QUI EST A LA BASE DE L'INCURIE A L'UNIVERSITE DU BURUNDI?
Burundi Information (le 25 novembre 2013). Depuis l'arrivée au pouvoir des terroristes génocidaires du CNDD-FDD, les choses vont très mal à l'Université du Burundi. On ne compte plus le nombre de grèves et d'arrêts de cours dus à des problèmes que l'administration centrale pourrait régler en un laps de temps. Si du moins elle n'avait pas la mission tacite de casser à jamais ce bercail de l'intelligentsia burundaise perçu comme représentant de l'ancien régime. La toute dernière crise à surgir concerne le corps professoral que le pouvoir veut gonfler avec des enseignants dont la principale "qualification" semble être l'appartenance à l'organisation terroriste et génocidaire CNDD-FDD. Mais comme elle est venue s'ajouter à une autre qui sévissait depuis des mois, nous y reviendrons dans un autre numéro spécial, quitte à nous pencher aujourd'hui sur les provocations que subit actuellement la communauté estudiantine.
Au cours des deux dernières semaines, en effet, la situation sécurtaire au Campus Universitaire de Mutanga était des plus tendues. Les média burundais ont essayé de rapporté ce qui s'y passait, mais très peu ont touché du doigt l'agent et le bénéficiaire de ce chaos. Pour vous en donner une idée précise, nous vous proposons un témoignage recueilli auprès d'un étudiant de l'Université du Burundi qui a requis l'anonymat pour des raisons évidentes de sa sécurité.
Voici ce qu'il nous a livré.
Ce n'est pas la première fois qu'il y a une crise à l'Université du Burundi. Par exemple, le 12 juin 2010, un étudiant FNL est enlevé par le SNR vers 19h00. Le lendemain, un officier de police et son agent de transmission venus fouiller sa chambre se sont retrouvés enfermés au Pavillon 11; le Procureur, qui était avec eux, s'échappe, lui.
Ensuite, il y a eu la fouille-perquisition du 16 octobre 2011.
Pour ce qui est de ce mois de novembre 2013, tout a commencé avec la préparation des élections. Comme le mandat du Comité Exécutif de la FER [l'organe ayant remplacé l'ASSER Ndlr], venait à expirer, il y a eu appel à candidatures. Le BCD ou Bureau du Conseil des Délégués dont l'une des attributions est d'analyser les candidatures, a examiné celles qui lui avaient été remises et les a approuvées. Il a retenu 4 candidats et aussitôt après, la propagande a commencé. Il faut dire d'entrée de jeu que c'est surtout au moyen des messages SMS que cette propagande se mène. Nous avons pu intercepter un message envoyé certainement par erreur, et qui appelait les gens à ne pas voter Arsène ARAKAZA [candidat d'origine tutsi, NDLR] en leur disant: «Ibara ryaraguye muri 1995 abatutsi batwara ASSER. None FER nayo murakenyeye muyihe umututsi Arsène ? Large diffusion !». Ce n'était que le début, car la campagne visant à écarter Arsène ARAKAZA à tout prix ne faisait que commencer.
Il faut ajouter qu'il y a une affaire de détournement d'argent, mais les membres du Comité des Sages chargé de trancher des litiges ne s'entendent pas là-dessus.
Les autorités de l'Université du Burundi s'impliquèrent alors. Dans une correspondance, le Directeur de la Régie, Anatole NZINAHORA a mis en garde "des étudiants mal intentionnés qui veulent causer du désordre sous prétexte que leur candidat n'a pas été admis à se présenter aux élections."
Aussi, actuellement, y a-t-il deux blocs au sein du BCD. Le président est contre Arsène tandis que son vice est pour Arsène. L'un sort un communiqué rejetant la candidature d'Arsène tandis que l'autre reconnaît cette candidature, d'où deux blocs.
Le 12 octobre, alors qu'on voulait procéder aux élections en commençant par le campus de Zege, des étudiants empêchèrent le bus de démarrer, car Arsène Arakaza n'était pas admis à entrer dans le bus. Le rendez-vous électoral est reporté au 23 octobre.
