FAITS ET EFFETS SPECIAUX DE LA CONFERENCE COMMEMORATIVE D'AC GENOCIDE CANADA A OTTAWA
Burundi Information (le 20 mai 2019). L’association de lutte contre le Génocide, AC Génocide Canada, a organisé à l’Université St.Paul à Ottawa le 4 mai 2019, une conférence publique pour marquer la 47e commémoration du génocide des Tutsi du Burundi perpétré par l’organisation UBU en 1972. Outre les communications de deux conférenciers, les participants ont écouté avec intérêt les témoignages de survivants de cette tragédie qui se trouvaient dans 8 des 18 provinces que compte actuellement le Burundi (1).
Révélations inédites sur les rivalités entre Martin Ndayahoze et Marcien Burasekuye
Dans un des témoignages, les participants ont reçu des précisions jusqu’alors non-publiées et qui donnent des détails sur les rivalités entre les dirigeants de la République du Soleil, c’est-à-dire, un Burundi dégagé de tous les Tutsi. Il s’agit du Commandant Martin Ndayahoze et du Major Marcien Burasekuye (2). Ce dernier, pour tromper la vigilance du premier, lequel il savait déjà favori pour diriger cette république honie, est allé passer les premières heures de la soirée du samedi 29 avril 1972 chez sa concubine qui habitait à Ngagara, Quartier 3. C’est de là que, comme le rapporte le même témoin, Marcien Burasekuye est venu tout précipitamment, lançant l’ordre du début du carnage à 18h00 alors que celle-ci avait été fixée pour plus tard dans la soirée, quand la fête battrait son plein au Mess des officiers de la Garnison de Bujumbura. C’est là que devaient se retrouver cette soirée le Président de la République et toute la hiérarchie militaire.
Qu’il soit noté à ce sujet les précisions d’un autre témoin qui a ajouté que le garde-corps du président Micombero, le capitaine Dodelin Kinyomvyi, de même que son collègue, le Lieutenant Ndayikeza, ainsi que leur chauffeur, ont été abattus par les miliciens UBU lâchés anticipativement par Burasekuye. Ces derniers, en attaquant la voiture présidentielle à la hauteur de la Cathédrale Régina Mundi, au lieu où a sera érigé plus tard le monument du soldat inconnu, croyaient mettre la main sur leur principale cible, à savoir, le Président de la République, le Colonel Micombero -- qui sera promu Lieutenant Général plus tard.
Les participants à la conférence ont bénéficié en outre d’un autre témoignage leur envoyé par un Burundais habitant la région métropolitaine de Toronto qui n’avait pas fait le déplacement. Ce dernier tenait à partager avec les conférenciers son expérience personnelle vécue peu avant le mois d’avril 1972. Le témoin en question, qui se trouvait en 6e année primaire dans l’actuelle province de Bururi, Commune Burambi, rapporte que lui et ses autres camarades de classe avaient été prévenus ou plutôt menacés indirectement par leur enseignant qui leur avait annoncé un jour en pleine salle de classe:
“mwa mbwa mwe mugiye gupfa mutarongoye, muzosubira iwanyu muri Egiputa”
[‘pauvres vauriens, vous allez mourir sans vous marier, vous allez être renvoyés chez vous en Egypte”].
Une commémoration qui secoue le cocotier
La session de cette année était spéciale à plusieurs égards. D’abord, elle se déroulait pour la deuxième fois consécutive dans la capitale fédérale du Canada, une ville dont la communauté burundaise n’avait jamais abrité une telle conférence avant celle tenue l’année dernière (3).
