DESINFORMATION ET PROPAGANDE HAINEUSE AU BURUNDI
Dans un article intitulé "Collaboration spéciale sur le négationnisme burundais," notre confrère Mirador International présente dans son édition du 30 octobre 2011 un article intéressant sur la façon dont les auteurs de la propagande haineuse au Burundi pratiquent l’art de la désinformation jusqu’à berner les hautes institutions internationales et la communauté dite internationale.
Bonne lecture
===============================================================
Vous avez dit "Vérité et Réconciliation"?
Depuis quelques jours des médias burundais en ont fait leurs choux gras et outrageusement fait campagne contre Charles Mukasi en le traitant de criminel contre l’Humanité. Dans la page des commentaires un gestionnaire d’un des sites tout à son extase a même affiché un appel à l’assassinat de Charles Mukasi (Niveau ni Ugutwi!)…
AG News a même précisé que : « François Ngeze et Charles Mukasi font parti de ces personnes citées plus haut, accusé par la "société civile Rundi" du génocide des Bahutu Barundi au Burundi. »
Nous connaissons maintenant quelle est cette société civile rundi qui opère dans l’ombre en synergie avec les médias de la haine et de la désinformation à travers notamment la déclaration de Déo Hakizimana au nom du CIRID depuis Genève et diffusée sur un site web de l’ONU[1]: « L’organisation que je représente tient d’abord à adresser ses félicitations fortes au gouvernement du Canada suite à deux décisions symboliques prises durant ces deux derniers mois et qui favorisent considérablement la défense des droits de l’homme au Burundi. Parce que en effet il y a eu expulsion d’un présumé responsable d’assassinat qui s’était réfugié au Canada pour fuir la justice; et c’est aussi la décision prise récemment par la justice du même pays, le Canada, de refuser l’asile politique à un ancien leader de l’ancien parti unique burundais soupçonné, selon plusieurs sources d’implication dans les crimes durant la crise déclenchée en 1993 par l’assassinat du Président Ndadaye dont les présumés coupables de son assassinat tels que l’ancien Président Pierre Buyoya cité dans un document en notre possession retient toujours, reste toujours intouchable au Burundi.
Le CIRID voudrait souhaiter que d’autres gouvernements suivent le pas des procédures posées par le Canada. Je rappelle d’ailleurs à cet égard que les efforts réalisés à coup de plusieurs millions de dollars au Burundi pendant les 17 dernières années ont été motivés par le fait que la Communauté internationale a voulu et veut encore éviter au Burundi les erreurs commis au Rwanda avant pendant et après le génocide de 1994. »
Telle est la victoire de cette société civile: pratiquer la désinformation à outrance. Il est écœurant de constater combien de mensonges et de propos criminels sont ainsi accumulés dans ces quelques lignes mais que son auteur, Déo Hakizimana, est parvenu habilement à diffuser avec la complicité innocente des structures de l’ONU. Ceci illustre la manière dont l’opinion mondiale est désinformée à propos du Burundi.
Par exemple :
· A ce jour en effet Charles Mukasi n’a comparu devant aucun tribunal de la justice canadienne.
· Aucune décision n’a été prise par le gouvernement du Canada concernant Charles Mukasi, ni récemment ni au cours de cette année.
· Charles Mukasi n’a jamais dirigé le parti unique au Burundi!
Mais il y a plus grave : sur un site de l’ONU créée pour promouvoir le PLUS JAMAIS CA, Déo Hakizimana se permet de promouvoir les thèses du négationnisme, les mensonges et les comportements qui vont toujours avec :
· Il faut éviter au Burundi ce qui est arrivé au Rwanda en 1994! Tout emporté dans son entreprise négationniste, Déo Hakizimana oublie qu’il s’adresse à des personnes dotées de raison et que donc « la crise déclenchée en 1993 » au Burundi ne peut qu’avoir précédé celle de 1994 au Rwanda.
· Le génocide rwandais de 1994 a donc eu lieu dans les mêmes conditions six mois après celui de Burundi commis par le FRODEBU et dont Déo Hakizimana fut un partisan fondateur ainsi que le confirment plusieurs sources dignes de foi.
