RETOUR SUR LA MORT D'ABDOULAYE YERODIA NDOMBASI
Burundi Information (le 15 mars 2019). Il y a près d'un mois disparaissait en République Démocratique du Congo un homme qui restera à jamais marqué dans les annales de l'histoire pour son rôle dans le génocide des Tutsi. Il s'agit d'Abdoulaye Yerodia Ndombasi qui a rendu l’âme le mardi 19 février. Nous prions d’emblée notre amaible lectorat de ne pas nous comparer à certains de nos confrères qui, dans un passé relativement recent, à une occasion similaire, se sont passés d’un décès d’une signifiance nationale indéniable pour produire une annonce nécrologique sur un cas survenu à l’étranger mais qui ne revêtait aucune importance pour le Burundais.[1] Le passage de vie à trépas d’Abdoulaye Yerodia est bien différent.
Sénateur, ancien Vice-président, Abdoulaye Yerodia Ndombasi avait été aussi Ministre des Affaires Etrangères sous la Présidence de Laurent-Désiré Kabila, le faux marxiste qui passa une bonne partie de sa vie dans les brousses zaïroises “officiellement” pour y préparer une révolution qui ne vit jamais le jour (nous y reviendrons plus loin). C’est en cette qualité de chef de la diplomatie congolaise que yerodia Ndombasi avait demandé à ses compatriotes de “s'attaquer aux tutsi et à ceux qui, simplement, "avaient l'air" d'être des tutsis”.[2] C’était en 1998, dans le cadre de ce que les autorités congolaises appelaient "l'autodéfense populaire". Par conséquent, ceux des Tutsi qui ne furent pas tués des suites de cet appel d’Adboulaye Yerodia se retrouvèrent “en détention ou internés (…), simplement à cause de leur origine ethnique”. Comble de cynisme, après avoir incité la population à s’attaquer aux Tutsi, le gouvernement congolais affirmait que c’était pour les protéger qu’il les internait!
Connaissant les manœuvres des apologues des génocidaires, nous anticipons une réfutation qui pointera du doigt cette ONG étasunienne. D’où nous tenons à citer l’Agence France-Presse (AFP) dans sa dépêche datée du 25 août 1998. Elle mentionne que dans son appel, Yerodia avait dit que “les gens doivent prendre les armes, les armes traditionnelles, les flèches et les lances pour écraser l'ennemi, sinon on va être l'esclave des Tutsi".[3]
Pour avoir incité à l’extermination d’un peuple, Abdoulaye Yerodia fera l’objet d’un mandat d’arrêt international émis le 11 avril 2000 par un juge d’instruction belge qui le poursuivait pour crimes contre l'humanité. Le mandat a finalement été annulé juste parce que ses fonctions de Ministre des Affaires Étrangères en exercice lui procuraient une immunité contre les poursuites judiciaires lances par un autre pays.
Abdoulaye Yerodia et le CNDD-FDD
Comme Abdoulaye Yerodia Ndombasi prêchait son apocalypse non loin du Burundi, il y a lieu de se demander ce que faisaient ses alliés se trouvant de l’autre côté du lac Tanganyika. Les terroristes génocidaires du CNDD-FDD encore au maquis à l’époque rivalisaient de méchanceté dans leur chasse contre les Tutsi. Difficile en effet de dire avec précision qui, entre les deux, a été plus efficace que l’autre. Tout ce qu’on sait, c’est que l’incitation au génocide par Abdoulaye Yerodia a marqué plus d’un et ce sur plusieurs continents. C’est ainsi que le rapport de la Commission Sénatoriale des USA sur les Relations Étrangères sur l’année 2000 y reviendra. En outre, pour ce qui est du Burundi, le même rapport rappelle les méthodes prisées des génocidaires du CNDD-FDD dans leur acharnement contre les Tutsi: le tri des membres de ce groupe social lors des ambuscades routières dont ils augmentaient incessamment le nombre, convaincus sans nul doute par leur efficacité: “U.N. security forces reported 146 ambushes in the first 7 months of the year [2000]; however, this figure probably does not represent all incidents”.[4] Que des preuves donc de la conivence entre Abdoulaye Yerodia et les terroristes du CNDD-FDD.
