l'assassinat de ntaryamira ou l'echec des alibis genocidaires
Burundi Information (le 07 avril 2009). L’assassinat de Ntaryamira remet en cause l’essentiel des thèses racistes et génocidaires dont se prévalent le régime en place, ses propagandistes et thuriféraires. C’est sans doute pour cette raison que la commémoration de cet événement passe souvent inaperçue, et plutôt négligée, voire ignorée par les défenseurs des régimes génocidaires abusivement et injustement qualifiés de Hutu.
En effet cette mort provoquée ne souleva aucune réaction en termes de la fameuse théorie d’AGASHAVU, colère populaire anti-Tutsi et anti-UPRONA, spontanée, mise en avant par Ntibantunganya et son parrain protecteur complice des racistes terroristes génocidaires burundais, Pierre Buyoya. On se souvient que ce dernier proclama que le génocide c’est la démocratie qui s’est défendue et que cela ne l’empêchait absolument pas de dormir. Un tel discours n’a strictement rien de différent de celui de Ntibantunganya attestant le jour de l’enterrement de Ndadaye que le génocide était le fait de la colère populaire spontanée. Les deux hommes se sont rejoints pour promouvoir l’impunité, la négation du génocide et des divers crimes contre l’humanité dont tous les deux sont coupables ; ils se disent faiseurs de paix !
Mais il est surprenant, ou plutôt pas du tout, que l’assassinat de ce président hutu, ou plutôt Frodebu, ne provoqua aucun mouvement génocidaire ni aucune violence en deçà de l'Akanyaru, pendant que de l’autre côté les organisations génocidaires s’en donnaient à cœur joie contre les Tutsi et tous les autres rwandais ouvertement engagés contre le génocide, au nom de la même propagande qui six mois plus tôt avait rythmé le génocide des Tutsi et divers citoyens objecteurs de conscience burundais. Dans ce génocide le gouvernement rwandais et ses milices génocidaires furent assistés par des activistes Frodebu en exil de l’autre côté de l'Akanyaru après le génocide commis au Burundi six mois plus tôt.
Dans un témoignage fait 14 ans plus tard sur la radio du gouvernement britannique BBC, le Chef du Protocole d’Etat est pourtant formel. Pour lui , et sans doute pour bien d’autres, l’assassinat des deux présidents aurait dû servir de nouvel alibi au génocide des deux côtés de la rivière affluent du fleuve Nil. Voilà pourquoi il fit tout pour faire dérouter l’avion au bord duquel il se trouvait pour ne pas rentrer au Burundi où il fut surpris d’apprendre que tout allait plutôt mal pour les génocidaires, que personne n’appela commettre le génocide.(1)
Tout indique que Ntibantunganya ambitieux d’occuper le poste de chef d’Etat, et plutôt mis sous surveillance par Monsieur Abdallah représentant l’ONU, ne parvint à lancer aucun appel au génocide, contrairement à ce qui avait été fait six mois plus tôt. Certains Frodebu et Cndd lui en ont gardé rancune. Parce que le plan génocidaire était que, étant donné le coup d’essai plutôt concluant de la mobilisation génocidaire par le Frodebu au Burundi en octobre 1993, le génocide allait inévitablement être total des deux côtés de l'Akanyaru. L’ONU au Rwanda manqua ce qu’Abdallah réussit avec peu de moyens au Burundi ; pour dire que là plus qu’ailleurs, les thèses de l’impuissance onusienne sont en recul d’argumentaire…
Contre les thèses négationnistes, c’est le moment de rappeler également l’appel au calme lancé par Sa Majesté le Roi Mwambutsa en 1961 après l’assassinat du premier Premier Ministre démocratiquement élu et qui met véritablement au rencart les jérémiades génocidaires.
