GENOCIDE TUTSI DE NTEGA MARANGARA EN 1988: FOCUS SUR LES AUTEURS
Burundi Information (le 22 aout 2018). C'est aujourd'hui que nous commémorons les massacres génocidaires déclenchés contre les Tutsi des communes de Marangara et de Ntega dans le Nord du Burundi le 14 août 1988. Nous avons délibérement choisi d'observer ce triste anniversaire avec un retard d'une semaine après: pour le faire coïncider avec un autre évènement du 22 août. Nous estimons en effet qu'une des meilleures façons de se souvenir de nos morts de 1988, c'est de se souvenir également de ceux qui les ont tué à l'époque, mais aussi et surtout de ceux-là qui les ont tués une deuxième fois et qui continuent jusqu'aujourd'hui: il s'agit des apologues et autres propagandistes de la phalange génocidaire qui a commis cet acte ignoble et qui se trouve aujourd'hui au pouvoir.
C'est en effet en date du 22 aout 1988 qu'un groupe de 22 adeptes de la solution finale à la burundaise, adressèrent au Président du Burundi une lettre de soutien aux miliciens qui étaient en train d'endeuiller le pays dans deux provinces de Ngozi et de Kirundo. Quelle aberration! Des intellectuels qui endossent des massacres génocidaires en cours?
Trente ans plus tard, il est facile de comprendre qu'il s'agissait de deux catégories de continuateurs du sinistre programme du non moins sinistre UBU (Umugambwe w'Abakozi b'Uburundi ou Parti des ravailleurs) qui, le 29 avril 1972, avait lancé le nième appel au génocide tutsi. D'un côté donc, il y avait des petits couteaux mobilisés à coup de mensonges savamment coulés dans un document qui circulait sous le manteau et qui se vulgarisera plus tard sous le titre "Plan de guerre du Palipehutu' (1). D'un autre, les têtes pensantes de l'organisation criminelle, comprenant des professeurs d'université, des journalistes, des étudiants, etc.
Quelques années seulement après leur forfait, certains de ces intellectuels qui avaient légitimé le génocide tutsi d'aout 1988 et qui en avaient été incarcérés brièvement avant que Pierre Buyoya ne les relâche, se retrouveront très haut placés dans les institutions républicaines. Ce sera d'abord sous le régime du même Buyoya, ensuite sous le FRODEBU dirigeant seul (sous Ndadaye et Ntaryamira), puis lors du règne du couple FRODEBU-Buyoya, avant que n'advienne celui de deux autres héritiers idéologiques de UBU: le CNDD-FDD appuyé par le PALIPEHUTU à la Première Vice-présidence du Parlement.
L'on ne saurait clôturer le volet des auteurs directs de ce génocide tutsi de 1988 sans rappeler le rôle prépondérant du PALIPEHUTU. C'est lui qui fournit la totalité des exécutants, mais aussi et surtout, c'est lui qui en avait assuré la préparation, notamment avec son Communiqué No6 de mai 1988 par lequel il évoquait ses "plus de 4 millions d'adhérents" --soit un peu moins des 5 millions qu'évoquera Ndadaye cinq petites années plus tard à Kayanza. En d'autres mots, qu'on ne parle surtout pas de coïncidence! (2)
Voilà le groupe des compatriotes [méritent-ils encore d'être désignés par ce noble qualificatif alors qu'ils ont panifies notre elimination?] qui portent le plus de responsabilité dans l'histoire sanglante de notre pays dont les crimes restent impunis. Mais ils ne sont pas les seuls. Il faut parler aussi de leurs complices, car si tu ne t'occupes pas de ta mémoire, quelqu'un d'autre s'en occupera et à tes dépens .
A côté de ces auteurs directs que nous venons de mentionner, il existe ce qu'il ne serait pas exagéré d'appeler les relayeurs du crime. Et Dieu seul sait qu'il y en a au Burundi et surtout à l'étranger. Aujourd'hui, nous nous trouvons plus souvent que jamais victimes des témoins, et même des victimes d'hier, qui refusent de dire ou d'écrire ce qu'ils ont vécu, qui pour un minable calcul de marché éphémères avec un génocidaire au pouvoir; qui par couardise naturelle; qui encore pour cause de ces mauvaises interprétations de la foi chrétienne par lesquelles les sujets non-pourvu d'assez de jugeote se transforment en complices dans le crime dans leur octroi d'un pardon non-demandé.