La complicité entre les deux restera palpable après que ces criminels contre l’humanité aient accédé indument au pouvoir au Burundi. Pour s’en convaincre, il suffit de revoir les cérémonies d’investiture à la Présidence de Pierre Nkurunziza. En plus de la présence d’un tel individu de sinistre mémoire qui, à elle seule, dérangeait suffisamment, Abdoulaye Yerodia Ndombasi se plaint d’abord de ce qu’on lui à réservé un temps égal à celui des autres, soit trois minutes qu’il dépassera d’ailleurs largement.[5] Et d'ajouter: “la plupart de ceux qui vont assumer les rênes du pouvoir, nous nous connaissons depuis longtemps, nous sommes des amis, nosu avons toujours été du même côté; voilà que maintenant nous sommes encore du même côté (…) Le Président Pierre qui vient d’être élu est une vieille connaissance, lui et ses copains (…) je peux lui assurer que nosu serons toujours a vos côtés comme par le passé ”. Question de dire à ceux qui ne le savaient pas que le CNDD-FDD au pouvoir au Burundi a partagé avec Kabila et ses hommes dont Yerodia Ndombasi un parcours dont nous venons de montrer le volet antitutsi.
Enfin, comme un génocidaire impuni est toujours susceptible de récidiver, Adboulaye Yerodia n’enfreindra pas à cette règle. L’ONG International Cris Group rapportera qu’en mai 2006, alors qu'il était Vice-président de la RDC, Abdoulaye Yerodia a déclaré dans un discours prononcé dans la ville de Goma, qu’il chasserait tous les Banyarwanda [sous-entendu, Tutsi] de la ville .[6]
La mémoire d’Abdoulaye Yerodia hante toujours le Tutsi
Abdoulaye Yerodia Ndombasi est déjà mort certes. Cependant, si on considère le tort qu’il a causé au peuple tutsi et dont les séquelles se font toujours sentir, on ne peut pas se limiter au seul constat de sa disparition. Nous devons y retourner pour rafraîchir la mémoire de ceux des nôtres dont la raison se trouve plus souvent que jamais envoûtée par les compagnons du même Yerodia Ndombasi: d'un côté, il y a le CNARED constitué dans sa grande majorité de certains anciens complices et courtisans de Pierre Nkurunziza qui viennent de passer près de 4 ans à jouer à la résistance contre le même système qu’ils ont bâti mais qu'ils veulent perpétuer pour s'en servir mais de façon différente, un CNARED qui en est à sa nième mutation aussi improductive que les précédentes; de l'autre, nous trouvons ceux qui sont restés fidèles à Pierre Nkurunziza. Evidemment, il serait redondant de dire que toutes ces catégories incarnent le système maléfique CNDD-FDD.
A la lumière de la mort d'Abdoulaye Yerodia Ndombasi, il fallait absolument ramener à la surface l’existence d’un réseau génocidaire transfrontalier dirigé contre les Tutsi de la sous-région des Grands Lacs Est-africains et par ricochet, que le Burundi est dirigé par une des organisations fondatrices de ce réseau, le CNDD-FDD qui de ce point de vue, ne diffère nullement du FRODEBU ni du PALIPEHUTU-FNL, de l'UPD Zigamibanga ou du CNL que vient de lancer l’autre héritier idéologique de cette famille politique, Rwasa Agathon.
À nos cousins qui voudraient garder d’Abdoulaye Yerodia Ndombasi l’image de l’idéologue compagnon de Laurent-Désiré Kabila dans sa “revolution”, nous concédons en remarquant que si révolution signifie unir tout ce qui s’appelle forces génocidaires de la sous-région des Grands Lacs, les deux individus ont mené à bon port le navire révolutionnaire auquel ils ont su amarrer les Mai Mai de l’est du Congo; les ex-FAR, les Interahamwe et les FDLR pour ce qui est du Rwanda; ainsi que les CNDD-FDD, le PALIPEHUTU et autres FNL en ce qui concerne le Burundi. (BINFO)
[1] Lire dans nos archives http://www.burundi-information.net/deces-de-la-mere-du-president-bagaza-bagaza-dans-la-presse-burundaise.html
[2] Rapport d'Human Rights Watch, février 1999. pages 2-3.
