QUI EST EXTREMISTE AU BURUNDI?
BURUNDI INFORMATION (le 16 novembre 2010). Depuis quelques années, une certaine presse pro-génocidaire et négationiste se plaît à diffuser des contre-vérités sur le Burundi. Il s'en trouve même qui sont allés jusqu'à dresser un répertoire de ce qu’ils appellent l'extrême droite burundaise. Y sont listés des partis politiques, des organisations de la Société Civile, des média divers ainsi que quelques politiciens burundais. Le point commun à ceux qui se trouvent sur cette liste est qu'ils luttent contre l’impunité du génocide et pour la restauration d’un État de droit au Burundi. Avant de nous pencher sur la classification faite par ce médium de la haine, il importe de revister les notions de droite et de gauche dans leur contexte politique.
La droite et la gauche en politique
L’opposition droite-gauche en politique remonte aux temps de la Révolution Française. Lors de l’Assemblée Constituante, les opposants au pouvoir royal siégeaient sur l’aile gauche de l'hémicycle. Par contre, les partisans de la monarchie et des privilèges du Haut Clergé et de la Noblesse occupaient la partie droite. Cette bipartisannerie sera léguée à la postérité. Dans la plupart des démocraties de nos jours, la droite désigne généralement le conservatisme et la tradition, tandis que la gauche prône l’égalité et le changement.
Il faut préciser d'emblée que ce qui est considéré comme étant de la gauche ici peut être perçu comme étant de droite ailleurs. Par exemple, les libéraux sont classés à gauche au Canada tandis qu’en Europe et surtout en France, ils sont situés à droite. En outre, la distinction entre la gauche et la droite n’est pas toujours étanche, en raison notamment de certaines valeurs comme la justice et la liberté qui sont revendiquées par les deux tendances.
Avec ce bref rappel des origines et des caractéristiques de la gauche et de la droite politiques, retournons maintenant à ces écrits des propagandistes du pouvoir génocidaire en place au Burundi. Aux organisations qui oeuvrent pour la restauration d'un État de droit, ils collent l’étiquette d'extrême de droite. Il nous faut donc s'arrêter un peu sur le qualificatif "extrémiste."
Dans les écrits de ces média de la haine, les mots "extrémisme" et "extrémiste" sont utilisés plusieurs fois et de façons différentes. Dans la plupart des cas, est jugé extrêmiste celui qui est en désaccord avec l'opinion la plus répandue, ou celui dont les vues ne sont partagées que par une minorité. En ce qui nous concerne, nous pensons qu'un extrémiste est quelqu'un dont les vues diffèrent, divergent radicalement avec celles considérées comme étant centrales aux normes universelles et internationales.
La question qui se pose est celle de savoir si les propagandistes du pouvoir en place au Burundi ont raison de qualifier d'extrémistes ceux qui luttent contre le génocide. Pour y répondre, nous suggérons une démarche en trois étapes.
Premièremement, il nous faut placer l'"extrémisme" dans le contexte global d'impunité du génocide au Burundi et dans la sous-région. Pour commencer, nous constatons que de manière générale, tout le monde est d'accord que le génocide est un crime grave, répugnant, inadmissible. Cependant, on observe beaucoup de contorsions sur ce qui constitue ce crime. Au Burundi, les apologues du génocide essaient de diluer le crime des crimes en le baptisant "résistance," "crime à mobile politique," etc. Leur argumentaire de base est que le massacre des tutsi en 1993 par les militants du FRODEBU a été l'oeuvre des membres du parti majoritaire qui vengeaient leur président. Mais à notre avis, la participation au crime parce que la majorité le commet, n'absout pas l'auteur; pas plus que l'abstention à commettre un crime quand beaucoup de personnes s'y livrent, ne vous rend pas extrémiste. Il est à noter en passant que la situation n'est pas si différente au Rwanda de 1994. La tendance générale était que les tutsi devaient être pourchassés et exterminés. Faudrait-il alors traiter d'extrémistes la frange minoritaire des rwandais qui étaient opposés à cette vue générale mais pour le moins barbare? Premier défi donc aux média négationnistes: si s'opposer radicalement au crime est extrémiste, de quelle tendance est cet extrémisme? de la gauche ou de la droite?
