MUJERI MORD OU UN MUJERI MEURT? L'ASSASSINAT DE DARIUS IKURAKURE
Burundi Information (le 22 mars 2016). Une nouvelle nous arrive. Comme tout le monde, nous recevons des messages nous indiquant que ca crépite du côté de l'Etat-Major Général de l'armée burundaise. Cela ne nous étonne pas, car nous avons ce genre de nouvelles tous les jours: qu'il y a eu des coups de feu dans tel ou tel autre quartier. Mais quand nous apprenons que tout ce brouhaha concerne une probable attaque contre Darius Ikurakure, nous nous sentons soudainement intéressé. Ce lieutenant-colonel de sinistre mémoire (nous ne savons toujours pas si c'est un vrai colonel, ou si c'est un colonel générique génocidaire, soit CGG dans la nomenclature de Burundi Information) reste lié au meurtre de plusieurs militaires qui étaient hospitalisés à l'hopital BUMEREC à la mi-mai 2015.
La nouvelle sera confirmée plus tard, d'abord par les voies ordinaires non-orthodoxes mais non moins efficaces, whatsapp et twitter notamment. Puis par les siteweb de divers média internationaux.
Nous sommes totalement conscients qu'il y en a qui viennent de perdre un membre de leur famille: un fils ou un frère, un époux, et un père. Cela appelle à la compassion. Même si ce n'est pas la première idée qui nous est venue à l'esprit quand nous avons appris le meurtre de ce meurtrier récidiviste. L'autre chose dont nous sommes tout aussi conscient, c'est que l'homme qui vient d'être abattu par un inconnu dans les enceintes de l'Etat-major de l'armée burundaise, l'institution prétendument la plus sécurisée du pays, est le symbole de tout un système. Un système de malheur. Cela nous amène à nous poser un certain nombre d'hypothèses.
Première hypothèse, c'est qu'un homme parmi ceux qui ont des raisons légitimes d'en vouloir à ce tueur à la solde du non moins tueur Pierre Nkurunziza (et Dieu seul sait comben de milliers ou de centaines de milliers il y en au Burundi aujourd'hui), est parvenu à s'introduire par on ne sait quelle ruse, à l'Etat-major, armer, viser, et tirer (on ne sait combien de fois) sur une cible (placée à on ne sait toujours quelle distance), jeter son arme, fuir et disparaître sans se faire attraper.
Deuxième hypothèse, c'est que cet officier générique génocidaire qu'était Darius Ikurakure, de taille avoisinant celle d'un mujeri, a été assassiné par un élément de l'armée, lequel élément serait parvenu à se sauver sans se faire arrêter ni tirer dessus, sortant indemne d'une place qui compte en tous temps au moins un peloton qui dont l'unique objectif est d'assurer la sécurité des lieux et des personnes qui y travaillent (1).
Si ces deux hypothèses se confirment, c'est que twariwe na mujeri : nous sommes finalement victimes d'un système incapable de protéger l'un des principaux exécuteurs du plan macabre du régime CNDD-FDD. Pour rappel, ce plan dont Darius Ikurakure était l'ouvrier le plus zélé, consiste à assassiner d'accuser les tutsi de tous les maux et à les assassiner afin de cimenter la cohésion des hutu autour du pouvoir génocidaire qui tue prétendument pour venger les hutus.
Autant d'éléments qui suggèrent plutôt que nos deux hypothèses gardent le potentiel de se faire adouber et devancer par une troisième qui tiendrait que c'est l'équipe de Pierre Nkuru qui a plannifie l'assassinat de Darius Ikurakure afin de faire d'une pierre deux coups (au moins). D'une part, ils se seraient débarassée d'un grand exécuteur des plans diaboliques de Pierre Nkurunziza d'éliminer les tutsi afin de souder les hutu autour de son troisième mandat --qui est aussi illégal et illégitime que les deux précédents.
Des sources au sein de l'armée indiquent en effet que le défunt (et pas très regretté) ne respectait les ordres d'aucun de ses supérieurs, qu'il prenait les siens du génocidaire en chef lui même, Pierre Nkurunziza pour ne pas le nommer. En faisant assassiner son long couteau, Pierre Nkurunziza s'assurerait de l'elimination d'un des plus gênants témoins de ses meurtres.
D'autre part, en ordonnant le meurtre de Darius Ikurakure, Pierre Nkurunziza et son système s'octroient un autre motif d'accélerer la chasse voire l'execution des quelques tutsi qui resteraient encore a l'armée. Il est primordial de rappeler à ce niveau qu'une bonne partie des 49% de l'armée qui sont réservées aux tutsi, sont occupés par des hutus s'étant déclarés tutsi sur incitation et avec la complicité du régime Nkurunziza, opération par ailleurs facile dans un pays sans carte d'identité ethnique. Bien entendu, Burundi Information ne regrette pas l'absence de ce document, surtout qu'il a facilité la rapide exécution du génocide des tutsi du Rwanda. Nous devons souligner néanmoins qu'au Burundi, cette absence d'outils permettant didentifier ethniquement les individus, a permis à un homme de passer plus d'une décennie au pouvoir en se faisant passer pour ce qu'il n'est pas (3). Mais là-dessus, nous nous demandons toujours s'il faudrait parler d'un usurpateur, alors que, à l'irruption malheureuse de cette personne sur la scène politique, le pouvoir ne se partageait pas encore sur des bases ethniques. (BINFO)
Notes
(1) on parle de 30 hommes en arme au moins (ou 48 si on suit le système chinois)
(2) Hans Meyer, Les Barundi (traduit de l'allemand Die Barundi (1916
(3) Voir à cet effet cet article des archives de l'Institut Havila
La nouvelle sera confirmée plus tard, d'abord par les voies ordinaires non-orthodoxes mais non moins efficaces, whatsapp et twitter notamment. Puis par les siteweb de divers média internationaux.