[3] Dépêche de l'AFP du 25 août 1998
[4] USA 2001 Senate Foreign relation Committee Report
[5] De la 37e min. 53e sec à la 42e min. 24e sec. Voir https://www.youtube.com/watch?v=kReTtRotB6w
[6] International Cris Group : «Congo : ramener la paix au Nord-Kivu», Rapport Afrique n°133 (31 octobre 2007, Pp. 12-13)
Sénateur, ancien Vice-président, Abdoulaye Yerodia Ndombasi avait été aussi Ministre des Affaires Etrangères sous la Présidence de Laurent-Désiré Kabila, le faux marxiste qui passa une bonne partie de sa vie dans les brousses zaïroises “officiellement” pour y préparer une révolution qui ne vit jamais le jour (nous y reviendrons plus loin). C’est en cette qualité de chef de la diplomatie congolaise que yerodia Ndombasi avait demandé à ses compatriotes de “s'attaquer aux tutsi et à ceux qui, simplement, "avaient l'air" d'être des tutsis”.[2] C’était en 1998, dans le cadre de ce que les autorités congolaises appelaient "l'autodéfense populaire". Par conséquent, ceux des Tutsi qui ne furent pas tués des suites de cet appel d’Adboulaye Yerodia se retrouvèrent “en détention ou internés (…), simplement à cause de leur origine ethnique”. Comble de cynisme, après avoir incité la population à s’attaquer aux Tutsi, le gouvernement congolais affirmait que c’était pour les protéger qu’il les internait!
Connaissant les manœuvres des apologues des génocidaires, nous anticipons une réfutation qui pointera du doigt cette ONG étasunienne. D’où nous tenons à citer l’Agence France-Presse (AFP) dans sa dépêche datée du 25 août 1998. Elle mentionne que dans son appel, Yerodia avait dit que “les gens doivent prendre les armes, les armes traditionnelles, les flèches et les lances pour écraser l'ennemi, sinon on va être l'esclave des Tutsi".[3]
Pour avoir incité à l’extermination d’un peuple, Abdoulaye Yerodia fera l’objet d’un mandat d’arrêt international émis le 11 avril 2000 par un juge d’instruction belge qui le poursuivait pour crimes contre l'humanité. Le mandat a finalement été annulé juste parce que ses fonctions de Ministre des Affaires Étrangères en exercice lui procuraient une immunité contre les poursuites judiciaires lances par un autre pays.
Abdoulaye Yerodia et le CNDD-FDD
Comme Abdoulaye Yerodia Ndombasi prêchait son apocalypse non loin du Burundi, il y a lieu de se demander ce que faisaient ses alliés se trouvant de l’autre côté du lac Tanganyika. Les terroristes génocidaires du CNDD-FDD encore au maquis à l’époque rivalisaient de méchanceté dans leur chasse contre les Tutsi. Difficile en effet de dire avec précision qui, entre les deux, a été plus efficace que l’autre. Tout ce qu’on sait, c’est que l’incitation au génocide par Abdoulaye Yerodia a marqué plus d’un et ce sur plusieurs continents. C’est ainsi que le rapport de la Commission Sénatoriale des USA sur les Relations Étrangères sur l’année 2000 y reviendra. En outre, pour ce qui est du Burundi, le même rapport rappelle les méthodes prisées des génocidaires du CNDD-FDD dans leur acharnement contre les Tutsi: le tri des membres de ce groupe social lors des ambuscades routières dont ils augmentaient incessamment le nombre, convaincus sans nul doute par leur efficacité: “U.N. security forces reported 146 ambushes in the first 7 months of the year [2000]; however, this figure probably does not represent all incidents”.[4] Que des preuves donc de la conivence entre Abdoulaye Yerodia et les terroristes du CNDD-FDD.