· Ce génocide a servi d’essai (contexte, faits et justifications) en préparation d’un génocide qui devait être total des deux côtés de la Kanyaru sous le prétexte de venger deux présidents Hutu morts à bord du même avion. [2]
· Les propos de Déo Hakizimana relèvent d’un comportement criminel qui obéit à des lois précises, celles du négationnisme toujours partie intégrante du génocide : « avant le génocide sa préparation est dissimulée, pendant le génocide sa réalité est démentie, après le génocide sa nature même est niée.[3]
· Comme bien d’autres négationnistes, Déo Hakizimana parle de crise de 1993 et non de génocide. Ce comportement relève du mépris du droit; il est ainsi décrit par Françoise Bouchet-Saulnier, expert du droit international (humanitaire): « Quand on ne veut pas dire le droit on qualifie mal les choses ».[4]
Déo Hakizimana oublie que l’appel qu’il lance contre les demandeurs d’asile devrait s’appliquer d’abord et avant tout contre lui-même;
· il a participé à la fondation du FRODEBU lequel est coupable de génocide[5];
· il a servi comme conseiller à la Présidence de la République du Burundi puis a été promu diplomate représentant un régime raciste, terroriste et génocidaire.
Il en va de même de tous ces militants d’organisations terroristes et génocidaires qui sont coupables des actes de génocide et de terrorisme comme Buta, Bugendana, Teza etc… Ils sont complices des assassinats massifs des citoyens burundais, des diplomates comme Monseigneur DeCourtney (Vatican), Monsieur Zuniga (Unicef), Kassy Manlan (OMS), Croix Rouge, Action Contre la Faim, assassinats de citoyens Canadiens et Britanniques (Bus Titanic) etc… Ils ne dénoncent pas ces crimes qu’ils justifient plutôt, contrairement à Charles Mukasi qui les condamne indistinctement des auteurs et des victimes dont il réclame la comparution devant les tribunaux internationaux!
Charles Mukasi ne peut pas en toute raison être un criminel contre l’humanité, cela est absolument impensable, car impossible. En effet un militant contre le racisme et contre le génocide ne peut pas être en même temps criminel contre l’humanité. Et l’engagement de Charles Mukasi contre le racisme et le génocide est sans équivoque. L’associer au putsch de 1993 et à l’assassinat de Ndadaye par exemple n’a pas de sens si ce dernier risque tous les jours sa vie en réclamant le Tribunal Pénal International pour juger tous les coupables sur base du rapport de l’ONU S/1996/682.[6] Mais cette accusation a une raison d’être : justifier le génocide contre les Tutsi et contre les militants de l’UPRONA.
L’erreur serait donc du côté des informateurs de certains services d’immigration au Canada ou ailleurs. Ces mêmes informateurs qui jusque là ont réussi à faire passer, « souvent non sans succès », leurs mensonges dans les médias internationaux s’inquiètent aujourd’hui de la présence en dehors du Burundi d’autres réfugiés exilés burundais et qui risquent de donner une version des faits, acteurs ainsi que motivations autrement plus vraie que celle longtemps véhiculée par la désinformation.
En plus de la campagne de propagande en cours contre Charles Mukasi, « Le cas de Buta a été, de ce point de vue, exemplaire jusqu’aux limites de la décence, puisque le 6 mai 1997, une semaine après le massacre des quarante séminaristes, un site internet implanté en Allemagne, Burundi-Bureau, qui bénéficiait d’aides diverses au nom de la défense des « droits de l’homme » et prétendait diffuser depuis Bonn « la vérité » au nom du Peuple burundais, a osé sortir un communiqué intitulé : « A Bururi, les «écoliers combattent tandis que les soldats fuient ». L’évènement était systématiquement travesti, selon la technique de la « propagande en miroir ». Jamais le Père Bukuru ne put obtenir le droit de réponse qu’il avait demandé à cet organe, (le journal Iwacu a refusé de publier le droit de réponse de Maître Gabriel Sinarinzi, président de l’UPRONA)qui était géré par trois militants burundais du mouvement CNDD (tous de bonne formation catholique) avec l’aide d’une militante allemande de l’antiracisme! Nous ne voulons pas revenir ici sur cette désinformation écœurante que l’auteur évoque avec une grande pudeur. Elle pose plus généralement la question des dysfonctionnements de la défense des droits de l’homme et de l’expertise « humanitaire » quand ces actions sont totalement déconnectées des réalités vécues par les gens sur le terrain et qu’elles se lient à des groupuscules politiques installés à l’étranger. Cela a aussi été observé souvent dans le cas rwandais, et parfois même au sein des organisations les plus renommées. Sur les situations du Sud, la parole du Nord est sans cesse convoquée, quelle que soit la nature des informations fournies ainsi de l’extérieur. Rien n’est simple, en Afrique comme ailleurs, et la vérité des situations ne peut être approchée que par un croisement des informations, et d’abord par la précision des faits enregistrés, avant que des interprétations ne soient lancées au gré des opinions.»[7]