Nous nous en prenons enfin aux “confrères” journalistes qui nous tirent tantôt dans le dos tantôt des les flancs, lorsqu'ils gonflent des chiffres à gauche tout en en diminuant à droite ; ou quand ils interviewent et/ou glorifient les seuls auteurs des actes de génocide de 1988 tout en observant le silence le plus complet pour ce qui est des rescapés tutsi. Il en est de même de ces 'professionnels' des média qui, dans leur 'expertise' ou dans leur 'modération' obtenue parfois Dieu seul sait comment, refusent le micro aux représentants des victimes. Une mention particulière s'impose ici eu égard à ceux des média qui, quand ils daignent rédiger périodiquement sur ce génocide tout aussi impuni que celui de 1965 ou 1972, qui évitent soigneusement d'interviewer les responsables du parti unique UPRONA au niveau local. Cette discrimination dans la sélection des témoins à interroger concerne également l'évitement des nones de la Paroisse de Ntega. Ces dernières, lorsqu'elles cachaient des rescapés tutsi dans leur couvent, des tueurs du PALIPEHUTU [redevenu plus tard FRODEBU, CNDDFDD, FNL, PALIPE, CDP, UPD, et que sais-je encore] sont venus leur demander de prier pour eux pour qu'ils aient plus de force physique car il y en a qui étaient très exténués, notamment ceux-là qui venaient de consommer leur centième meurtre de Tutsi et qui s'en vantaient sans scrupule aucun.
Se joint enfin à la liste des complices insoupçonnés des génocidaires d'août 1988, ces journalistes basés à l'étranger qui, quand ils daignent interroger un activiste ou un rescapé tutsi, lui coupent constamment la parole, paraissant, aux yeux des observateurs neutres, comme de véritables défenseurs et propagandistes des descendants d'UBU au pouvoir à Bujumbura: le CNDDFDD. Faut-il rappeler à l'occasion que depuis longtemps, certains des journalistes de ces média entretiennent des relations très cordiales avec l'organisation terroriste et génocidaire CNDD-FDD au pouvoir a Bujumbura. Ce n'est pas un Karenga Ramadhan qui viendra nous contredire, lui qui, du temps ou le CNDD-FDD était encore dans la brousse, prestait à la BBC à Londres avec feu Laurent Ndayuruhume, avant que feue Hafsa Mosi les y rejoignent. Des sources dignes de foi affirment que quand Leonard Nyangoma était encore chef unique du CNDD/FDD, il téléphonait à la BBC au rythme de 15 appels par jour. Ce qui expliquerait finalement pourquoi et Karenga et Hafsa, tous ont quitté la BBC Gahuza pour être faits Ministres, Parlementaires, etc. par le CNDDFDD.
Point n'est besoin de spéculer sur le pourcentage de ceux de ces appels de Nyangoma à la BBC qui étaient reçus favorablement et relayés prioritairement. Point n'est besoin non plus d'être grand analyste pour comprendre pourquoi les successeurs des Karenga et autres Ndayuhurume à la tête de la Section Kirundi-Kinyarwanda de la BBC, ont gardé dans une certaine mesure, les mêmes discours bienveillants envers cette organisation et ses supporteurs, peu importe qu'ils soient à Kinshasa ou à Kigobe. (BINFO)
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(1) http://www.burundi-information.net/la-conscience-hutu-comme-ferment-du-plan-de-guerre-des-genocidaires-burundais.html
(2) https://www.youtube.com/watch?v=bAQ3eRu-IGQ
C'est en effet en date du 22 aout 1988 qu'un groupe de 22 adeptes de la solution finale à la burundaise, adressèrent au Président du Burundi une lettre de soutien aux miliciens qui étaient en train d'endeuiller le pays dans deux provinces de Ngozi et de Kirundo. Quelle aberration! Des intellectuels qui endossent des massacres génocidaires en cours?
Trente ans plus tard, il est facile de comprendre qu'il s'agissait de deux catégories de continuateurs du sinistre programme du non moins sinistre UBU (Umugambwe w'Abakozi b'Uburundi ou Parti des ravailleurs) qui, le 29 avril 1972, avait lancé le nième appel au génocide tutsi. D'un côté donc, il y avait des petits couteaux mobilisés à coup de mensonges savamment coulés dans un document qui circulait sous le manteau et qui se vulgarisera plus tard sous le titre "Plan de guerre du Palipehutu' (1). D'un autre, les têtes pensantes de l'organisation criminelle, comprenant des professeurs d'université, des journalistes, des étudiants, etc.
Quelques années seulement après leur forfait, certains de ces intellectuels qui avaient légitimé le génocide tutsi d'aout 1988 et qui en avaient été incarcérés brièvement avant que Pierre Buyoya ne les relâche, se retrouveront très haut placés dans les institutions républicaines. Ce sera d'abord sous le régime du même Buyoya, ensuite sous le FRODEBU dirigeant seul (sous Ndadaye et Ntaryamira), puis lors du règne du couple FRODEBU-Buyoya, avant que n'advienne celui de deux autres héritiers idéologiques de UBU: le CNDD-FDD appuyé par le PALIPEHUTU à la Première Vice-présidence du Parlement.