De l’avis de plusieurs observateurs, la tenue de cette conférence à Ottawa cette année a secoué un cocotier. En effet, même si la ville est réputée abriter la plus large et la plus organisée des associations de Burundais vivant au Canada, cette dernière n’a jamais organisée de rassemblement dévolu au génocide des Tutsi burundais pourtant dûment enquêté par une Commission Internationale d’Enquête mandatée par l’ONU (4). Cependant, dans un passé pas très éloigné, la même association n’hésitait pas à composer avec les fondateurs du cercle négationniste Collectif des Victimes et Survivants Hutus du Génocide de 1972 Avant et Après. Chose normale, diraient certains, puisque les premiers animateurs du groupe négationniste ont participle au lancement de la solide association dont il est question mais de laquelle ils se sont vite séparés.
Si on ajoute qu’après l’annonce de la tenue le 4 mai à Ottawa de la conférence commémorative du génocide tutsi de 1972, une invitation a été lancée aux Burundais de cette ville pour une marche sportive qui commencerait juste avant le début de la conférence, on aurait toutes les raisons de penser à un acte de sabotage. Mais ces craintes seront quelque peu dissipées après que des organisateurs de ladite marche se soient rendus à la conférence commémorative une fois leur activité sportive terminée. À ce sujet, on ferait mieux de s’en remettre à l’avenir; c’est elle qui confirmera ou qui infirmera telle ou telle autre appréhension.
Une commémoration qui retient l’attention des agents du pouvoir CNDD-FDD
Les participants à la conférence commémorative venaient de plusieurs coins du Canada de l’Est, notamment de Toronto et de Montréal. Et il n'y avait pas que des membres et sympathisants d’AC Génocide Canada. Des Burundais de la Communauté Burundaise d’Ottawa (qui se connaissent apparemment dans leurs moindres caractéristiques) ont signalé à notre reporter dépêché sur place à cette occasion, la présence dans la salle de membres et d’agents de l’organisation terroriste et génocidaire CNDD-FDD qui gouverne indûment le Burundi depuis 2005. Nos sources n’ont cependant pas précisé l’identité “ethnique”desdits agents, un détail qui compterait d’ailleurs peu pour AC Génocide. Cette organisation, rappelons-le, ne recrute ni n'invite sur base d’appartenance ethnique, n’en déplaise à ses détracteurs. L'on rappellera au sujet de ces derniers, que certains sont allés jusqu’à affirmer sur les ondes de la BBC, dans le magazine Imvo n’Imvano du 10 septembre 2011, que lors d’une session organisée par cette association, un Hutu s’est vu refuser l’accès à la salle à cause de son identité ethnique. Or, jusqu'au jour de l’émission, l’unique rassemblement qu’AC Génocide avait tenu dans la ville d’Ottawa était non pas une reunion en salle mais plutôt une manifestation, organisée le 31 mars 2006 (5) pour protester contre la présence sur le sol canadien d’un haut dirigeant (Gervais Rufyikiri) de l'organisation terroriste et génocidaire (CNDD-FDD) du fait que celle-ci avait déjà attenté impunément à la vie de plusieurs Canadiens, en en fauchant même une.
Il s’avèrera plus tard que le menteur qui s'était exprimé de la sorte sur la BBC faisait plus que noircir l’association de lutte contre le génocide: il débrayait le terrain pour la plus virulente des organisations négationnistes, le Collectif des Survivants et Victimes Hutu du Génocide de 1972. Cette dernière sera agréée juste quelques mois après dès sa première réunion à Montréal le 3 mai 2014, elle se fait remarquer par l’induction en erreur de la police de la Ville de Montréal en convaiquant les éléments venus sécuriser les lieux à dire à certains participamys que les organisateurs leur avaient demandé de faire sortir de la salle les Tutsi (4).