Comme on refuse de laisser entrer Arsène dans le bus, les étudiants l'empêchèrent encore une fois de démarrer. Le soir, à la permanence nationale du CNDD-FDD tout près du rond-point en face de la COTEBU, il y a des groupes de gens qui étaient à l'entrée située en face de la Direction Générale de la Police, sur l'axe montant vers le Quartier 6 de Ngagara et Gare du Nord. Ces individus étaient des étudiants parmi lesquels un imbonerakure fréquentant la faculté de droit, ainsi qu'une autre jeune fille de l'IPA.
Mon camarade rapporte qu'il entendit plus d'un imbonerakure qui rentrait au milieu de la nuit en s'écriant : « Abatutsi bari basaze... ». Et puis « Mwababonye, mwabafashe? ». Je dormis, sans rien savoir et ce n'est que le lendemain que j'appris ce qui était arrivé.
Vendredi le 15, une réunion des délégués fut interrompue. Et samedi, le 16 c'est l'incident devant le restaurant. La police intervient.
D'après un autre étudiant qui a pu lire le message au téléphone d'un imbonerakure, quelques SMS étaient vraiment incendiaires, à tel point que le message de Jean Minani sur RTLM en octobre 1993 juste après l'assassinat de NDADAYE, serait anodin.
Par exemple, on a adopté d'autres appellations codées. Les tutsi sont appelés Abatefano ou aba T, tandis que les imbonerakure responsables de cette violence s'appellent entre eux aba peuples. Ces appellations reviennent souvent dans les SMS. Par exemple ils disent : « Peuples, rendez-vous aha n'aha, abatefano basaze bagomba gusenyura inzego... Ni muhagarare tubereke ko imbonerakure dukomeye... » Ou encore, « Aba T bariko batembereza icandiko co gukura inzego, uwukibona ace agitabura... », ou aussi « Aba peuples, ntihagire n'umwe asubira muri cours après 10h... »
En conclusion,
- Vu le nombre d'étudiants à la permanence, tout se préparait au quartier général du CNDD-FDD. On dit qu'on préparerait un montage pour arrêter certains étudiants pro-Arsène. Ce qui explique pourquoi beaucoup sont restés dans leurs chambres car les imbonerakure avaient prévu de se volatiliser pour que la police arrête ceux qui étaient sortis voir.
- En plus de la sécurité des étudiants qui sont menacés pour leur seule appartenance au groupe social tutsi, l'autre préoccupation concerne ces nombreux autres étudiants non-visés qui dorment ensemble, étudient ensemble, mangent ensemble au restaurant avec ces cibles traditionnellement désignées pour les milices terroristes et génocidaires du CNDD-FDD. Pour le moment, ces étudiants sont comme des agneaux, mais ils peuvent se transformer en loups à tout moment.
- Le rôle des téléphones mobiles dans cette tragédie n'est pas lui non plus à prendre à la légère. C'est à l'aide des cellulaires que les miliciens imbonerakure parviennent à échanger rapidement des messages codés de mobilisation contre les tutsi et tout ce qui ne sont pas des imbonerakure. Avec un simple coup de téléphone, même un milicien se trouvant à Musaga ou à Kanyosha par exemple, peut se joindre à ses compères se trouvant à Mutanga pour la sale besogne. A ce sujet, il est permis de se demander comment la compagnie Leo peut laisser circuler des messages appelant ouvertement à la violence.
- Et il ne faut pas non plus passer sous silence la complicité des autorités rectorales et de la Régie des Œuvres Universitaires. À cause de l'intimidation qu'ils ont érigée en mode de gestion des campus universitaires, beaucoup de crimes passent sans être reportés. Par le passé, ceux qui sont allés dire aux autorités les mouvements anormaux qu'ils avaient remarqués ont été malmenés. La communauté estudiantine n'a pas encore oublié ce qui est arrivé en 2011, quand le commissaire aux affaires académiques, comprenez un représentant des étudiants, s'est vu chasser du campus simplement parce qu'il avait dénoncé la corruption qui gangrène le corps de police. D'où la question de savoir si on peut-on encore faire confiance aux autorités universitaires?
Qu'en dire?
- La part du CNDD-FDD dans la situation d'incurie que connaît l'Université du Burundi n'est plus à démontrer. En outre, les investigations ne sont pas difficiles à mener, mais tant que le pouvoir des terroristes génocidaires du CNDD-FDD ne les autorisera pas, rien ne bougera dans ce sens.