Le lendemain des attaques terroristes et génocidaires de Buta attaquèrent l’école technique secondaire de Kiryama dirigé par les frères canadiens de l’Instruction Chrétienne ainsi que le couvent des religieuses canadiennes. « Que de tels actes trouvent des soutiens et des justifications, cela dépasse mon entendement. Que des auteurs et des commanditaires de telles barbaries puissent offrir à la nation burundaise un climat de pardon et de réconciliation, il faut qu’on ait renoncé aux critères moraux de la société et aux lois de Dieu!!! », déclara le 7 mai 1997 Monseigneur Bernard Bududira Évêque de Bururi et président de la conférence des évêques catholiques du Burundi. [8]
Lorsque l’association de lutte contre le génocide (AC Génocide Canada) organisa la commémoration des victimes de cette barbarie ainsi que celle de 1972, un certain Frederic Nzeyimana, Président de la CBCA Inc. Toronto envoya un message à la communauté dite zaïroise et à tous les médias avec pour objet : la demande d’une couverture journalistique indépendante sur la conférence dite de « double commémoration du génocide contre les TUTSI au Burundi » avec le commentaire suivant : « Un certain Emmanuel Nkurunziza (cfr message d’invitation ci-annexé), membre de l’ethnie Tutsi au Burundi, invite le public à assister à une conférence dite de commémoration du génocide de Tutsi par les Hutu en 1972, alors que c’est l’inverse qui s’est passée. Ce sont plutôt des milliers de membres de Hutu qui ont été massacrés par le régime Tutsi d’alors, selon un plan attribué à un certain Simbananiye Arthemon, alors Ministre des Affaires étrangères et qui n’est rien d’autre que le beau père du même Emmanuel Nkurunziza…
· Speaker is a member on the Tusi community
· Speaker is married to M. Simbananiye arthemon,s daughter”(sic)
Bien sûr que Simbananiye Arthémon n’est pas le beau père du conférencier; mais pour un agent ou décideur canadien de bonne foi cela est parfois suffisant comme information de source digne de foi; l’auteur de le désinformation n’a jamais rectifié, c’est dans la manière d’informer de cette société dite « civile rundi ».
Ce cas n’est pas isolé. Aucune personne dotée de raison ne peut croire que Charles Mukasi est un complice du dictateur sanguinaire Pierre Buyoya, tellement ces deux personnages sont à l’opposé l’un de l’autre. Mais peu importe, la propagande de cette société dite civile et dont nous avons parlé plus haut illustre en image l’ancien dictateur Burundais au dessus de Charles Mukasi avec des paysans en errance entre les deux. Au même moment l’ambassade du Canada à Nairobi (Kenya) produisait une lettre très officielle affirmant qu’un enfant de Charles Mukasi avait une sœur portant le nom de Buyoya. Cela paraît anodin, mais demain un décideur sera invité à conclure que la famille de Charles Mukasi est parent de celle de…
On peut également citer, toujours à titre d’exemple, le cas de la prestigieuse Amnesty International qui a été victime de cette honteuse propagande de désinformation. Un des correspondants de cette fameuse « société civile » est parvenu à insérer dans un rapport de cette ONG la honteuse justification d’un crime contre l’humanité, s’agissant du massacre sélectif des Tutsi à bord du bus Titanic par les milices FNL en 2000 :
« On 28 december, passengers on the Kigali – Bujumbura bus were forced off the bus at Mageyo some 15 km from Bujumbura by members of an armed group, beleived to be the FNL. Twenty one of the 30 passengers died in the attack, at least 10 of whom were robbed, forced to lie down and summarily executed. The motive of the attack may have been the alleged failure of the driver, Pascal, who was amongst those killed, to contribute sufficiently to the FNL.»[9]
«On October , members of an armed opposition group, presumed to be the FNL, attacked the Cibitoke and Mutakura districts of Bujumbura. Eleven people were killed, most of them Hutu…
Testimony received by Amnesty International indicated that the victims were singled out in what appeared to be score-settling or because they refused to give money to the combatants.»[10]
En clair ces informateurs font dire par Amnesty International que payer la rançon á des milices génocidaires et monnayer le droit de circuler dans un pays appelé Burundi est une pratique innocente et une raison nécessaire et suffisante pour justifier le massacre sélectif des Tutsi, ceux pris pour tels ainsi que leurs fiancées et amis voyageant à bord des bus dont les chauffeurs ne se conforment pas à cette pratique. Un citoyen canadien et une citoyenne britannique furent ainsi victimes de cette barbarie.[11]
La vérité que ces informateurs occulte est que : á Buta comme sur les routes, ces criminels massacrent sélectivement les Tutsi ou alors tous ceux qui s’opposent à cette logique; l’objectif est connu : détruire le tissu social et l’unité entre Barundi. Ainsi peut régner l’institutionnalisation du racisme terroriste génocidaire.