L'on ne saurait clôturer le volet des auteurs directs de ce génocide tutsi de 1988 sans rappeler le rôle prépondérant du PALIPEHUTU. C'est lui qui fournit la totalité des exécutants, mais aussi et surtout, c'est lui qui en avait assuré la préparation, notamment avec son Communiqué No6 de mai 1988 par lequel il évoquait ses "plus de 4 millions d'adhérents" --soit un peu moins des 5 millions qu'évoquera Ndadaye cinq petites années plus tard à Kayanza. En d'autres mots, qu'on ne parle surtout pas de coïncidence! (2)
Voilà le groupe des compatriotes [méritent-ils encore d'être désignés par ce noble qualificatif alors qu'ils ont panifies notre elimination?] qui portent le plus de responsabilité dans l'histoire sanglante de notre pays dont les crimes restent impunis. Mais ils ne sont pas les seuls. Il faut parler aussi de leurs complices, car si tu ne t'occupes pas de ta mémoire, quelqu'un d'autre s'en occupera et à tes dépens .
A côté de ces auteurs directs que nous venons de mentionner, il existe ce qu'il ne serait pas exagéré d'appeler les relayeurs du crime. Et Dieu seul sait qu'il y en a au Burundi et surtout à l'étranger. Aujourd'hui, nous nous trouvons plus souvent que jamais victimes des témoins, et même des victimes d'hier, qui refusent de dire ou d'écrire ce qu'ils ont vécu, qui pour un minable calcul de marché éphémères avec un génocidaire au pouvoir; qui par couardise naturelle; qui encore pour cause de ces mauvaises interprétations de la foi chrétienne par lesquelles les sujets non-pourvu d'assez de jugeote se transforment en complices dans le crime dans leur octroi d'un pardon non-demandé.
Nous nous en prenons enfin aux “confrères” journalistes qui nous tirent tantôt dans le dos tantôt des les flancs, lorsqu'ils gonflent des chiffres à gauche tout en en diminuant à droite ; ou quand ils interviewent et/ou glorifient les seuls auteurs des actes de génocide de 1988 tout en observant le silence le plus complet pour ce qui est des rescapés tutsi. Il en est de même de ces 'professionnels' des média qui, dans leur 'expertise' ou dans leur 'modération' obtenue parfois Dieu seul sait comment, refusent le micro aux représentants des victimes. Une mention particulière s'impose ici eu égard à ceux des média qui, quand ils daignent rédiger périodiquement sur ce génocide tout aussi impuni que celui de 1965 ou 1972, qui évitent soigneusement d'interviewer les responsables du parti unique UPRONA au niveau local. Cette discrimination dans la sélection des témoins à interroger concerne également l'évitement des nones de la Paroisse de Ntega. Ces dernières, lorsqu'elles cachaient des rescapés tutsi dans leur couvent, des tueurs du PALIPEHUTU [redevenu plus tard FRODEBU, CNDDFDD, FNL, PALIPE, CDP, UPD, et que sais-je encore] sont venus leur demander de prier pour eux pour qu'ils aient plus de force physique car il y en a qui étaient très exténués, notamment ceux-là qui venaient de consommer leur centième meurtre de Tutsi et qui s'en vantaient sans scrupule aucun.
Se joint enfin à la liste des complices insoupçonnés des génocidaires d'août 1988, ces journalistes basés à l'étranger qui, quand ils daignent interroger un activiste ou un rescapé tutsi, lui coupent constamment la parole, paraissant, aux yeux des observateurs neutres, comme de véritables défenseurs et propagandistes des descendants d'UBU au pouvoir à Bujumbura: le CNDDFDD. Faut-il rappeler à l'occasion que depuis longtemps, certains des journalistes de ces média entretiennent des relations très cordiales avec l'organisation terroriste et génocidaire CNDD-FDD au pouvoir a Bujumbura. Ce n'est pas un Karenga Ramadhan qui viendra nous contredire, lui qui, du temps ou le CNDD-FDD était encore dans la brousse, prestait à la BBC à Londres avec feu Laurent Ndayuruhume, avant que feue Hafsa Mosi les y rejoignent. Des sources dignes de foi affirment que quand Leonard Nyangoma était encore chef unique du CNDD/FDD, il téléphonait à la BBC au rythme de 15 appels par jour. Ce qui expliquerait finalement pourquoi et Karenga et Hafsa, tous ont quitté la BBC Gahuza pour être faits Ministres, Parlementaires, etc. par le CNDDFDD.
Point n'est besoin de spéculer sur le pourcentage de ceux de ces appels de Nyangoma à la BBC qui étaient reçus favorablement et relayés prioritairement. Point n'est besoin non plus d'être grand analyste pour comprendre pourquoi les successeurs des Karenga et autres Ndayuhurume à la tête de la Section Kirundi-Kinyarwanda de la BBC, ont gardé dans une certaine mesure, les mêmes discours bienveillants envers cette organisation et ses supporteurs, peu importe qu'ils soient à Kinshasa ou à Kigobe. (BINFO)
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(1) http://www.burundi-information.net/la-conscience-hutu-comme-ferment-du-plan-de-guerre-des-genocidaires-burundais.html
(2) https://www.youtube.com/watch?v=bAQ3eRu-IGQ