Deuxièmement, parler d'extrémisme exige qu'on fasse référence à la norme internationale. Celle-ci est généralement en harmonie avec les règles morales de base dans presque toutes le sociétés. Ainsi, n'importe quel individu issu de n'importe quelle société du monde saura que tuer des personnes à cause de leur appartenance à un groupe social ou politique, est contre la norme morale. Référons-nous maintenant au Burundi où il a été établi qu'il y a eu génocide contre les tutsi et dont les auteurs sont le FRODEBU, le CNDD-FDD, le PALIPEHUTU-FNL. Si vous essayez de vous positionner par rapport à ce crime, vous verez d'abord qu'on ne peut pas être modéré contre le génocide. Vous remarquerez en effet qu'il n' y a que deux extrémités, l'une pour, l'autre contre. Il est donc normal que celui qui soutient ou qui essaie de justifier le génocide, trouve que ceux qui s'y opposent sont à l'autre extrémité; D'où notre deuxième défi aux média négationnistes: peut-on rester en harmonie avec la morale tout en étant pour le genocide?
Troisièmement, il nous faut voir les implications de ce que les propagandistes pro-génocidaires appellent "être extrémiste." Admettons que compte tenu de leur intolérance envers le génocide et les autres crimes de droit international, l'association AC GENOCIDE,le parti UPRONA (pas le groupe d'imposteurs buyoyistes de Ku Mugumya, SVP) ainsi que tous ces média et toutes ces organisations qui sont contre l'impunité au Burundi, sont des extrêmistes. Y a-t-il une seule personne raisonnable au monde qui ne se réclamerait pas de cet "extrémisme"? Si la presse négationniste a raison d'étiquetter ainsi tous ceux qui demandent que les auteurs du génocide soient jugés, il faudrait ajouter à cette liste d'extrémistes Human Wrights, Amnesty International, voire l'Organisation des Nations Unies.
A ceux qui, parmi notre lectorat, auraient toujours des difficultés à comprendre pourquoi les média de la haine ont tort de nous placer à droite, nous suggérons cette définition de la gauche selon sociologue Raymond Aron: "la gauche est caractérisée par la liberté contre l'arbitraire des pouvoirs et pour la sécurité des personnes." Elle leur permettra de juger qui, des journaux qui se félicitent qu’un journaliste soit écroué injustement, et de ceux qui, comme nous, demandent sa libération tout en luttant contre l’impunité du génocide, sont de l’extrême droite.
Ne jamais céder à l'intimidation ou à la colomnie
S’il est impossible de rester impassible au négationnisme, il n’est pas facile non plus de toujours réagir à un médium qui semble régi par un tribalisme aveugle. D’un côté, la fréquence à laquelle la presse négationniste diffuse des contre-vérités est telle que si on se mettait à y répondre chaque fois que de besoin, on y passerait tout son temps. Mais d’autre part, laisser le champ libre à tant de grossièretés nocives ne diffère pas tant de la complaisance avec leurs auteurs. Ainsi, quand bien même le vieux principe des sociétés guerrières du “je meurs ou je mords, je mords ou je meurs” ne peut pas s'appliquer à un chien mordant, il nous fallait décrier cette mannie de toujours mentir pour calomnier, intimider et tenter de décourager les partisans d'un Etat de droit au Burundi. Si ce n’était pas pour éclairer l’opinion, nous ne devrions donc pas répondre aux média de la haine. Consacrer même une ligne à ces mensonges revient à en rehausser le statut, et leurs auteurs risquent de croire que ce qu’ils publient est acceptable. Cependant, pour rendre justice à tous ces honnêtes citoyens qui sont traités de tous le noms à cause de leur noble combat contre l'idéologie raciste et génocidaire, nous ne pouvons pas faire autrement. Aussi avons-nous accordé à cette presse de l’importance qu’elle n’a pas. Un Jean de Lafontaine dirait “vous leur fîtes, Seigneur; ... beaucoup d’honneur.”
D'autre part, la décision de réagir malgré notre réticence initiale ne signifie pas que l'on se serait senti intimidé, loin de là. Il ne suffit pas en effet qu'un médium de la haine déclare qu'une association ou un individu est un extrémiste de droite, pour qu’il en soit ainsi. Mais bien entendu, si vous prêtez oreille à ces vrais extrémistes, si vous acceptez de jouer leur jeu, vous vous sentirez là où ils vous classent selon leur bon vouloir, à gauche ou à droite. Après tout, s’ils jugent que mener une campagne négationniste se fait à gauche, il est normal que pour eux, la lute contre le génocide soit située à droite, très à droite, à l’extrémité même. Cela ne devrait donc pas décourager qui que ce soit.
Malgré le risque réel d'élever au statut d'auteur digne d'intérêt un médium de la haine, il ne sera jamais question de faire des cadeaux aux propagandistes du négationnisme. Il ne faut jamais se laisser désarmer par le discours pro-génocidaire. Cela est inconcevable voire impensable pour les partisans d'un Etat de droit. En clair, entre l'option de se ranger du droit au risque d'être traité faussement d'extrémiste par de vrais extrémistes, et celle de suivre la tendance générale arushienne qui consacre l'impunité du génocide au Burundi, le choix est clair.