Conclusion :
Crédibilité : des informateurs de ce genre qui profitent des financements des contribuables des pays démocratiques pour pratiquer « La négation de l’horreur par sa légitimation » ne doivent plus servir de références pour les décideurs du monde libre.
Contre cette désinformation, d’autres acteurs sont apparus, cela fait aussi parti du pluralisme; ils parlent au nom de l’unité des Barundi, au nom du Droit international et de la morale universelle; ils présentent les faits sans possibilités d’erreurs.
Depuis, la coterie de la désinformation a été prise de panique, elle traite ces autres acteurs d’extrémistes, de criminels contre l’humanité, elle se cache derrière le pompeux qualificatif de société civile et attribue à leurs victimes des crimes que pourtant celles-ci dénoncent et combattent. Ce comportement obéit également à des lois précises, celles que les experts appellent « propagande en miroir » et qui est « l’un des ressorts classiques de la propagande génocidaire, notamment de la propagande nazie », confie l’éminent Professeur Jean-Pierre Chrétien.[12]
C’est ainsi que l’UPRONA est qualifié de dur, radical, Tutsi, extrémiste, pour ne pas oser dire qu’il existe une alternative contre l’institutionnalisation du racisme terroriste et génocidaire, et que cet alternative est promue par les partisans de l’Unité Nationale, de la restauration de l’Etat de droit par la promotion du PLUS JAMAIS CA au Burundi comme cela a été le cas partout dans le monde où le racisme et le génocide avaient élu domicile, en Europe d’après nazisme allemand par exemple.
[1]www.un.org/webcast
[2]BBC : IMVO N’IMVANO 5/4/2008
[3](Jean-François Dupaquier, Rwanda : le révisionnisme, poursuite du génocide par d’autres moyens, in Rwanda, un génocide du 20ième siècle ; LHarmattan, 1995, page 128
[4]« L’application du droit en général et du droit humanitaire en particulier découle d’une qualification rigoureuse des faits et des situations. Il suffit donc d’une pirouette sémantique pour passer d’une situation de droit à une situation de non-droit. Toute guerre se traduit d’abord par une guerre des mots qui, en faisant disparaître toute contrainte juridique, laissera le champ libre à la destruction physique. Qu’un génocide soit qualifié de crise humanitaire et l’ensemble des obligations juridiques qui pèsent sur les États s’évanouit. » Dictionnaire pratique du droit humanitaire, éd. La Découverte 2006; page 9
[5]« La Commission estime que les éléments de preuve dont elle dispose suffisent à établir que des actes de génocide ont été perpétrés au Burundi contre la minorité tutsie le 21 octobre 1993 et les jours suivants à l'instigation et avec la participation de certains militants et responsables hutus du FRODEBU, y compris au niveau des communes. » ( Rapport de la Commission Internationale d’enquête de l’ONU n° S/1996/682 : § 483.)
[6]Mémorandum sur le plan de paix (Memorandum of the UPRONA Party on the peace process in Burundi : what to do to bring peace quickly ? One has to understand first of all what is happening )
[7]JP Chrétien, Paroles de Burundais…, préface du livre de Bukuru Zacharie, Les quarantes martyrs de Buta (Burundi 1997) Frères à la vie, à la mort,Karthala 2004, page 8
[8]JP Chrétien, Paroles de Burundais…, préface du livre de Bukuru Zacharie, Les quarantes martyrs de Buta (Burundi 1997) Frères à la vie, à la mort,Karthala 2004, page 8-9
[9]Burundi : Between hope and fear Amnesty International 22 mars 2001 AI index: AFR 16/007/2001 page 17
[10]Burundi : Between hope and fear Amnesty International 22 mars 2001 AI index: AFR 16/007/2001 page 17
[11]Richard Wilson, Titanic Express, continuum, London. New York 2006
[12]Phénomène qui « consiste à attribuer à l‘adversaire ce que l’on prépare soi-même, à faire des futures victimes les vrais coupables ». (Rwanda: 106.4, Radio Machette, Par Anne-Charlotte Hinet, journaliste)
Bonne lecture
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Vous avez dit "Vérité et Réconciliation"?