-Tôt ou tard, les responsabilités dans les récents incidents survenus au Campus Universitaire du Mutanga seront établies. Ici, l'ARCT est elle aussi interpelée, même si l'on se sait qu'elle est aux mains du pouvoir des terroristes génocidaires du CNDD-FDD, il n'est pas normal qu'une compagnie qui fonctionne aux frais du contribuable, ferme les yeux tout en sachant que ses infrastructures sont utilisées pour une mobilisation aux attaques ethniquement ciblées.
Affaire à suivre de très près ...
Au cours des deux dernières semaines, en effet, la situation sécurtaire au Campus Universitaire de Mutanga était des plus tendues. Les média burundais ont essayé de rapporté ce qui s'y passait, mais très peu ont touché du doigt l'agent et le bénéficiaire de ce chaos. Pour vous en donner une idée précise, nous vous proposons un témoignage recueilli auprès d'un étudiant de l'Université du Burundi qui a requis l'anonymat pour des raisons évidentes de sa sécurité.
Voici ce qu'il nous a livré.
Ce n'est pas la première fois qu'il y a une crise à l'Université du Burundi. Par exemple, le 12 juin 2010, un étudiant FNL est enlevé par le SNR vers 19h00. Le lendemain, un officier de police et son agent de transmission venus fouiller sa chambre se sont retrouvés enfermés au Pavillon 11; le Procureur, qui était avec eux, s'échappe, lui.
Ensuite, il y a eu la fouille-perquisition du 16 octobre 2011.
Pour ce qui est de ce mois de novembre 2013, tout a commencé avec la préparation des élections. Comme le mandat du Comité Exécutif de la FER [l'organe ayant remplacé l'ASSER Ndlr], venait à expirer, il y a eu appel à candidatures. Le BCD ou Bureau du Conseil des Délégués dont l'une des attributions est d'analyser les candidatures, a examiné celles qui lui avaient été remises et les a approuvées. Il a retenu 4 candidats et aussitôt après, la propagande a commencé. Il faut dire d'entrée de jeu que c'est surtout au moyen des messages SMS que cette propagande se mène. Nous avons pu intercepter un message envoyé certainement par erreur, et qui appelait les gens à ne pas voter Arsène ARAKAZA [candidat d'origine tutsi, NDLR] en leur disant: «Ibara ryaraguye muri 1995 abatutsi batwara ASSER. None FER nayo murakenyeye muyihe umututsi Arsène ? Large diffusion !». Ce n'était que le début, car la campagne visant à écarter Arsène ARAKAZA à tout prix ne faisait que commencer.
Il faut ajouter qu'il y a une affaire de détournement d'argent, mais les membres du Comité des Sages chargé de trancher des litiges ne s'entendent pas là-dessus.
Les autorités de l'Université du Burundi s'impliquèrent alors. Dans une correspondance, le Directeur de la Régie, Anatole NZINAHORA a mis en garde "des étudiants mal intentionnés qui veulent causer du désordre sous prétexte que leur candidat n'a pas été admis à se présenter aux élections."
Aussi, actuellement, y a-t-il deux blocs au sein du BCD. Le président est contre Arsène tandis que son vice est pour Arsène. L'un sort un communiqué rejetant la candidature d'Arsène tandis que l'autre reconnaît cette candidature, d'où deux blocs.
Le 12 octobre, alors qu'on voulait procéder aux élections en commençant par le campus de Zege, des étudiants empêchèrent le bus de démarrer, car Arsène Arakaza n'était pas admis à entrer dans le bus. Le rendez-vous électoral est reporté au 23 octobre.
Comme on refuse de laisser entrer Arsène dans le bus, les étudiants l'empêchèrent encore une fois de démarrer. Le soir, à la permanence nationale du CNDD-FDD tout près du rond-point en face de la COTEBU, il y a des groupes de gens qui étaient à l'entrée située en face de la Direction Générale de la Police, sur l'axe montant vers le Quartier 6 de Ngagara et Gare du Nord. Ces individus étaient des étudiants parmi lesquels un imbonerakure fréquentant la faculté de droit, ainsi qu'une autre jeune fille de l'IPA.