Ne serait-ce que pour ces deux éléments, la conférence commémorative du 4 mai 2019 resterait bien spéciale. Mais plus que ces révélations et les quelques insolites, c'est le devoir de mémoire qui en constitue l'essence. (BINFO)
-----
(1) Pour plus de précisions, visionner les vidéos de la conférence disponibles sur le blogue de la section canadienne de l’AC Génocide Cirimoso http://acgenocide.blogspot.com/2019/05/
(2) Oncle des frères Nyamitwe
(3) http://burundi-information.net/acgenocide-canada-ottawa-46e-commemoration-du-genocide-tutsi-de-1972.html
(4) https://documents-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/N96/215/72/IMG/N9621572.pdf?OpenElement
(5) http://acgenocide.blogspot.com/2006/03/la-visite-au-canada-du-pr-sident-du.html
Révélations inédites sur les rivalités entre Martin Ndayahoze et Marcien Burasekuye
Dans un des témoignages, les participants ont reçu des précisions jusqu’alors non-publiées et qui donnent des détails sur les rivalités entre les dirigeants de la République du Soleil, c’est-à-dire, un Burundi dégagé de tous les Tutsi. Il s’agit du Commandant Martin Ndayahoze et du Major Marcien Burasekuye (2). Ce dernier, pour tromper la vigilance du premier, lequel il savait déjà favori pour diriger cette république honie, est allé passer les premières heures de la soirée du samedi 29 avril 1972 chez sa concubine qui habitait à Ngagara, Quartier 3. C’est de là que, comme le rapporte le même témoin, Marcien Burasekuye est venu tout précipitamment, lançant l’ordre du début du carnage à 18h00 alors que celle-ci avait été fixée pour plus tard dans la soirée, quand la fête battrait son plein au Mess des officiers de la Garnison de Bujumbura. C’est là que devaient se retrouver cette soirée le Président de la République et toute la hiérarchie militaire.
Qu’il soit noté à ce sujet les précisions d’un autre témoin qui a ajouté que le garde-corps du président Micombero, le capitaine Dodelin Kinyomvyi, de même que son collègue, le Lieutenant Ndayikeza, ainsi que leur chauffeur, ont été abattus par les miliciens UBU lâchés anticipativement par Burasekuye. Ces derniers, en attaquant la voiture présidentielle à la hauteur de la Cathédrale Régina Mundi, au lieu où a sera érigé plus tard le monument du soldat inconnu, croyaient mettre la main sur leur principale cible, à savoir, le Président de la République, le Colonel Micombero -- qui sera promu Lieutenant Général plus tard.
Les participants à la conférence ont bénéficié en outre d’un autre témoignage leur envoyé par un Burundais habitant la région métropolitaine de Toronto qui n’avait pas fait le déplacement. Ce dernier tenait à partager avec les conférenciers son expérience personnelle vécue peu avant le mois d’avril 1972. Le témoin en question, qui se trouvait en 6e année primaire dans l’actuelle province de Bururi, Commune Burambi, rapporte que lui et ses autres camarades de classe avaient été prévenus ou plutôt menacés indirectement par leur enseignant qui leur avait annoncé un jour en pleine salle de classe:
“mwa mbwa mwe mugiye gupfa mutarongoye, muzosubira iwanyu muri Egiputa”
[‘pauvres vauriens, vous allez mourir sans vous marier, vous allez être renvoyés chez vous en Egypte”].
Une commémoration qui secoue le cocotier
La session de cette année était spéciale à plusieurs égards. D’abord, elle se déroulait pour la deuxième fois consécutive dans la capitale fédérale du Canada, une ville dont la communauté burundaise n’avait jamais abrité une telle conférence avant celle tenue l’année dernière (3).
De l’avis de plusieurs observateurs, la tenue de cette conférence à Ottawa cette année a secoué un cocotier. En effet, même si la ville est réputée abriter la plus large et la plus organisée des associations de Burundais vivant au Canada, cette dernière n’a jamais organisée de rassemblement dévolu au génocide des Tutsi burundais pourtant dûment enquêté par une Commission Internationale d’Enquête mandatée par l’ONU (4). Cependant, dans un passé pas très éloigné, la même association n’hésitait pas à composer avec les fondateurs du cercle négationniste Collectif des Victimes et Survivants Hutus du Génocide de 1972 Avant et Après. Chose normale, diraient certains, puisque les premiers animateurs du groupe négationniste ont participle au lancement de la solide association dont il est question mais de laquelle ils se sont vite séparés.