Cet assassinat nous rappelle surtout que Ndadaye, Habyalimana et Ntaryamira étaient tous parfaitement au courant du complot visant leur assassinat, qu’ils manipulèrent ou orchestrèrent afin de réussir leur but ultime: le génocide. En effet Ndadaye savait ; toutes les sources rapportent qu’une fois amené de force au Camp Muha, il menaça d’exterminer les familles des soldats en mutinerie ou plutôt manipulés par Buyoya et ses activistes. Pire : le plan génocidaire avait été mis en place longtemps à l’avance, dénoncé par le Bureau Politique du parti UPRONA sous le leadership de Nicolas Mayugi, et confirmé au cours de la réunion présidée par Ndadaye lui-même le 5 juillet 1993 à l’hôtel Méridien Source du Nil officiellement comme réaction de représailles à un coup d’Etat contre son régime. Habyalimana fit la même chose. Et selon Nduwabike, Ntaryamira était dans la logique de ses maîtres penseurs, car il savait qu’il allait mourir, mais il estima que la contrepartie en valait la peine. Voilà pourquoi il est cité parmi les héros de ce que les génocidaires burundais appellent « démocratie », traduisez : le Burundi d’où auraient totalement été exterminés les Tutsi renvoyés dans leur pays dit d’origine, l’Egypte, par les affluents du Nil et à l’état de cadavres…
Rwagasore, son gouvernement et le parti UPRONA étaient parfaitement au courant du complot visant l’assassinat du Premier Ministre. Non seulement ils n’organisèrent la vengeance en termes d’extermination, mais appelèrent la Nation entière au calme : uwushaka kumpoza ntampoore. Cela exclut donc également la thèse de l’inexpérience politique que certains présentent en piètre excuse à leur crime qu’ils tentent toujours de justifier et qu’ils ne regrettent point.
Car si Ndadaye a pu plagier le discours de victoire électoral du Premier Ministre burundais Rwagasore Louis, il aurait pu honorablement plagier le discours de Sa Majesté Mwambutsa un modèle exemplaire et historique de gestion pacifique de conflit et de crise consécutif à un assassinat politique. Le Roi Mwambutsa Bangiricenge réédita cet éthique de gouvernement en 1965 lorsque les précurseurs du Frodebu tentèrent de l’assassiner à son palais, celui qu’occupait Ndadaye le 20 octobre 1993. Depuis son exil à Bukavu, Sa Majesté Mwambutsa appela encore une fois la nation au calme.
Les partisans de l’Etat de droit se demandent toujours pourquoi non seulement le Frodebu, Cndd et les Buyoyistes tout puissants au pouvoir, ne recourent pas à la justice comme résolution pacifique du conflit, mais sont totalement contre la moindre intervention de la justice ! Mais sans surprise, tout le monde sait pourquoi : nta wimena igihute!
Il reste néanmoins aux Buyoyistes et divers leaders génocidaires la possibilité de se constituer prisonniers et négocier cela comme circonstance atténuante à leur peine, et remettre le pouvoir aux partisans de la restauration de l’Etat de Droit…(BINFO)
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(1) Lire son témoignage en kirundi
En effet cette mort provoquée ne souleva aucune réaction en termes de la fameuse théorie d’AGASHAVU, colère populaire anti-Tutsi et anti-UPRONA, spontanée, mise en avant par Ntibantunganya et son parrain protecteur complice des racistes terroristes génocidaires burundais, Pierre Buyoya. On se souvient que ce dernier proclama que le génocide c’est la démocratie qui s’est défendue et que cela ne l’empêchait absolument pas de dormir. Un tel discours n’a strictement rien de différent de celui de Ntibantunganya attestant le jour de l’enterrement de Ndadaye que le génocide était le fait de la colère populaire spontanée. Les deux hommes se sont rejoints pour promouvoir l’impunité, la négation du génocide et des divers crimes contre l’humanité dont tous les deux sont coupables ; ils se disent faiseurs de paix !
Mais il est surprenant, ou plutôt pas du tout, que l’assassinat de ce président hutu, ou plutôt Frodebu, ne provoqua aucun mouvement génocidaire ni aucune violence en deçà de l'Akanyaru, pendant que de l’autre côté les organisations génocidaires s’en donnaient à cœur joie contre les Tutsi et tous les autres rwandais ouvertement engagés contre le génocide, au nom de la même propagande qui six mois plus tôt avait rythmé le génocide des Tutsi et divers citoyens objecteurs de conscience burundais. Dans ce génocide le gouvernement rwandais et ses milices génocidaires furent assistés par des activistes Frodebu en exil de l’autre côté de l'Akanyaru après le génocide commis au Burundi six mois plus tôt.
