur le crime des crimes, sont dans l’obligation d’exiger pour la nième fois que l’ONU mette sur pied le tribunal pénal spécial pour le Burundi prévu dans son rapport S/1996/682 du 22 août 1996. C’est lui qui jugera tous ces génocidaires impunis qui peuplent toujours les institutions du Burundi en commençant par la Présidence de la République.
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[1] Jusqu'en 2006, la peine de mort était encore légale.