Depuis quelques jours des médias burundais en ont fait leurs choux gras et outrageusement fait campagne contre Charles Mukasi en le traitant de criminel contre l’Humanité. Dans la page des commentaires un gestionnaire d’un des sites tout à son extase a même affiché un appel à l’assassinat de Charles Mukasi (Niveau ni Ugutwi!)…
AG News a même précisé que : « François Ngeze et Charles Mukasi font parti de ces personnes citées plus haut, accusé par la "société civile Rundi" du génocide des Bahutu Barundi au Burundi. »
Nous connaissons maintenant quelle est cette société civile rundi qui opère dans l’ombre en synergie avec les médias de la haine et de la désinformation à travers notamment la déclaration de Déo Hakizimana au nom du CIRID depuis Genève et diffusée sur un site web de l’ONU[1]: « L’organisation que je représente tient d’abord à adresser ses félicitations fortes au gouvernement du Canada suite à deux décisions symboliques prises durant ces deux derniers mois et qui favorisent considérablement la défense des droits de l’homme au Burundi. Parce que en effet il y a eu expulsion d’un présumé responsable d’assassinat qui s’était réfugié au Canada pour fuir la justice; et c’est aussi la décision prise récemment par la justice du même pays, le Canada, de refuser l’asile politique à un ancien leader de l’ancien parti unique burundais soupçonné, selon plusieurs sources d’implication dans les crimes durant la crise déclenchée en 1993 par l’assassinat du Président Ndadaye dont les présumés coupables de son assassinat tels que l’ancien Président Pierre Buyoya cité dans un document en notre possession retient toujours, reste toujours intouchable au Burundi.
Le CIRID voudrait souhaiter que d’autres gouvernements suivent le pas des procédures posées par le Canada. Je rappelle d’ailleurs à cet égard que les efforts réalisés à coup de plusieurs millions de dollars au Burundi pendant les 17 dernières années ont été motivés par le fait que la Communauté internationale a voulu et veut encore éviter au Burundi les erreurs commis au Rwanda avant pendant et après le génocide de 1994. »
Telle est la victoire de cette société civile: pratiquer la désinformation à outrance. Il est écœurant de constater combien de mensonges et de propos criminels sont ainsi accumulés dans ces quelques lignes mais que son auteur, Déo Hakizimana, est parvenu habilement à diffuser avec la complicité innocente des structures de l’ONU. Ceci illustre la manière dont l’opinion mondiale est désinformée à propos du Burundi.
Par exemple :
· A ce jour en effet Charles Mukasi n’a comparu devant aucun tribunal de la justice canadienne.
· Aucune décision n’a été prise par le gouvernement du Canada concernant Charles Mukasi, ni récemment ni au cours de cette année.
· Charles Mukasi n’a jamais dirigé le parti unique au Burundi!
Mais il y a plus grave : sur un site de l’ONU créée pour promouvoir le PLUS JAMAIS CA, Déo Hakizimana se permet de promouvoir les thèses du négationnisme, les mensonges et les comportements qui vont toujours avec :
· Il faut éviter au Burundi ce qui est arrivé au Rwanda en 1994! Tout emporté dans son entreprise négationniste, Déo Hakizimana oublie qu’il s’adresse à des personnes dotées de raison et que donc « la crise déclenchée en 1993 » au Burundi ne peut qu’avoir précédé celle de 1994 au Rwanda.
· Le génocide rwandais de 1994 a donc eu lieu dans les mêmes conditions six mois après celui de Burundi commis par le FRODEBU et dont Déo Hakizimana fut un partisan fondateur ainsi que le confirment plusieurs sources dignes de foi.