Et pour terminer, adressons une prière à Dieu, lui qui n’est ni à droite, ni à gauche: "Notre Père, le Juste, envoie vite ton ange justicier au Burundi pour qu'il remettre à leur place les négationnistes, les genocidaires qui gouvernent le Burundi et leurs supporteurs car leur l'insolence va grandissant. AMEN!" (BINFO)
La droite et la gauche en politique
L’opposition droite-gauche en politique remonte aux temps de la Révolution Française. Lors de l’Assemblée Constituante, les opposants au pouvoir royal siégeaient sur l’aile gauche de l'hémicycle. Par contre, les partisans de la monarchie et des privilèges du Haut Clergé et de la Noblesse occupaient la partie droite. Cette bipartisannerie sera léguée à la postérité. Dans la plupart des démocraties de nos jours, la droite désigne généralement le conservatisme et la tradition, tandis que la gauche prône l’égalité et le changement.
Il faut préciser d'emblée que ce qui est considéré comme étant de la gauche ici peut être perçu comme étant de droite ailleurs. Par exemple, les libéraux sont classés à gauche au Canada tandis qu’en Europe et surtout en France, ils sont situés à droite. En outre, la distinction entre la gauche et la droite n’est pas toujours étanche, en raison notamment de certaines valeurs comme la justice et la liberté qui sont revendiquées par les deux tendances.
Avec ce bref rappel des origines et des caractéristiques de la gauche et de la droite politiques, retournons maintenant à ces écrits des propagandistes du pouvoir génocidaire en place au Burundi. Aux organisations qui oeuvrent pour la restauration d'un État de droit, ils collent l’étiquette d'extrême de droite. Il nous faut donc s'arrêter un peu sur le qualificatif "extrémiste."
Dans les écrits de ces média de la haine, les mots "extrémisme" et "extrémiste" sont utilisés plusieurs fois et de façons différentes. Dans la plupart des cas, est jugé extrêmiste celui qui est en désaccord avec l'opinion la plus répandue, ou celui dont les vues ne sont partagées que par une minorité. En ce qui nous concerne, nous pensons qu'un extrémiste est quelqu'un dont les vues diffèrent, divergent radicalement avec celles considérées comme étant centrales aux normes universelles et internationales.
La question qui se pose est celle de savoir si les propagandistes du pouvoir en place au Burundi ont raison de qualifier d'extrémistes ceux qui luttent contre le génocide. Pour y répondre, nous suggérons une démarche en trois étapes.
Premièremement, il nous faut placer l'"extrémisme" dans le contexte global d'impunité du génocide au Burundi et dans la sous-région. Pour commencer, nous constatons que de manière générale, tout le monde est d'accord que le génocide est un crime grave, répugnant, inadmissible. Cependant, on observe beaucoup de contorsions sur ce qui constitue ce crime. Au Burundi, les apologues du génocide essaient de diluer le crime des crimes en le baptisant "résistance," "crime à mobile politique," etc. Leur argumentaire de base est que le massacre des tutsi en 1993 par les militants du FRODEBU a été l'oeuvre des membres du parti majoritaire qui vengeaient leur président. Mais à notre avis, la participation au crime parce que la majorité le commet, n'absout pas l'auteur; pas plus que l'abstention à commettre un crime quand beaucoup de personnes s'y livrent, ne vous rend pas extrémiste. Il est à noter en passant que la situation n'est pas si différente au Rwanda de 1994. La tendance générale était que les tutsi devaient être pourchassés et exterminés. Faudrait-il alors traiter d'extrémistes la frange minoritaire des rwandais qui étaient opposés à cette vue générale mais pour le moins barbare? Premier défi donc aux média négationnistes: si s'opposer radicalement au crime est extrémiste, de quelle tendance est cet extrémisme? de la gauche ou de la droite?
Deuxièmement, parler d'extrémisme exige qu'on fasse référence à la norme internationale. Celle-ci est généralement en harmonie avec les règles morales de base dans presque toutes le sociétés. Ainsi, n'importe quel individu issu de n'importe quelle société du monde saura que tuer des personnes à cause de leur appartenance à un groupe social ou politique, est contre la norme morale. Référons-nous maintenant au Burundi où il a été établi qu'il y a eu génocide contre les tutsi et dont les auteurs sont le FRODEBU, le CNDD-FDD, le PALIPEHUTU-FNL. Si vous essayez de vous positionner par rapport à ce crime, vous verez d'abord qu'on ne peut pas être modéré contre le génocide. Vous remarquerez en effet qu'il n' y a que deux extrémités, l'une pour, l'autre contre. Il est donc normal que celui qui soutient ou qui essaie de justifier le génocide, trouve que ceux qui s'y opposent sont à l'autre extrémité; D'où notre deuxième défi aux média négationnistes: peut-on rester en harmonie avec la morale tout en étant pour le genocide?