Mon camarade rapporte qu'il entendit plus d'un imbonerakure qui rentrait au milieu de la nuit en s'écriant : « Abatutsi bari basaze... ». Et puis « Mwababonye, mwabafashe? ». Je dormis, sans rien savoir et ce n'est que le lendemain que j'appris ce qui était arrivé.
Vendredi le 15, une réunion des délégués fut interrompue. Et samedi, le 16 c'est l'incident devant le restaurant. La police intervient.
D'après un autre étudiant qui a pu lire le message au téléphone d'un imbonerakure, quelques SMS étaient vraiment incendiaires, à tel point que le message de Jean Minani sur RTLM en octobre 1993 juste après l'assassinat de NDADAYE, serait anodin.
Par exemple, on a adopté d'autres appellations codées. Les tutsi sont appelés Abatefano ou aba T, tandis que les imbonerakure responsables de cette violence s'appellent entre eux aba peuples. Ces appellations reviennent souvent dans les SMS. Par exemple ils disent : « Peuples, rendez-vous aha n'aha, abatefano basaze bagomba gusenyura inzego... Ni muhagarare tubereke ko imbonerakure dukomeye... » Ou encore, « Aba T bariko batembereza icandiko co gukura inzego, uwukibona ace agitabura... », ou aussi « Aba peuples, ntihagire n'umwe asubira muri cours après 10h... »
En conclusion,
- Vu le nombre d'étudiants à la permanence, tout se préparait au quartier général du CNDD-FDD. On dit qu'on préparerait un montage pour arrêter certains étudiants pro-Arsène. Ce qui explique pourquoi beaucoup sont restés dans leurs chambres car les imbonerakure avaient prévu de se volatiliser pour que la police arrête ceux qui étaient sortis voir.
- En plus de la sécurité des étudiants qui sont menacés pour leur seule appartenance au groupe social tutsi, l'autre préoccupation concerne ces nombreux autres étudiants non-visés qui dorment ensemble, étudient ensemble, mangent ensemble au restaurant avec ces cibles traditionnellement désignées pour les milices terroristes et génocidaires du CNDD-FDD. Pour le moment, ces étudiants sont comme des agneaux, mais ils peuvent se transformer en loups à tout moment.
- Le rôle des téléphones mobiles dans cette tragédie n'est pas lui non plus à prendre à la légère. C'est à l'aide des cellulaires que les miliciens imbonerakure parviennent à échanger rapidement des messages codés de mobilisation contre les tutsi et tout ce qui ne sont pas des imbonerakure. Avec un simple coup de téléphone, même un milicien se trouvant à Musaga ou à Kanyosha par exemple, peut se joindre à ses compères se trouvant à Mutanga pour la sale besogne. A ce sujet, il est permis de se demander comment la compagnie Leo peut laisser circuler des messages appelant ouvertement à la violence.
- Et il ne faut pas non plus passer sous silence la complicité des autorités rectorales et de la Régie des Œuvres Universitaires. À cause de l'intimidation qu'ils ont érigée en mode de gestion des campus universitaires, beaucoup de crimes passent sans être reportés. Par le passé, ceux qui sont allés dire aux autorités les mouvements anormaux qu'ils avaient remarqués ont été malmenés. La communauté estudiantine n'a pas encore oublié ce qui est arrivé en 2011, quand le commissaire aux affaires académiques, comprenez un représentant des étudiants, s'est vu chasser du campus simplement parce qu'il avait dénoncé la corruption qui gangrène le corps de police. D'où la question de savoir si on peut-on encore faire confiance aux autorités universitaires?
Qu'en dire?
- La part du CNDD-FDD dans la situation d'incurie que connaît l'Université du Burundi n'est plus à démontrer. En outre, les investigations ne sont pas difficiles à mener, mais tant que le pouvoir des terroristes génocidaires du CNDD-FDD ne les autorisera pas, rien ne bougera dans ce sens.
-Tôt ou tard, les responsabilités dans les récents incidents survenus au Campus Universitaire du Mutanga seront établies. Ici, l'ARCT est elle aussi interpelée, même si l'on se sait qu'elle est aux mains du pouvoir des terroristes génocidaires du CNDD-FDD, il n'est pas normal qu'une compagnie qui fonctionne aux frais du contribuable, ferme les yeux tout en sachant que ses infrastructures sont utilisées pour une mobilisation aux attaques ethniquement ciblées.
Affaire à suivre de très près ...