· Ce génocide a servi d’essai (contexte, faits et justifications) en préparation d’un génocide qui devait être total des deux côtés de la Kanyaru sous le prétexte de venger deux présidents Hutu morts à bord du même avion. [2]
· Les propos de Déo Hakizimana relèvent d’un comportement criminel qui obéit à des lois précises, celles du négationnisme toujours partie intégrante du génocide : « avant le génocide sa préparation est dissimulée, pendant le génocide sa réalité est démentie, après le génocide sa nature même est niée.[3]
· Comme bien d’autres négationnistes, Déo Hakizimana parle de crise de 1993 et non de génocide. Ce comportement relève du mépris du droit; il est ainsi décrit par Françoise Bouchet-Saulnier, expert du droit international (humanitaire): « Quand on ne veut pas dire le droit on qualifie mal les choses ».[4]
Déo Hakizimana oublie que l’appel qu’il lance contre les demandeurs d’asile devrait s’appliquer d’abord et avant tout contre lui-même;
· il a participé à la fondation du FRODEBU lequel est coupable de génocide[5];
· il a servi comme conseiller à la Présidence de la République du Burundi puis a été promu diplomate représentant un régime raciste, terroriste et génocidaire.
Il en va de même de tous ces militants d’organisations terroristes et génocidaires qui sont coupables des actes de génocide et de terrorisme comme Buta, Bugendana, Teza etc… Ils sont complices des assassinats massifs des citoyens burundais, des diplomates comme Monseigneur DeCourtney (Vatican), Monsieur Zuniga (Unicef), Kassy Manlan (OMS), Croix Rouge, Action Contre la Faim, assassinats de citoyens Canadiens et Britanniques (Bus Titanic) etc… Ils ne dénoncent pas ces crimes qu’ils justifient plutôt, contrairement à Charles Mukasi qui les condamne indistinctement des auteurs et des victimes dont il réclame la comparution devant les tribunaux internationaux!
Charles Mukasi ne peut pas en toute raison être un criminel contre l’humanité, cela est absolument impensable, car impossible. En effet un militant contre le racisme et contre le génocide ne peut pas être en même temps criminel contre l’humanité. Et l’engagement de Charles Mukasi contre le racisme et le génocide est sans équivoque. L’associer au putsch de 1993 et à l’assassinat de Ndadaye par exemple n’a pas de sens si ce dernier risque tous les jours sa vie en réclamant le Tribunal Pénal International pour juger tous les coupables sur base du rapport de l’ONU S/1996/682.[6] Mais cette accusation a une raison d’être : justifier le génocide contre les Tutsi et contre les militants de l’UPRONA.
L’erreur serait donc du côté des informateurs de certains services d’immigration au Canada ou ailleurs. Ces mêmes informateurs qui jusque là ont réussi à faire passer, « souvent non sans succès », leurs mensonges dans les médias internationaux s’inquiètent aujourd’hui de la présence en dehors du Burundi d’autres réfugiés exilés burundais et qui risquent de donner une version des faits, acteurs ainsi que motivations autrement plus vraie que celle longtemps véhiculée par la désinformation.
En plus de la campagne de propagande en cours contre Charles Mukasi, « Le cas de Buta a été, de ce point de vue, exemplaire jusqu’aux limites de la décence, puisque le 6 mai 1997, une semaine après le massacre des quarante séminaristes, un site internet implanté en Allemagne, Burundi-Bureau, qui bénéficiait d’aides diverses au nom de la défense des « droits de l’homme » et prétendait diffuser depuis Bonn « la vérité » au nom du Peuple burundais, a osé sortir un communiqué intitulé : « A Bururi, les «écoliers combattent tandis que les soldats fuient ». L’évènement était systématiquement travesti, selon la technique de la « propagande en miroir ». Jamais le Père Bukuru ne put obtenir le droit de réponse qu’il avait demandé à cet organe, (le journal Iwacu a refusé de publier le droit de réponse de Maître Gabriel Sinarinzi, président de l’UPRONA)qui était géré par trois militants burundais du mouvement CNDD (tous de bonne formation catholique) avec l’aide d’une militante allemande de l’antiracisme! Nous ne voulons pas revenir ici sur cette désinformation écœurante que l’auteur évoque avec une grande pudeur. Elle pose plus généralement la question des dysfonctionnements de la défense des droits de l’homme et de l’expertise « humanitaire » quand ces actions sont totalement déconnectées des réalités vécues par les gens sur le terrain et qu’elles se lient à des groupuscules politiques installés à l’étranger. Cela a aussi été observé souvent dans le cas rwandais, et parfois même au sein des organisations les plus renommées. Sur les situations du Sud, la parole du Nord est sans cesse convoquée, quelle que soit la nature des informations fournies ainsi de l’extérieur. Rien n’est simple, en Afrique comme ailleurs, et la vérité des situations ne peut être approchée que par un croisement des informations, et d’abord par la précision des faits enregistrés, avant que des interprétations ne soient lancées au gré des opinions.»[7]
