ATTAQUE DE CIBITOKE: LE SILENCE SUR LES CRIMES DE GUERRE EST COUPABLE
Burundi Information (le 10 janvier 2015). Nous avons assisté ces derniers jours à un épanchement presque pathétique sur un article publié chez Iwacu sous le titre "Burundi: comment ils nous fabriquent des assaillants" et où il est question d'une "analyse profonde" des attaques de Cibitoke de cette semaine. Comme la plupart des lecteurs, nous reconnaissons d'emblée l’extraordinaire qualité esthétique de l’article. Akuzuye ntibamurika. C’est un fait évident, bien connu même avant par les lecteurs, que l’auteur de cet article maîtrise la langue de Voltaire. Comme d'habitude, nous nous gardons de polémiquer sur les mesures utilisées pour mesurer la "profondeur" de cet écrit. Nous nous arrêtons par contre sur le silence que cet article fait sur ce qui constitue le fonds du scandale de Cibitoke. Il est bien curieux de voir que la profonde analyse promise se limite à constater et à raconter, dans un langage sophistiqué certes, ce que monsieur tout le monde sait. Nous sommes loin de minimiser la gravité du fait de porter les armes sans autorisation, laquelle s'avère, soit dit en passant, la seul point digne d'intérêet qui ait été touché par cette "profonde analyse". Mais en même temps, nous insistons sur ce que l’analyse en question et une partie de ses lecteurs, semblent minimiser alors que c’est ce qui ronge le Burundi depuis. Et ce mal burundais, puisque c'est de cela qu'il s'agit et qu'il nous faut le rappeler sans relâche, c'est la banalisation des crimes de guerre.
Le dernier des lettrés sait que dans tout conflit, si un combattant se rend, sa sécurité incombe à celui qui, quelques minutes à peine avant, était occupé à le pourchasser pour le neutraliser ou l’anéantir, traduisez, pour lui porter un coup tel qu’il deviendra inoffensif pendant une durée relativement longue, ou le tuer. De quoi conclure aisément que celui qui porte son arme sur un combattant qui se rend, viole les règles de la guerre. Reste à se demander pourquoi ces dernières violations des lois de la guère, n'ont pas été tenues en considération par notre analyse qui se veut "profonde." Ont-elles été oubliées ou les a-t-on délibérément ignorées? Que penser d’une analyse qui se veut sérieuse et crédible mais qui passe outre cette violation? Est-ce ce de l’ignorance de la part de l'auteur? Nous disons directement, “Non.”
L'analyste a fait un choix de passer l'éponge sur des crimes de guerre, et ce choix est loin d’être anodin. Point n’est besoin de retourner en arrière pour revisiter le penchant de cet auteur envers le pouvoir des terroristes génocidaires du CNDD-FDD. D'autre part, il est quand même encourageant de constater que les lecteurs, lassés peut-être par le trop de crimes plus graves et plus impunis les uns que les autres auxquels les terroristes au pouvoir ont fini par nous habituer, se dérangent peu pour décrier ce silence sur des crimes inamnistiables. C'est pourquoi nous saluons en passant le sage Pierre Claver Mbonimpa qui a été l’un des premiers à rappeler aux forces armées burundaises que tuer un combattant qui s’est déjà rendu, constitue un crime de guerre.
Nous en profitons pour faire un clin d’oeil à tous ceux qui déploient leur talent de poète pour discuter de l’ethnie des assaillants, comme si ce qui compte d’abord est l’appartenance ethnique de l’auteur ou de la victime d’un crime. S’ils veulent traiter des accessoires alors que des vies sont en train d’être gaspillées, ces analystes et autres experts spécialistes feraient mieux de discuter de la couleur blanche du cheval blanc de Napoléon. Ainsi donc, nous suggérons que face à des crimes du genre de ceux qui se déroulent en toute impunité au Burundi, nos talents en français ou dans la langue de Ntahokaja servent à dénoncer les criminels plutôt qu’à embellir leurs actes. Enfin, nous tenons à préciser que ceci n’est pas une attaque contre le medium. C’est notre devoir de compléter les analystes burundais, de leur faire un clin d'oeil quand il le faut, même si cela a le potentiel de déplaire. La lute contre l’impunité et la complaisance avec le mal vient à ce prix. (BINFO)
Le dernier des lettrés sait que dans tout conflit, si un combattant se rend, sa sécurité incombe à celui qui, quelques minutes à peine avant, était occupé à le pourchasser pour le neutraliser ou l’anéantir, traduisez, pour lui porter un coup tel qu’il deviendra inoffensif pendant une durée relativement longue, ou le tuer. De quoi conclure aisément que celui qui porte son arme sur un combattant qui se rend, viole les règles de la guerre. Reste à se demander pourquoi ces dernières violations des lois de la guère, n'ont pas été tenues en considération par notre analyse qui se veut "profonde." Ont-elles été oubliées ou les a-t-on délibérément ignorées? Que penser d’une analyse qui se veut sérieuse et crédible mais qui passe outre cette violation? Est-ce ce de l’ignorance de la part de l'auteur? Nous disons directement, “Non.”
L'analyste a fait un choix de passer l'éponge sur des crimes de guerre, et ce choix est loin d’être anodin. Point n’est besoin de retourner en arrière pour revisiter le penchant de cet auteur envers le pouvoir des terroristes génocidaires du CNDD-FDD. D'autre part, il est quand même encourageant de constater que les lecteurs, lassés peut-être par le trop de crimes plus graves et plus impunis les uns que les autres auxquels les terroristes au pouvoir ont fini par nous habituer, se dérangent peu pour décrier ce silence sur des crimes inamnistiables. C'est pourquoi nous saluons en passant le sage Pierre Claver Mbonimpa qui a été l’un des premiers à rappeler aux forces armées burundaises que tuer un combattant qui s’est déjà rendu, constitue un crime de guerre.
Nous en profitons pour faire un clin d’oeil à tous ceux qui déploient leur talent de poète pour discuter de l’ethnie des assaillants, comme si ce qui compte d’abord est l’appartenance ethnique de l’auteur ou de la victime d’un crime. S’ils veulent traiter des accessoires alors que des vies sont en train d’être gaspillées, ces analystes et autres experts spécialistes feraient mieux de discuter de la couleur blanche du cheval blanc de Napoléon. Ainsi donc, nous suggérons que face à des crimes du genre de ceux qui se déroulent en toute impunité au Burundi, nos talents en français ou dans la langue de Ntahokaja servent à dénoncer les criminels plutôt qu’à embellir leurs actes. Enfin, nous tenons à préciser que ceci n’est pas une attaque contre le medium. C’est notre devoir de compléter les analystes burundais, de leur faire un clin d'oeil quand il le faut, même si cela a le potentiel de déplaire. La lute contre l’impunité et la complaisance avec le mal vient à ce prix. (BINFO)