La complicité entre les deux restera palpable après que ces criminels contre l’humanité aient accédé indument au pouvoir au Burundi. Pour s’en convaincre, il suffit de revoir les cérémonies d’investiture à la Présidence de Pierre Nkurunziza. En plus de la présence d’un tel individu de sinistre mémoire qui, à elle seule, dérangeait suffisamment, Abdoulaye Yerodia Ndombasi se plaint d’abord de ce qu’on lui à réservé un temps égal à celui des autres, soit trois minutes qu’il dépassera d’ailleurs largement.[5] Et d'ajouter: “la plupart de ceux qui vont assumer les rênes du pouvoir, nous nous connaissons depuis longtemps, nous sommes des amis, nosu avons toujours été du même côté; voilà que maintenant nous sommes encore du même côté (…) Le Président Pierre qui vient d’être élu est une vieille connaissance, lui et ses copains (…) je peux lui assurer que nosu serons toujours a vos côtés comme par le passé ”. Question de dire à ceux qui ne le savaient pas que le CNDD-FDD au pouvoir au Burundi a partagé avec Kabila et ses hommes dont Yerodia Ndombasi un parcours dont nous venons de montrer le volet antitutsi.
Enfin, comme un génocidaire impuni est toujours susceptible de récidiver, Adboulaye Yerodia n’enfreindra pas à cette règle. L’ONG International Cris Group rapportera qu’en mai 2006, alors qu'il était Vice-président de la RDC, Abdoulaye Yerodia a déclaré dans un discours prononcé dans la ville de Goma, qu’il chasserait tous les Banyarwanda [sous-entendu, Tutsi] de la ville .[6]
La mémoire d’Abdoulaye Yerodia hante toujours le Tutsi
Abdoulaye Yerodia Ndombasi est déjà mort certes. Cependant, si on considère le tort qu’il a causé au peuple tutsi et dont les séquelles se font toujours sentir, on ne peut pas se limiter au seul constat de sa disparition. Nous devons y retourner pour rafraîchir la mémoire de ceux des nôtres dont la raison se trouve plus souvent que jamais envoûtée par les compagnons du même Yerodia Ndombasi: d'un côté, il y a le CNARED constitué dans sa grande majorité de certains anciens complices et courtisans de Pierre Nkurunziza qui viennent de passer près de 4 ans à jouer à la résistance contre le même système qu’ils ont bâti mais qu'ils veulent perpétuer pour s'en servir mais de façon différente, un CNARED qui en est à sa nième mutation aussi improductive que les précédentes; de l'autre, nous trouvons ceux qui sont restés fidèles à Pierre Nkurunziza. Evidemment, il serait redondant de dire que toutes ces catégories incarnent le système maléfique CNDD-FDD.
A la lumière de la mort d'Abdoulaye Yerodia Ndombasi, il fallait absolument ramener à la surface l’existence d’un réseau génocidaire transfrontalier dirigé contre les Tutsi de la sous-région des Grands Lacs Est-africains et par ricochet, que le Burundi est dirigé par une des organisations fondatrices de ce réseau, le CNDD-FDD qui de ce point de vue, ne diffère nullement du FRODEBU ni du PALIPEHUTU-FNL, de l'UPD Zigamibanga ou du CNL que vient de lancer l’autre héritier idéologique de cette famille politique, Rwasa Agathon.
À nos cousins qui voudraient garder d’Abdoulaye Yerodia Ndombasi l’image de l’idéologue compagnon de Laurent-Désiré Kabila dans sa “revolution”, nous concédons en remarquant que si révolution signifie unir tout ce qui s’appelle forces génocidaires de la sous-région des Grands Lacs, les deux individus ont mené à bon port le navire révolutionnaire auquel ils ont su amarrer les Mai Mai de l’est du Congo; les ex-FAR, les Interahamwe et les FDLR pour ce qui est du Rwanda; ainsi que les CNDD-FDD, le PALIPEHUTU et autres FNL en ce qui concerne le Burundi. (BINFO)
[1] Lire dans nos archives http://www.burundi-information.net/deces-de-la-mere-du-president-bagaza-bagaza-dans-la-presse-burundaise.html
[2] Rapport d'Human Rights Watch, février 1999. pages 2-3.
[3] Dépêche de l'AFP du 25 août 1998
[4] USA 2001 Senate Foreign relation Committee Report
[5] De la 37e min. 53e sec à la 42e min. 24e sec. Voir https://www.youtube.com/watch?v=kReTtRotB6w
[6] International Cris Group : «Congo : ramener la paix au Nord-Kivu», Rapport Afrique n°133 (31 octobre 2007, Pp. 12-13)