Le lendemain des attaques terroristes et génocidaires de Buta attaquèrent l’école technique secondaire de Kiryama dirigé par les frères canadiens de l’Instruction Chrétienne ainsi que le couvent des religieuses canadiennes. « Que de tels actes trouvent des soutiens et des justifications, cela dépasse mon entendement. Que des auteurs et des commanditaires de telles barbaries puissent offrir à la nation burundaise un climat de pardon et de réconciliation, il faut qu’on ait renoncé aux critères moraux de la société et aux lois de Dieu!!! », déclara le 7 mai 1997 Monseigneur Bernard Bududira Évêque de Bururi et président de la conférence des évêques catholiques du Burundi. [8]
Lorsque l’association de lutte contre le génocide (AC Génocide Canada) organisa la commémoration des victimes de cette barbarie ainsi que celle de 1972, un certain Frederic Nzeyimana, Président de la CBCA Inc. Toronto envoya un message à la communauté dite zaïroise et à tous les médias avec pour objet : la demande d’une couverture journalistique indépendante sur la conférence dite de « double commémoration du génocide contre les TUTSI au Burundi » avec le commentaire suivant : « Un certain Emmanuel Nkurunziza (cfr message d’invitation ci-annexé), membre de l’ethnie Tutsi au Burundi, invite le public à assister à une conférence dite de commémoration du génocide de Tutsi par les Hutu en 1972, alors que c’est l’inverse qui s’est passée. Ce sont plutôt des milliers de membres de Hutu qui ont été massacrés par le régime Tutsi d’alors, selon un plan attribué à un certain Simbananiye Arthemon, alors Ministre des Affaires étrangères et qui n’est rien d’autre que le beau père du même Emmanuel Nkurunziza…
· Speaker is a member on the Tusi community
· Speaker is married to M. Simbananiye arthemon,s daughter”(sic)
Bien sûr que Simbananiye Arthémon n’est pas le beau père du conférencier; mais pour un agent ou décideur canadien de bonne foi cela est parfois suffisant comme information de source digne de foi; l’auteur de le désinformation n’a jamais rectifié, c’est dans la manière d’informer de cette société dite « civile rundi ».
Ce cas n’est pas isolé. Aucune personne dotée de raison ne peut croire que Charles Mukasi est un complice du dictateur sanguinaire Pierre Buyoya, tellement ces deux personnages sont à l’opposé l’un de l’autre. Mais peu importe, la propagande de cette société dite civile et dont nous avons parlé plus haut illustre en image l’ancien dictateur Burundais au dessus de Charles Mukasi avec des paysans en errance entre les deux. Au même moment l’ambassade du Canada à Nairobi (Kenya) produisait une lettre très officielle affirmant qu’un enfant de Charles Mukasi avait une sœur portant le nom de Buyoya. Cela paraît anodin, mais demain un décideur sera invité à conclure que la famille de Charles Mukasi est parent de celle de…
On peut également citer, toujours à titre d’exemple, le cas de la prestigieuse Amnesty International qui a été victime de cette honteuse propagande de désinformation. Un des correspondants de cette fameuse « société civile » est parvenu à insérer dans un rapport de cette ONG la honteuse justification d’un crime contre l’humanité, s’agissant du massacre sélectif des Tutsi à bord du bus Titanic par les milices FNL en 2000 :
« On 28 december, passengers on the Kigali – Bujumbura bus were forced off the bus at Mageyo some 15 km from Bujumbura by members of an armed group, beleived to be the FNL. Twenty one of the 30 passengers died in the attack, at least 10 of whom were robbed, forced to lie down and summarily executed. The motive of the attack may have been the alleged failure of the driver, Pascal, who was amongst those killed, to contribute sufficiently to the FNL.»[9]
«On October , members of an armed opposition group, presumed to be the FNL, attacked the Cibitoke and Mutakura districts of Bujumbura. Eleven people were killed, most of them Hutu…
Testimony received by Amnesty International indicated that the victims were singled out in what appeared to be score-settling or because they refused to give money to the combatants.»[10]
En clair ces informateurs font dire par Amnesty International que payer la rançon á des milices génocidaires et monnayer le droit de circuler dans un pays appelé Burundi est une pratique innocente et une raison nécessaire et suffisante pour justifier le massacre sélectif des Tutsi, ceux pris pour tels ainsi que leurs fiancées et amis voyageant à bord des bus dont les chauffeurs ne se conforment pas à cette pratique. Un citoyen canadien et une citoyenne britannique furent ainsi victimes de cette barbarie.[11]
La vérité que ces informateurs occulte est que : á Buta comme sur les routes, ces criminels massacrent sélectivement les Tutsi ou alors tous ceux qui s’opposent à cette logique; l’objectif est connu : détruire le tissu social et l’unité entre Barundi. Ainsi peut régner l’institutionnalisation du racisme terroriste génocidaire.