Troisièmement, il nous faut voir les implications de ce que les propagandistes pro-génocidaires appellent "être extrémiste." Admettons que compte tenu de leur intolérance envers le génocide et les autres crimes de droit international, l'association AC GENOCIDE,le parti UPRONA (pas le groupe d'imposteurs buyoyistes de Ku Mugumya, SVP) ainsi que tous ces média et toutes ces organisations qui sont contre l'impunité au Burundi, sont des extrêmistes. Y a-t-il une seule personne raisonnable au monde qui ne se réclamerait pas de cet "extrémisme"? Si la presse négationniste a raison d'étiquetter ainsi tous ceux qui demandent que les auteurs du génocide soient jugés, il faudrait ajouter à cette liste d'extrémistes Human Wrights, Amnesty International, voire l'Organisation des Nations Unies.
A ceux qui, parmi notre lectorat, auraient toujours des difficultés à comprendre pourquoi les média de la haine ont tort de nous placer à droite, nous suggérons cette définition de la gauche selon sociologue Raymond Aron: "la gauche est caractérisée par la liberté contre l'arbitraire des pouvoirs et pour la sécurité des personnes." Elle leur permettra de juger qui, des journaux qui se félicitent qu’un journaliste soit écroué injustement, et de ceux qui, comme nous, demandent sa libération tout en luttant contre l’impunité du génocide, sont de l’extrême droite.
Ne jamais céder à l'intimidation ou à la colomnie
S’il est impossible de rester impassible au négationnisme, il n’est pas facile non plus de toujours réagir à un médium qui semble régi par un tribalisme aveugle. D’un côté, la fréquence à laquelle la presse négationniste diffuse des contre-vérités est telle que si on se mettait à y répondre chaque fois que de besoin, on y passerait tout son temps. Mais d’autre part, laisser le champ libre à tant de grossièretés nocives ne diffère pas tant de la complaisance avec leurs auteurs. Ainsi, quand bien même le vieux principe des sociétés guerrières du “je meurs ou je mords, je mords ou je meurs” ne peut pas s'appliquer à un chien mordant, il nous fallait décrier cette mannie de toujours mentir pour calomnier, intimider et tenter de décourager les partisans d'un Etat de droit au Burundi. Si ce n’était pas pour éclairer l’opinion, nous ne devrions donc pas répondre aux média de la haine. Consacrer même une ligne à ces mensonges revient à en rehausser le statut, et leurs auteurs risquent de croire que ce qu’ils publient est acceptable. Cependant, pour rendre justice à tous ces honnêtes citoyens qui sont traités de tous le noms à cause de leur noble combat contre l'idéologie raciste et génocidaire, nous ne pouvons pas faire autrement. Aussi avons-nous accordé à cette presse de l’importance qu’elle n’a pas. Un Jean de Lafontaine dirait “vous leur fîtes, Seigneur; ... beaucoup d’honneur.”
D'autre part, la décision de réagir malgré notre réticence initiale ne signifie pas que l'on se serait senti intimidé, loin de là. Il ne suffit pas en effet qu'un médium de la haine déclare qu'une association ou un individu est un extrémiste de droite, pour qu’il en soit ainsi. Mais bien entendu, si vous prêtez oreille à ces vrais extrémistes, si vous acceptez de jouer leur jeu, vous vous sentirez là où ils vous classent selon leur bon vouloir, à gauche ou à droite. Après tout, s’ils jugent que mener une campagne négationniste se fait à gauche, il est normal que pour eux, la lute contre le génocide soit située à droite, très à droite, à l’extrémité même. Cela ne devrait donc pas décourager qui que ce soit.
Malgré le risque réel d'élever au statut d'auteur digne d'intérêt un médium de la haine, il ne sera jamais question de faire des cadeaux aux propagandistes du négationnisme. Il ne faut jamais se laisser désarmer par le discours pro-génocidaire. Cela est inconcevable voire impensable pour les partisans d'un Etat de droit. En clair, entre l'option de se ranger du droit au risque d'être traité faussement d'extrémiste par de vrais extrémistes, et celle de suivre la tendance générale arushienne qui consacre l'impunité du génocide au Burundi, le choix est clair.
Et pour terminer, adressons une prière à Dieu, lui qui n’est ni à droite, ni à gauche: "Notre Père, le Juste, envoie vite ton ange justicier au Burundi pour qu'il remettre à leur place les négationnistes, les genocidaires qui gouvernent le Burundi et leurs supporteurs car leur l'insolence va grandissant. AMEN!" (BINFO)