Dans un témoignage fait 14 ans plus tard sur la radio du gouvernement britannique BBC, le Chef du Protocole d’Etat est pourtant formel. Pour lui , et sans doute pour bien d’autres, l’assassinat des deux présidents aurait dû servir de nouvel alibi au génocide des deux côtés de la rivière affluent du fleuve Nil. Voilà pourquoi il fit tout pour faire dérouter l’avion au bord duquel il se trouvait pour ne pas rentrer au Burundi où il fut surpris d’apprendre que tout allait plutôt mal pour les génocidaires, que personne n’appela commettre le génocide.(1)
Tout indique que Ntibantunganya ambitieux d’occuper le poste de chef d’Etat, et plutôt mis sous surveillance par Monsieur Abdallah représentant l’ONU, ne parvint à lancer aucun appel au génocide, contrairement à ce qui avait été fait six mois plus tôt. Certains Frodebu et Cndd lui en ont gardé rancune. Parce que le plan génocidaire était que, étant donné le coup d’essai plutôt concluant de la mobilisation génocidaire par le Frodebu au Burundi en octobre 1993, le génocide allait inévitablement être total des deux côtés de l'Akanyaru. L’ONU au Rwanda manqua ce qu’Abdallah réussit avec peu de moyens au Burundi ; pour dire que là plus qu’ailleurs, les thèses de l’impuissance onusienne sont en recul d’argumentaire…
Contre les thèses négationnistes, c’est le moment de rappeler également l’appel au calme lancé par Sa Majesté le Roi Mwambutsa en 1961 après l’assassinat du premier Premier Ministre démocratiquement élu et qui met véritablement au rencart les jérémiades génocidaires.
Cet assassinat nous rappelle surtout que Ndadaye, Habyalimana et Ntaryamira étaient tous parfaitement au courant du complot visant leur assassinat, qu’ils manipulèrent ou orchestrèrent afin de réussir leur but ultime: le génocide. En effet Ndadaye savait ; toutes les sources rapportent qu’une fois amené de force au Camp Muha, il menaça d’exterminer les familles des soldats en mutinerie ou plutôt manipulés par Buyoya et ses activistes. Pire : le plan génocidaire avait été mis en place longtemps à l’avance, dénoncé par le Bureau Politique du parti UPRONA sous le leadership de Nicolas Mayugi, et confirmé au cours de la réunion présidée par Ndadaye lui-même le 5 juillet 1993 à l’hôtel Méridien Source du Nil officiellement comme réaction de représailles à un coup d’Etat contre son régime. Habyalimana fit la même chose. Et selon Nduwabike, Ntaryamira était dans la logique de ses maîtres penseurs, car il savait qu’il allait mourir, mais il estima que la contrepartie en valait la peine. Voilà pourquoi il est cité parmi les héros de ce que les génocidaires burundais appellent « démocratie », traduisez : le Burundi d’où auraient totalement été exterminés les Tutsi renvoyés dans leur pays dit d’origine, l’Egypte, par les affluents du Nil et à l’état de cadavres…
Rwagasore, son gouvernement et le parti UPRONA étaient parfaitement au courant du complot visant l’assassinat du Premier Ministre. Non seulement ils n’organisèrent la vengeance en termes d’extermination, mais appelèrent la Nation entière au calme : uwushaka kumpoza ntampoore. Cela exclut donc également la thèse de l’inexpérience politique que certains présentent en piètre excuse à leur crime qu’ils tentent toujours de justifier et qu’ils ne regrettent point.
Car si Ndadaye a pu plagier le discours de victoire électoral du Premier Ministre burundais Rwagasore Louis, il aurait pu honorablement plagier le discours de Sa Majesté Mwambutsa un modèle exemplaire et historique de gestion pacifique de conflit et de crise consécutif à un assassinat politique. Le Roi Mwambutsa Bangiricenge réédita cet éthique de gouvernement en 1965 lorsque les précurseurs du Frodebu tentèrent de l’assassiner à son palais, celui qu’occupait Ndadaye le 20 octobre 1993. Depuis son exil à Bukavu, Sa Majesté Mwambutsa appela encore une fois la nation au calme.
Les partisans de l’Etat de droit se demandent toujours pourquoi non seulement le Frodebu, Cndd et les Buyoyistes tout puissants au pouvoir, ne recourent pas à la justice comme résolution pacifique du conflit, mais sont totalement contre la moindre intervention de la justice ! Mais sans surprise, tout le monde sait pourquoi : nta wimena igihute!
Il reste néanmoins aux Buyoyistes et divers leaders génocidaires la possibilité de se constituer prisonniers et négocier cela comme circonstance atténuante à leur peine, et remettre le pouvoir aux partisans de la restauration de l’Etat de Droit…(BINFO)
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(1) Lire son témoignage en kirundi