Conclusion :
Crédibilité : des informateurs de ce genre qui profitent des financements des contribuables des pays démocratiques pour pratiquer « La négation de l’horreur par sa légitimation » ne doivent plus servir de références pour les décideurs du monde libre.
Contre cette désinformation, d’autres acteurs sont apparus, cela fait aussi parti du pluralisme; ils parlent au nom de l’unité des Barundi, au nom du Droit international et de la morale universelle; ils présentent les faits sans possibilités d’erreurs.
Depuis, la coterie de la désinformation a été prise de panique, elle traite ces autres acteurs d’extrémistes, de criminels contre l’humanité, elle se cache derrière le pompeux qualificatif de société civile et attribue à leurs victimes des crimes que pourtant celles-ci dénoncent et combattent. Ce comportement obéit également à des lois précises, celles que les experts appellent « propagande en miroir » et qui est « l’un des ressorts classiques de la propagande génocidaire, notamment de la propagande nazie », confie l’éminent Professeur Jean-Pierre Chrétien.[12]
C’est ainsi que l’UPRONA est qualifié de dur, radical, Tutsi, extrémiste, pour ne pas oser dire qu’il existe une alternative contre l’institutionnalisation du racisme terroriste et génocidaire, et que cet alternative est promue par les partisans de l’Unité Nationale, de la restauration de l’Etat de droit par la promotion du PLUS JAMAIS CA au Burundi comme cela a été le cas partout dans le monde où le racisme et le génocide avaient élu domicile, en Europe d’après nazisme allemand par exemple.
[1]www.un.org/webcast
[2]BBC : IMVO N’IMVANO 5/4/2008
[3](Jean-François Dupaquier, Rwanda : le révisionnisme, poursuite du génocide par d’autres moyens, in Rwanda, un génocide du 20ième siècle ; LHarmattan, 1995, page 128
[4]« L’application du droit en général et du droit humanitaire en particulier découle d’une qualification rigoureuse des faits et des situations. Il suffit donc d’une pirouette sémantique pour passer d’une situation de droit à une situation de non-droit. Toute guerre se traduit d’abord par une guerre des mots qui, en faisant disparaître toute contrainte juridique, laissera le champ libre à la destruction physique. Qu’un génocide soit qualifié de crise humanitaire et l’ensemble des obligations juridiques qui pèsent sur les États s’évanouit. » Dictionnaire pratique du droit humanitaire, éd. La Découverte 2006; page 9
[5]« La Commission estime que les éléments de preuve dont elle dispose suffisent à établir que des actes de génocide ont été perpétrés au Burundi contre la minorité tutsie le 21 octobre 1993 et les jours suivants à l'instigation et avec la participation de certains militants et responsables hutus du FRODEBU, y compris au niveau des communes. » ( Rapport de la Commission Internationale d’enquête de l’ONU n° S/1996/682 : § 483.)
[6]Mémorandum sur le plan de paix (Memorandum of the UPRONA Party on the peace process in Burundi : what to do to bring peace quickly ? One has to understand first of all what is happening )
[7]JP Chrétien, Paroles de Burundais…, préface du livre de Bukuru Zacharie, Les quarantes martyrs de Buta (Burundi 1997) Frères à la vie, à la mort,Karthala 2004, page 8
[8]JP Chrétien, Paroles de Burundais…, préface du livre de Bukuru Zacharie, Les quarantes martyrs de Buta (Burundi 1997) Frères à la vie, à la mort,Karthala 2004, page 8-9
[9]Burundi : Between hope and fear Amnesty International 22 mars 2001 AI index: AFR 16/007/2001 page 17
[10]Burundi : Between hope and fear Amnesty International 22 mars 2001 AI index: AFR 16/007/2001 page 17
[11]Richard Wilson, Titanic Express, continuum, London. New York 2006
[12]Phénomène qui « consiste à attribuer à l‘adversaire ce que l’on prépare soi-même, à faire des futures victimes les vrais coupables ». (Rwanda: 106.4, Radio Machette, Par Anne-Charlotte Hinet, journaliste)