Nous sommes totalement conscients qu'il y en a qui viennent de perdre un membre de leur famille: un fils ou un frère, un époux, et un père. Cela appelle à la compassion. Même si ce n'est pas la première idée qui nous est venue à l'esprit quand nous avons appris le meurtre de ce meurtrier récidiviste. L'autre chose dont nous sommes tout aussi conscient, c'est que l'homme qui vient d'être abattu par un inconnu dans les enceintes de l'Etat-major de l'armée burundaise, l'institution prétendument la plus sécurisée du pays, est le symbole de tout un système. Un système de malheur. Cela nous amène à nous poser un certain nombre d'hypothèses.
Première hypothèse, c'est qu'un homme parmi ceux qui ont des raisons légitimes d'en vouloir à ce tueur à la solde du non moins tueur Pierre Nkurunziza (et Dieu seul sait comben de milliers ou de centaines de milliers il y en au Burundi aujourd'hui), est parvenu à s'introduire par on ne sait quelle ruse, à l'Etat-major, armer, viser, et tirer (on ne sait combien de fois) sur une cible (placée à on ne sait toujours quelle distance), jeter son arme, fuir et disparaître sans se faire attraper.
Deuxième hypothèse, c'est que cet officier générique génocidaire qu'était Darius Ikurakure, de taille avoisinant celle d'un mujeri, a été assassiné par un élément de l'armée, lequel élément serait parvenu à se sauver sans se faire arrêter ni tirer dessus, sortant indemne d'une place qui compte en tous temps au moins un peloton qui dont l'unique objectif est d'assurer la sécurité des lieux et des personnes qui y travaillent (1).
Si ces deux hypothèses se confirment, c'est que twariwe na mujeri : nous sommes finalement victimes d'un système incapable de protéger l'un des principaux exécuteurs du plan macabre du régime CNDD-FDD. Pour rappel, ce plan dont Darius Ikurakure était l'ouvrier le plus zélé, consiste à assassiner d'accuser les tutsi de tous les maux et à les assassiner afin de cimenter la cohésion des hutu autour du pouvoir génocidaire qui tue prétendument pour venger les hutus.
Autant d'éléments qui suggèrent plutôt que nos deux hypothèses gardent le potentiel de se faire adouber et devancer par une troisième qui tiendrait que c'est l'équipe de Pierre Nkuru qui a plannifie l'assassinat de Darius Ikurakure afin de faire d'une pierre deux coups (au moins). D'une part, ils se seraient débarassée d'un grand exécuteur des plans diaboliques de Pierre Nkurunziza d'éliminer les tutsi afin de souder les hutu autour de son troisième mandat --qui est aussi illégal et illégitime que les deux précédents.
Des sources au sein de l'armée indiquent en effet que le défunt (et pas très regretté) ne respectait les ordres d'aucun de ses supérieurs, qu'il prenait les siens du génocidaire en chef lui même, Pierre Nkurunziza pour ne pas le nommer. En faisant assassiner son long couteau, Pierre Nkurunziza s'assurerait de l'elimination d'un des plus gênants témoins de ses meurtres.
D'autre part, en ordonnant le meurtre de Darius Ikurakure, Pierre Nkurunziza et son système s'octroient un autre motif d'accélerer la chasse voire l'execution des quelques tutsi qui resteraient encore a l'armée. Il est primordial de rappeler à ce niveau qu'une bonne partie des 49% de l'armée qui sont réservées aux tutsi, sont occupés par des hutus s'étant déclarés tutsi sur incitation et avec la complicité du régime Nkurunziza, opération par ailleurs facile dans un pays sans carte d'identité ethnique. Bien entendu, Burundi Information ne regrette pas l'absence de ce document, surtout qu'il a facilité la rapide exécution du génocide des tutsi du Rwanda. Nous devons souligner néanmoins qu'au Burundi, cette absence d'outils permettant didentifier ethniquement les individus, a permis à un homme de passer plus d'une décennie au pouvoir en se faisant passer pour ce qu'il n'est pas (3). Mais là-dessus, nous nous demandons toujours s'il faudrait parler d'un usurpateur, alors que, à l'irruption malheureuse de cette personne sur la scène politique, le pouvoir ne se partageait pas encore sur des bases ethniques. (BINFO)
Notes
(1) on parle de 30 hommes en arme au moins (ou 48 si on suit le système chinois)
(2) Hans Meyer, Les Barundi (traduit de l'allemand Die Barundi (1916
(3) Voir à cet effet cet article des archives de l'Institut Havila