Si on ajoute qu’après l’annonce de la tenue le 4 mai à Ottawa de la conférence commémorative du génocide tutsi de 1972, une invitation a été lancée aux Burundais de cette ville pour une marche sportive qui commencerait juste avant le début de la conférence, on aurait toutes les raisons de penser à un acte de sabotage. Mais ces craintes seront quelque peu dissipées après que des organisateurs de ladite marche se soient rendus à la conférence commémorative une fois leur activité sportive terminée. À ce sujet, on ferait mieux de s’en remettre à l’avenir; c’est elle qui confirmera ou qui infirmera telle ou telle autre appréhension.
Une commémoration qui retient l’attention des agents du pouvoir CNDD-FDD
Les participants à la conférence commémorative venaient de plusieurs coins du Canada de l’Est, notamment de Toronto et de Montréal. Et il n'y avait pas que des membres et sympathisants d’AC Génocide Canada. Des Burundais de la Communauté Burundaise d’Ottawa (qui se connaissent apparemment dans leurs moindres caractéristiques) ont signalé à notre reporter dépêché sur place à cette occasion, la présence dans la salle de membres et d’agents de l’organisation terroriste et génocidaire CNDD-FDD qui gouverne indûment le Burundi depuis 2005. Nos sources n’ont cependant pas précisé l’identité “ethnique”desdits agents, un détail qui compterait d’ailleurs peu pour AC Génocide. Cette organisation, rappelons-le, ne recrute ni n'invite sur base d’appartenance ethnique, n’en déplaise à ses détracteurs. L'on rappellera au sujet de ces derniers, que certains sont allés jusqu’à affirmer sur les ondes de la BBC, dans le magazine Imvo n’Imvano du 10 septembre 2011, que lors d’une session organisée par cette association, un Hutu s’est vu refuser l’accès à la salle à cause de son identité ethnique. Or, jusqu'au jour de l’émission, l’unique rassemblement qu’AC Génocide avait tenu dans la ville d’Ottawa était non pas une reunion en salle mais plutôt une manifestation, organisée le 31 mars 2006 (5) pour protester contre la présence sur le sol canadien d’un haut dirigeant (Gervais Rufyikiri) de l'organisation terroriste et génocidaire (CNDD-FDD) du fait que celle-ci avait déjà attenté impunément à la vie de plusieurs Canadiens, en en fauchant même une.
Il s’avèrera plus tard que le menteur qui s'était exprimé de la sorte sur la BBC faisait plus que noircir l’association de lutte contre le génocide: il débrayait le terrain pour la plus virulente des organisations négationnistes, le Collectif des Survivants et Victimes Hutu du Génocide de 1972. Cette dernière sera agréée juste quelques mois après dès sa première réunion à Montréal le 3 mai 2014, elle se fait remarquer par l’induction en erreur de la police de la Ville de Montréal en convaiquant les éléments venus sécuriser les lieux à dire à certains participamys que les organisateurs leur avaient demandé de faire sortir de la salle les Tutsi (4).
Ne serait-ce que pour ces deux éléments, la conférence commémorative du 4 mai 2019 resterait bien spéciale. Mais plus que ces révélations et les quelques insolites, c'est le devoir de mémoire qui en constitue l'essence. (BINFO)
-----
(1) Pour plus de précisions, visionner les vidéos de la conférence disponibles sur le blogue de la section canadienne de l’AC Génocide Cirimoso http://acgenocide.blogspot.com/2019/05/
(2) Oncle des frères Nyamitwe
(3) http://burundi-information.net/acgenocide-canada-ottawa-46e-commemoration-du-genocide-tutsi-de-1972.html
(4) https://documents-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/N96/215/72/IMG/N9621572.pdf?OpenElement
(5) http://acgenocide.blogspot.com/2006/03/la-visite-au-canada-du-pr-sident-du.html